@SURTITRE:LA SPECIALISATION

@TITRE:A chaque métier son PC

@CHAPO:Itinérants ou sédentaires, isolés ou intégrés en temps réel à une équipe, géralistes ou spécialistse, chaque métier combine de manière spécifique la panoplie des machines, des périphériques et des logiciels.

@TEXTE:L'apparente banalisation des claviers et des écrans masque une diversité toujours plus grande des postes de travail. A quoi servirait, d'ailleurs, l'amélioration constante des prix et des performances, si elle ne permettait pas d'adapter toujours mieux l'outil à son utilisateur?

@INTER:Bureaucrates et voyageurs

@TEXTE:Une première différenciation saute aux yeux: les personnels qui se déplacent ne peuvent utiliser qu'un portatif, alors que l'employé ou le cadre vissé à leur bureau ont besoin privilégient l'ergonomie d'un poste d'une certaine dimension. Mais la diversité des poids et des volumes va bien plus loin encore.

Un spécialiste de normalisation, par exemple, passe une grande partie de son temps dans des réunions ou le note-pad habituel prend trop de place. A la table de conférence, ou au pire sur les genoux, le micro casse la communauté. On pouvait espérer que les machines sans clavier résoudraient cette difficulté, mais leurs performances n'ont pas été à la hauteur. Dans l'immédiat, il faut donc recourir au "sub notebook". Son clavier miniaturisé ne se prête guère à la frappe et à la mise en forme d'un long rapport. Mais il suffit aux consultations des catalogues et des textes de normes et aux corrections temporaires ajoutées en cours de séance. Les commerciaux itinérants, en revanche, travaillent souvent avec des portatifs sans clavier.

A l'autre extrême des dimensions, le graphiste ou le maquettiste de presse ne peuvent se contenter du classique écran à 14 pouces qui suffit au bureau du rédacteur. Il lui faut un A3 pour voir sa page se monter au fil de l'arrivée de la copie, des illustrations et de la publicité. L'outil doit permettre à son oeil professionnel de combiner l'esthétique et la mise en valeur de chaque information avec les normes en vigueur dans le journal. Il va de soi que, si le périodique est en couleur, une partie au moins des postes doivent avoir des écrans appropriés.

Pour le conférencier, la taille réduite du portatif n'est désormais plus contradictoire avec la projection sur grand écran, grâce aux projecteurs Barco et aux interfaces micro qui se généralisent peu à peu malgré le coût de ces équipements.

Outre la dimension et le poids, certains métiers ont des exigences particulières de robustesse et de résistance aux poussières. Un garagiste ou chauffagiste par exemple, ne peuvent soigner leur micro avec la même délicatesse qu'une secrétaire de direction. Cependant les portatifs courants ont aujourd'hui fait beaucoup de progrès en ce sens. Tout le monde (à notre connaissance) se contente des produits du commerce, quitte à les protéger par une valise ou un cadre approprié. A l'extrême, le "fantassin de l'an 2000", disposera tout de même d'une machine bien particulière.

Enfin, nombre de micro-ordinateurs s'intègrent par construction aux postes de pilotage des avions, trains, véhicules de tourisme et poids lourds, engins de terrassement, tracteurs agricoles...

@INTER:Intégration et travail de groupe

@TEXTE:Pour certains métiers, le micro-ordinateur doit s'intégrer à une "salle": salle des marchés d'une banque, salle de contrôle d'une usine, salle d'opérations d'une frégate, salle du conseil d'administration d'une grande société, salle de pupitrage d'un grand site informatique ou d'un réseau. Ici, le boitier du processeur disparaît sous le mobilier, qui ne laisse plus apparaître que l'écran et le clavier. Ces grands ensembles intégrés se complètent souvent d'un "panoramique" présentant à tous l'ensemble des fonctionnements du site.

