^^^^^^ Stic-Hebdo no 9. Véronique Cortier. Prix Spécif. ^

Association francophone
pour la recherche et l'enseignement en
sciences et technologies de l'information


Stic-Hebdo

No 9. 8 mars 2004

Sommaire : Trois questions à Véronique Cortier (prix Specif) | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | La recherche en pratique | Entreprises | Manifestations | Détente

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"Dans ma spécialité, la situation est particulièrement favorable aux Etats-Unis. Cela m'intéresserait d'y passer, mettons, un an. Mais, au delà, je préférerais vivre en France. "

Trois questions à Véronique Cortier

Loria. Prix Specif.

Stic-hebdo : Vous venez de recevoir le prix Specif pour votre thèse sur la vérification automatique des protocoles cryptographiques ? Pouvez-vous nous en expliquer l'essentiel en deux mots ?

Véronique Cortier : Les protocoles cryptographiques sont de tout petits programmes qui servent à gérer des échanges de messages sur un réseau. et assurent des propriétés comme le secret, l'authentification, etc. On a depuis longtemps élaboré des méthodes mathématiques pour prouver la stabilité des protocoles et la conformité à leurs spécifications. Mais les protocoles cryptographiques apportent des problématiques nouvelles.

Quant à moi, je me suis particulièrement intéressée aux problèmes du secret et aux moyens de s'assurer que le secret ne peut être compromis par un attaquant. Et même, en allant un peu plus loin, d'être certain que l'attaquant n'est même pas capable de distinguer des modifications légères du protocole. C'est ce qu'on appelle l'indistinguabilité. Ce n'est pas moi qui ai inventé ces notions et leurs définitions, mais j'ai étudié le lien entre secret et indistinguabilité.

La preuve de propriété de sécurité exige une modélisation formelle. J'ai utilisé les clauses de Horn. La théorie des automates, bien que certains aient tenté d'y recourir, ne convient pas, ni aucun modèle de type fini, parce que la longueur des messages rend le nombre des possibilités très élevé. En outre, il est difficile de pratiquer dans ce cadre des tests à des endroits arbitraires, sur des entités arbitraires... alors que les règles de réécriture ou les clauses de Horn le permettent avec facilité.

A partir de là, j'ai prouvé deux sortes de résultats :

- un résultat de réduction, en prouvant qu'il est inutile de considérer un nombre arbitraire de participants au protocole, et que l'on peut se limiter à deux participants pour prouver les caractéristiques exigées ;

- un résultat de décidabilité sur la protection du secret, pour un nombre non borné de sessions, (l'intérêt d'une preuve mathématique est justement qu'elle garantit les résultats pour plusieurs milliards de sessions aussi bien que pour un petit nombre) .

S.H. : Vos travaux ont-ils un débouché industriel ?

V.C. : Nos travaux ont conduit à plusieurs théorèmes et à un prototype d'outil. Ce dernier permet de décrire en entrée un protocole, en utilisant un langage assez intuitif, assez proche de celui que comprennent tous les spécialistes des protocoles. Ensuite, une plate-forme traduit ce langage d'entrée vers un langage destiné aux outils de preuve. Cette phase est nécessaire car les descriptions dans le langage d'origine des utilisateurs comportent souvent des imprécisions, laissent la porte ouverte à des implémentations différentes. De plus, les concepteurs de protocoles ont en tête leur utilisation normale, et non pas la variété des messages ou des stratégies que peuvent employer des attaquants. Ils ne disent pas, par exemple, ce que le protocole doit faire quand il reçoit un message anormal : doit-il le rejeter purement et simplement, doit-il lui appliquer des tests, et lesquels ?

Mon travail ne va pas jusqu'à pouvoir prouver, en cas d'anomalie, qu'il y a effectivement eu une attaque. Comme souvent en matière de preuve, les classes les plus intéressantes sont indécidables. En pratique, à une question posée (tel type d'attaque sur tel protocole), l'outil peut répondre "oui" (le protocole est prouvé valide), ou "non", ou ne pas s'arrêter. Dans les deux derniers cas, on peut présumer qu'il y a eu une attaque, qu'il y a un problème. Mais seul un utilisateur averti, en travaillant sur l'arbre d'échec des preuves, peut conclure et affirmer qu'il y a eu une attaque.

