Par prothèse, nous entendons ici tout appareil porté par l'individu
- pour ramener à la normale des aptitudes réduites par accident, maladie ou handicap, par exemple lunettes contre la myopie,
- pour étendre ces aptitudes au delà des performances normales, par exemple jumelles ou multiplicateurs de lumière pour l'observation nocturne.
2.1 Différents niveaux de prothèse
On peut classer les prothèses selon leurs dimensions par rapport au corps humain et leur mode de rattachement au corps. Nous verrons que cette grandeur relative, purement technique en apparence, a des conséquences importantes sur les fonctions qui peuvent leur être confiées.
1. La prothèse greffée est de taille suffisamment petite pour prendre place à l'intérieur du corps. Son implantation et son ablation (quand elle est possible), nécessite une opération, éventuellement très complexe. Il peut s'agir aussi bien de pièces mécaniques (prothèses de renforcement d'articulation) que de systèmes électroniques automatiques comme le stimulateur cardiaque. Le système doit fonctionner indépendamment de la conscience du porteur. Il doit "se faire oublier".
Ce mode de relation des règles pratiques, mais aussi éthiques :
- la prothèse doit être très fiable, sans danger pour le porteur et son entourage, non douloureuse;
- elle ne doit pas pouvoir être contrôlée par d'autres personnes que le sujet (thème assez répandu en science fiction d'une implantation en boite cranienne pour asservir un individu, notamment Terminal Man);
- elle ne doit pas pouvoir être contrôlée par le sujet lui-même s'il y a danger pour sa vie; en général, elle n'est même pas réglable;
- elle doit autant que possible être invisible (nécessité esthétique, préjudice moral dans le cas contraire : on veut avoir l'air normal);
- elle ne doit pas donner au porteur d'aptitudes radicalement différentes de celles des autres humains, même s'il s'agit d'une amélioration; en effet, cela mettrait le porteur dans une position déloyale de supériorité cachée. Le feuilleton télévisé "L'homme qui valait deux milliards" montre assez bien la fascination exercée par ce type de possibilité, mais aussi ses dangers potentiels; elle n'est en l'occurrence admissible que du fait de l'appartenance du porteur aux instances gouvernementales des Etats-Unis.
Je pense d'ailleurs que, jusqu'à nouvel examen, l'être humain normal est un optimum et qu'une amélioration importante sur un point se traduirait par des pertes encore plus importantes sur un autre; le chien a un odorat remarquable, mais cela fige son comportement.
Sauf des situations très spécifiques, échappant à la morale ordinaire (typiquement, défense nationale), les prothèses greffées ne peuvent donc jouer qu'un rôle de type médical, de restauration d'une humanité "normale".
Ce marché n'en sera pas moins en expansion importante, pour la réparation des accidents, maladies et détériorations du 3eme âge. Ces prothèses seront de plus en plus informationnelles, ceci étant d'autant plus facile que les circuits intégrés sont maintenant très petits et d'une consommation telle qu'il sera sans doute possible de les alimenter à partir du métabolisme biologique normal. On restera cependant longtemps très éloigné du niveau de complexité du système nerveux. En outre, il faudra assurer le passage d'information entre la technologie biologique au carbone et la technologie électronique au silicium.
2. La prothèse portée est elle aussi de petite taille, et elle fonctionne souvent hors de la conscience du porteur. Mais elle peut à volonté être enlevée ou remise, et est le plus souvent visible des interlocuteurs, quand elle n'est pas un ornement. Le cas typique est la montre de poignet.
Il n'y a donc pas les mêmes problèmes éthiques que pour la prothèse greffée. L'imagination des concepteurs est plus libre. Rien ne s'oppose à l'emploi de jumelles et autres talkie-walkie, baladeurs etc. Il y a cependant d'autres règles :
- le porteur, contrairement au cas précédent, ne devrait pas s'habituer complètement à la prothèse, et devrait rester capable de s'en passer; en pratique, il peut être recommandé de la retirer régulièrement;
- le port permanent peut être douloureux et l'emploi incommode, peu importe du moment qu'une utilisation sporadique suffit;
- la fiabilité peut être réduite, car on peut avoir des rechanges.
D'autres modes de relation deviennent possibles : réglage et plus généralement commande, pilotage, échange explicite d'informations. Un des problèmes est de concilier la petite taille à un port permanent avec les dimensions non réductibles de nos doigts (voir par exemple l'imagination déployée pour les montres de bracelet digitales).
Le papier a été longtemps la prothèse informationnelle type, et joue encore un rôle majeur. Il fallait, il faut encore, avoir "ses papiers". Le papier est de plus en plus relayé par les "cartes".
Le développement de ces appareils est actuellement très rapide, limité surtout par la vitesse de la recherche fondamentale et les délais nécessaires à traduire ses résultats en terme de produits commerciaux. La télévision-bracelet est déjà une réalité. L'ordinateur bracelet aussi dans une certaine mesure.