Mais légèreté et souplesse se combinent de plus en plus avec la sophistication des matériels. Les lourds mobiliers intégrés des années 80 font place peu à peu à des structures plus légères. Le changement d'un micro par un autre n'exigera plus le démontage d'un panneau arrière et le passage de fils dans des faux planchers. Les militaires montrent ici la voie avec les modèles avancés de SIC (Systèmes d'information et de commandement). Un mobilier de bureau ordinaire suffit à donner suffisamment de cohérence à la juxtaposition d'un nombre adéquat, et facilement variable, de postes de travail.

Quant au panoramique, il se voit avantageusement remplacé par un mur d'images composé d'écrans juxtaposés. La configuration de l'affichage s'adapte ainsi, dynamiquement, aux informations à fournir. De la carte topographique jusqu'aux graphiques statistiques et des actualités internationales jusqu'au buste du général qui chauffe ses troupes en visio-conférence.

@INTER:A chacun son imprimante

@TEXTE:Le micro d'un PDG se passe de périphériques. S'il a besoin d'imprimer un texte, de scanner un document, il le demandera à sa secrétaire. A elle, en revanche, d'obtenir l'imprimante haut de gamme qui lui permettra de fournir à son patron les rapports de présentation parfaite et les graphiques en couleur qui font désormais partie de l'image de l'entreprise.

La spécificité d'un métier, en effet, s'exprime souvent dans l'imprimante qui lui convient. Les types se multiplient. Les plus petites s'intègrent aux terminaux monétiques pour aller imprimer sur la table même du restaurant. Certains se glissent sous le clavier des portatifs. Dans les bureaux mêmes, le bourdonnement aigu des imprimantes à aiguille s'entendent encore parfois, bien que jet d'encre et laser aient ramené le silence. Mais l'écart se creuse en matière de débits, de la petite machine personnelle ou domestique aux machines de réseau local faites pour produire des centaines de pages par jour.

Mais bien des métiers font appel à des imprimantes spécifiques. Les chaînes d'emballage industrielles veulent des gros modèles à jet d'encre pour marquer directement les cartons. Les compagnies aériennes, la SNCF ou les agences de voyage doivent disposer des imprimantes aux normes Iata pour la billetterie. La Poste imprime aussi bien des étiquettes d'affranchissement que des bordereaux. Les organismes monétiques "embossent" les cartes. Les architectes, cartographes et mécaniciens emploient des "traceurs", qui ne sont désormais qu'une catégorie d'imprimante spécialisée dans les grands formats. Certains publicistes ont même des modèles couleurs haut de gamme pour imprimer des documents de plusieurs mètres carrés.

@INTER:Multimédia pour tous et pour les "pros"

@TEXTE:Dans les ménages de revenu suffisant comme dans les bureaux orientés vers l'innnovation, le CD-Rom et les petits hauts-parleurs latéraux commencent à donner une autre allure à la périphérie du micro-ordinateur. D'où un appétit, actuellement insatiable, pour la puissance de calcul (Papa, je voudrais un Pentium pour Noël), la capacité de mémoire vive (en dessous de 8 méga-octets, inutile de discuter) et de disque dur (le prix du giga-octets descendrait jusqu'à 2000 F...). Mais les métiers spécialisés vont bien au delà. Même si la machine centrale reste un PC, la périphérie prend un rôle dominant.

La présentation télévisée de la météorologie, fait l'objet d'un salon spécialisé, qui s'est récemment tenu à Issy-les-Moulineaux. Ici, le "PC" complète le micro-ordinateur par une série de cartes graphiques pour combiner à l'écran, dynamiquement, une série de plans: fond de carte, données et graphismes... et le présentateur lui-même en action. Amateurs s'abstenir! Ces cartes là ne rentrent pas dans les slots d'un micro comme une vulgaire Paradise 24. Il leur faut une armoire à part. Et il faut compter 300 000 F en entrée de gamme.