J'envisage de développer un outil au dessus du système de preuve, qui ferait une partie de ce travail. Mais, de toutes façons, le problème est indécidable, il n'y aura jamais d'outil qui réponde purement et simplement soit "c'est bon", soit "il y a eu une attaque et voilà à quoi elle ressemble". Cela n'est possible que si l'on se borne à des classes plus restreintes, par exemple en remplaçant la génération d'un nombre aléatoire (nonce, dans le jargon de la communauté des protocoles) par une constante.

S.H. : Qu'allez-vous faire de ces résultats ? Créer une start-up ? Partir aux Etats-Unis comme sont tentés de le faire nombre de chercheurs français ?

V.C. Le prototype d'outil que j'ai développé ne pourrait pas se commercialiser, en tous cas dans son état actuel. Une des difficultés pour cet outil (et tous ceux du même type qui existent) c'est qu'ils s'occupent exclusivement de propriétés de secret et d'authentification. Cela peut intéresser certains experts. Mais, en général, les propriétés réelles qu'un industriel veut vérifier dépassent largement ce cadre. Peut-être pourrait-on intégrer ces logiciels dans des ensembles plus vastes, sous forme de composants.

La valorisation de mon travail se prépare dans le cadre de projets RNTL. Lors de ma thèse, j'ai participé au projet Eva (Explication et vérification automatique de protocoles cryptographiques), en particulier en développant mon logiciel au sein de cette plate-forme. Ce projet impliquait mon ancien laboratoire (Le LSV, au sein de l'ENS Cachan), le Verimag à Grenoble et l'industriel Trusted Logic.

Je vais désormais participer au projet Prouvé (Protocoles cryptographiques : outils de vérification automatique). Ce projet fait suite à Eva, qui vient de se terminer. Les partenaires sont mon ancien laboratoire (LSV), mon laboratoire actuel (Loria), le Verimag à Grenoble, France Telecom et le Cril pour les industriels. Du point de vue de mon travail de chercheur, ce partenariat aura l'avantage de me permettre de disposer de protocoles ou projets de protocoles réels, qui nous seraient fournis par France Télécom. Jusqu'à présent, les laboratoires rencontraient de fortes réticences quand ils souhaitaient accéder à ces spécifications.

Quant aux Etats-Unis, j'y ai été invitée. Et, dans ma spécialité, la situation y est particulièrement favorable. La plupart des chercheurs spécialisés que j'y connais font un travail de consultant pour des firmes qui conçoivent des protocoles. Cela m'intéresserait d'y passer, mettons... un an. Mais au delà, je préfèrerais vivre en France. Dans l'immédiat, je viens d'entrer au Loria en tant que chercheur CNRS, et j'apprécie d'y être.

Propos recueillis par Pierre Berger


Actualité de la semaine

"Sauvons la recherche"

Le Monde du 3 mars consacre un dossier de huit pleines pages au thème "Matière grise, les batailles mondiales". Au sommaire :
- Etats-Unis. Comment les universités américaines "happent" les meilleurs cerveaux. Ce qu'en disent les chercheurs.
- Reportage : Pourquoi le chercheur CNRS Olivier Pourquié a déménagé avec son équipe à Kansas City.
- Données-clés. Scientifiques, dépenses, brevets, investissements, publications. Les chiffres de la recherche dans le monde.
- Asie. Le boom de la Chine, la priorité nationale donnée à la recherche au Japon, l'émergence de l'Inde.
- Interview : Etienne-Emile Beaulieu : "La situation de la recherche en France est extrêmement grave".

RNTL : un bilan positif

Le Livre blanc du RNTL (Réseau national en technologies logicielles) a été présenté le 3 mars, à l'hôtel Lutetia, par Gérard Roucairol, président du réseau et directeur scientifique de Bull. Ce document de 40 pages, réalisé en partenariat avec le cabinet Pierre Audoin Consultants, est téléchargeable. Il a pour objectif de présenter les résultats du réseau mis en place en janvier 2000 par les ministères de l'Industrie (Minefi) et de la Recherche pour contribuer au développement de l'industrie française du logiciel.

