Hebdo No 123. 1er septembre 2003

Sommaire : Trois questions à Philippe Renard (Terminologie) | L'actualité de la semaine | Enseignement | Manifestations | Bibliographie | Détente



"Le choix de "courriel" est le résultat d'une procédure complexe."

Trois questions à Philippe Renard

Président de la commission spécialisée de terminologie et de néologie de l'informatique et des composants électroniques.

Asti-hebdo : Le terme "courriel" vient d'être adopté par l'Académie, comme l'indique le Journal Officiel du 20 juin dernier. Pouvez-vous nous expliquer le processus qui conduit à cette législation terminologique ?

Philippe Renard : La procédure actuelle correspond à l'organisation définie lors de la mise en place de la loi Toubon. Elle comporte trois étapes :
- les commissions spécialisées (une trentaine, dont celle que je préside) font des propositions ;
- la commission générale de terminologie ("Cogeter") vérifie la cohérence des différentes commissions spécialisées et entérine (ou non) leurs propositions ;
- l'Académie française prend les décisions finales.

Dans la procédure précédente, il n'y avait que des commissions techniques, qui adressaient directement leurs propositions à l'Académie française. Mais celle-ci n'avait pas mis en place de dispositif approprié pour dialoguer avec les commissions, et elle a fait observer que les décisions prises n'étaient pas forcément conformes à ce qu'elle aurait souhaité. Désormais la loi est formelle : c'est l'Académie qui décide. Le pouvoir des commissions est donc moins grand, le dispositif est plus complexe, il prend du temps ; mais en contre-partie un plus grand nombre de prescripteurs est impliqué dans les décisions, ce qui donne plus de chance aux mots choisis de s'implanter.

A ce stade, le ministre concerné (son cabinet) avalise les décisions pour parution au Journal officiel. Il peut encore remettre en cause les choix, mais cette situation est très théorique, car les chargés de linguistique et de terminologie des ministères suivent nos commissions, et font part de leurs désaccords éventuels au stade préparatoire.

Pourquoi donc cette intervention éditoriale des pouvoirs publics alors que la loi Toubon précise qu'il n'appartient pas au gouvernement de décider ce qu'est le français ? Toute personne a le droit de parler français comme il le souhaite, y compris les journalistes. Par contre les fonctionnaires, dans le cadre de leurs activités professionnelles, ainsi que ceux qui travaillent pour le compte de l'Etat, doivent s'exprimer en français et donc sont censés utiliser les mots publiés au JO. Les actes officiels, les documents administratifs, les contrats passés avec les fournisseurs passés au nom des pouvoirs publics utilisent en principe ce vocabulaire. Ce qui constitue une force de proposition significative pour influencer l'usage.

Outre le JO, nos travaux, ainsi que ceux des autres commissions, sont accessibles sur une base de données Criter placée sous la responsabilité de la délégation générale à la langue française (DGLFLF) qui coordonne le dispositif. Elle est accessible à www.culture.fr/culture/dglf. Une brochure spécifique est éditée pour le domaine de l'informatique. Elle est disponible gratuitement à l'adresse suivante: DGLFLF 6 rue des Pyramides 75001 Tél.:(01) 40 15 36 24.

A.H. : Comment cela s'est-il passé pour "courriel" ?

P.R. : C'est une longue histoire, et une partie des Français aurait sans doute souhaité que l'on officialise le substantif "mél", équivalent phonétique de "mail". C'est le cas des universitaires, ou des industriels qui pratiquent beaucoup l'anglais. Ils font bien la distinction entre les deux langues, et une similitude phonétique leur est plutôt agréable. Mais, si l'on consulte une population plus large, on constate que 70% des personnes optent pour courriel. Cela se comprend :
- ce mot s'inscrit bien dans la phonétique française,
- il n'introduit pas de confusions d'écriture avec "mél", ni des mélanges ni même des variantes plus ou moins influencées par l'anglais.

