@SURTITRE:RELATIONS MAITRE D'OEUVRE - MAITRE D'OUVRAGE

@TITRE:La méthode Riskman

@CHAPO:La gestion des risques n'est pas réservée aux secteurs sensibles, c'est aussi une bonne démarche pour éviter les non-dits et améliorer la qualité des projets informatiques.

@TEXTE:Pour augmenter les chances de réussite d'un projet informatique, on peut chercher globalement à maximiser les facteurs favorables à son bon déroulement. On peut aussi minimiser ses risques de défaillance. Jusqu'ici les entreprises se sont concentrées sur la première proposition en s'appliquant à définir des règles générales de “bonne conduite de projet” et des plans de qualité. Mais la démarche n'est pas toujours facile à animer et elle ne permet pas d'éviter tous les écueils. D'où l'idée de prendre aussi le problème par l'autre bout, celui des risques.

“Contrairement à ce qui se passe aux USA ou en Grande Bretagne, on commence tout juste en France à s'intéresser à cette approche”, constate Claude Maupetit, responsable du département génie logiciel chez CR2A-DI, une filiale de la CGI qui a mis au point, dans le cadre du programme européen Eureka, une méthode et un outil pour une gestion de projet et de risques intégrée, Riskman system. Tout projet ayant des maillons faibles, un bon moyen de contrôler les dérapages est d'identifier les points les plus fragiles et de les surveiller de près. L'analyse de risque a aussi des effets bénéfiques indirects : elle favorise la transparence et donc la confiance en obligeant les différents partenaires à mettre à plat les difficultés potentielles avant qu'elles ne deviennent source de conflit.

@INTER:Pas seulement les risques techniques

@TEXTE:“En informatique, on a trop tendance à se limiter aux risques techniques qui sont en général bien connus”, constate Antoine Balsan, consultant senior chez Veridatas. La maîtrise des risques est également au coeur de sa démarche projet proposée par cette filiale du Bureau Veritas. Pourtant les sources d'échec les plus préjudiciables ne sont souvent pas techniques. D'où la nécessité d'avoir “une approche beaucoup plus globale traitant le projet informatique comme un système complexe”. CR2A-DI se propose également de s'attaquer aux risques par une démarche globale, à la fois qualitative et quantitative. Celle-ci peut s'appuyer sur des méthodes issues de secteurs sensibles comme le nucléaire, la chimie ou le militaire où les défaillances sont beaucoup plus critiques (diagrammes bloc de fiabilité, diagrammes cause-effet Ishikawa, arbres de défaillances). Des méthodes comme AMDEC (analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité) permettent, grâce à leurs grilles d'analyse de quantifier des grandeurs subjectives commes les erreurs humaines.

Quelle que soit la méthode retenue, il faut commencer par identifier tous les risques d'échec (objectifs et fonctions, processus, hommes et organisation, technologies, utilisations). Le sérieux de cette phase de recensement est décisif. Il faudra ensuite les estimer et analyser leurs interactions (les risques combinés). L'introduction d'une technologie très nouvelle avec un fournisseur que l'on a jamais testé sur un projet urgent rend chaque défaillance beaucoup plus critique. L'étape suivante consistera à décider quels sont les risques qu'on ne veut pas prendre ou contre lesquels on souhaite se couvrir et comment on va procéder. Un tableau d'indicateurs (sous forme de matrice ou de graphique) sera alors défini qui permettra de mettre en place des actions préventives et/ou correctives tout au long du cycle de vie du projet et de détecter très en amont les dérives.

@INTER:L'importance de la communication

@TEXTE:“L'analyse comme la prise en compte des risques est une responsabilité collective qui implique toutes les parties prenantes du projet.”, insiste Antoine Balsan. Une dynamique de groupe doit être créée pour détecter les “no man's land”, ces “couloirs” à haut risque dont personne ne se sent responsable. “Il faut que tout le monde ait envie de jouer le jeu”, constate également Claude Maupetit. La communication et la confiance sont des facteurs clés de réussite.Tout doit être mis sur la table. @SIGNATURE:SYLVIE HERIARD DUBREUIL