Cadre pour une métrique générale de l'hypermonde

Partons de l'hypermonde formel, sans tenir compte d'abord de son environnement physique, économique ou humain. Adoptant des formules volontairement provocatrices, nous montrerons que, progressivement, c'est l'hypermonde qui structure le monde physique. Avec les humains, il s'établit des relations de coopération toujours plus fines et plus riches.

L'hypermonde est radicalement digital. C'est un ensemble de bits (que l'on peut considérer comme des quanta informationnels).

Les particules et les entités

La particule élementaire est le bit.

Il s'organise en atomes particules ou structure élémentaires passives ou actives.

Les structureses passives (on pourrait parler de cristaux ou de molécules) peu autonomes (le mot binaire, le plus connu étant l'octet de 8 bits), et les chaînes ou matrices binaires de taille et de dimensions quelconques.

Si ces structures sont grandes et, a priori, peu structurée, on peut les qualifier de blobs (binary large objects). Citons aussi les mots, les données (qui s'organisent en fichiers ou bases de données), les textes (avec les mots, les noms, les phrases etc.), images fixes ou animées.

Ces structures ne peuvent être générées et exploitées que par des ensembles de bits d'un type particulier, que l'on pourrait qualifier de cellules. Elles sont capables d'une certaine autonomie, d'une certaine activité: entités, automates, processeurs, machines, systèmes, agents, virus, organismes de la " vie artificielle ", serveurs, opérateurs de push et de pull.

La cellule active élémentaire est l'horloge binaire, qui change d'états à une fréquence déterminée (on verra plus loin les relations de cette fréquence absolue avec le temps " réel "). Mais notons qu'au sein de la stucture abstraite ainsi définie, le temps est lui aussi digital: une succession indéfinie de changements. A ce niveau de définition, il n'y a aucune référence au temps " sidéral ". Pas plus que les distances ne se rapport à la circonférence terrestre ou aux parties du corps humain.

L'horloge ne prend vraiment d'action qu'à partir du moment où ses changements d'état entraînent ceux d'un processeur plus élaboré.

Parmi les processeurs on distingue traditionnellement les processeurs de temps (mémoire), d'espace (communications) et de forme (traitement, processeurs proprement dit). Dans cette phase de notre présentation, nous ne nous intéressons pas à leur implémentation matérielle, et elles peuvent elles aussi être considérées comme de simple chaînes binaires, ou programmes.

Elles traitent les entités " passives " dans le cadre de structures: protocoles, langages, opérations (qui permettent de distinguer les opérateurs et les opérandes).

Lois quantitatives sur les particules et entités

Il y a des minima, des dimensions type et des maxima théoriques ou pratiques. Un texte ou image ne se limitent pas à un bit unique. On réserve le mot de système, par exemple, à des ensembles relativement grands de processeurs élementaires.

On peut définir une granularité: un grand système peut se décomposer en un petit nombre de gros systèmes, ou un grand nombre de petits systèmes.

Au delà de certains dimensions, les systèmes butent sur des limites qui tiennent non seulemnt à leurs conditions concrètes d'insertion dans le monde (nombre de transistors que l'on sait implanter sur une puce de silicium), aux limites psychologiques des utilisateurs humains (7 plus ou moins 2 de Miller) et, mais ce n'est pour l'instant qu'une conjecture, à des limites absolues de dimension en nombre de bits (extension du théorème de Gödel), au delà de quoi le systèmes deviendraient ingouvernables.

Une entité trouve ses limites pour des raisons qui appartiennent:

- soit à la logique du système (de l'entité de niveau supérieur), qui définit par exemple la longueur d'une zone de données

- soit à des contraintes externes sur la sturcture du système :

. au delà d'un certain nombre de cycles, la distance devient trop grande pour permetetre un contrôle pratiquemnet significatif, ou supérieur de toutes façons au cycles des opérations enviagées

. au delà d'un certain risque, la synchronisation et le contôle de bits " éloignés " les rapproche de l'aléa.

L'aléa, précisément, est ce qui définit l'autre.

Les aléas viennent aussi de l'intérieur de l'hypermonde, avec les virus.

Mesures relatives à une entité (active ou passive)

La plus évidente est le nombre de bits, qui rend compte aussi de sa variété (au sens d'Ashby) et peut être aussi de sa complexité ou de la compréhension d'un concept.

Une mesure plus complexe, tenant compte de la variété et de la durée de vie ou d'existence du sytème, peut être qualitifé d'autonomie (sinon liberté). Cela introduit donc aussi le risque, la fiabilité (MTBF). Voire la qualité.

Des mesures peuvent être relatives à la position dans le cycle de vie, notamment la maturité.

Par référence, ou analogie, avec la thermodynamique, ont peut ajouter à la distance,vue plus haut, les paramètres de densité, de pression et de température.