Ce livre blanc arrive en plein débat sur la recherche en France, note Gérard Roucairol, et ce qu'il montre peut beaucoup apporter aux discussions actuelles. En effet, cette initiative aura permis de labelliser 134 projets pour un investissement global de 247 millions d'euros, soutenu à 45% par l'Etat, ce qui constitue un effort cumulé 2000-2003 de plus de 2000 hommes/années. Au total, plus de 400 projets ont été soumissionnés (dont 59% venant de PME et de "jeunes pousses" et 37% de grands groupes).

Plus de 400 entreprises ou laboratoires ont ainsi pu travailler ensemble et réaliser des avancées significatives dans les domaines de la qualité et la certification des logiciels embarqués, du middleware sous Java pour le développement de l'informatique en réseau, de la réalité virtuelle et augmentée dans le secteur industriel et la simulation numérique pour l'aide à la conception. Si l'industrie a été plus représentée que le tertiaire, c'est une tendance qui devrait se corriger dans l'avenir, le décisionnel et la gestion des risques attirant des secteurs comme la banque et les assurances.

"Le réseau a rempli sa mission. Sans ce financement, 50% des projets labellisés n'auraient sans doute pas été réalisés". Le réseau aura également contribué à créer des emplois, plus d'une dizaine de jeunes entreprises ont ainsi vu le jour ou se sont développées, et près de 200 PME ont accédé à des financements publics.

"Même si la R&D en logiciel française est à la deuxième place en Europe derrière l'Allemagne, les entreprises de logiciels françaises dépensent en moyenne 25 fois moins que leurs homologues américaines. Dans ce sens, il est important de poursuivre les orientations données, pour permettre à notre industrie, dans des domaines précis, de continuer à tirer son épingle du jeu au niveau mondial, en exploitant notamment les opportunités qu'offre le logiciel libre."

L'ensemble des projets financés , ainsi que les prochaines orientations en matière de recherche en logiciel seront présentées en détail lors des Journées nationales 2004 qui se dérouleront les 4 et 5 octobre prochains à Rennes.

Pour près de 90% des répondants à l'enquête Pierre Audoin Consultants, les résultats sont globalement satisfaisants ou très satisfaisants, 75% estiment avoir atteint des résultats industriels. Pour mémoire, Pierre Audoin Consultants rappelle que la dépense française en logiciel a représenté en 2002 de l'ordre de 26,8 milliards d'euros, soit 38,6% de la dépense informatique française. La dépense française en logiciel atteint 18% de la dépense européenne en logiciel, estimée à 155,7 milliards d'euros. La dépense en logiciel des Etats Unis a atteint pour sa part 189 milliards d'euros. Les investissements en R&D dans le logiciel, ont atteint en 2002 plus de 20 milliards d'euros aux Etats Unis, dont une très grande partie financée par les administrations publiques américaines, contre 4,2 milliards d'euros en Europe de l'Ouest et 0,85 milliards d'euros pour la France…

Philippe Desfray, directeur général de Softeam, a apporté le témoignage de son entreprise. L'éditeur de l'atelier de génie logiciel Objecteering/UML qui participe à la définition de UML à l'OMG, compte aujourd'hui 200 personnes pour un CA de 15 millions d'euros. Le marché des ateliers logiciels est instable, dominé par les outils américains, en croissance avec la diffusion de UML et en demande permanente d'efforts R&D. Pour tenir, une PME française doit avoir le soutien d'investisseurs, maintenir un effort constant de R&D soutenu par des programmes français ou européens (RNTL, IST, etc..), maintenir une coopération grands comptes/laboratoires/PME, avoir un CA et un modèle d'affaires équilibrés. La société a proposé 11 projets, dont 5 ont été labellisés, notamment Cote (modèle de test pour UML), Accord (modèle d'assemblage de composants en UML) et Modathèque. Les coopérations avec les partenaires de ces projets ont été multiples.

