@DOMAINE:ARCHITECTURE TECHNIQUE

@ST OUV:Systèmes ouverts ou propriétaires ?

@T RUB1:Comment jouer l'ouverture aujourd'hui

@CHAPO:Panacée ou espoir déçu? Les systèmes ouverts ont beaucoup apporté aux entreprises, mais non sans risques. A chaque DSI de trouver le point d'équilibre entre les garanties des outils propriétaires et la souplesse des standards, et de s'appuyer sur un modèle architectural pour guider ses choix.

@TEXTE:Parmi les rapports présentés au dernier Fesio (Forum européen des systèmes d'information ouverts), celui de Christophe Binot, responsable Architecture des systèmes d'information de Sanofi (groupe Elf) fait le point, sans complaisance, sur le développement des architecture ouvertes. Il préconise une "vision d'architecture" globale mais structurée grâce aux modèles et démarches proposées par les grands fournisseurs, les organismes de normalisation et les consortiums spécialisés, notamment l'Open Group.

@INTER:Des résultats déjà considérables

@TEXTE:Les bénéfices attendus par les entreprises de la mise en oeuvre des systèmes ouverts ont, dans une large mesure, été obtenus. Dans le domaine économique, le coût des matériels et des systèmes d'exploitation a chuté considérablement, au point d'être souvent négligeable au regard des coûts du middleware (SGBDR en particulier). Le jeu de la concurrence introduit par les systèmes ouverts a impacté aussi favorablement les systèmes propriétaires traditionnels, l'exemple le plus frappant étant la baisse de prix du Mips mainframes.

Dans le domaine technique, l'ouverture a favorisé, par une émulation technologique jamais connue auparavant, un enrichissement fonctionnel constant des systèmes et des logiciels, sources de nouvelles applications pour les utilisateurs. On peut citer comme exemple le développement sur Internet de protocoles et d'outils de mises à disposition d'informations (WWW), qui constituent une solution simple et peu onéreuse pour la consultation des masses d'informations non structurées disponible dans les entreprises. Les systèmes ouverts ont aussi fait leurs preuves et sont actuellement les plus aptes à supporter les architectures de type client/serveur.

@INTER:Des difficultés bien réelles

@TEXTE:Il ne faut cependant pas masquer des difficultés bien réelles: la portabilité et les normes sont difficiles à mettre en oeuvre, la garantie d'indépendance n'est pas totale (passage d'une dépendance mono-fournisseur à un partenariat multi-fournisseurs). L'offre est foisonnante mais certains produits peu pérennes. Les alliances et stratégies sont mouvantes. Les médias influencent le marché. Le retour sur investissement reste difficile à mesurer. La micro, omniprésente, doit être intégrée avec le minimum d'efforts. Enfin, les tentatives de re-propriétarisation sont fortes au niveau du middleware;

Pour tirer pleinement profit des systèmes ouverts, il faut se définir une architecture technique en sélectionnant, parmi tous les modèles et scénarios possibles, celui que l'on souhaite mettre en oeuvre. Faute de quoi le risque est grand de ne jamais réussir à bâtir un système opérationnel tant les approches peuvent être parfois incompatibles. A cette étape, il faut aussi se poser la question de l'adéquation d'une solution de type système ouvert avec les besoins à satisfaire: certains domaines, comme le transactionnel lourd, restent aujourd'hui mieux couverts par les moyens traditionnels.

Une fois cette architecture définie, il faut sélectionner les produits matériels et logiciels qui permettront son implémentation. Il est nécessaire, à ce stade, d'évaluer effectivement le bon interfonctionnement de ces composants et de ne pas se contenter des affirmations des fournisseurs, ni se reposer sur d'éventuels "labels" d'homologation. Ce processus de validation est long et coûteux, mais c'est une étape clé pour un mise en oeuvre réussie.

Au-delà de la sélection initiale, ce processus devra être repris lors des changements de logiciels, de versions et de fournisseurs. C'est ici que les systèmes ouverts et la liberté de choix peuvent aboutir à une dispersion importante de ressources si la gamme des fournisseurs est trop large. Il faut es limiter à un choix restreint de deux ou trois.

Enfin, la formation des personnes appelées à travailler dans ces environnements est importante. Riches et complexes, en particulier pour les réseaux, ces technologies ne se mettent pas en oeuvre comme de la bureautique. Elles exigent un bon niveau de base et une bonne formation, ainsi qu'une mise à jour régulière des connaissances.