La mise en place de "courriel" s'est faite en deux étapes. La première a eu lieu le 2 décembre 1997, avec l'officialisation des termes du courrier électronique et la mise en place de l'abréviation "mél" pour les cartes de visite. A l'époque, on voyait passer différents formats d'adresse, de type X400 par exemple. La commission a choisi "mél." comme équivalent de "tél.", en indiquant, comme pour ce dernier, que l'abréviation ne devait pas être utilisée comme substantif.

Par la suite, il est devenu évident qu'il fallait proposer une traduction à l'anglais "mail" qui n'avait que des équivalents français en plusieurs mots : courrier électronique, message électronique, adresse électronique. La Cogeter nous a demandé de lancer, en toute urgence, un programme particulier sur ce terme. Nous avons beaucoup débattu, pendant près d'un an. Une des hésitations était que "mail" désigne aussi bien le message lui même que le système qui transmet (le service) ou l'adresse elle-même.

Pour l'anecdote, rappelons que de nombreuses variantes ont été présentées : malle (et son dérivé maller), et même émile, qui m'a bien amusé et qui, je pense, aurait fait fureur.

Finalement nous avons tranché en faveur de courriel, en lui donnant, comme en anglais, trois sens (ce qui choquait l'esprit "ingénieur" de certains d'entre nous). L'Académie nous a suivis. Avant de donner son approbation, elle nous a demandé de nous concerter avec les commissions de l'audiovisuel et des télécommunications, ce qui nous a conduit à perfectionner nos définitions. Le ministre a été sollicité pour signer en avril 2003, et le texte est paru au JO du 20 juin dernier.

A.H. : Vos choix ne font pas toujours l'unanimité dans le pays ni dans la communauté "Stic". Découlent-ils d'un véritable consensus entre toutes les parties concernées ?

P.R. : Certains disent : c'est un travail inutile. Il n'y a qu'à prendre le mot anglais. Nous n'y sommes pas opposés, à deux conditions : que le mot s'inscrive dans la logique de la langue, notamment ses règles de phonétique et, d'autre part, qu'il évoque dans l'esprit de chacun des idées et des images pertinentes.

Dans toute spécialité, il est normal que les experts dispersés dans le monde parlent entre eux une langue commune. Quand il s'agit d'un domaine où ceux qui sont à la pointe du progrès parlent anglais, cela donne une prime aux mots d'origine anglo-saxonne. Les spécialistes de chaque pays, qui souhaitent être reconnus experts, adoptent dès que possible le langage des experts et donc l'anglais. Ce mouvement est normal, mais il ne doit pas se faire au détriment de la langue courante qui est connue du grand public, qui véhicule une culture et représente une communauté.

La commission de l'informatique et des composants électroniques comporte une trentaine de membres, nommés par décret, soit intuitu personae, soit pour représenter des institutions (Inria, CNRS, Education nationale...). Il est important qu'elle comporte des personnalités très diverses, pour représenter tout le corps social, aussi bien la société en général que les professionnels concernés par les problèmes de langue (traducteurs, enseignants, terminologues...). En outre, comme président, je peux demander à certaines personnes d'intervenir en tant qu'experts associés. Les journalistes sont souvent critiques à notre égard... mais nous n'avons jamais réussi à les faire participer à nos débats de manière suivie.

Nous nous réunissons six à huit fois par an, dans les locaux de la DGLF (Délégation générale à la langue française), qui fournit notre logistique. Mais le secrétariat de notre commission est assuré par l'Afnor, qui en est un membre important. Certains d'entre nous font des travaux approfondis de recherche bibliographique, explorent toutes les banques de données pertinentes, françaises et internationales. Nos moyens sont modestes, mais finalement nous travaillons sur des dossiers d'excellente qualité.