On peut mesurer un taux de redondance. Le nombre d'entités identitques (extenion d'un concept)

Par analogie avec les valeurs humaines: le bien, le vrai (mais pas ici au sens apparemment premier d'adéqution au réel) et peut-être le beau.

Topologie et organisation

Les particules et entités sont à une certaine " distance " les unes des autres. On peut envisager plusieurs analyses de distance:nombre de cycles du système pour passer d'un bit à l'autre (la distance zéro correspond à la simultanéité, au changement dans le même cycle , présence de bruit quand elles communiquent (on pourrait, en hommage au Maître, appeler cela distance de Shannon).différence entre les contenus binaires (distance de Hamming)

Leur organisation permet souvent de distinguer un centre d'une périphérie. De considérer certaines caractéristiques comme locales ou globales.

Les systèmes s'organisent en niveau (voir systémique), hiérarchies, boucles, réseaux (ici au sens abstrait).

On peut distinguer des organes et des fonctions. Des structures fractales et plus généralement tout l'arsenal mathématique.

Relations entre processeurs

Les particules sont maintenues en relation les unes avec les autres par une certaine attraction, qui a d'une part une composante matérielle (voir plus loin), mais surtout une composante logicielle, c'est le processeur actif qui sait jouer de ces structures.

Dans certains cas, il y a capture d'un processeur par un autre. Il peut aussi y avoir " opposition " entre entités, voire " butée " d'une entité ou d'une famille d'entités sur d'autres ou sur des limites quantitatives.

Des entités distinctes peuvent communiquer entre elles par le biais de message (longueur minimale un bit). Les bits " utiles " sont complétés par des bits " de service " ou " de conditionnement " qui permettent leur acheminement dans l'espace des processeurs. Ici une première règle fondamentale. On pourrait préciser les concepts voisins d'indifférence et d'indépendance.

La communication est orientée d'un émetteur vers un récepteur. Un pur récepteur est dépendant de l'émetteur.

Si la communication se fait dans les deux sens, on dit qu'il y a interaction entre les deux processeurs.

Plus la distance est grande, plus le conditionnement doit comporter de bits par rapport au nombre de bits utiles. S'il n'en faut aucun il faut considérer que la distance est nulle. Ou que les processeurs sont reliés par un processeur transparent.

Opérations sur les entités de l'hypermonde

On distingue essentiellement des opérations d'expansion et de réduction

Expansion:

Création de bits: obtention d'informations " primaires " à partir d'accès au monde extérieur ou par génération aléatoire, créations " originales " d'un opéateur ad hoc (ce point pose des problèmes philosophiques).

Copie, héritage, instanciation.

Multiplication (par descente de niveaux) ou " synthèse " (au sens : synthèse d'images).

Réduction:

Suppression pure et simple. Filtres. Détection et suppression des redondances. Capture par une autre entité.

Compression

Mesure, évaluations (points de fonction, analyse).

Synthèse au sens " résumé ". Abstraction, généricité.

" Reconnaissance ", " vision " : remplacement d'un bitmap par un texte descriptif.

(une part de ces opérations peut en fait conduire à un nombre de bits supérieur aux bits d'origine)

Evolutions " historiques " de l'hypermonde

Dans la mesure où le temps y est irréversible (point à préciser, sinon il faut le faire par référence au monde physique):

croissance, rationalisation, dialectique, cycle de vie. accélération de l'histoire,

Le monde physique

L'hypermonde est plongé dans le monde, continu bien que en partie formalisé.

Il le perçoit par des capteurs et agit sur lui par des actionneurs.

Un capteur se caractérise par sa résolution et son taux d'échantillonnage. Un actionneur par des mesurse analogues.

L'hypermonde y gère des stocks, une logistique. Y trouve l'ancrage de certaines de ses valeurs (les biens, le sol).

Dans le monde physique l'hypermonde peut éventuellement reconnaître des formes élaborées comme la vie végétale et animale et les êtres humains.

Les bases matérielles de l'hypermonde

L'hypermonde a besoin du monde physique pour exister, et l'organise donc d'une manière particulière en fonction de ses propres structures, établissant une correspondance entre sa métrique et la métrique traditionnelle du monde au sens ordinaire. Grâce au progrès technologique, ces correspondances évoluent historiquement dans le sens d'une dépendance toujours moins grande de l'hypermonde.

