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"Défendre à la fois l'intérêt des chercheurs et l'intérêt de la science"
Asti-Hebdo : Quel peut être le rôle, aujourd'hui, d'un syndicat de chercheurs ?
Jacques Fossey : Le milieu des chercheurs a, par nature et par construction en France, un caractère co-gestionnaire. Nombre d'instances qui pilotent la recherche sont paritaires. Et même plus puisque le nombre des élus y dépasse parfois celui des nommés (14 élus et 7 nommés dans chaque section du Comité national de la recherche scientifique). Les nommés eux-mêmes sont moins des représentants de l'Administration que des chercheurs, qui peuvent venir de l'industrie, grands groupes ou PME.
Ces instances, principalement le Comité national et ses sections, ont pour mission d'évaluer les chercheurs, de gérer leur carrière (embauches, promotions), mais aussi d'étudier la conjoncture (état de la science) et la psospective. Ces deux dernières tâches, les plus importantes, sont hélas trop sacrifiées aux missions de gestion.
L'action des syndicats porte donc à la fois sur la défense des intérêts (matériels et moraux) des personnels et du développement scientifique.
Les syndicats peuvent même être instrumentalisés par certains scientifiques pour promouvoir leur discipline. De toutes façons, un chercheur qui choisit le service public s'intéresse principalement aux crédits dont il dispose pour développer ses recherches. La recherche elle-même est une activité indispensable dans une société comme la nôtre. Nous nous battons pour la recherche en général, privée aussi bien que publique, quoique les chercheurs du secteur privé soient syndicalisés dans les fédérations propres à leur secteur.
Un des rôles de notre syndicat est d'étudier les moyens et la structure de la recherche en France et de les comparer avec la situation à l'étranger. Les deux documents de base, qui ne me quittent pas, sont le "jaune" du ministère des Finances et le petit livret bleu de la Communauté européenne.
Nous ne pouvons pas définir les besoins dans l'absolu (qui pourrait le faire, d'ailleurs ?), mais nous faisons des évaluations comparatives avec les autres pays. Les Etats-Unis consacrent 3% de leur PIB à la recherche, la France seulement 2,1 % !
Hebdo : De quels moyens dispose le SNCS ?
J.F. : Le bureau national comprend une dizaine de bénévoles qui se réunissent toutes les semaines. Il traite de tous les problèmes de la recherche publique, qu'il s'agisse des universités ou des EPST (CNRS, Inria...). Il met en oeuvre la politique définie par les Congrès et la Commission administrative, une assemblée de trente personnes, qui se réunit tous les mois. Le congrès se réunit tous les deux ou trois ans. Le prochain devrait avoir lieu en juin 2002.
Au siège, nous avons trois personnels permanents. L'un traite, analyse et oriente la centaine d'emais chaque jour (outre les tâches classiques d'un secrétariat. Un deuxième entretient notre parc informatique et gère le fichier de nos adhérents. Enfin le troisième s'occupe de notre presse et de notre site web.
Mon rôle principal est de représenter le syndicat dans les nombreuses instances où il intervient. Les réunions occuppent l'essentiel de mon temps. Le reste, outre les tâches administratives et l'animation de mon équipe de permanents, est consacré à l'étude des dossiers. Bien que je sois maintenant déchargé à plein temps pour le syndicat, je continue de pratiquer un peu la recherche (chimie théorique) grâce à des collègues de toujours qui m'accueillent dans leur laboratoire. Cela me permet de garder un contact avec le terrain.
Je dois avoir des connaissances de base sur toutes les disciplines et sentir leurs articulations et leurs enjeux. J'y parviens grâce à l'aide de mes camarades. J'ai discuté avec eux, par exemple, quand s'est posé le problème de la création du département Stic au CNRS. Les choses auraient été plus claires si l'on s'était limité à un département des sciences de l'information et de la communication sans y inclure la technologie.
Sur les OGM, le SNCS n'a pas à prendre ici une position tranchée, mais doit veiller à ce que le débat ne soit pas biaisé. Nous nous proposons de recontrer la Confédération paysanne à ce sujet. Par ailleurs nous avons contribué à la fondation d'Attac, mais nous n'intervenons pas dans son action.
Nos 1500 adhérents sur le territoire français sont organisés en sections locales, les plus importantes étant celles de Strasbourg, Toulouse, Montpellier... La situation est plus compliquée en région parisienne, où les effectifs sont dans de nombreuses petites sections.
Notre souci est que ce chiffre de 1500 n'a pas augmenté depuis une dizaine d'années, bien que le nombre ait crû de 4%. Le taux de syndicalisation des chercheurs a aujourd'hui rejoint celui des autres salariés, de l'ordre de 11%. Il était beaucoup plus fort aux origines, quand il s'est créé en 1956. En 1966, notre taux de syndicalisation approchait les 50%.