Une grande partie de la communication entre nous, ne serait-ce que la diffusion des compte-rendus, se fait par courriel. Mais les réunions physiques sont absolument nécessaires pour prendre des décisions. Les débats sont souvent passionnés. On s'aperçoit, quand on creuse les définitions d'un mot, que le concept porté par chacun, dans ses neurones, est toujours un peu différent de celui du voisin. Cela est spécialement vrai dans un domaine comme le nôtre, où le sens des mots évolue avec le temps, où les termes ne sont pas totalement stabilisés.

Chacun défend son point de vue de bonne foi, avec âpreté dans certaines circonstances. Mon rôle de président est d'aller vers un consensus. J'y suis poussé par mon profil d'ingénieur (et non de terminologue), par mes activités qui sont été pour l'essentiel des responsabilités informatiques dans de grandes organisations et par mon habitude des problèmes internationaux car j'ai été pendant une dizaine d'années vice-président de l'Ifip.

Nos relations sont excellentes avec l'Afnor, car nous avons des objectifs différents (bien que ce soit un vieux débat). L'Afnor travaille pour les ingénieurs et au bénéfice de leur spécialité technique. Il leur faut des concepts techniques, définis de façon précise, bien identifiés, qui aient des correspondances adéquates dans les différentes langues. Ce travail terminologique est relayé au niveau international par les différentes organisations regroupées autour de l'ISO.

Un de nos problèmes, c'est de choisir les mots que nous mettons en délibération. Dans le cadre de notre mission et en particulier pour l'informatique, nous travaillons surtout sur ceux qui sont en train de passer dans le grand public. Il est plus important d'expliquer le terme que de donner des précisions techniques. L'Académie est d'ailleurs réticente à approuver des mots qui ne concernent que des spécialistes. Les experts nous reprochent parfois de dénaturer, dans les définitions, le sens des mots, en gommant les détails trop complexes pour le grand public. De plus, le cycle de mise en place est de l'ordre de trois ans, depuis la décision d'étudier un terme jusqu'à la parution au JO. Nous ne devons donc pas consacrer notre énergie à des termes de pure mode, en particulier ceux que lancent l'industrie informatique pour des actions publicitaires et commerciales.

Au plan international, nous avons demandé à chaque pays francophone (Suisse, Belgique, Québec) de nommer un représentant au sein de notre commission. Nous n'avons pas trouvé de répondant suffisamment disponible parmi les pays africains. Le Québec est particulièrement dynamique. Outre notre correspondant à Montréal, nous communiquons aussi avec l'Office terminologique de la langue canadienne à Ottawa. Mais chacun prend chez soi ses décisions.

Les Québecois sont des exemples pour nous. Ils dépensent une grande énergie sur les problèmes de la langue française, et ont toujours traité les mots avant nous. Ils ont pour politique de choisir, le plus souvent, des mots clairement distincts de ceux de la langue anglaise. Alors que nous adoptons plus souvent un équivalent français proche de l'anglais.

Mon expérience en néologie m'a montré qu'un nouveau mot choque toujours les gens. Parce que, dans leur système mental, ce mot évoque tout un tas d'autres choses, d'images, d'idées. Cela les gêne... jusqu'au moment où le nouveau venu a fait son trou et qu'on s'y est habitué.

Nous restons ouverts à toute suggestion ou contribution et vos messages à l'adresse suivante: cstic@fr.st ou via notre site, seront toujours les bienvenus.

