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Sommaire : Trois questions à Edmond Couchot | L'actualité de la semaine | La recherche en pratique| Enseignement | Théories et concepts | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente
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Asti-Hebdo : Vous qui avez dirigé pendant ces quinze dernière années le département Arts et technologies de l'image à Paris 8, quels sont les thèmes actuels de votre démarche ?
Edmond Couchot : Je suis plutôt un théoricien de l'art. J’ai en effet publié un certain nombre d’articles et d’ouvrages sur la question de l’art et de la technique depuis le début des années quatre-vingt, mais j'ai aussi une certaine pratique artistique qui me permet de ne pas dériver. J'enseigne, mais je mets aussi la main à la pâte.
Plasticien d'origine, je me suis intéressé, dès le milieu des années soixante, à la participation du spectateur avec mes mobiles musicaux, des dispositifs cybernétiques (comme on disait à l'époque) lumineux, susceptibles de réagir à des stimulations sonores (musique, voix, bruits divers) et d'en proposer en temps réel des interprétations visuelles où l'automatisme est nuancé par une intervention dosée du hasard.
Plus récemment, j'ai repris cette préoccupation avec, par exemple, un dispositif interactif intitulé "Je sème à tout vent", en lui apportant toutes les ressources de l'informatique.
(NDLR : Un PC, muni d'un capteur de pression, affiche l'image d'un pissenlit, comme dans la marque bien connue des Larousse. Quand on souffle sur le capteur, on voit les graines du pissenlit s'envoler ; à chaque souffle, les images se renouvellent.)
Hebdo : Avez-vous besoin des informaticiens pour créer aujourd'hui ?
E.C. : A l'heure actuelle on ne peut plus se passer d'informatique pour manipuler et pour créer des images, des sons et même des textes. On ne peut plus s'en passer non plus pour les diffuser; les nouveaux réseaux de diffusion sont numériques.
Donc, si l'on veut avoir une attitude responsable par rapport aux outils, la collaboration avec les informaticiens s'impose. L'art est mis en demeure de s'intéresser à ces technologies, à cette technoscience que constitue l'informatique, et d'imaginer des modes de collaboration appropriés avec les informaticiens. Ce n'est pas toujours facile, mais on trouve tout de même quelques informaticiens qui s'intéressent à l'art, et qui aident beaucoup les artistes dans la construction de leurs outils, voire de leurs oeuvres.
Ils leur apportent leur connaissance, incontournable, de la programmation et, plus profondément, des connaissances sur l'usage des modèles de simulation qui sont à la base de toute programmation. On peut aussi doter les artistes d'une certaine compétence technique dans le domaine, comme nous essayons de le faire dans notre université.
Mais l'artiste est aussi conduit à collaborer avec d'autres chercheurs. Je pense aux biologistes, ou encore aux spécialistes de la perception. Comme l'équipe d'Alain Berthoz, du Collège de France, avec qui nous commençons à travailler actuellement. Cette démarche s'inscrit dans le projet "Cognitique 2000" du ministère de la Recherche, sur les relations entre arts et sciences cognitives.
Les artistes, au moins d'une façon intuitive, se sont toujours intéressés à la perception. La peinture a toujours été un regard sur le regard. Il y a toujours, Les artistes portent toujours une certaines attention aux mécanismes perceptifs mis en jeu dans la production de leurs œuvres mais aussi dans leur réception par le spectateur. Les Impressionnistes voulaient recomposer toute la gamme des couleurs à partir de quelques couleurs pures. La peinture de cette époque s'inspirait en partie du modèle chromatique du physicien Chevreul. À l’âge numérique, les artistes s’intéressent toujours à la perception mais s'inspirent d’autres modèles, comme ceux qui sont issus des sciences cognitives et de la vie artificielle.
Hebdo : Mais si l'art va trop loin dans la réflexion scientifique, ne risque-t-il pas de perdre la passion, l'ubris, l'émotion ?
E.C.. : Voilà la grande question. Si les artistes jouent aux scientifiques, ils ont tout à perdre. Il en va de même pour les scientifiques, quand ils jouent aux artistes. L’art et la science n’ont pas les mêmes buts, mais ils sont l’un et l’autre des lieux d’imagination, d’invention, de découverte et de... passion. Explorer leurs frontières, leurs frictions, peut enrichir l’un et l’autre.
De son côté, Le Monde Informatique du 16 mars 2001 a interviewé Victor Alessandrini, directeur de l'Idris (centre de calcul du CNRS) qui constate, fataliste "Nous les quatre ans, nous devons changer de machines". Quand à Geneviève Berger, directrice générale du CNRS, elle attend beaucoup de ce nouveau potentiel "La grappe IBM va optimiser certains travaux, en réduisant, par exemple, à quelques heures des traitements de climatologie nécessitant quelques semaines aujourd'hui. Elle va également nous ouvrir de nouvelles voies d'investigation, dans le domaine des sciences de la vie notamment, en favorisant une modélisation moins réductrice et donc plus proche de la réalité et en nous permettant de déceler de nouveaux phénomènes".
Bref, si l'on rapproche des informations de la crise signalée (voir ci-dessous) au Bitdom, il est plus facile de trouver des machines que des hommes. Rassurant ?
Cette fois-ci, le Congrès veut donc frapper fort pour ne pas réitérer son erreur. Le texte, actuellement en discussion, prévoit des pénalités à l'encontre des spammeurs pouvant aller jusqu'à 10 $US par mail et des dommages et intérêts pour les personnes spammées. Le consensus autour de la question aujourd'hui outre-Atlantique donne une grande chance au texte de passer. D'après J. C. Internet Actu 16/3/2001
- Interaction homme-machine pour les SI, sous la direction de Christophe Kolski (Université de Valenciennes, bien connue dans ce domaine pour l'importance de ses travaux expérimentaux et des théories qui les sous-tendent). En deux tomes : analyse et conception de l'IHM, environnements évolués et évaluation de l'IHM.
- Traitement et contrôle de l'information, par Peter Stockinger (Maison des sciences de l'homme). Le livre propose un cadre théorique et méthodologique de l'analyse de l'information, dans une optique essentiellement sémiotique.
- Les grammaires de propriétés, des contraintes pour le traitement automatique des langues, par Philippe Blache (université de Provence). Après une présentation de quelques théories linguistiques basées sur les contraints (en particulier GPSG, HPSG et la théorie de l'optimalité), l'ouvre propose un nouveau formalisme.
Nous vous demandons donc de ne plus bouger votre SOURIS afin de diminuer les risques de contamination. Attendez pour l'utiliser à nouveau de vous être procuré un tapis désinfectant adapté à votre environnement (pour obtenir le modèle officiel recommandé, cliquez sur http://www.lemulot).