Nous n'en sommes plus là. Mais le sens syndical reste vif chez les chercheurs. La participation, aux élections, par exemple, ne s'y est pas effondrée. Elle est chez nous de l'ordre de 55%, et même de 70% pour les directeurs de recherche.
Les temps forts de notre action sont liés au contexte politique : mai 1968, l'espoir puis l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, le scandale Devaquet en 1986, la remise à zéro de tous les crédits de recherche en 1995, puis le démantèlement du CNRS voulu par Allègre.
Notre souci majeur aujourd'hui est de nous rajeunir. La plupart des militants syndicaux voient la retraite approcher. Il est difficile d'attirer les jeunes, car en France, le syndicalisme a chez eux une connotation plusôt négative. Dans l'après-guerre, pour nous, le syndicat était porteur d'un certain nombre d'espoirs, avec une enveloppe idéologique qui venait des mouvements de libération. Tout cela est tombé au cours des années 80. La chute du mur de Berlin en 1989, qu'on ne peut regretter bien sûr, a marqué l'échec d'une contre-proposition d'un modèle alternatif au modèle capitaliste.
Ma génération, les baba-cools, a pris le pouvoir dans ce syndicat à la suite des mouvements de mai 1968, et nous y sommes toujours. Il nous faut aller vers les jeunes
Hebdo : Des jeunes... ils changent beaucoup suivant les classes d'âge. Quels jeunes cherchez-vous à attirer ?
J.F. : On entre au SNCS en moyenne à trente ans. De 18 à 23 ans, les jeunes font leurs études, et adhèrent (peu) aux syndicats d'étudiants. De 23 à 30 ans, ils font leur thèse et leur post-doc. Il s'agit d'une période transitoire qui pose des problèmes très spécifiques. Ils doivent travailler beaucoup pour avoir leur thèse, et affronter une dure compétition. Il s'est donc créé des fédérations associant doctorants et post-doctorants, qui se sont regroupées, notamment dans la CEC (Confédération des étudiants-chercheurs)
C'est seulement après qu'ils sont vraiment concernés par notre syndicat. Se syndiquent au SNCS, principalement, des jeunes qui ont eu très tôt une forte culture politique, au sens large et noble du terme. Par exemple un engagement précoce dans l'action étudiante.
Nous essayons de faire que des jeunes prennent de plus en plus de responsabilités. Nous sommes attentifs à être représentés, dans les instances, par des têtes qui ressemblent un peu plus à celle des jeunes qu'à la mienne.
L'entreprise bénéficiant du sceau s'engage à procéder à toutes les actualisations justifiées par l'évolution de sa situation, condition essentielle pour garantir la crédibilité du sceau. En cas de manquement à ces obligations, elle engage sa propre responsabilité et TrustInfo dispose de l'autorité pour retirer le bénéfice du sceau. L'abonnement annuel est de l'ordre de 500 euros.
Selon Jacques Fossey, secrétaire général du SNCS : " Ce texte avalise les priorités gouvernementales: sciences du vivant, sciences de l’information, environnement. La mise en place de “contrat d’action” entre les différents niveaux d’intervention remet en cause la liberté de recherche des chercheurs et des universitaires. Le redéploiement de 20% des effectifs vers les champs disciplinaires prioritaires n'est pas argumenté scientifiquement."
Elle fait suite aux précédentes rencontres qui se sont tenues à Paris (2001), Marseille (2000), Lyon (99), Nantes (98), Orléans (97), Clermont-Ferrand (96), Dijon (95), Bordeaux (94), Nîmes (93) et Lille (92). Un prix sera décerné au meilleur article présenté par un ou plusieurs jeunes chercheurs.
Thèmes :
- Programmation par contraintes : problèmes de satisfaction, problèmes
d'optimisation, problèmes sur-contraints, méthodes de recherche locale,
contraintes du premier ordre, ...)
- Langages de programmation : théorie et sémantique,
analyse statique, conception et implantation de langages, environnements de
programmation, parallélisme et concurrence...
- Applications : problèmes combinatoires, modélisation de problèmes réels,
systèmes de vérification basés sur le schéma CLP, bases de données, internet, ...
Les langues officielles des journées sont le français et l'anglais. Les soumissions devront être envoyées électroniquement avant le 22 février 2002. Voir sur le site de la conférence les instructions pour les auteurs
Se tiendront simultanément (voir sur le site les dénominations officielles,
en anglais) :
- le huitième contrès international sur les principes de la représeatation
de la connaisance et du raisonnement (KR'02),
- le deuxième congrès interntaional sur
les systèmes de connaissance pour les opérations en coalition (KSCO'02),
- le huitième atelier international sur le raisonnement non-monotone
(NMR'02).