Propos recueillis par Pierre Berger


Actualité de l'été

Bernard Larrouturou, directeur général du CNRS

Sur proposition de Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux nouvelles technologies, le conseil des ministres du 31 juillet 2003 a nommé Bernard Larrouturou directeur général du CNRS en remplacement de Geneviève Berger.
Âgé de 45 ans, Bernard Larrouturou est ingénieur de l'École Polytechnique, ingénieur du corps des Ponts et Chaussées et docteur en mathématiques. Depuis 1996 il occupe les fonctions de président-directeur général de l'Inria.
Les messages de Gérard Mégie et Bernard Larrouturou:
L e communiqué de presse
La biographie de Bernard Larrouturou

e-Toile : première grille informatique française à haute performance

Marcel Soberman (que nous avons interviewé dans notre numéro 114) nous a envoyé le compte-rendu (format RTF) de la dernière réunion du projet e-Toile. Rappelons qu'il s'agit du premier grand projet français de grille informatique à haute performance. Ce projet de plate-forme soutenu par le Réseau national des technologies logicielles (RNTL), et piloté par le CNRS, rassemble près d’une cinquantaine d’ingénieurs et de chercheurs du CNRS, de l’Inria, de l’université et des industriels de l'informatique : Communication & systems (CS), Sun. Il associe également des utilisateurs académiques et industriels : CEA, EDF, IBCP (Institut de biologie et de chimie des protéines-CNRS), UVSQ/Prism (Université de Versailles). L'équipe du projet a présenté ses premiers résultats lors d'une démonstration organisée en juin à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon.

L'Europe finira-t-elle par breveter les logiciels ?

Les projets de Bruxelles sont fortement contestés. Le vote qui était prévu fin août a été reporté au 22 septembre. Frédéric Couchet, président d'April (Association pour la recherche en informatique libre, www.april.org), nous signale la création de la "coalition" IP Justice (www.ipjustice.org), qui lance le mouvement Code (Campaign for an open digital environment), qui s'adresse à l'Union européenne pour défendre les droits des consommateurs et la libre concurrence.

"IPJustice est une organisation internationale regroupant 47 associations de protection des libertés fondamentales et mouvements de défense des consommateurs. Elle a adressé une lettre à l'Union européenne pour exiger le retrait du projet de directive sur le renforcement des "droits de propriété intellectuelle". La coalition dénonce les termes trop généraux de cette directive qui risquent de mettre en péril les libertés civiles, brider l'innovation et entraver la concurrence. La-dite directive imposerait aux États membres de pénaliser toute violation des "droits de propriété intellectuelle" potentiellement liée à une motivation commerciale, les sanctions pouvant aller jusqu'à la prison."

Budget de la recherche. Le SNCS conteste

Pour Jacques Fossey, secrétaire général du SNCS-FSU : "Selon des indiscrétions bien organisées, le budget de la recherche serait, à périmètre constant, en augmentation d'environ 2% par rapport à la loi de finance initiale 2003. Concernant les emplois, la recherche perdrait des emplois statutaires mais moins que pour le reste de la fonction publique où un départ à la retraite sur deux ne serait pas remplacé. L'action des personnels et de toute la communauté scientifique au cours de ces six derniers mois a très certainement empêché un désengagement plus important de l'Etat mais le compte n'y est pas. Vu la masse salariale (50% du BCRD) et l'inflation, ces +2% d'augmentation entraîneront une nouvelle dégradation des moyens des laboratoires."

Le syndicat commente :

Lors d'une audience le 18 juin chez la Ministre déléguée à la recherche, le SNCS a réaffirmé la nécessité d'accroître l'effort pour la recherche. L'objectif ambitieux de 3% du PIB pour les dépenses de recherche à l'horizon 2010 indiqué avec force par la Ministre n'est pas satisfaisant quant à la répartition entre l'effort public (un tiers) et privé (deux tiers).

En France en 2001, le financement public (militaire compris) de la recherche représentait 1,01% du PIB et la part privée 1,22%. L'augmentation de l'effort de recherche ne devrait donc reposer que sur l'investissement privé. Cette position est totalement irréaliste. Les États-Unis attirent l'investissement privé pour trois raisons principales : une recherche publique civile et militaire forte, un volume de recherche conséquent vu la taille du pays et des facilités fiscales. La France et l'Europe ne pourront retenir l'investissement privé que si la part publique est particulièrement importante. Rappelons que l'ultra-libéral CSI de Philippe Poulety réclame le doublement de l'effort de l'État.