Les principaus supports sont:

- Les machines mécaniques puis électro-mécaniques, qui ont permis d'aller jusqu'à de premières modélisations des principes fondamentaux de l'hypermonde (Babbage, Zuze), mais ont ensuite buté sur leurs consommations d'énergie et leur imprécision. Babbage n'avait pu réaliser concrètement sa machine, faute de budget mais aussi de l'état insuffiant de la mécanique de précision à son époque. Un sommet fut atteint par le constructeur allemand Zuse avant et après la deuxième guerre mondiale. Olivetti poussa très loin les machines à calculer. La mécanique ne garde plus son rôle que pour certains périphériques particulier et, bien entendu, pour les opérations mécaniques par nature, mises sous contrôle de l'électronique.

- Le papier, succédant au papyrus et au parchemin. Support passif mais remarquable et pour plusieurs années encore très compétitif. L'imprimerie, l'édition, la presse, la publicité, les bibliothèques, les archives... et pour mémoire les autres documents conservés dans les musées.

Les supports perforés (Jacquard, Hollerith...), carte et ruban, ont joué un rôle essentiel de 1890 à 1960 environ.

- Les supports chimiques: photophie,microformes. Ils sont de plus en plus relayés par l'électronique, mais pour quelques années encore, sont compétitifs sinon irremplaçables (photographie à haute résolution)

- Le cuivre (conducteurs, lignes de comunication)

- Le silicium: circuits intégrés pourles processeurs et les mémoires,fibre optique. Avec leur loi historiqueprorper, la loi de Moore.

- Certains plasiques : CD Rom

- Les supports magnétiques: bande, cassette, disquette,disque. Les ventes se mesurent aujourd'hui en péta-octets par an.

- Les supports hertziens. radio, TV, satellites

La réduction de dépendance se traduit surtout par loi de Moore. Et plus généralement, une entité passive ou active de dimensions déterminée a toujours besoin de moins d'espace, de matière et d'énergie. Des ratios types caractérisent à chaque époque de l'histoire du monde l'état d'avancement des technologies.

En particulier, la distance physique entre deux particules est caractéristique d'une certaine " technologie ". Mais les gains en fiabilité ne sont pas moins essentiels.

Il y a cependant une limite absolue que l'hypermonde ne peut dépasser (sauf l'hypothétique maîtrise des particules de..), c'est la vitesse de la lumière.

Réciproquement, l'hypermonde structure, sinon maîtrise, de plus en plus le monde: description, modélisation, commandes, régulation de la nature.

Les humains

L'hypermonde communique avec les être humains par des " interfaces homme machine " et par son support matériel.

Ici encore, son autonomie ne fait que croître: la montée en fiabilité réduit le besoin des interventions de maintenance. Dans des proportions considérables au fil des ans, mais compensées par l'exponentielle inverse des dimensions de l'hypermonde. En pratique, il faut toujours beaucoup de monde pour l'entretenir.

L'hypermonde ne sait encore que peu se réparer lui-même. Cela progresse aussi (codes auto-correcteurs, machines à tolérance de faute, réseaux adaptatifs).

Encore que la majeure partie de la " maintenance " consiste non à le réparer à proprement parler mais à l'adapter aux demandes nouvelles des humains (évolution fonctionnelle) ou à assister les humains dans leur incompétence ou leurs erreurs (help desk).

Les humains s'inspirenet de l'hypermonde pour progresser eux mêmes. Ils formalisent leur pensée, parfois même de amnière binaire, bien que la numération décimale leur conviennemieux. Ils organisent leur pensée selon les cheminements de la raion. Ils régissent leurs relations entre eux par des sytèmes d'obéissance, de rites, de procédures et protocoles. Ils l'externalisent dans la loi (après les forteresses et les prisons).

Ils pensent au moyen de concepts et organisent leur expression entermes de angages.

Même dans leur recherche d'états supérieurs de conscience individuels et collectifs, ils le cherchent dans des rites et liturgies offerts par les religions et les sectes. Et même pour donner la mort, aux criminels ou à eux mêmes, ils confient la responsabilité terminale à un ordinateur.

Les humains peuvent améliorer leurs relations avec l'hypermonde au moyen de prothèses. Ils cherchent à y prolonger leurrs structures mentales au moyen de la réalité virtuelle.

Le bit peut s'y appeler schize.

Ils se réfèrent à des valeurs transcendantales: le vrai (épistémologie), le beau (esthétique), le bien (éthique). Ils pratiquent la science et les beaux arts (peinture, musique)

Leurs relations entre eux, décrites par la sociologie,comporte la guerre,l'amour, l'exclusion (phénomène du diabolo)

La vie économique

Coûts. Loi de Moore

Acteur économique. Nano-acteurs. Ménages.

L'entreprise. Entreprise minimale.

Marché, marchands.

Monnaie. Taux d'intérêt. Valeur, valeur actuarielle. Assurance.

PIB/PNB

Economie du repli.

Services. RVA/SVA

dépendance moins grande

maîtrise croissante. les deux mâturités. Le transfert des compétences à la machine (systèmes experts)