Marie-Claude Gaudel, professeur à l'Université de Paris XI, Orsay, directrice du PCRI (Pôle commun de recherche en informatique), membre du comité d'orientation du réseau a ensuite apporté son témoignage. Selon elle, cette initiative a renforcé des points forts nationaux, favorisé des transferts, aidé une communauté jusqu'alors très fragmentée à se reconnaître et à collaborer. Les laboratoires du PCRI, Inria-Futurs, LIX (CNRS & Ecole Polytechnique), LRI (CNRS & Université de Paris-XI) ont réalisé sept projets dont Averoes, analyse et vérification de systèmes embarqués, Casper, plate-forme pour la simulation numérique, e-DOT, entrepôts de données ouverts sur la toile, Graphduce, langage de requêtes graphiques adapté à XML. AodymPPAC, outil pour l'analyse dynamique et la mise au point de programmes avec contraintes est selon Marie-Claude Gaudel, un exemple de beau résultat. Cet outil de visualisation et débogage de traces en programmation logique et/ou avec contraintes a eu pour partenaires Cosytec, Ilog, Inria, Ecole Mines de Nantes, Insa Rennes, Université d'Orléans. Il représente une avancée remarquable dans un domaine où la France est leader.

Christophe Ney, directeur exécutif du consortium ObjectWeb, www.objectweb.org , a présenté son expérience en conclusion. ObjectWeb, intergiciel open source à base de composants a montré qu'il était possible d'intervenir dans un marché dominé par les grands serveurs d'application, avec des acteurs comme Microsoft, IBM, BEA, Oracle, …Le projet fondé par Bull, France Telecom et l'Inria regroupe 35 organisations, 500 individuels. Sa plate-forme Jonas a été d'un coût total de 4280 KE dont 40% viennent du réseau. L'alternative crédible et pérenne, elle est distribuée par Red Hat, Suse et MandrakeSoft. Entre 30 et 40% des projets RNTL ont produit des résultats en Open Source.

Mireille Boris.

Rétrospective April

L' April (Association pour la promotion et la recherche en informatique libre) met en ligne sa rétrospective de l'année 2003. Basée sur la « sélection libre », la revue
de presse sur le logiciel libre, la documentation libre et les sujets afférents éditée par l'association depuis juillet dernier, elle revient sur les événements qui ont marqué l'année passée. Ce travail est réalisé en collaboration avec de nombreux individus et associations de ce que l'on nomme habituellement la «communauté du libre ». Cette diversité est d'ailleurs illustrée par la liste des contributeurs à cette rétrospective :
- Affaire SCO, introduction par B. Kuhn (FSF)
- Art libre, introduction par A. Moreau (ArtLibre.org)
- Brevets sur le logiciel, introduction par F. Pellegrini (EuroLinux)
- Directive IP Enforcement, introduction par A. Dietl (FIPR/EDRi)
- Directives EUCD/DMCA et copie privée/fair use, par EUCD.info
- Gestion des DRM, introduction par C. Espern (EUCD.info)
- Gouvernements et administrations, introduction par F. Élie (Adullact)
- Interopérabilité et standards, introduction par Interop
- Licences, introduction par A. Dulaunoy (AEL)
- Passage au libre, introduction par M-A Darche (Aful)
- Propriété, biens communs, introduction par L. Pénet (conf. 4/12/2003)
- Rencontres mondiales du logiciel libre, par D.Chrisment (RMLL2003)
- Sommet mondial sur la société de l'information, par F. Couchet (FSFF)
- Vente liée/détaxe, introduction par Alain Coulais (Détaxe).

Information transmise par Les Automates intelligents.


Théories et concepts

Un autre point de vue sur la Toile

L’outre-lecture - Manipuler, (s’) approprier, interpréter le Web, par Franck Ghitalla, Dominique Boullier, Pergia Gkouskou, Laurence Le Douarin et Aurélie Neau. Bibliothèque Publique d'Information/Centre Pompidou, 2003, 267 pages, 25 euros.