La Ministre proposerait une nouvelle loi cadre pour la recherche au cours de la prochaine législature. Cette loi devrait développer le recours au financement de la recherche par des fondations publiques qui trouveraient leurs moyens grâce à des réductions fiscales accordées aux donateurs. Selon le Ministère, ces fondations seraient très différentes de celles proposées par le CSI(!). Le SNCS est opposé au recours aux fondations dont le contrôle échappe aux scientifiques et qui ne présentent pas les garanties nécessaires de transparence (cf. le scandale de l'ARC).

La deuxième information d'importance concerne l'emploi scientifique. Le gouvernement veut accroître cet emploi scientifique mais diminuer les postes de chercheur sur statut de fonctionnaire. En clair, la rue Descartes envisage le recours massif au post-doc de longue durée.

Cette ligne est aussi développée par la Commission européenne. L'Union européenne aurait besoin de 700 000 chercheurs supplémentaires d'ici 2010 pour atteindre les 3% du PIB. Compte tenu des 50 000 départs annuels à la retraite, il faudrait donc, d'ici 2010, recruter, chaque année, 150 000 chercheurs soit un taux de 9% par an. Il y a actuellement 1,6 million de chercheurs dans l'UE. Pour fixer les idées, au CNRS, ce taux de 9% correspondrait au recrutement annuel de 1000 chercheurs qu'il faut comparer aux 357 recrutés de cette année.

De nombreux euro-technocrates recommandent le déroulé de carrière suivant pour les chercheurs: thèse avant 30 ans, post-doc avec mobilité entre 30 et 40 ans et titularisation des meilleurs à 40 ans. Ce type de carrière existe déjà dans les pays du Nord de l'Europe. La période 30-40 prendrait, dans le meilleur des cas, la forme de CDD européen de 5 ans renouvelable une seule fois.

Lors d'une récente réunion à Florence sur la carrière des chercheurs européens, le SNCS s'est opposé à cette vision et a recommandé que les jeunes chercheurs soient titularisés le plus rapidement possible après la thèse. Si cette proposition n'a pas enthousiasmé les technocrates de Bruxelles, elle a été bien accueillie par les représentants des associations de jeunes chercheurs et notamment par ceux des pays nordiques.

Le problème du désintérêt des jeunes étudiants pour les carrières scientifiques ne se réglera que si ces carrières sont attractives. Un des points clef est la titularisation rapide de ces jeunes pour leur éviter les galères des post-docs qui font très bohème mais ne favorisent pas l'intégration des jeunes chercheurs dans le monde adulte.

Bilan des seconds États généraux européens du nommage sur internet

(Communiqué du Cigref) Les seconds États généraux européens du nommage sur internet ont rassemblé près de 250 participants. Organisés par le Medef, l'Isoc France, le Cigref et la CCIP, ils se sont tenus le 3 juillet à Paris. Positionnée comme un lieu de rencontre et d'échange sur toutes les questions liées à la gouvernance d'internet, cette manifestation rassemblait des orateurs de 20 pays différents.

Aux yeux des organisateurs, la seconde édition des États généraux a atteint son objectif. Elle a permis de débattre des questions essentielles : la place des Européens dans la gouvernance d'internet ou encore la sécurité et la nécessaire décentralisation des serveurs racines. Les représentants des pouvoirs publics européens au sein de l'Icann ont accepté de renforcer le dialogue avec les entreprises.

