Sommaire : Trois questions à Gérard Assayag | L'actualité de la semaine | La recherche en pratique| Théories et concepts | Le livre de la semaine | Détente
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Asti-Hebdo : La musique peut-elle une source d'inspiration pour les informaticiens ?
Gérard Assayag : La composition musicale, et plus généralement la représentation des structures musicales posent des problèmes informatiques intéressants et difficiles. Elles conduisent à recourir aux techniques informatiques les plus pointues, en raison de la nature fortement combinatoire du domaine et de la complexité des structures mises en jeu.
Il faut associer de nombreuses dimensions : la mélodie (horizontale), l'harmonie (verticale), mais aussi le rythme, les timbres. Il faut faire évoluer de nombreux processus parallèles avec des échanges d'information et des synchronisations.
Deux approches s'opposent, d'ailleurs. L'approche "réductionniste" sépare les différents points de vue. C'est la manière naturelle de travailler pour les compositeurs. Ils traitent séparément les hauteurs, les rythmes, l'harmonie et la mélodie, ils génèrent des matériaux... après quoi il s'efforcent de recoller les morceaux. Ce qui ne va pas de soi, puisque chacun des morceaux a sa logique propre. Cette façon de travailler n'a rien d'idéal. Elle s'explique par l'histoire de la théorie musicale, qui fonctionne ainsi depuis très longtemps, qui insiste beaucoup sur les hauteurs et sur l'harmonie, mais tend à négliger le rythme. Un des gros enjeux de la recherche musicale, et de l'informatique musicale en particulier, est de résoudre les problèmes ainsi posés.
A l'opposé, la méthode "holistique", que nous essayons d'implémenter, s'appuie sur des bases statistiques, sur la théorie de la complexité, de l'analyse et de la compression des données. Dans l'analyse d'un texte musical, elle cherche à reconnaître des patterns, des formes, pour stocker l'information musicale de la manière la plus concise possible, conserver dans la représentation toute la néguentropie du signal musical de départ.
Cette approche combine mélodie, harmonie et rythmes pour organiser l'information musicale en tranches successives, déterminées par l'arrivée d'événements nouveaux. Chaque tranche (ou couche) est traitée comme un super-symbole, et la musique comme un flux de symbole. On essaye alors d'en trouver la logique statistique de fonctionnement. On peut alors, par exemple, faire des prédictions sur les symboles qui vont apparaître, et s'appuyer sur cette logique pour composer.
Hebdo : Ces nouvelles approches intéressent-elles les compositeurs, qui peuvent aujourd'hui trouver sur le marché des outils élaborés comme les "séquenceurs" ?
G.A. : A partir du moment où les compositeurs commencent à utiliser beaucoup l'ordinateur, ils perçoivent les limites des outils disponibles, et en particulier des séquenceurs. Ce sont des programmes que l'on a pensé pour eux. Et qu'ils ne savent pas comment faire évoluer dès qu'ils commencent à vouloir "sortir des cases". C'est à partir de là qu'ils viennent vers nous.
On s'aperçoit d'ailleurs qu'ils entrent facilement dans la logique de la programmation, parce qu'il y a une certaine parenté entre la programmation et la composition musicale, qui consiste à déployer une logique dans le temps.
Les langages que nous développons, particulièrement dans le cadre du projet Open Music que je dirige, sont à base de connectique et de schématique des processus. Ils assurent une sorte de passage continu entre les niveaux de langage : ceux où l'on spécifie les algorithmes et ceux de l'éditeur, avec lequel on construit et modifie les objets musicaux et, in fine, le signal audio. Les différents niveaux sont unis dans la présentation graphique de l'éditeur.
Hebdo : Mais ne faites-vous pas de la musique pour intellectuels ?
G.A. : Nos approches, au contraire, s'inscrivent bien dans un mouvement actuel de fusion stylistique. Alors que l'on tendait à séparer complètement la musique électronique du grand public, celle des DJ, de la musique contemporaine savante, nous voyons aujourd'hui tomber les frontières entre cases. De ce point de vue, l'Ircam est un lieu très ouvert.
Nous avons par exemple accueilli il y a deux ans le jazzman américain Steve Coleman. Il est connu pour avoir beaucoup expérimenté en matière d'utilisation de l'ordinateur, notamment pour introduire dans son spectacle des éléments qui donnent un second souffle au principe, essentiel au jazz, de l'improvisation. Nous avons fait un concert aux Bouffes su Nord, du jazz de très bonne qualité avec une interaction permanente machine/interprètes.
Le fait est remarquable dans une industrie (et une discipline) où les femmes sont encore très minoritaires aux niveaux supérieurs des hiérarchies.
Pour lui, la transformation de l'action des pouvoirs publics
se résume en cinq points :
- les outils de la société de l'information doivent rendre le citoyen
plus autonome, en lui donnant accès à plus d'informations et
à plus de services,
- ils doivent permettre la déconcentration de l'action publique tout
en préservant l'égalité entre les territoires et entre les personnes,
- ils doivent être mis au service de la transparence des décisions
politiques et de l'action publique,
- ils doivent permettre aux citoyens, aux observateurs, aux corps
intermédiaires et aux agents publics eux-mêmes de contrôler la
rationalité des choix et l'efficacité de l'action publique,
- les outils informatiques doivent enfin faciliter la concertation
dans les choix entre toutes les parties concernées et renforcer la
solidarité entre les acteurs d'un même projet.
(Extraits du communiqué du ministère)
Applications typiques : planifier un voyage, calculer un itinéraire, rechercher des points d'intérêt (hôtels, restaurants, cinémas, stations services), proposer une assistance routage, répondre à des situations d'urgence (panne, localisation d'un service).
Rappelons qu'opt[e]way (graphie non conforme aux bons usages français, mais que ne doit pas faire une start-up pour attirer l'attention...), créée en 1998, est basée à Sophia Antipolis (Côte d'Azur) avec des bureaux à Paris et Redwood City (USA). La société emploie aujourd'hui 80 personnes.
"Oui, les technologies de l'information et de la communication modifient et offrent de nouvelles perspectives dans l'organisation du travail en entreprise" résume Erwan Luce, dont l'article figure dans DRH Actu du 30/03/2001. Dans ce même numéro : "La communauté des travailleurs en pantoufle"
Une fois les bases élémentaires en main, le livre décrit méthodiquement les grands volets des systèmes de gestion: inventaire, profils, commandes, livraisons, rapports sans oublier le commerce proprement dit. On n'oublie pas la vérification des cartes de crédit ni (hélas, c'est essentiel), la sécurité. De grosses annexes et un site de téléchargement pour tous les codes-source confirment la volonté d'aider à développer soi-même. Les anciens y retrouveront les charmes de l'informatique micro à ses débuts. A chaque génération, sa révolution !
C. D. © Internet Actu 26/3/2001