@TITRE:Internet, outil de production

@TEXTE:Des entreprises aussi sérieuses que Boeing, le Crédit mutuel de Bretagne ou l'agence Reuter utilisent désormais Internet pour des applications de production. Ce réseau commence donc à sortir de son environnement universitaire, voire "underground" pour remplacer les réseaux plus classiques (messageries X 400 ou réseaux de type informatique SNA ou OSI). Mais ce type d'utilisateurs s'entoure de précautions particulières.

Boeing devient le premier utilisateur d'Aeronet, le service réseau sécurisé de Sita. Ce fournisseur, spécialiste des liaisons entre compagnies aériennes, a en effet conçu un réseau spécial pour l'industrie aérospatiale et le contrôle aérien, offrant un accès sécurisé à Internet. Boeing l'utilisera dans le cadre de son application Redars (Reference engineereing data automated retrieval system). Il s'agit de mettre à la disposition des compagnies aériennes les plans techniques des appareils et les listes de pièces détachées nécessaires à la maintenance et à la réparation des avions. Il ne sera plus nécessaire de produire, distribuer et mettre à jour les microfilms qui portent actuellement ces milliers de plans. Aeronet emploie des réseaux basés sur le Frame relay et TCP/IP. A vrai dire, il s'agit plutôt d'un réseau de type Internet que d'une utilisation directe de ce "réseau des réseaux".

Le Crédit mutuel de Bretagne entend aussi profiter de la facilité d'emploi d'Internet, mais exclut toute connexion directe entre son système d'information et Internet proprement dit. Elle a donc mis en place, un serveur spécialisé, que les clients appellent sur un numéro de téléphone particulier et avec un mot de passe.

Reuter, enfin, vient de passer accord avec Tradepoint pour monter un service privé de transactions boursières à Londres (La Tribune du 6/11/95). Les investisseurs négocient directement entre eux, à moindre coût qu'en passant par le London stock exchange: le coût de transaction (0,05 % du total) est le quart de celui pratiqué à Londres, indique notre confrère. Ce système de bourse privée devrait servir surtout aux grands investisseurs, et leur apporter plus de discrétion pour les grosses transactions.

Ainsi, à la transparence généralisée promise au départ par Internet, se substituent peu à peu des univers de communication plus privés que jamais. C'est le prix, trop élevé peut-être, de la sécurité nécessaire aux applications de production.@SIGNATURE:P.B.