Selon Olivier Itéanu, de l'Isoc France : « Nous avons pu mettre autour de la table les acteurs majeurs du monde de l'internet et augmenter notre compréhension des enjeux politiques, économiques et sociétaux sous-tendus par les questions de nommage. » Ce que confirme Sébastien Bachollet, délégué général adjoint du Cigref : « Chacun doit avoir sa place dans la gouvernance d'internet. Le Cigref agit pour renforcer le rôle des utilisateurs, en particulier des entreprises. D'autres avis se sont exprimés lors de ces États généraux. Nous avons créé un lieu de débat unique entre les différents points de vue. » Dans ce même esprit, Catherine Gabay, directrice de la recherche, de l'innovation et des nouvelles technologies du Medef, expose l'ambition de son organisation : « Nous souhaitons accompagner l'entrée de l'Icann dans l'âge de raison en s'assurant que la voix des entreprises françaises, grandes et petites, soit entendue pour la promotion d'un espace internet stable et sécurisant. Il faut rassurer et donner envie aux entreprises, notamment aux PME, d'entrer dans l'ère de l'économie électronique. »

Lors de la session d'ouverture, Bernard Bigot, directeur de cabinet de Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, a affirmé que « la gouvernance de l'internet [posait] quelques questions à présent incontournables. Elle nécessite une approche globale et mondiale (...) La bonne gouvernance de l'internet, c'est-à-dire la responsabilité équitable et transparente de la gestion des noms de domaine et l'attribution des adresses IP, devrait incomber à une instance multilatérale et multinationale. » De son côté, Paul Twomey, président de l'Icann, a défendu « l'Icann [comme] un nouveau modèle pour le 21e siècle. Aujourd'hui, a-t-il expliqué, nous avons mis ensemble tous les acteurs de l'internet pour favoriser l'équilibre entre offre et demande, entre public et privé. »

L'Italie, qui préside actuellement l'Union européenne, était représentée par Stefano Trumpy, qui siège au GAC (Governmental Advisory Committee) au nom du gouvernement italien. Pour lui : « L'évolution vers une gouvernance européenne de l'internet est inéluctable. »

Parmi les participants, on pouvait compter des avocats, des représentants d'organismes régulateurs, de bureaux d'enregistrement et de gestionnaires de noms de domaine, des directeurs des systèmes d'information ou encore des représentants des pouvoirs publics européens et français dont les conseillers techniques pour le ministre de la recherche et pour le Premier ministre, Alexandre Moatti et Laurent Sorbier ou encore l'ambassadeur Michel Peissik, chargé du Sommet mondial sur la société de l'information.

Le Medef, l'Isoc France, le Cigref et la CCIP travaillent déjà à la tenue d'une troisième édition des États généraux européens du nommage sur internet.

Pour en savoir plus : www.nomdedomaine2003.org

Enseignement

Ressources multimédia

L'Amue signale que le SFRS Cerimes (Centre de ressources et d'informations sur les multimédias pour l'enseignement supérieur) a renouvelé son site Web.

L’Agefos PME Pays de la Loire et Poitou Charentes propose le PCIE

Afin d’accompagner et d’anticiper les besoins des entreprises de plus de 10 salariés dans leur adaptation à l’utilisation des technologies de communication, et dans leur démarche de valorisation des compétences et d’optimisation des coûts de formation, l’Agefos PME Pays de la Loire / Poitou Charentes propose le PCIE à ses entreprises adhérentes. Un partenariat avec les centres agréés PCIE des deux régions permettra de participer au financement de 50 PCIE sur la période de septembre à décembre 2003 et sur les 9 départements des 2 régions.


La recherche en pratique

Recrutement des chargés de recherche au CNRS

Le Comité national de la recherche scientifique (CN) publie un rapport (PDF) sur "l’état de l’emploi scientifique et sur les recrutements des chargés de recherche au CNRS." Le CN y décrit les problèmes évoqués pour les recrutements des CR, les caractéristiques que présentent les CR recrutés, ainsi que leurs statuts et leurs conditions de recrutement depuis 1959. Il dresse également un bilan de la "situation actuelle et future de l’emploi chercheur" et expose ses recommandations pour les recrutements à venir.

Mission TIC : stratégie, actions et moyens

L'Amue présente la démarche de travail de sa "mission TIC". Le document (format PDF).

