@SURTITRE:ARCHITECTURES ET CLIENT/SERVEUR

@TITRE:Assurances: la banquise se dégèle

@CHAPO:Après une longue période de fidélité aux mainframes propriétaires, les compagnies d'assurance française commencent à afficher une orientation objet et une démarche ouverte. En espérant qu'il ne sera pas trop tard pour passer le cap de la fin du siècle.

@TEXTE:"Il suffit de regarder les comptes publiés des sociétés, la situation est très mauvaise", lance d'emblée Louis Melman (directeur délégué informatique au Capa) à une journée organisée par Nat-Sysstèmes et Circea. Habituées depuis des années à faire leurs bénéfices sur les plus-values financières, elles ont laissé se détériorer leurs opérations d'assurance proprement dites. Les pertes boursières et surtout immobilières les ramènent vers leur métier de base "sur lequel elles sont bien souvent dans l'incapacité de réaliser des marges". De plus les assureurs "classiques" se sont laissées déborder par CNP-Assurances, filiale de la Caisse des dépôts devenue leader du marché, grâce il est vrai à conditions fiscales particulières. Mais aussi par le Crédit agricole. La banque verte a su construire, à partir de presque rien, une troisième position enviable derrière l'UAP. Une informatique récente, connectée sur les réseaux classiques de la Caisse nationale et des caisses régionales, a montré qu'une assurance presqu'intégralement robotisée pouvait réussir brillament, à condition de s'appuyer sur un réseau commercial existant. Un bel exemple d' "entreprise étendue".

L'assurance doit maintenant retrouver des marges suffisantes, malgré une compétition plus active que jamais. Comme le marché a atteint sa saturatin, il faut jouer sur la productivité... donc, bien que personne n'ose le dire en clair, réduire des effectifs internes protégés depuis la guerre par les syndicats comme par la nationalisation des grandes compagnies. Et peser aussi sur des réseaux d' "agents généraux", protégés depuis la même date par un statut très particulier.

Dans ce contexte, l'informatique "doit à la fois servir le client et l'entreprise pour elle-même. Les attentes sont considérables, mais subsistent trop de malentendus entre l'entreprise et son informatique", indique encore Louis melman, qui résume en cinq points cette incompréhension (voir encadré). Le dernier peut surprendre des informaticiens qui ont toujours revendiquer de dépendre directement de la direction générale... donc implicitement de pouvoir imposer leurs vues aux services opérationnels. Cela se retourne contre eux aujourd'hui... car les directions générales ont toutes les peines du monde à élaborer une stratégie et à l'exprimer d'une manière suffisamment claire pour y rattacher clairement un schéma directeur informatique efficace.

Sous la pression, les compagnies bougent. Le contraste est frappant avec une journée organisée en mai 1993 par le Capa (LMI du 14/6). Nous écrivions "Un gouffre béant sépare les grands groupes traditionnels, qui n'en finissent pas de courir après l'évolution technologique, de quelques sociétés plus petites, ou plus jeunes, qui prennent le mors aux dents sur le plan de la stratégie comme des outils de développement". Trois ans plus tard

@INTER:Le Gan déroule ses plans

@TEXTE:En 1990, le GAN s'est lancé dans un plan à 7 ans, mettant en place une architecture nouvelle à base de terminaux, ne pensant aux micro-ordinateurs que pour plus tard. En 1993, il change de directeur informatique, accélérant la marche vers le micro-ordinateur, notamment dans les agences.

Sans remettre en cause une orientation nettement centralisée, les traitements locaux prennent plus d'importance. La maîtrise des plates-formes locales reste centrallisée, avec administration à distance et télédistribution des logiciels. Mais le dialogue homme-machine s'effecture sur la station, qui peut dans une certain mesure fonctionner en autonome, dans des modes éventuellement dégradés. Les traitements locaux sensibles, correspondant à des règles de gestion édictées par la Compagnie, sont validés par des clés de certification. Mais, contrairement à la politique antérieure, ces traitements ne sont pas repris en central. C'est le cas, par exemple, de la tarification.

Les applications, et leurs programmeurs, n'ont plus à se soucier de la localisation des données et des traitements. Pour régler les conflits résultant du partage des données de réfrence, on renonce à un verrouillage simpliste, pour recourir à des solutions nuancées et le cas échéant à des arbitrages.

L'orientation objet émerge progressivement. On conserve le découpage en couches indépendantes sépare interface homme-machine, traitements et données, complété par un découpage du temps en phases. Mais des objets-métiers s'organisent en serveurs logiques et des services applicatifs commencent à encapsuler les données.

Humainement, dans la nouvelle phase du projet "le centre de gravité se trouve basculé du côte des directions utilisatrices. Les chefs de projet sont dans ces directions". Et, plus récemment, les chefs de projet se rattachent directement à la direction générale.

@ENCADRE TITRE:L'INCOMPREHENSION GENERALISEE

@ENCADRE TEXTE:

- Confusion système d'information/système informatique

- Budgets informtaique contraints et multiplication exponentielle des demandes

- Utilisateurs mal organisés et peu aptes à bien formuler leurs besoins

- Utilisateurs peu aptes à prendre en compte et à respecter les contraintes des architectures techniques en place

- Une relation informatique/entreprise qui reponse trop sur une relation DI/DG.