La carte de crédit ou de paiement, et maintenant la carte à microprocesseur sont des prothèses portées sans doute appelées à un rôle majeur.
Jusqu'où ira-t-on, à ce niveau volumétrique de machine, en matière de :
- capacité de traitement, donc d'intelligence,
- capacité de mémorisation (agenda, banque de données?),
- capacité de communication; le terminal interactif par radio, au poignet, ou au moins dans le veston, devient possible; mais une condition : il faut que la puissance d'émission du terminal soit faible, pour ne pas consommer d'énergie et ne pas saturer les ondes. Il faut donc un système "cellulaire".
La prothèse portable peut peser plusieurs kilos, être munie de moyens de dialogue confortables pour les doigts et les yeux. Elle existe déjà sous de multiples formes, ordinateurs en particulier, déjà de bonne puissance, même.
A ce niveau, le problème de la communication est plus facilement résolu par connexion sur le réseau téléphonique ordinaire. Est-il même besoin d'aller beaucoup plus loin que ce qui est aujourd'hui disponible?
D'un ou deux ordres de grandeur, certainement
- écran couleur de qualité graphique;
- unité centrale assez puissante pour gérer un dialogue intelligent, résoudre des problèmes de compatibilité, se protéger contre des utilisations illicites;
- mémorisation d'une assez grande banque de données spécifique à l'utilisateur ou à la mission.
Au delà, la connexion par le réseau aux serveurs devrait éliminer tous problèmes de puissance.
A partir de ce niveau de prothèse, on peut envisager une mobilité autonome de la prothèse. Petits mécanismes par exemple d'imprimantes. C'est surtout en devenant plus grande encore que se pose le problème de mobilité : elle n''est plus portable.
Deux cas : prothèse accompagnante ou prothèse revêtue?
Si la prothèse devient encore plus grande, on atteint une taille comparable à celle du corps humain. On rencontre alors deux solutions : prothèse revêtue, prothèse accompagnatrice. Ni l'une ni l'autre ne paraissent très intéressantes du point de vue informationnel. On entre plutôt dans le champ de la robotique.
C'est là, évidemment, qu'apparaissent les androïdes et les états d'âme de l'anthropomorphisme les plus voyants.
Dans l'immédiat, les robots mobiles sont plus ridicules qu'inquiétants. La mobilité de l'homme en terrain variée reste inégalée, du fait des aptitudes de ses yeux, de ses jambes, parfois de ses bras en configurations extrêmes.
A côté de lui, les robots industriels et ménagers font triste figure. Ceux de la science-fiction sont encore loin.
Véhicules et prothèses habitées
Le type même de la prothèse habitée, c'est la maison. Voir domotique ( 11_3).
Quant au véhicule, à l'automobile surtout, individuelle ou de transports en commun, elle se fait tous les jours plus informationnelle. La concurrence internationale oblige les constructeurs à beaucoup investir.
La voiture de demain se développera autour de son (ses) ordinateur(s) de bord, alors qu'hier on l'asseyait sur son chassis moteur.
Un système nerveux développé y reliera toutes les parties de ce système très intégré, depuis la régulation économique et écologique du moteur jusqu'à la liaison permanente avec les réseaux d'information et de sécurité. L'automobile étant grande consommatrice d'énergie, et source majeure de pollution (bruit, gaz), on peut espérer que son rôle diminuera sensiblement.
Cependant, l'automobile contribue à la liberté de l'existence, et même à la liberté d'information (on peut "aller voir" ce qu'on veut pratiquement sans contrôle, dans un pays démocratique).
Les prothèses englobantes, automobile en particulier, doivent répondre à des règles pratiques et éthiques. Il faut pouvoir "en sortir", en particulier.
... concept d'itinéraire en véhicule
- moyens portés + télécoms
- interface H/M
- tête haute
- vocal
- mix entre réalité et objectifs (notion de collimateur)
- types d'information spécifiques
- guidage
- domotique du véhicule
2.2 Principes généraux
Les différents niveaux de prothèse doivent se plier à nos rythmes vitaux. Il faut qu'elles "nous suivent".
- Ou bien elles sont en elles-mêmes arythmiques (prothèses fixes),
- ou bien elles doivent avoir un cycle propre, beaucoup plus rapide que les nôtres, à partir duquel on obtiendra par division ou comptage, tous les rythmes plus lents voulus. Solution générale : l'horloge à quartz pilant un microprocesseur;
- Ou encore, leur rythme est déterminé par d'autres personnes pour s'adapter au nôtre : radiodiffusion reçue sur un appareil portatif.
Dans d'autres cas, le rôle de la prothèse sera essentiellement de nous aider à rythmer notre vie : montre bracelet, stimulateur cardiaque, voire biorythmes.
Ainsi, les concepts de greffe portée, habitée, ne doivent-ils pas être considérés seulement du point de vue massique, énergétique et spatial, mais aussi temporel (voir passage là dessus dans le chapitre sur les seuils). Nous sommes à la fois englobants et englobés.
