@SURTITRE:GERER LA TRANSITION

@TITRE:Des paliers vers les "systèmes distribués"

@CHAPO:Pour se donner prise sur l'évolution des technologies de l'information, une classification en paliers peut s'organiser en méthode d'analyse et de développement.

@TEXTE:Les mots manquent... ou surabondent, pour caractériser l'évolution actuelle des systèmes d'information. Et pourtant, il faut trouver le moyen de décrire l'existant, d'évaluer le chemin parcouru et de se donner des objectifs. Chez Elf Sanofi, Christophe Binot (responsable architecture) a construit avec l'aide d'Unilog une méthode maintenant bien structurée (et commercialisée sous le nom de Legato).

L'an dernier, dans le cadre d'Unix 95, il stigmatisait les stratégies suiveuses : réduction des coûts, protectionnisme, restructuration financière, mise en avant des marques. Avec pour conséquence, en informatique, de grands projets classiques, avec recentralisation des développements et des systèmes, des outils propriétaires. Et de fréquents échecs à la clé. A l'opposé, le succès (parfois spectaculaire), répondrait aux stratégies pro-actives: prototypage, maquettage, RAD, décentralisation des développements, outils et systèmes ouverts. Il préconisait aussi une focalisation sur les données plutôt que sur les processus.

@INTER:Les axes de la distribution

@TEXTE:Depuis lors, comme il l'a montré aux récents Masters HP, sa réflexion s'est structurée. Elle dépasse quelque peu le concept de client-serveur au profit du "systèmes d'information distribués", défini comme par le fait que "les données et/ou les traitements sont répartis sur plusieurs plates-formes matérielles situées sur un même site ou non". La plate-forme se prend ici au sens logique, et l'architecture ne se fonde pas nécessairement sur les systèmes ouverts ou le client-serveur. La distribution s'organise alors suivant deux axes, chacun assorti d'une typologie en cinq niveaux.

L'axe horizontal répond essentiellement à des motivations fonctionnelles et organisationnelles: éclatement par domaines de responsabilité, décentralisation géographique, rapprochement des utilisateurs. La typologie va du système complet national, multi-fonction et multi-sites utilisateurs jusqu'au système dédié départemental.

L'axe vertical répond à des motivations qualitatives: qualité de service (performance, convivialité, évolutivité), productivité des utilisateurs, réactivité, souplesse du service. La typologie va du terminal passif au client serveur de 3eme génération (traitements sur réseau local ou étendu).

Partant de là, l'étude menée avec Unilog a caractérisé les projets en cours, et débouché sur classification par "poids", valorisés sur une échelle de 1 à 5. On en vient enfin à l'appréciation des paliers franchis en termes d'organisation et de culture de l'équipe de développement (voir figure)

@INTER:Choisir son schéma d'évolution

@TEXTE:Forte de cette batterie classificatoire, l'entreprise peut alors choisir son schéma dévolution en connaissance de cause. Il s'agit, à partir du système actuel et du système cible, d'identifier clairement les valeurs ajoutées attendues de la mise en oeuvre de la cible. Cette valeur s'apprécie sur les plans fonctionnel, technique, économique et de qualité de service.

Il faut ensuite évaluer les risques associés au développement. Ils portent sur la couverture des besoins et la qualité de service. Mais aussi sur la viabilité, la fiabilité, les possibilités pratiques d'exploitation et la pérennité des techniques mises en jeu. Et, bien entendu, sur les coûts et délais.

On peut alors mesurer le poids de l'évolution à supporter. D'abord en termes d'infrastructure informatique (matériel, logiciel, réseaux, développement, production et sécurité). Ensuite en termes d'organisation et de culture. Il en découle le poids du projet à mettre en oeuvre... puis la comparaison de différents projets et la décision finale de lancer l'un d'eux. Des outils logiciels facilitent la visualisation de la démarche.

@INTER:Cartographier l'incertain

@TEXTE:Tous les grands utilisateurs s'efforcent aujourd'hui de se doter de tels outils. Beaucoup jouent le partenariat avec de grandes SSII ou firmes de conseil. Citons la méthode Enjeux de Sema Group ou la cartographie de systèmes d'information d'Orgaconseil. Il ne faut sans doute pas surestimer l'efficacité de ces cadres conceptuels et de leurs présentations graphiques. Les systèmes d'information, portés par des technologies toujours en pleine évolution, nous conduisent vers des continents inexplorés dont toute cartographie a pour le moins un caractère précaire. Pour autant, Christophe Colomb n'aurait pas découvert l'Amérique sans boussole. Les méthodes, et les outils qui aident à les mettre en oeuvre ont le mérite de cadrer le regard et de l'encourager à se porter vers l'horizon. Tout vaut mieux, pour reprendre les mots de Christophe Binot que de pratique "un client-serveur à la petite semaine... on relie un PC à un serveur (ou à un mainframe) et on trouve un logiciel à mettre entre les deux pour afficher sous Windows".@SIGNATURE:P.B.