Informatique et droit

Deuxième journée Informatique et droit, organisée par le DESS Génie logiciel, économie, droit et normes de Nantes (Amphi Ricordeau, Faculté d'odontologie, Centre ville), le 2 avril. Participation gratuite, inscription préalable obligatoire par courriel à Henri Habrias, en indiquant votre organisation, votre fonction, votre ville. Au programme, notamment :
- Marc Girault, Expert émérite de France Telecom, Caen. Sur la cryptographie et les "RFID tags" (Radio Frequency Identification tags") (NDLR : traduire par "étiquettes radio-fréquences".
- Christiane Feral-Schuhl, avocat associée Cabinet Salans, Paris. Les obligations du DSI.
- Bruno Rasle, Frederic Aoun. Les spams et la cyber-surveillance
- D. Morel et Stéphanie Leparmatier (Inpi, Paris). Le logiciel et le brevet, Droit d'auteur, brevet et marques

Histoire de l'informatique

Le séminaire "Histoire de l'informatique : historiographie, méthodes et sources", animé par Pierre Mounier-Kuhn, se tient les 1er et 3e mercredis du mois, de 17 à 19 heures. Sont annoncés en particulier les interventions suivantes :
- 7 avril. Informatique et propriété intellectuelle : 40 ans de controverses
- 5 mai. Compte-rendu de l'ouvrage de Nitussov, Trogemann, et Ernst, Computing in Russia (Marie-José Durand-Richard)
- 19 mai . Les politiques européennes en informatique (exposé de Arthe Van Laer)

Rappelons que depuis octobre dernier, ont été traités les sujets suivants :
- Histoire et historiographie de l'Informatique : Points forts, lacunes et sujets de recherche
- Industrie du software et SSII (en parallèle avec le cycle de conférences Ahti sur l'histoire des SSII)
- Micro-informatique (préparation du colloque commémorant le trentième anniversaire du micro-ordinateur)
- Bilan du colloque "30 ans du micro-ordinateur" et perspectives de recherche
- Histoire des systèmes d'exploitation : "Les systèmes d'exploitation : où la sociologie met l'économie en échec", par Laurent Bloch, auteur de Les systèmes d'exploitation des ordinateurs - Histoire, fonctionnement, enjeux ( Vuibert 2003). On peut consulter en ligne des extraits de ce livre.
- Histoire de l'Inria (exposés de Valérie Schaffer et de Benjamin Thierry)
- Informatisation de la Bourse de Paris : Des marchés comme algorithmes : sociologie de la cotation électronique (par Fabian Muniesa, Centre de sociologie de l'innovation/Ecole des Mines de Paris)
- Les Centraliens et l'informatique.

Pour y participer, contacter l'animateur. Visiter son site.

Prospective d'hier

L'an 3000. Rêve. Essai. Paolo Mantegazza. Traduction, introduction et notes par Raymond Trousson. L'Harmattan. 166 pages, 15 euros.

Présentation par l'éditeur. A la recherche de la société juste et heureuse, la seconde moitié du XIXe siècle a multiplié les utopies. L'an 3000 du pathologiste italien Paolo Mantegazza est, en 1887, l'une des ultimes expressions de la confiance en l'effort et dans le génie humain. Lue à la lumière des tragiques expériences du XXe siècle, cette optimiste vision de l'avenir, pour la première fois traduite en français, prend pour le lecteur moderne les allures inquiétantes d'une anti-utopie scientifique où sont éliminés sans remords les êtres inadaptés et où la pensée même est soumise au dirigisme impitoyable de l'Etat.

Livre numérique

Le livre numérique et l'édition européenne. Maud Plener. L'Harmattan. 176 pages, 15,80 euros.

L'objectif de cet ouvrage est de cerner d'abord la définition mouvante d'un nouvel objet, le livre numérique ; et de proposer quelques réponses à des questions essentielles : peut-on considérer qu'un fichier-livre est une marchandise ? L'hypertextualité va-t-elle bouleverser notre apprentissage de la lecture ? Comment protéger la création de l'auteur ?. La Communauté européenne a souhaité répondre rapidement à ce nouvel environnement technologique et actualiser la protection du droit d'auteur.

