@SURTITRE:GERER LA DIVERSITE

@TEXTE:Le cauchemar du DOI

@CHAPO:Faute de pouvoir imposer un poste unique à tous les utilisateurs, le responsable informatique doit gérer la diversité. Techniquement mais aussi par recours à l'extérieur.

@TEXTE:La diversité du parc de micro-ordinateurs fait partie des maux quotidiens qu'il faut apprendre à supporter sans s'y résigner. Les meilleurs arguments poussent à l'homogénéisation des matériels comme des logiciels. L'entreprise obtiendrait de meilleurs prix sur des commandes groupées. Les utilisateurs perdraient moins de temps en formation et se comprendraient mieux entre eux s'ils disposaient des mêmes systèmes. Et surtout, l'équipe de "support" n'aurait pas à garder en tête, et en bibliothèque documentaire, une multiplicité de produits, versions et configurations en tous genres.

@INTER:L'uniformité, idéal inaccessible

@TEXTE:Hélas, l'idéal de l'uniformité se voit toujours repoussé vers l'avenir, même si quelques opérations musclées, assurées du support inconditionnel de la direction générale, ramènent de temps en temps de l'ordre dans les rangs.

Le bon sens, en fait, montre qu'on ne peut aller trop loin, car la variété des besoins comme des solutions disponibles ne se laisse plus réduire aujourd'hui à un modèle et à une configuration unique. Calculée trop chichement, elle priverait l'entreprise de moyens de productivité ou de qualité indispensables à sa compétitivité. Calculée trop large, elle conduirait à des budgets déraisonnables. Le parc se gère donc comme une nébuleuse, évoluant dans l'espace des technologies disponibles et des prix raisonnables.

@INTER:Gérer le parc comme une nébuleuse

@TEXTE:Sur la pointe avancée, des utilisateurs pilotes, choisis pour leur compétence, leur motivation, leurs besoins spécifiques. Leur équipement relativement coûteux et prestigieux peut se considérer comme une récompense (un "incentive"). Il leur donne aussi des responsabilités: productivité, effort de formation en partie personnel, capacité à "essuyer les plâtres", disposition à communiquer le résultat de leur expérience.

A l'arrière garde, des postes plus anciens voire un peu démodés, moins puissants. Mais qui peuvent correspondre parfaitement à tel ou tel métier, d'autant mieux qu'ils ont perdu leurs bogues au fil des années et que leurs utilisateurs en connaissent les finesses au bout des dix doigts. De temps en temps, tout de même, une opération de remise à niveau garantira que l'entreprise ne traîne pas de boulets improductifs, à la merci d'une panne et presqu'impossibles à maintenir faute de pièces de rechange. Et qu'un minimum de compatibilité permet la communication avec la messagerie ou la diffusion de logiciels communs.

Au centre: l'effort de cohérence et de normalisation autour des standards du marché. La définition et la mise à jour régulière du catalogue des produits "référencés" dans l'entreprise. Les formations et les outils de communication. Les contrats groupés d'achats de matériels et de licences.

Outre les mesures d'incitation et/ou d'autorité, cette politique se concrétise par des moyens techniques mais peut aussi s'appuyer sur une offre de services qui s'adapte à cette nouvelle catégorie de besoins.

@INTER:Techniquement: une structure "en diabolo"

@TEXTE:Techniquement, la gestion du parc s'organise peu ou prou "en diabolo". Au centre, le resserrement sur un standard d'entreprise. Ou sur un nombre limité de standards. Le plus souvent aujourd'hui: processeur Intel, Dos, Windows. Au dessus, le volet logiciel se différencie selon les principaux types de métiers. Une bureautique de base (texte, tableur, messagerie) pour l'encadrement tertiaire et les postes de type secrétariat.

Pour les applications globales de gestion , un ensemble de logiciels "client" assurant la coopération des postes avec les applications "serveur" des différents niveaux hiérarchiques. Il en va de même pour les applicatifs techniques ou scientifiques, notamment la CAO et le génie logiciel.

Enfin, les postes intégrés à une architecture de pilotage (usine, véhicule), le degré d'intégration et de spécification dépendra de la place du poste dans la hiérarchie du CIM (computer integrated manufacturing). Au niveau de base le micro-ordinateur devient un automate industriel aux commandes déterminées et simplifiées. Aux niveaux intermédaires, celui de la "supervision" et des salles de contrôle, la périphérie et le caractère collectif s'amplifient et s'intègrent. Aux niveaux supérieurs, les postes rejoignent ceux de la gestion et du calcul.

La part de progiciels plus ou moins paramétrés ou de développements spécifiques ne dépend que secondairement de la politique micro. Cependant, à terme, les progrès de l'asynchronisme devraient renforcer la responsabilité du poste de travail. On lui demandera de gérer en partie l'accès à de multiples serveurs et l'intégration des transactions au niveau de l'utilisateur. Il faudra donc prévoir une puissance suffisante.

Au dessus de ces applicatifs, les utilisateurs disposent d'une certaine marge de liberté en matière de logiciels. Nulle pour le pilote d'un véhicule, plus large pour l'utilisateur d'un infocentre. Extrême pour un consultant autonome et spécialisé en informatique.

A partir de ces mêmes normes centrales, chaque poste se différencie par la puissance de l'unité centrale, puis par le choix des cartes complémentaires (communication, graphisme, son, pilotage industriel. Puis par la nature des périphériques. Enfin, l'utilisateur garde souvent une certaine marge d'adaptation matérielle, ne serait-ce que la disposition des différents modules sur le bureau, le réglage de la luminosité de l'écran.

@INTER:L'offre s'adapte au besoin de diversité des entreprises

@TEXTE:Pour alléger les charges de cette gestion, les entreprises trouvent aujourd'hui des aides à l'extérieur. D'une part les distributeurs et les constructeurs eux-mêmes s'organisent pour livrer des postes complètement configurés, matériel et logiciel, et poste par poste. D'autre part la tierce maintenance, les prestations de gestion de parc et même l'infogérance complète de la micro-informatique. A une condition, que ne manquent jamais de rappeler les bons prestataires: que le maître d'ouvrage garde le minimum nécessaire de compétences et d'autorité.@SIGNATURE:P.B.

@ENCADRE TITRE: