Premières notes sur une typologie des arts numériques
A l'intention de Hugo Verlinde


9/4/2012 Ci-dessous mes premières réflexions à ce sujet.

Il y a aussi pas mal d’éléments dans http://diccan.com/Terminologie.html et dans le début de http://diccan.com/Essentiel.html

Une des difficultés de ce genre d’exercice (choix des mots, délimitation des domaines) est qu’elles sont faites par hommes ou des groupes sociaux qui les établissent en fonction de leurs objectifs propres. Pas besoin de te faire un dessin.

Sur l’idée de monter un “cours” sur un an faisant le tour de l’art numérique aujourd’hui, on pourrait s’appuyer sur une association (Paris ACM Siggraph, Les Algoristes (qui vient de remplacer son vieux fondateur, signataire de ses lignes, par la très dynamique doctorante Judith Guez, voire la Scam... ). A suivre. Pierre --------------

En faisant plutôt une typologie des oeuvres : 1ere dimension : perceptivité 2eme dimension : initiative (et mémoire : programmes, données, ADN, etc.) 3eme dimension : espaces de développement : 1D.... 4D... art total 4eme dimension : genre ou "sujet" : figuratif, abstrait, symbolique, peits genres (nature morte, paysage), grand genre (peinture historique) Sur les deux premières, les plus importantes de ton point de vue, on aurait le carré (ou la croix, si tu préfères les obliques) - assistées (ni perceptivité, ni initiative) - perceptives (perception, pas d'initiative) ; on pourrait effectivement dire interactive, en considérant que toute oeuvre est active du seul fait de son existence - autonomes (initiative, pas de perception) : je préférerais à génératif, qui connote trop avec génétique, qui est un cas particulier majeur - comportementales (perceptivité et initiative ; ou living art, ou vivantes) Sur la continuité rupture entre les quatre catégories - entre assistées et perceptives : . la rupture est l'existence d'un ou plusieurs capteurs ; . la continuité commence à presque zéro avec le fait qu'une peintre, par exemple, ne fonctionne que si elle est éclairée, et sera vue différemment selon l'éclairement, l'encadrement, le placement dans une galerie ; une musique ne s'entend pas de la même façon dans le silence d'une église ou le brouhaha d'un défilé militaire ; d'ailleurs les exécutants d'une même oeuvre adapteront leur énergie, ou bien l'utilisateur règlera le volume ; les oeuvres mobiles (Calder) sont perceptives, comme la tuile à loups, les feuilles des arbres... -entre assistées et autonomes : . la rupture est l'existence d'un dispositif imprévisible par sa complexité (algorithme pseudo-aléatoire, algorithmes de génération des formes et paramètres ; . la continuité vient de l'effet plus ou moins important de ce dispositif sur le fonctionnement de l'oeuvre ; l'autonomie (et donc ci-après les comportements) seront d'autant plus sophistiqués que la mémoire est importante ; cette mémoire est imprévisible pour les spectateurs qui n'en connaissent pas le contenu (c'est pourquoi les vieux radotent) ; - entre perceptives et comportementales : . la rupture vient aussi d'un dispositif imprévisible ; . la continuité dépend du degré de prise en compte des perceptions dans le comportement : simple modification d'un paramètre secondaire (couleur de telle ou telle partie, expression d'un visage) ou au contraire modification en profondeur du comportement, voire d'une stratégie de l'oeuvre ou de personnages qui en font partie - entre autonomes et comportementales : . la rupture vient des capteurs ; l . a continuité vient ici encore de l'intégration des perceptions dans les comportements, et notamment d'une réserve de mémoire plus ou moins importante, à commencer par la mémorisation des programmes correspondant aux comportements. Sur les espaces de développement : de la parole (orale) à l’art total dans le 3D réel avec son, effets spéciaux et projections. Les rupture sont données par les classifications traditionnelles des arts. Les continuités sont renforcées par les mixages que permet le numérique. Sur les genres ou sujet (il faudrait mieux définir) : c'est un point dont nous n'avons pas traité ce matin ; mais qui pour moi est important. Actuellement il y a deux grandes catégories d'art numérique : - ceux qui partent de formulations abstraites (typiquement Verlinde) et les enrichissent plus ou moins de caractères "significatifs" (textures, symboles, modélisation d'objets ordinaires et notamment du corps humain) : on va de l'abstraction pure (Yves Klein, Malevich) au réalisme le plus poussé (Avatar) - ceux qui partent d'images réalistes, typiquement photographies ou vidéos, et qui les stylisent (typiquement Perconte) et qui les stylisent plus our moins profondément ; c'est notamment le réalisme expressir (non photorealistic rendering) plus ou moins en profondeur : mocap pour piloter des animations, traitement impressionniste, montage plus ou moins éloignés de la succession temporelle d'origine