Art et virtuel

L'art à l'époque du virtuel. Christine Buci-Glucksmann. L'Harmattan. 243 pages, 23 euros¨

L'art est désormais entré dans "l'époque du virtuel" dont il s'agit de dégager les caractéristiques. Ces nouveaux modèles engendrent des transformations dans la perception de l'espace et du temps. Le statut d'une image simulée, hybridée, archivée, interactive ou détruite par les virus se place d'emblée au centre des théories et pratiques artistiques. Ces dernières donnent naissance à des corps virtuels, des artefacts qui rendent de plus en plus problématique l'humain et la subjectivité.

100 milliards d'euros pour UMTS en Europe ...

UMTS, 2eme édition. Collection Réseaux et télécommunications. par Javier Sanchez et Mamadou Thioune. Hermès Science Publications. 512 pages, 95 euros.

Le communiqué de l'éditeur. Près de 100 milliards d'euros devraient être investis en Europe dans l'UMTS (Universal mobile telecommunications systems) dans les cinq ans à venir. C'est dire que ce nouveau système d'Internet mobile va constituer un véritable défi. Ce système offre des services beaucoup plus diversifiés que le GSM : accès à l'Internet à haut débit, visiophonie en temps réel, visualisation de fichiers multimédias.

Cette deuxième édition apporte ainsi de multiple compléments : mise à jour globale selon les derniers avancements des spécifications 3GPP ; analyse des évolutions des réseaux UMTS vers les releases 4 et 5 de la norme, du réseau coeur, de l'Utran et de l'équipement usager ; étude de HSDPA, de l'interopérabilité avec les réseaux GSM et des services de géolocalisation offerts par l'UMTS. Cet ouvrage analyse les spécificités de l'UMTS par rapport aux systèmes GMS, GPRS, Edge. Des développements sont également consacrés aux techniques d'étalement de spectre et au CDMA large bande WCDMA), qui constituent les fondements de la technologie d'accès radio Utra utilise par l'UMTS. Les deux variantes de l'Utra, Utra/FFD et Utra/TDD, sont étudiées.


Enseignement

Réseau d’excellence européen Kaléidoscope, coordonné par le CNRS

Développer les recherches sur les nouvelles technologies au service de l’éducation et de la formation, tel est l’objectif du réseau d'excellence européen Kaléidoscope du 6e PCRDT, qui est lancé les 9, 10 et 11 mars 2004 au Château de Sassenage, dans la région de Grenoble. Le communiqué

Enseignement à distance

Au Salon de la réussite professionnelle, du 11 au 13 mars à Paris (Porte de Versailles), noter les interventions de
- Jacques Vauthier, directeur de l'Ecole d'ingénierie de la formation à distance (Eifad) du Cned : Changer de métier, suivre une formation.
- Jean-Pierre Lechten, chef de projet Mécad, IUT Aix-Marseille II : Présentation du campus numérique Mécad sur le stand du Cnam (n° D9E10) le jeudi 11 mars (10h-16h) et le vendredi 12 mars (15h-18h). Renseignements.

E-learning à Paris 8


L'Institut d'enseignement à distance (IED) de l'Université Paris8, en collaboration avec le laboratoire Paragraphe organise le 11 mars une journée d'étude sur le thème "elearning" qui aura lieu dans l'Amphi X, Université Paris8, 2 Rue de la Liberté, 93525 Saint-Denis Entrée Libre, Les places sont limitées, Réservation souhaitée :
Renseignements

La matinée est consacrée à la présentation des activités de l'institut. L'après-midi, interventions sur le thème "retour d' expériences d’enseignement universitaire à distance" :
- Christian Debry, professeur, service d’ORL et de chirurgie cervico-faciale, CHU de Strasbourg : Les étapes de la mise place d’un campus numérique : l’exemple de l’ORL.
- Alain Cazes, maître de conférences, directeur du Centre d’expérimentation et d’application des nouvelles technologies éducatives (Ceante-Cnam) :
Goal : Global operational architecture for the e-learning.
- Marc Gabriel, professeur, Ecole supérieure des sciences et technologies de l’ingénieur de Nancy (ESSTIN) : Formation à distance et formation tout au long de la vie – Bilan de trois années d’expérience en management industriel.
- Hugues Peeters, professeur, Institut de pédagogie universitaire et des multimedias (Ipum) Université catholique de Louvain : iCampus et Claroline : l’expérience d’un service de cours en ligne basé sur des outils Open Source.
- Fabrice Papy, maître de conférences, Université Paris 8, Laboratoire Paragraphe : Le document numérique éducatif : entre évolution et révolution.

