@SURTITRE:ARCHITECTURES

@TITRE:Assurance: les classiques et les mutants

@CHAP0:

@TEXTE:Un écart béant sépare les grandes entreprises d'assurances traditionnelles, qui n'en finissent pas de courir après l'évolution technologique, de quelques sociétés plus petites, ou

plus jeunes, qui prennent le mors aux dents sur le plan de la stratégie comme des outils de développement. Les journées organisées fin mai par le Capa (Comité d'action pour la

productivité dans l'assurance), l'ont illustré jusqu'à la caricature.

@INTER:La solennelle lenteur des grands groupes

TEXTE:ans les grandes compagnies ou mutuelles, la refonte de

grands systèmes souvent fort anciens prende des allures

titanesques... sans pour autant conduire à des solutions

avancées. La Macif, par exemple a mis cinq ans a réorganiser ses

architectures, mais n'offre à ses utilisateurs d'autre

perspective que les terminaux classiques. (Nous avons longuement

analysé cette évolution dans notre numéro du 3 mai dernier).

Le Gan a commencé en 1990 une réorganisation d'ensemble. Elle a

mis deux ans pour mettre en place une nouvelle architecture

technique, elle aussi à base de terminaux. Les PC ne viendront

que dans l'avenir: "la station de travail future ne sera

installée que progressivement", confirme Nicolas Poidatz,

directeur informatique et organissation. Il se donne maintenant 5

à 7 ans pour mettre en place une nouvelle architecture

applicative: "Il faut tout refaire, les programmes anciens sont

souvent mal connus... " nous sommes "en train de ré-écrire,

morceau par morceau, ces blocs. Mais l'existant n'a pas cette

structure... ce qui oblige à développer en parallèle des couches

transversales".

L'évolution suit le même cours aux AGF. Elle est sans doute plus

lente encore dans d'autres entreprises qui ne s'expriment guère.

L'UAP avant lancé au milieu des années 80 de beaux projets de

gestion électronique de documents et d'enseignement assisté par

ordinateur. Ils ne sont jamais passés au stade de la

généralisation. Pas plus que l'architecture Axanet du groupe Axa,

très médiatisée, y compris dans nos colonnes, au début de cette

décennie. Le Groupama ne parle plus de son vaste schéma

directeur. PFA fait le silence radio depuis l'inauguration de son

bel immeuble à La Défense en 1985.

Cette difficulté des évolutions informatiques tient pour une part

aux volumes en jeu: des contrats par millions et dizaines de

millions, souscrits pour des dizaines d'années, et obligeant donc

à maintenir des règles de gestion de toutes époques.

De plus, pour les états-majors et direction générales des grandes

maisons d'assurance, les préoccupations financières et politiques

passent avant les objectifs "techniques" et commerciales. Prises

entre l'indépendance statutaire de leurs réseaux d'agents et les

aléas des privatisations en fonction de l'alternance

gauche-droite, comment demanderaient-elles à l'informatique autre

chose que de suivre sans faire de vagues!

@INTER:La cavalcade de Xaar la mutante

@TEXTE:Loin en avant de ces lourdes forteresses, la cavalcade de

la toute jeune Xaar semble à peine croyable. L'informatique doit

ici servir les ambitions napoléoniennes de son fondateur Jean

Boudy: "un chiffre d'affaires de 3O millions de F en 1993, de 500

millions en 1997, et une place parmi les trentre premières vers

l'an 2000".

"Nous avions six mois pour réaliser un système de gestion de

contrats, et nous étions deux face à une feuille blanche",

explique Françis Grigaut, responsable de la conception des

systèmes. Comment faire: commencer avec un pur "système

d'information", bien spécifié mais sans informatique? Acquérir le

système informatique d'une compagnie existante? Un progiciel?

Aucune chaussure ne nous convenait". Ni un essai avec un modèle

merisien. L'objet s'impose comme seule issue: "Notre choix de

l'orientation objet a été une décision pragmatique, pas un effet

de mode."

Deux ans plus tard, Jean Boudy tire un premier bilan:

- Nous avons été insuffisamment rigoureux en méthodologie. Nous

remettons certaines choses en place.

- J'avais cru que l'objet n'était qu'une méthodologie de

programmation différente. En fait, elle change tout, y compris la

manière dont on regarde une organisation existante.

- Il n'est pas du tout sûr que l'on puisse convertir la majorité

des équipes actuelles... ce ne sont pas les mêmes informaticiens.

- Nous avons un petit problème de temps de réponse. Mais comme

nos ventes explosent, il n'est pas anormal que la logistique ait

du mal à suivre.

- Je vérifie bien une certaine productivité. La maintenance,

surtout, est bien meilleure. Notre maison-mère, Irish Life, a

décider de faire proliférer ce type de solution dans la totalité

du groupe".

Entre les classiques et les mutants, le style même des

présentations marquait l'écart. Les anciens jouent sagement des

transparents. Les modernes montent à la tribune avec leur

micro-ordinateur portatif couleur, connecté au projecteur Barco.

Et Xaar en profite pour une décoiffante démonstation de

conception/programmation en temps réel. En quelqus minutes, il

met en place la tarification et la gestion d'un contrat

d'assurance vie "spécial Capa".

Jean Boudy commente: "Je ne veux plus de back-office, je ne veux

plus de toutes ces petites mains qui font de la paperasse".

Va-t-il trop loin? Il reste aux sceptiques à espérer que ses

"petits problèmes de performances" ne feront qu'empirer avec la

montée des volumes et l'allongement des historiques.

@INTER:Les automates pour agents généraux du Soleil

@TEXTE:Entre ces extrêmes du modernisme ou du classicisme,

d'autres compagnies explorent des voies originales de progrès. Le

Soleil, par exemple, s'attaque à la rationalisation de sa

coopération informatique avec les agents généraux. Objectifs:

éliminer les doubles tâches et transparence.

Le statut juridique autonome des agents, professions libérales

propriétaires de leur portefeuille, ne permet pas de solutions

simplistes comme la simple implantation de terminaux, car l'agent

doit puovoir rester maître de ses donnée. Solution élaborée par

le Soleil: renforcer l'équipement des agences en l'assortissant

d'automatismes et de sécurités qui garantissent les intérêts de

la compagnie. Il devient alors possible de supprimer les

redondances, au moins pendant les phases "temps réel".

La machine implantée dans les agences assure automatiquement une

série de contrôles sur les souscriptions, attribue les numéros de

contrats et comporte un horodatage des opérations. Parallèlement,

l'interface utilisateur se fait plus convivial... au point qu'il

pourrait dans l'avenir, pour les opérations de routine, se

trasnformer en borne mise directement à la disposition des

assurés.

Autre piste originale: IAA

messageriee au GAN