De 1910 à 2010

Les révolutions matéielles

De 1910 à 2010, les matériels informatiques évoluer d'une manière à la fois continue et discontinue, ce qui fait que les "périodisations" sont toujours en partie subjectives. aa

La continuité s'exprime par la croissance régulière des puissances de calcul, des capacités de mémoire et des débits de transmsisson sur les réseaux. D'nn point de vue technologique, cela se traduit, à coût et volume constant, par une constante "miniaturisation" obtenue par la recherche et le développement des constructeurs, parfois soutenus activemnet par la recherche publique. A partir des années 1960, cette croissance est symbolisée par la loi de Moore, avec un doublement des performances tous les 18 mois ou deux ans. Cette loi exprime à la fois le progrès "naturel" de nos connaisances des lois physiques et le consensus des investisseurs privés puis publics pour en régulariser le cours.

La discontinuité s'exprime par des ruptures technologiques. La rupture majeure est le passage de l'électro-mécanique à l'électronique, à la fin des années 1940. Mais elle avait été précédée par des progrès significatifs en électro-mécanique, avec la minaturisaton des moteurs, l'apparition des relais, etc. Elle sera suivie du passage aux circuits intégrés (années 1960), de l'arrivée du microprocesseur (années 1970), des écrans plats (anées 1990) puis le passage aux tablettes en attedant les smartphones (années 2000).

L'effet de rupture est amplifié par les médias, non seulement parce qu'ils jouent sur les fascinations positives ou négatives de leurs lecteurs, mais parce que tant les chercheurs que les industriels ont intérêt à mettre en avant la nouveauté de leurs produits. L'effet de continuité est moins perçu, mais souvent bien réel dans les applications, en particulier pour la gestion des entreprises.

La rupture majeure est le passage de l'électro-mécanique à l'électrronique. Elle se traduit, pour les systèmes d'information des entreprises, par le remplacement de la "mécanographie" (machiens à cartes perforées) à l" "informatique" (ordinateurs). Elle est assez brutale, et on peut la dater de 1965. En quelques années, toutes les entreprises suffisamment importantes, lancent de vastes plans de réorganisation appuyées sur de nouveaux et coûteux équipements et le recrutement de nouveaux personnels. Les "mécanographes" sont dépassés et leur profit leur permet assez rarement de devenir informaticiens. De nouvelles méthodes de conception, dont Corig est la plus marquante, remplacent les techniques d'organisation. La rupture intellectuelle est renforcéen en France, par la vogue des "mathématiques modernes", à base de théorie des ensembles, dont la logique binaire rejoint parfaitement celle des nouveaux circuits électroniques. Des promotions presqu'entières de grandes écoles sont lancées dans cette nouvelle profession à l'appel des grands constructeurs, essentiellement IBM et Bull et le cadre politique du "Plan Calcul". Une nouvelles presse spécialisée voit le jour : création de 0.1. Informatique et refonte de la Revue de la Mécanogbraphie en Informatique et Gestion.

Mais, avec le recul des ans, on peut aussi bien souligner les continuités sous-jacentes. Au plan des concepts, la rupture est bien antérieure. On peut la dater de 1947, avec la théorie de l'information de Shannon, le remplacement des relais électro-magnétiques par les tubes à vide, et surtout l'invention du mot "bit" (binary digit) par Shannon, traduisant le fait que le binaire est un optimum technologique et conceptuel. Au niveau des machines, les constructeurs de machines à cartes perforées ne sont pas restés inactifs. La tabulatrice, machine centrale de ces ateliers, a considérablement évolué. En 1930, elle ressemble comme une soeur aux machines à imprimer de l'époque, avec ses dimensions limtées et ses entrailles exposées sans complexes. En 1960, elle a beaucoup grossi, cache ses organes sous d'imposants carters, et commence à se doter de compléments électroniques pour faire quelques calculs, sans pour autant modiier en profondeur le mode des traitements basé sur le passage successif des cartes porteuses des données.

Même en matière de méthodes, la rupture est plus apparente que réelle. Certes le classique Lhoste et Pepe (Gestion automatisée des entreprises par les machines à cartes perforées) se voit détrôné par le Mallet (La méthode informatique) et nombre de nouveaux ouvrages. Mais à y regarder de près, les schémas de traitement proposés par la nouvelle école reprennent largement ceux d'avant-guerre, popularisés notamment par les publications du Scom (Service central d'organisation et méthodes du ministère des Finances).

Alors, rupture ou continuité ? Les deux à la fois.

Après tout, l'apparition de la vie, il y a quatre milliards d'années, passa sans doute inaperçue dans le vacarme et les séismes physiques de l'époque. Et pourtant, elle portait une mutation radicale:, l'émergence d'un code binaire, l'ADN, qui allait peu à peu conduire à l'affirmation prométhéenne de la domination de la nature par l'homme. Et sans doute en ira-t-il de même pour la "singularité" que nous promettent les transhumanistes. Elle est déjà bien amorcée par la montée des robots et plus encore des algorithmes. Et peut-être n'y aura-t-il jamais de rupture idéologique brutale... à moins qu'elle n'ait déjà eu lieu sans que nous l'ayons vraiment perçue.

 

 

La mécanique grossit et se perfectionne.
Elle est relayée par l'électronique, qui se miniaturise. A la fois une rupture et une continuité
Les rupt

 

A chaque fois une croissance et un relais "tangentiel"
De la tabulatrice à l'ordinateur
De l'ordinateur à la tablette (et au cloud)

Les deux ruptures des systèmes d'information, au niveau matériel