@SURTITRE:UNIX

@SURTITRE:Unix, le passage standard

la voie standard

@TITRE:

@CHAPO:Unix est sorti de la phase des expériences-pilotes comme des niches d'applications spécifiques. Les entreprises y viennent surtout pour la gestion, en combinaison avec d'autres systèmes d'exploitation, et sans difficultés majeures de transition.

@TEXTE:Les entreprises utilisatrices d'Unix n'en sont plus aux phases de réflexion ou de petites expériences-pilotes sur des applications. Les deux tiers des 150 sites que nous avons interrogés (*) ont mis en place au moins une application opérationnelle de dimension significative. 3% seulement n'en sont qu'à leurs débuts. Les autres vont déjà plus loin: 9% y recourent systématiquement pour toues les nouveaux développements, 13% s'affirment en bonne voie pour le tout Unix. Enfin, 11% y recourent déjà exclusivement, sauf le cas échéant pour les postes clients sur micro-ordinateurs sous MS-Dos.

Engagement ferme, donc, mais dans l'ensemble mesuré. Même pour l'avenir à trois ou cinq ans, 30% seulement des sites pensent atteindre le tout Unix, et 63% l'utiliseront en combinaison avec d'autres systèmes d'exploitation, en fonction des applications. Les succès incontestables du nouveau système ne sonnent donc pas, par eux-mêmes en tous cas, le glas des autres plates-formes, même dans les entreprises qui sont d'ores et déjà sorti des systèmes classiques.

@INTER:L'expression d'une stratégie globale d'entreprise

@TEXTE:Pour une large majorité de sites, le choix du système d'exploitation traduit une stratégie globale de l'entreprise. Elle peut découler des orientations de l'entreprise elle-même, qui a choisi les systèmes ouverts. Cette stratégie peut avoir été définie au niveau de l'entreprise, ou venir de la maison-mère, qui l'a imposée (10% des réponses).

Un peu plus négativemnet, certaines entreprises sont venues à Unix parcer qu'elles ne voulaient plus dépendre d'un fournisseur propriétaire. Nos rencontres parallèles à l'enquête montrent que cette motivation marque plus fortement les clients de qu'on appelait hier le "bunch", c'est à dire les grands constructeurs autres qu'IBM. Cette dernière, en effet, a encore de quoi rassurer ses clients sur la pérennité de ses plates-formes, MVS et même VM. ll en va autrement pour les constructeurs plus petits. Les uns se sont délibérément ralliés à la "libre informatique" (NCR). Les autres, Bull notamment, font encore vivre un parc substantiel de mainframes, mais ne peuvent réellement garantir l'avenir de leurs systèmes propriétaires. Ne serait-ce qu'en raison de leurs résultats financiers, qui rendent inéluctables des révisions déchirantes à plus ou moins court terme.

Cependant l'adoption d'Unix découle souvent (30% des sites) du choix d'un logiciel particulier, qui exigeait une machine appropriée. Dans certains cas, cela a pu générer par la suites quelques difficultés, pour compléter cet applicatif par d'autres produits, car l'offre de progiciels sous Unix est restée longtemps incomplète ou immature. Surtout par comparaison avec l'AS/400 d'IBM, qui a pu hériter de l'effort considérable consenti au fil des ans sur les IBM 36. Cette difficulté devrait disparaître complètement à l'avenir, et semble même se retourner aujourd'hui en faveur d'Unix, étant donné l'importance des investissements consentis par les éditeurs (par exemple SAP avec R/3 ou Oracle avec les Cooperative Applications, voir LMI du 22/4/94).

Parmi les autres raisons (6% des réponses), citons les charmes du downsizing ("Le client/serveur Unix coûte moins cher") ou, plus surprenant, la centralisation de la bureautique (dans ce cas, la décision remonte à 1988).

@INTER:Un outil de gestion avant tout

@TEXTE:La plupart des sites mettent en oeuvre deux ou trois applications sur leurs machines Unix. La gestion vient largement en tête, avec trois bons quarts des citations. Les grands classiques se partagent équitablement les réponses: personnel, commercial, production, comptabilité. Ils sont assez souvent complétés par les aides à la décision, l'infocentre, voire les EIS (Executive information system). Vient ensuite une poussière d'outils de gestion en tous genres: achats, stocks, opérations de bourse, logistique, gestion de la formation, télématique, monétique...

Parmi les autres aplications, viennent en tête le graphique et la PAO, le calcul scientifique, l'informatique industrielle et embarquée. Un même entreprise cite souvent de telles utilisations techniques concurremment avec les applicatifs de gestion.

Cette répartition des applications confirme la maturité des implantations Unix dans les entreprises. Il ne s'agit plus de tester ce système, mais bien de l'exploiter pour les fonctions les plus courantes. Et le plus souvent, comme hier pour les mainframes, de le mettre au four aussi bien qu'au moulin. Dans le cas des petites entreprises, d'ailleurs, la machine Unix reprend exactement le rôle de la machine centrale traditionnelle, gérant jusqu'à plus d'une centaine de terminaux . Dans d'autres, au contraire, la gamme des machines commence suffisamment bas pour encourager une multiplication des unités centrales ou des serveurs.

@INTER:Une grande diversité d'architectures

@TEXTE:Hors les mainframes propriétaires (à notre connaissance au moins) et les Macintosh, tous les types de machines supportent les applications Unix, depuis les postes autonomes jusqu'aux architectures client/serveur.

Les postes autonomes ne représentent que 32% des réponses à notre enquête. Mais, comme celle-ci ne s'adressait qu'à des "sites Unix", elle ne prend pas en compte les nombreux utilisateurs isolés. A ce niveau, on peut déjà noter tout de même la présence non négligeable des PC (10%) face aux stations de travail (22%). Il y a quelques chances de voir cette tendance se confirmer, du fait de la montée en puissance des micro-ordinateurs Intel ou Motorola. Par rapport à des stations spécialisées, ils offrent l'avantage d'un rapport prix/performances agressif, tout en conservant les charmes de la communauté "micro".

Un quart seulement des répondants fondent leur plate-forme sur les réseaux locaux de micros (11% du total) ou de stations (14%), alors que 15% mettent leurs postes en grappe autour d'un serveur.

Enfin, 28% des sites déploient une architecture plus élaborée, à plusieurs niveaux. Dans ce cas, les postes passifs restent majoritaires. Quelques sites ont implanté des machines Unix à tous les niveaux, depuis les machines centrales jusqu'aux postes de travail en passant par les machines intermédiaires. Enfin, dans quelques cas (10% du total des sites), les machines Unix jouent un rôle intermédiaire, départemental, entre des sites centraux de type "propriétaire" et des postes de travail DOS. Rappelons que quelques très grands utilisateurs, par exemple la direction générale des Impôts, appliquent ce schéma sur une vaste échelle.

(*) Enquête téléphonique réalisée pour Le Monde Informatique auprès de 150 sites utilisateurs d'Unix.

REPARTITION DES APPLICATIONS SUR SITES UNIX

APPLICATION                       Nombre de           
                                  citations           

Gestion commerciale                                65 

Gestion du personnel                               62 

Comptabilité, gestion financière                   60 

Gestion de production                              57 

Aide à la décision, EIS                            23 

Autres applications de gestion                     63 

Graphique, PAO, DAO                                20 

Calcul scientifique                                17 

CAO                                                10 

Systèmes industriels ou                            10 
embarqués                                             

Autre applications                                 27 

Total citations pour les 150                      404 
sites