@SURTITRE:GESTION VITICOLE

@TITRE:Gérer les vins en finesse

Le micro-ordinateur fait les vendanges

@CHAPO:La micro gagne du terrain dans les exploitations viticoles. Mais des problèmes subsistent et l'on est encore loin d'un échange de données informatisé.

@TEXTE:A Château d'Yquem, l'un des fleurons de la viticulture française, les 110 ha de l'exploitation sont suivis au pied de vigne près et les vendanges se font grain par grain. Soixante dix salariés, dont une cinquantaine à la production, travaillent sur la propriété. Les travaux (ou façons), d'hommes ou de femmes, manuels ou mécaniques, sont répertoriés avec une précision d'orfèvre, selon le nombre de pieds concernés, le temps passé, la date, et la nature du travail effectué. Et jusqu'à l'informatisation du suivi de l'exploitation avec le logiciel Isaplan d'Isagri, en 1994, des livres entiers ont été archivés, mais jamais exploités.

Depuis, la numérisation à partir du plan cadastral des 140 parcelles a permis d'enregistrer ces données au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Une gestion très fine par parcelle est actuellement en cours de mise en place. Cette dernière s'appuie sur une exportation des données vers la base de données Access. "On pourra coupler par exemple les traitements phytosanitaires avec les salaires. A la limite, on pourra même remonter jusqu'à la qualité du salarié responsable d'une parcelle. Mais pour qu'un tel outil serve, il faut veiller à garder le contact avec le terrain, à suivre quotidiennement les vignes", estime le chef de production. Il espère, d'ici quelques années, lorsque suffisamment de données auront été archivées, pouvoir par exemple anticiper des traitements ou travaux à effectuer sur les vignes afin de limiter les risques d'une mauvaise production.

@INTER:Une gestion en double

@TEXTE:Au Château de France, dans les Graves, il s'agit de gérer les quelques 300 à 400 factures par mois. Aussi le propriétaire de ce vignoble de 32 hectares, qui produit 165 000 bouteilles par an, s'est-il équipé de la panoplie des progiciels de gestion administrative et commerciale proposés par Isagri dans son secteur.

Raccourcir les délais de paiement, gérer automatiquement les relances de clients, c'est aussi ce que recherche la société Yung, exploitant qui gère 80 ha de vignobles, pour une production annuelle de 380 000 bouteilles dont sept châteaux. Avec un fichier de 265 clients et 75% de ventes à l'export. Mais, faute d'un agrément national des formulaires officiels, comme la déclaration CRD (capsule représentative de droit) ou le DCA (document commercial d'accompagnement), ceux-ci se trouvent dépendants des régies locales qui, elles, en sont bien souvent restés à l'âge de bronze en matière de traitement de l'information.

On est donc bien loin de l'échange de données informatisées et certains documents qui produits automatiquement doivent être ressaisis manuellement, parfois en six exemplaires. Autre obstacle, dans une exploitation comme celle de la société Yung, qui ne comporte que quatre salariés permanents, il s'avère souvent difficile de saisir en temps réel tous les renseignements concernant les expéditions. "Nous gérons en double. Dans la journée on remplit un cahier de liaison et le soir, lorsqu'on est tranquille, on récapitule sur l'ordinateur", avoue Laurent Thurin, gérant de la société. Le jour n'est pas venu où l'on verra des ouvriers s'armer de portables pour travailler dans les vignes ou mettre les bouteilles en caisses.

@SIGNATURE:AUDE COTTIN

@LEGENDE PHOTO: Gérer graphiquement une exploitation viticole (avec Isaplan).