Espaces numériques de travail

Le schéma directeur a fait son chemin.

Les défis du CSIESR

Un entretien avec Nicole Ludeau-Pavy, nouvelle présidente du CSIESR (Comité des Services Informatiques de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche). Elle fait le point sur les défis que l'association doit relever.

Évaluation des multimédias pédagogiques

Document canadien (31 pages PDF). Information transmise par http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=19084

Centres de recherche publics européens

La Commission européenne a publié, le 18 juillet dernier, un rapport (PDF) portant sur 769 centres de recherche publics en Europe. Cette étude démontre que ce domaine se "réinvente" perpétuellement et qu’il tisse des liens de manière croissante avec le secteur de l’industrie. Philippe Busquin, commissaire chargé de la recherche au sein de la commission, souligne son dynamisme; d’après lui, les "politiques d’aide au Centres de recherche publics" devraient s’appuyer sur les résultats de cette étude pour optimiser "leur contribution à la réalisation de l’Espace européen de la recherche et permettre ainsi à l’Union européenne de développer l’économie basée sur la connaissance la plus dynamique du monde."


Manifestations

Résonances 2003 à l'Ircam

Un week-end "Technologies dans le spectacle vivant" est organisé les 18 et 19 octobre 2003 à l'Ircam (Institut de recherche et de coordination acoustique/musique). Exposition, conférences, ateliers et films tout public, portes ouvertes sur les laboratoires, Linux Install Party... 2 jours pour découvrir la musique et l'informatique musicale ! Toutes les informations concernant cet événement sont disponibles sur Résonances

Plus de 5000 personnes ont participé l'année dernière à cette manifestation, qui se tient dans le cadre des journées "Résonances 2003", qui se tiendront du 15 au 24 octobre 2003.

Informatique et procédures collectives

Un colloque sur l'informatique et les procédures collectives se tiendra à Paris le vendredi 10 octobre 2003 (Chambre de commerce et de l'industrie de Paris, 27, avenue Friedland, 75008 PARIS - de 9h à 18h00). Il fait suite aux travaux de la commission commune créée par les deux associations : Afdit (Association française du droit de l'informatique et de la télécommunication) et l'Association Droit et Commerce.

Programme et modalités d'inscription, sur le site : http://www.legalis.net/afdit/colloque_101003.htm

Migration des applications "legacy"

Les journées du CMSL "Migration des applications " legacy "" que nous avions annoncées dans notre numéro 111 se tiennent
finalement les 24 et 25 septembre 2003 (la date de juin dernier a été repoussée pour cause de grèves).
Renseignements et inscriptions

Manifestations des associations fondatrices de l'Asti

- Afia
- Afig
- Afihm
- ASF - ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif


Le livre de la semaine

L'ordinateur et vous : la réconciliation

(Communiqué d'Euroaptitudes) "Ce livre accompagne chaque candidat PCIE dans sa quête vers le PCIE. La meilleure manière de savoir les objectifs et son contenu est de consulter le site de Connivance, l’éditeur du livre : www.connivance.fr.

"Apporter à tous ce qui se fait de mieux en termes de bonnes pratiques et de règles de productivité dans l'utilisation quotidienne de l'ordinateur de bureau, c'est l'objectif de cet ouvrage. Ces règles et ces bonnes pratiques sont le fruit de retours d'expériences internationales, de chartes d'usage, et de recommandations éprouvées par des spécialistes.