Protection et éducation des mineurs à l'école

L'Éducation nationale s'engage dans la lutte contre les contenus illicites qui circulent sur le réseau. Deux voies sont simultanément suivies : l'utilisation de dispositifs de contrôle et la responsabilisation. Le communiqué


Dans les entreprises

(L'état de) l'art du management des SI

Challenges pour les DSI. sous la direction de Alain Berdugo, Jean-Pierre Corniou, Robert Mahl et Jean-François Pépin. Dunod. 228 pages, 33 euros¨

Présentation de l'éditeur. Comment mener la fusion de deux SI ? A quelles métriques et à quels tableaux de bord faut-il se référer ? Comment aligner le SI sur la stratégie de l'entreprise ? Faut-il "outsourcer" les télécoms ? Voici quelques unes de questions auxquelles toute direction des systèmes d'information peut aujourd'hui se trouver confrontée.

Cet ouvrage est le fruit de la collaboration entre le Cigref, qui a apporté son expérience des systèmes d'information des grandes entreprises françaises et deux grandes écoles de haut niveau, HEC et l'Ecole des mines de Paris, qui ont su formaliser des méthodes d'analyse et de réflexion sur le pilotage des grands projets informatiques dans le cadre d'un mastère spécialisé.

Conçu à l'usage des DSI actuels et futurs, l'objectif de cet ouvrage est de stimuler la réflexion du lecteur en lui proposant 17 études de cas réels. L'étude de cas est l'outil d'apprentissage et de perfectionnement le mieux adapté pour apprendre à maîtriser les situations à forte complexité que l'on rencontre fréquemment dans les systèmes d'information d'aujourd'hui.

TIC et PME

Les NTIC en petites entreprises. Revue Réseaux 121/2003. Coordonnateur Alexandre Mallard. 240 pages, 36 euros. Hermès science publications. 240 pages 36 euros.

Présentation par l'éditeur. Ce numéro réunit des études qui prennent comme point d'entrée des outils ou des pratiques particulières (le téléphone fixe, la mobilité, la communication électronique, la construction des sites web) et d'autres dont la problématique est plus transversale (le rapport au marché, le traitement de l'information au client), mais qui toutes restent très attentives à la texture des activités communicationnelles concernées.

L'hypothèse sous-jacente à cette attention est que les usages des outils s'enracinent bien dans des pratiques économiques et socio-organisationnelles plus générales, mais que la prise en compte de la spécificité des médias et des modes de communication permet d'enrichir et de différencier les analyses, par delà une appréhension des "TIC" ou de la notion d'information en toute généralité.

Ces études ont été réalisées pour la plupart par des sociologues, et traduiront donc sans doute une sensibilité analytique et des méthodologies légèrement différentes de celles des recherches en économie et en gestion. Plusieurs d'entre elles s'inscrivent dans un horizon de sociologie économique, et proposent peut-être à ce titre des lectures nouvelles de la situation de gestion de la PME dans son environnement économique.

Les informaticiens d'hier

Bâtisseur de système d'information. René Colletti. PUF. 135 pages, 15 euros.

Dans Le monde informatique du 27 février, François Jeanne titre son commentaire "C'était le temps des bâtisseurs de cathédrales informatiques... existe-t-il encore des René Colletti dans les SSII françaises qui pourront nous écrire de tels ouvrages dans trente ans? ".

Edifact et web sémantique

Le Semantic Web Microsoft + Cefact : pour l'e-business et Edifact ! où sont passés les utilisateurs ?

