@SURTITRE:COMPTABILITE ET TRESORERIE

@TITRE:Intégrer la comptabilité aux processus de l'entreprise

Intégration, décentralisation, dématérialisation

@CHAPO:Grâce à l'EDI et aux nouveaux progiciels, l'évènement comptable se saisit à la base et s'analyse dans toutes ses dimensions, plus vite et avec moins de personnel.

@TEXTE:Comptabilité moins chère et plus réactive, optimisation de la trésorerie, intégration de la saisie comptable aux processus naturels de l'entreprise, voilà les trois progrès que les entreprises demandent aujourd'hui à leurs informaticiens et à leurs prestataires-comptables. Ils y répondent par des progiciels plus perfectionnés, par la dématérisation des flux et des documents et par des efforts de productivité. Mais non sans lenteurs ni états d'âme.

@INTER:Intégrer comptabilité et trésorerie et contrôle de gestion

@TEXTE:"La gestion d'une entreprise (PME notamment) se caractérise par un morcellement, constate Roland Deboux, directeur fondateur de Servant Soft et ancien président de l'Institut français des experts-comptables. Priorité reste accordée à la comptabilité générale, à laquelle on associe une comptabilité des coûts plus ou moins intégrée et une analyse de trésorerie souvent déconnectée du système comptable. Le Plan comptable est de ce fait plus adapté à l'information externe qu'à l'utilisation interne. Ce que confirme Gérard Lévy, directeur des comptabilités et des systèmes d'information du groupe Ciments français.

D'où le désintérêt des dirigeants pour les documents comptables, la confection par eux-mêmes de tableaux de bord extra-comptables" ou l'appel en renfort les contrôleurs de gestion, jugés plus dynamiques. Mais les dirigeants d'entreprise en ont eu assez d'avoir deux séries de chiffres (comptables et analytiques)".

Même William Nahum, président du Conseil régional de l'Ordre des experts-comptables estime que "la production des seules informations par nature en occultant l'approche analytique n'est plus admissible". Mais cela demande de bien harmoniser les systèmes comptables d'une même entreprise. De nouveaux outils répondent à cette attente (voir article joint).

@INTER:Intégration va de pair avec banalisation de la saisie

@TEXTE:L'intégration de la comptabilité et de la gestion s'accompagne d'une saisie décentralisée des écritures comptables comme l'explique Jean-Pierre Lagrange, consultant en système d'information. "Le conglomérat américain ITT montrait l'exemple dès les années 60", témoigne-t-il. Tous les responsables à tous les niveaux du groupe (usines, atelier, commercial...) avaient en charge la saisie de l'information, en ayant accès en retour aux comptes analytiques les concernant.

"Les informations comptables sont de plus en plus saisies par des non-comptables", confirme Gérard Lévy. Les écritures émanant des ventes ou des achats se font maintenant directement en usine ou sur les agences commerciales. Et ce, sur le terrain dans un langage plus compréhensible que celui de la fonction comptable. La saisie à l'écran et le recours à des menus déroulants plutôt qu'à des numéros de compte rend la saisie comptable accessible à tout utilisateur". C'est également vraie pour une PME : c'est une secrétaire non comptable du stade parisien Charlety qui se charge de la saisie et de l'extraction tous les mois des informations (résultats de chaque discipline sportive en flux d'exploitation et en trésorerie.)

A la Générale d'optique, qui gère les magasins Grand Optical, les coûts de gestion s'en trouvent réduits. Et son prestataire Cofigest lui affecte un personnel réduit (3 ou 4 personnes) et sans qualitification comptable particulière. Le directeur administratif et financier de Grand Optical, lui, consacre plus de temps aux dirigeants de son entreprise pour les informer (analyses, prévisions, conseils).

Mais l'intégration se mérite. Le paramétrage des logiciels ou progiciels d'analyse ou d'audit pour assurer le contrôle ou la récupération des fichiers de l'entreprise est long et coûteux. "Pour faire de la gestion complète, il faut analyser l'activité de l'entreprise et consacrer deux jours environ à paramétrer l'outil de gestion", affirme Roland Deboux. Pour Grand Optical, par exemple, cette opération a porté notamment sur les saisies des journées de caisse et a nécessité près de 40 heures de préparation.

@INTER:Dématérialiser flux et documents

@TEXTE:"Comme Monsieur Jourdain, je faisais de l'EDI (Echange de données informatisé) sans le savoiravec mes banques", dit Jean-Michel Content, responsable des services financiers de Sema Group. Tous les matins, il obtient les extraits de ses comptes de la veille au soir et la position de ses comptes bancaires en temps réel, en particulier les entrées et virements qu'il n'était pas toujours possible de suivre auparavant. "Depuis 6 ans,dit-il, je suis en mesure d'équilibrer avant 10 heures le matin ma trésorerie et de faire les placements.

"Les procédures comptables peuvent être largement remaniées grâce à la dématérialisation et à l'introduction des télécoms", explique Michel Lesourd, directeur des études informatiques à l'Ordre des experts-comptables. Exemple : le transfert des données fiscales et comptables (voir encadré) vis à vis de la Direction générale des impôts.