INTERFACE HOMME MACHINE
Le conscient, et en dessous, le subliminal. Si la machine sait beaucoup sur moi, elle va avoir de moi un modèle complexe, et tenir compte de bien plus que je ne dis, voire que je ne veux dire. C'est sans doute pour cela que les gens réagissent négativement quand on parle d'une machine qui pourrait voir son opérateur.
L'orgue, exemple impressionnant, d'une complexité et automatisme qui remontent loin. Notes de Tante Rénée sur la programmation automatique qui se dérègle. Ici exemple intéressant d'un automatisme trop poussé par rapport à l'interface H/M.
Finalement, la question fondamentale, en supposant que la machine fasse un peu ce qu'on veut, c'est de savoir la meilleure façon d'exprimer nos idées, nos ordres, nos émotions, avec deux pistes
- prolonger les réalités actuelles (clavier, mimique, caresse),
- pour une autre part, trouver des modes complètement nouveaux.
Dialogue avec l'autre, avec la machine
Peu à peu je vais préciser, analyser, construire, mon dialogue avec l'autre.
Toujours la double montée: machine prothèse du dialogue (obstacle aussi, efficace, filtre, préservatif, etc.) machine comme interlocuteur, se substituant à l'autre. idole poupée gonflable, narcissisme, miroir
PROTHESE
Problème de la fatigue. De la mort aussi. La domotique, une prothèse parmi d'autres. Mais très riche, très englobante. La domotique comme forme de réflexion. Bricolage avancé. Quand on meurt, on laisse ses prothèses à ses héritiers. Comme la cuirasse des fossiles.
Multiplication des modèles par les modèles eux-mêmes
PEINTRE
Projet d'un traceur à peinture, qui utiliserait vraiment de l'huile, ou de l'aquarelle, pour faire des tableaux.
On peut exiger notamment, la reproductibilité, indispensable du moins si on veut pouvoir travailler en automatique, ou s'il n'y a pas d'interactivité, car alors il faut pouvoir recommencer. Mais on peut se passer de reproductibilité si le robot traceur n'est qu'une prothèse que l'on pilote en fonction de l'oeil.
On peut aussi fermer la boucle en introduisant un dispositif de vision qui guidera le robot peintre en fonction de critères.
On aurait alors une modélisation complète. Exploiter ici le modèle HL.
Objets de très haut niveau (paradigme, ambiances, composition).
Objets de niveau intermédiaire. Logique discursive.
Objets plus bas: GKS Phigs, etc. Icones préstockés.
LAYMAN
Contact of layman with technique becoming more split
- very easy (Macpaint)
- very difficult (Clascal)
Albion and Zeus have closed. The Haut Parleur is low paged.
Basic is out of fashion
LA PROTHESE SOCIALE
Pour la machine, notion de prothèse a pas de sens. pour homme ou l'animal, évident du fait des limites. ou de la cohérence interne profonde/ ou de l'origine génétique.
La culture n'est pas une prothèse?
Eléments de la prothèse sociale. le personnage
marquage, vêtement, masque, cuirasse, char d'assaut
les biens
la maison, boite aux lettres, élire domicile, avoir pignon sur rue. domicile virtuel. SDF.
les comptes (bancaires, etc).
la domesticité, les secrétaires
les interfaces informtique. cartes bancaires et autres, le terminal domestique multifonction
la voiture
la raison sociale
personnages à Dand D. carte de visite
... rôle de la prothèse sociale
exprimer et amplifier le rôle voulu (allure, capacités physiques)
filtrer dans les deux sens
normaliser (comme le système d'exploitation
cette prothèse devient automatique
le commercial qui s'adresse à moi, mais qui saurait manipuler ma prothèse
dynamique de la prothèse: tout le monde va continuer à la faire monter. ex. le banquier, pousse à ouvrir des comptes,
l'Etat oblige à avoir des cartes d'identitè. et dès la relation de couple, le vêtement (Adam et Eve)
l'écrit, prothèse sociale.
comme toute entité, la prothèse devient de plus en plus informationnelle. avec le paradoxe que le matériel monte aussi
le prix que je paye en terme d'être pour avoir des prothèses
prothèse de groupe (ville, marché, réseau)
nombre de bits de la norme
le groupe, c'est l'assemblage des prothèses
PROTHESE
Problème de la fatigue. De la mort aussi. La domotique, une prothèse parmi d'autres. Mais très riche, très englobante.
Quand on meurt, on laisse ses prothèses à ses héritiers.
Comme la cuirasse des fossiles.
Multiplication des modèles par les modèles eux-mêmes
tendance à externalisation générale
tout passe dans la prothèse
impose/suppose
formation/éducation/instruction
la prothèse comme la phase "proche" de l'externalisation, encore attachée à l'utilisateur
...
prouver qu'on n'est pas une machine
se maîtriser pour maîtriser la machine,
travailler, être compétent
2.1 Différents niveaux de prothèse
2.2 Principes généraux