L'édition musicale, aussi, emploie des micro-ordinateurs très haut de gamme, Au salon AES (Audio engineering society) qui vient de se tenir à Paris, Port Maillot, on pouvait voir aussi bien des postes Windows que des Macintosh ou des stations spécialisées. Le CD-Rom s'impose pour acheter des bibliothèques de son, de même que les giga-octets pour gérer les bandes sonores.

Bien d'autres périphériques viennent diversifier les postes de travail. Le monde scientifique et industriel multiplie les capteurs, actionneurs, automates et robots. La communication étoffe sa gamme de modems, commutateurs et autres routeurs empilables. La médecine a besoin d'imagerie, de robotique, et même de réalité virtuelle. Les véhicules de tous types se dotent de radars ou de sondeurs, et la balise de repérage géodésique GSM sera bientôt aussi commune sur les camions que sur les avions.

@INTER:Cultiver son jardin logiciel

@TEXTE:Mais chaque métier se spécifie plus encore par ses logiciels. D'abord le logiciel de base, miroir de la configuration matérielle, avec son config.sys, ses drivers et son environnement plus ou moins intégré. Le métier se caractérise ici par son degré d'ouverture et de liberté laissé à l'utilisateur.

Pour la plupart, la machine apparaît comme fermée dans ses fonctionnalités. Etroitement pour les personnels d'exécution, comme un opérateur industriel, une caissière de supermarché ou un pilote de véhicule. Plus souplement pour un guichetier ou un graphiste, qui naviguent dans leurs menus en fonction des tâches à accomplir. Les secrétaires (pardon, les assistantes) bénéficient souvent d'une panoplie particulièrement large (du traitement de texte à la Préao au moins). Des outils qu'on leur demande d'exploiter à fond, jusqu'à réaliser parfois des macro-instructions.

Enfin, une minorité de métiers va jusqu'à la programmation. Les informaticiens eux-mêmes, mais aussi des ingénieurs pour leur spécialité, des statisticiens. Ou encore, dans des métiers aussi différents que les médecins, les consultants en ressources humaines ou les artisans en bois découpé... des tempéraments innovateurs qui ne se laissent effrayer ni par Windows, ni par C++. Ou même qui attendent la généralisation de Corba ou d'Ole 2 pour lancer leurs propres objets. A chaque métier son PC? Disons mieux: à chaque personnalité, son système.@SIGNATURE:P.B.

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@LEGENDE PHOTO:L'ordinateur personnel s'adapte à tous les environnements. L'univers industriel (1) exige des connexions à la fois sur les outils de gestion de production et sur le réseau local de pilotage des machines. Dans les studios de production audiovisuelle (2), il fait presque figure de périphérique tant l'électronique foisonne. Sans remplacer les pupitres analogiques de la régie, il leur apporte des outils de contrôle, et un pilotage facilité pour des flux de plus en plus numérisés. L'animation des présentations télévisées de la météorologie (3) fait appel à des micro-ordinateurs complétés par des cartes spécialisées coûteuses pour la gestion simultanée de plusieurs "plans". Les grands entrepôts de stockage (4) mettent en jeu des quantités d'engins et de cellules qui dépassent les capacités d'une gestion manuelle. Le micro-ordinateur descend sur le terrain pour faciliter une saisie aussi proche de l'événement que possible. Si nécessaire il se complète d'une périphérie spécialisée, colle les lecteurs de codes à barres ou les cartes d'interface pour la liaison avec les automatismes de stockage. Des réunions destinées au grand public comme le salon de l'Agriculture à la Porte de Versailles (5) ont besoin d'écrans de grandes dimensions, désormais faciles à piloter à partir de tout micro-ordinateur fixe ou portatif. Pour les journalistes qui couvrent les événements sportifs (6), le microprocesseur s'intègre à des mallettes spécialisées, par exemple pour la prise de son, pour son stockage et sa transmission vers les réseaux de diffusion.