Mais, pour l'Ordre des experts-comptables, les flux dématérialisés n'entraîneront pas obligatoirement d'économies importantes pour lesentreprises car les gains seront absorbés par l'augmentation des coûts de télétransmission et le coût des intervenants (formés notamment à l'informatique et aux télécoms). A cela s'ajoute, en comptabilité, il y a obligation de conserver pendant 10 ans les originaux des factures et de 3 à 6 ans les états informatiques. La cohabitation du papier et des données informatisées n'arrange personne.

@SIGNATURE:CHARLES DE LAUBIER

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Sous-Papier

@TITRE:De nouvelles "dimensions" pour la comptabilité

@TEXTE:Le 50e congrès de l'Ordre des experts-comptables - du 28 au 30 septembre à Paris - devra prendre en compte les bouleversements qu'engendre l'informatisation de la fonction. Avec l'outil informatique, les concepts de "systèmes croisés" ou de "comptabilité intégrée" se sont affirmés au cours de ces quinze dernières années. Les deux orientations tendent à rapprocher la comptabilité générale (comptes légale publiés en externe), la comptabilité de gestion (comptes d'entreprise utilisés en interne), jusqu'à la gertion trésorerie (dans le cas de la comptabilité intégrée).

Alors directeur administratif et fiscal à La Redoute dans les années 60, Jean-Pierre Lagrange s'est inspiré pour son "système croisé" du conglomérat américain ITT qui disposait d'une "vraie" comptabilité sur ordinateur capable de faire de l'analyse de gestion et du reporting, à l'image de la comptabilité analytique anglo-saxonne et du "managment accounting".

"Les anglo-saxons ont plus profité de l'informatisation en automatisant leur comptabilité analytique - micro-économique - que les français, dont la comptabilité générale - moins complexe et macro-économique - est encore tenue manuellement dans certaines entreprises", explique Jean-Pierre Lagrange. Devenu ensuite directeur financier de L'Oréal, il a poursuivi cette réflexion avec notamment Jean-Claude Dormagen, auteur, lui, de la "comptabilité intégrée" et d'un ouvrage paru en 1979 intitulé "Comptabilité et informatique : recherche d'une synergie". Jean-Claude Dormagen est d'ailleurs resté à L'Oréal pour en devenir aujourd'hui le directeur de comptabilité.

"Le système croisé consiste à organiser - au niveau du système d'information - une relation systémique entre les flux monétaires issus des relations de l'entreprise avec l'extérieur (macro-économie) et les comptes analytiques correspondant aux responsabilités à l'intérieur de l'entreprise (micro-économie)", explique Jean-Pierre Lagrange, aujourd'hui consultant en système d'information.

La comptabilité intégrée de Jean-Claude Dormagen introduit, grâce à l'informatique, la notion de "partie triple" comme l'explique Roland Deboux : "Il fallait casser la sacro-sainte balance romaine en partie double (crédit/ressource et débit-emploi) pour raisonner en parties triple". Avec ce système dit triadique, une troisième dimension intervient dans l'écriture comptable en plus de la ressource (crédit) et de l'emploi (débit) qui s'avère être l'objet (achat, vente, mouvements internes à l'entreprise...).

Encore faut-il convaincre les informaticiens et les dirigeants d'entreprise de mettre en pratique ces approches qui s'apparentent plus à la gestion anglo-saxonne qu'au plan comptable français... Malgré une tentative infructueuse auprès de GSI, la comptabilité intégrée triadique trouve aujourd'hui une application concrète dans le progiciel de comptabilité triadique "Lumière" développé par Servant Soft. Quant au système intégré, il a fait l'objet de développements internes dans une trentaine d'entrepises mais Jean-Pierre Lagrange espère aussi à terme un progiciel.@SIGNATURE!C2L

URGENT

De Pierre BERGER Le Monde Informatique

Tel. 49 04 79 30 Fax. 49 04 79 04

A Gérard LEVY, Ciments Français

Fax. 47 74 59 42

Veuillez trouver ci joint le texte de l'article que nous nous proposons de publier. Vos observations seront les bienvenues et nous pourrons en tenir compte si elles nous parviennent avant lundi 28 aout, 11 heures du matin.

En nous remerciant à l'avance pour votre compréhension.

SURTITRE:COMPTABILITE ET TRESORERIE

@TITRE:Intégrer la comptabilité aux processus de l'entreprise

Intégration, décentralisation, dématérialisation

@CHAPO:Grâce à l'EDI et aux nouveaux progiciels, l'évènement comptable se saisit à la base et s'analyse dans toutes ses dimensions, plus vite et avec moins de personnel.

@TEXTE:Comptabilité moins chère et plus réactive, optimisation de la trésorerie, intégration de la saisie comptable aux processus naturels de l'entreprise, voilà les trois progrès que les entreprises demandent aujourd'hui à leurs informaticiens et à leurs prestataires comptables. Ils y répondent par des progiciels plus perfectionnés, par la dématérialisation des flux et des documents et par des efforts de productivité. Mais non sans lenteurs ni états d'âme.