@INTER:Chercher l'équilibre entre l'efficacité et la liberté

@TEXTE:Les DSI doivent mettre en place une architecture de systèmes d'information cohérence, ouverte, adaptative, et respectant les spécificités locales.

Les turbulences du marché ne sont pas passagères, et l'on ne va pas passer d'un état stable à un autre même si, après une période de chaos intense, le paysage se reconstruit progressivement et le marché est reprise en main (avec une forte re-propriétarisation)... Les solutions seront de toute manière de plus ne plus complexes et hétérogènes dans leur mise en oeuvre. Il faut se donner les moyens de maîtriser cette hétérogénéité, de contrôler la complexité utile, de supprimer la complexité inutile (complications) et de ne pas démissionner du rôle d'architecte.

Avec les architectures ouvertes, les DSI pourront éviter la balkanisation du système d'information et mieux se concentrer sur la valeur ajoutée qu'elles peuvent apporter aux métiers. Le Chief information officer doit aussi devenir le Chief innovation officer. Les systèmes ouverts ont créé un espace de liberté et de créativité qui ne doit absolument pas être remis en cause et ont apporté une nouvelle vision de l'informatique et du rôle des utilisateurs.

Mais il ne faut pas non plus être trop radicaliste. Les bénéfices maximum sont atteints avec des stratégies qui mélangent les normes et standards des systèmes ouverts avec des produits et interfaces propriétaires comme les mainframes ou Windows NT. Elles permettent un juste milieu enter l'opérationnalité et la capacité de changer de fournisseur, donc de négocier. Il est vital de préserver ce point d'équilibre pour ne pas créer de nouvelles zones de dépendance forte dans nos systèmes d'information. @SIGNATURE:P.B.

@LEGENDE:Christophe Binot:"Pour maîtriser l'évolution technologique, le DSI a besoin d'une cartographie."

@EXERGUE:"Ces technologies ne se mettent pas en oeuvre comme de la bureautique"

@T RUB3:Les modèles, des outils de décision

@TEXTE:Les modèles et démarches d'architecture ouverte peuvent se concevoir comme des outils de cartographie pour piloter l'évolution des systèmes. Faute de vision globale, la DSI s'enlise dans le foisonnement des produits et des technologies. Un bon modèle permet d'évaluer les composants offerts par le marché en fonction de leur aptitude à s'intégrer à l'architecture de l'entreprise: tel logiciel peut s'intégrer immédiatement, tel autre "plomberait" toute la carte, tel autre encore exigerait une stratégie complète de rupture.

Parmi les méthodes de conception d'architecture, le rapport recense ODP, Tact et Edifice. le modèle normalisé ODP (Open distributed processing), ensemble de normes ISO et de recommandations pour la normalisation des traitements distribués ouverts. La norme couvre cinq modèles: entreprise, information, traitement, ingénierie, technologie. La méthode Tact, issue de Sema Group, prolonge Racines et Merise et utilise un formalisme poussé basé sur un méta-modèle. Edifice, de Lyon Consultants, vise à rechercher un maximum d'invariants pour réutiliser les développements effectués.

Quant aux modèles et cadres architecturaux, sont cités le Posc, Prévisia, la Poste et le DOD. Le Posc (Petrotechnical open software corporation) part des besoins métier de l'exploitation dans le domaine pétrolier et cherche à en rationaliser les outils informatiques. Prévisia (Inria, Cnet, EDF, BNP et Banque de France) organise les composants et services génériques associés au poste de travail. Le modèle Astec de la Poste, conçu par utilisateur, vise l'exhaustivité et apporte réellement une grille de lisibilité des technologies et de leurs évolutions. Enfin le modèle Tafim, du DOD (Department of Defense) part de l'état d'un système d'information existant pour en améliorer la structuration, la lisibilité et la réactivité. Ce modèle inspire les travaux actuels de l'Open Group.

///////////:encadré

@T ENCA1:Les avantages acquis

@TEXTE ENCA:

- Rationalisation des infrastructures et les économies d'échelle associées ,

- Possibilité de recombiner tout ou partie des processus d'une entreprise ,

- Richesse de l'offre matérielle, applicative et l'expansion du marché,

- Assurance des meilleures performances et des nouveautés technologiques.

@T ENCA1:Les difficultés à vaincre

@TEXTE ENCA:

- Turbulences du marché

- Reprise en main par quelques fournisseurs et re-propriétarisation

- Radicalisme entraînant de nouvelles zones de dépendance.