Après le Web actuel, dont les ressources sont human readable, l'animateur de son lancement réussi, Tim Berners-Lee, vient de quasiment mener aussi à bien la mise sur orbite du Semantic web qui, lui, offre des ressources machine processables. Les deux sont complémentaires : mais c'est un amusant retournement de l'histoire de voir qu'en voulant automatiser la recherche et le traitement des données, on revient ainsi à l'objectif de l'EDI, mais cette fois avec des outils autrement puissants et ouverts.

C'est le cas de RDF (cf VendrEDI n° 72) et d'OWL (cf VendrEDI n° 67) qui sont aujourd'hui des recommandations du W3C. Les premières utilisations sont effectives chez Boeing ou dans l'offre d'IBM, pas seulement pour améliorer les recherches type Google ou gérer du knowledge management, mais pour relier des ontologies sur lesquelles on puisse ainsi adosser une cohérence in-terne puis son e-business. Le W3C, un temps très critiqué pour avoir laissé à Oasis le soin de standardiser les Services Web, semble être en passe de réussir son "détour" par cet investissement dans le "sens" qu'est le Semantic Web. Détour qui devrait profiter à tous ceux qui veulent automatiser des traitements ou des échanges d'applications à applications qui supposent que l'on se soit au préalable mis d'accord sur le sens des données à transmettre.

C'est donc l'intérêt de l'e-business, et tout particulièrement des Communautés EDI, de tester les outils du Semantic Web, par exemple pour des domaines nouveaux ou à l'occasion d'une refonte. D'autant que RDF et OWL peuvent parfai-tement partir du contenu Edifact existant. Mais au lieu de simplement juxtaposer dans un répertoire les différentes valeurs codées pouvant être prises par une donnée, on passera d'un vocabulaire-patchwork à une ontologie par une modélisation type OO (orienté objet) des différentes entités d'un domaine, de leurs attributs comme de leurs relations. Et avec le mécanisme des namespaces et des URI, plus besoin d'un répertoire unique avec une gestion centralisée de ses mises à jour. Le bottom up du métalangage XML pourra ainsi se manifester dans des langages parallèles avec, en tant que de besoin, l'interopérabilité de leurs frontières modélisée avec les mêmes outils.

Extrait de la lettre VendrEDI. Tous les numéros peuvent être téléchargés à partir de www.actimum.com/acvendredi.htm

L'associatif en crise

L'hébergeur associatif GlobeNet ne tourne plus rond : 65 000 euros de dettes, 5 000 euros de pertes mensuelles. La clé de voûte Web des grandes causes françaises craint le dépôt de bilan. Elle table sur la mobilisation de ses utilisateurs. Selon 01 Net


La recherche en pratique

Parcours d'enseignant-chercheur

Enseignant, chercheur, expert. Entretien avec Dominique Groux, par Louis Porcher. L'Harmattan, 214 pages, 20,50 euros.

Un enseignant-chercheur raconte son itinéraire : "Une figure d'enseignement et un parcours qui va de l'Ecole normale à la Sorbonne en passant par des contacts avec de multiples élèves, telle est la trajectoire et les métiers exercés successivement ou conjointement par le protagoniste. Le système l'oblige à devenir chercheur, puis les circonstances font de lui un expert international qui travaille pour plusieurs grandes organisations et exerce aussi, régulièrement, dans les universités américaines.


Manifestations

Consultez le site des associations fondatrices de l'Asti, où vous trouverez les manifestations qu'elles organisent.

Smalltalk Party

Une journée autour du langage de programmation à objets Smalltalk est prévue le 19 Mars à l'Ecole des mines de Douai. Cette "Smalltalk party" s'inscrit dans une série manifestations internationales (d'où le nom anglais) informelles, destinées aux utilisateurs (experts ou débutants) ainsi qu'aux simples curieux qui souhaitent en savoir plus au sujet de ce langage à objets pur.


Détente

L'informaticien aux champs

Nous avions vu un informaticien sur le trottoir, un informaticien à la plage, en voici un sous la tente...


L'équipe de Stic-Hebdo : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Chefs de rubrique : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Stic-Hebdo est diffusé par l'Inist.