@INTER:Intégrer comptabilité et trésorerie et contrôle de gestion

@TEXTE:"La gestion d'une entreprise (PME notamment) se caractérise par un morcellement, constate Roland Deboux, directeur fondateur de Servant Soft et ancien président de l'Institut français des experts-comptables. Priorité reste accordée à la comptabilité générale, à laquelle on associe une comptabilité des coûts plus ou moins intégrée et une analyse de trésorerie souvent déconnectée du système comptable. Le Plan comptable est de ce fait plus adapté à l'information externe qu'à l'utilisation interne. Ce que confirme Gérard Lévy, directeur des comptabilités et des systèmes d'information du groupe Ciments français.

D'où le désintérêt des dirigeants pour les documents comptables, la confection par eux-mêmes de tableaux de bord extra-comptables" ou l'appel en renfort les contrôleurs de gestion, jugés plus dynamiques. Mais les dirigeants d'entreprise en ont eu assez d'avoir deux séries de chiffres (comptables et analytiques)".

Même William Nahum, président du Conseil régional de l'Ordre des experts-comptables estime que "la production des seules informations par nature en occultant l'approche analytique n'est plus admissible". Mais cela demande de bien harmoniser les systèmes comptables d'une même entreprise. De nouveaux outils répondent à cette attente (voir article joint).

@INTER:Intégration va de pair avec banalisation de la saisie

@TEXTE:L'intégration de la comptabilité et de la gestion s'accompagne d'une saisie décentralisée des écritures comptables comme l'explique Jean-Pierre Lagrange, consultant en système d'information. "Le conglomérat américain ITT montrait l'exemple dès les années 60", témoigne-t-il. Tous les responsables à tous les niveaux du groupe (usines, atelier, commercial...) avaient en charge la saisie de l'information, en ayant accès en retour aux comptes analytiques les concernant.

"Les informations comptables sont de plus en plus saisies par des non-comptables", confirme Gérard Lévy. Les écritures émanant des ventes ou des achats se font maintenant directement en usine ou sur les agences commerciales. Et ce, sur le terrain dans un langage plus compréhensible que celui de la fonction comptable. La saisie à l'écran et le recours à des menus déroulants plutôt qu'à des numéros de compte rend la saisie comptable accessible à tout utilisateur". C'est également vraie pour une PME : c'est une secrétaire non comptable du stade parisien Charlety qui se charge de la saisie et de l'extraction tous les mois des informations (résultats de chaque discipline sportive en flux d'exploitation et en trésorerie.)

A la Générale d'optique, qui gère les magasins Grand Optical, les coûts de gestion s'en trouvent réduits. Et son prestataire Cofigest lui affecte un personnel réduit (3 ou 4 personnes) et sans qualification comptable particulière. Le directeur administratif et financier de Grand Optical, lui, consacre plus de temps aux dirigeants de son entreprise pour les informer (analyses, prévisions, conseils).

Mais l'intégration se mérite. Le paramétrage des logiciels ou progiciels d'analyse ou d'audit pour assurer le contrôle ou la récupération des fichiers de l'entreprise est long et coûteux. "Pour faire de la gestion complète, il faut analyser l'activité de l'entreprise et consacrer deux jours environ à paramétrer l'outil de gestion", affirme Roland Deboux. Pour Grand Optical, par exemple, cette opération a porté notamment sur les saisies des journées de caisse et a nécessité près de 40 heures de préparation.

@INTER:Dématérialiser flux et documents

@TEXTE:"Comme Monsieur Jourdain, je faisais de l'EDI (Echange de données informatisé) sans le savoir avec mes banques", dit Jean-Michel Content, responsable des services financiers de Sema Group. Tous les matins, il obtient les extraits de ses comptes de la veille au soir et la position de ses comptes bancaires en temps réel, en particulier les entrées et virements qu'il n'était pas toujours possible de suivre auparavant. "Depuis 6 ans, dit-il, je suis en mesure d'équilibrer avant 10 heures le matin ma trésorerie et de faire les placements.

"Les procédures comptables peuvent être largement remaniées grâce à la dématérialisation et à l'introduction des télécoms", explique Michel Lesourd, directeur des études informatiques à l'Ordre des experts-comptables. Exemple : le transfert des données fiscales et comptables (voir encadré) vis à vis de la Direction générale des impôts.

Mais, pour l'Ordre des experts-comptables, les flux dématérialisés n'entraîneront pas obligatoirement d'économies importantes pour les entreprises car les gains seront absorbés par l'augmentation des coûts de télétransmission et le coût des intervenants (formés notamment à l'informatique et aux télécoms). A cela s'ajoute, en comptabilité, il y a obligation de conserver pendant 10 ans les originaux des factures et de 3 à 6 ans les états informatiques. La cohabitation du papier et des données informatisées n'arrange personne.

@SIGNATURE:CHARLES DE LAUBIER