"Le titre, qui associe l'utilisateur, son ordinateur, et le projet de les réconcilier, a plusieurs significations :

* Il est vrai que travailler avec un PC n'est pas toujours de tout repos : le système se plante, les applications ne font pas toujours ce que l'on voudrait, le réseau ou l'imprimante tombe en panne, les documents sont mal rangés, etc. Et parfois on ne maîtrise pas très bien les bases de ces outils, on hésite, on oublie que tout n'est pas automatisé. La machine n'est pas encore le prolongement du cerveau humain, loin de là, et, inversement, le cerveau humain n'a pas assimilé les bonnes fonctionnalités qui facilitent la vie, et aussi les imperfections de la machine.
* Pour l'utilisateur d'un PC à la maison, il s'agit de démythifier ces trop abstraites technologies de l'information, pour en faire des outils que l'on va maîtriser petit à petit, en connaissant les termes et les unités de base, les meilleures pratiques dans les cas usuels d'utilisation des fonctionnalités de l'ordinateur. Conséquences : on a plus d'efficacité et on comprend mieux les opérations nécessaires à une bonne utilisation du PC.
* Pour l'utilisateur d'un PC au bureau, il s'agit de devenir plus responsable et plus productif. Les mauvaises pratiques, les erreurs des utilisateurs entrent pour près de 40% dans les coûts cachés de l'informatique d'entreprise. De surcroît, les utilisateurs eux-mêmes se disent souvent frustrés devant des difficultés qu'on ne leur a jamais appris à résoudre. Les chiffres sont là.

"Ce livre n'a pas vocation de remplacer une quelconque formation. Il doit être consulté par des personnes qui connaissent les bases de l'utilisation des applications standards (bureautique, courrier, organisation des fichiers, navigation). Il va compléter les connaissances de base par des bonnes pratiques et des règles de productivité. Celles-ci ont été observées par des utilisateurs très qualifiés, ou sont recommandées par des entreprises ou des experts.

"La section 1 contient des fiches concernant votre environnement de travail : un peu d'ergonomie pour se tenir correctement devant l'ordinateur, des bonnes pratiques inclassables mais ô combien pratiques, des informations sur la sécurité.

"La section 2 aborde les documents que vous créez, lisez, gérez chaque jour. D'abord savoir les nommer, les ranger, ne pas les perdre, les communiquer. Et puis, pour les trois applications archi-standard de la bureautique (traitement de texte, tableur, présentation), une multitude de bonnes pratiques et de règles simples qui facilitent la vie et vous permettent de maîtriser ce que vous faites avec votre machine.

"La section 3 vous informe sur la Société de l'Information, dans laquelle il faut bien que nous vivions. Des précautions à prendre, quelques chiffres sur Internet ou le commerce électronique pour les conversations le dimanche (c'est votre entourage qui va être surpris). Et puis, vos droits et vos devoirs par rapport aux logiciels, par rapport aux documents lus sur le Web, par rapport aux marchands du Net qui vous demandent plein d'informations personnelles.

"La section 4 vous parle d'Internet : ce que c'est, à quoi ça sert. Le Web, et comment rechercher de l'information dans 5 milliards de pages accessibles. Et puis nos amis les virus informatiques et comment les éviter.

"La section 5 vous donne les bonnes pratiques et les règles de productivité nécessaires pour enfin devenir sérieux avec sa messagerie électronique. Gérer son courrier, comprendre les dangers de ce petit bouton discret "Réponse à tous", rédiger un message sans crainte de licenciement pour diffamation, tout est expliqué. Il fallait bien, le courrier électronique est un vrai chaos dans l'entreprise.

"La dernière section est consacrée à un lexique. Eh oui, sans une compréhension minimale de quelques termes, vous resterez timide et angoissé devant cette informatique ! Alors, quelques définitions sur l'ordinateur, l'octet, les mots d'Internet et du Web, les périphériques, cela va vous faire un bien fou."


Détente

Pas de détente cette semaine, voyons ! C'est l'heure de la rentrée, un peu de sérieux ! D'ailleurs un cookie spécialement caché sous cette rubrique dénoncera automatiquement ses visiteurs à leur supérieurs hiérarchiques.


L'équipe ASTI-HEBDO : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Chefs de rubrique : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Asti-Hebdo est diffusé par l'Inist.