@TITRE:La BNP prépare l'an 2000
@TEXTE:Préparant progressivement son "Architecture 2000", la BNP vient de signer avec Computer Associates un contrat de 5 ans fermes. L'accord porte sur le droit d'utilisation et les mises à jour d'Ingres comme base donnée standard sur serveurs Unix et de Windows-4GL comme outil de développement sur les postes-clients. Ce contrat relance notamment un projet lancé en 1993 pour l'équipement des agences, et qui avait été alors suspendu, notamment pour des raisons de coûts de télécommunications.
Cette décision marque une étape de plus dans le déroulement du vaste PDOI (Plan directeur organisation et informatique), lancé l'an dernier et prévu pour durer jusqu'à la fin de la décennie. Claude Wright, directeur de la DO (en pratique, la DIO de la BNP), explique la nécessité de cette prévision par la complexité croissante de l'informatique: "Nous devons essayer d'être comme des gymnastes dont les mouvements apparaissent beaux et simples alors qu'ils sont horriblement difficiles".
Le plan comporte de nombreux volets. Il vise essentiellement la mise en place d'une architecture applicative, indépendante de l'architecture technique. Un AGL harmonisera les développements, avec notamment Maestro II, de Softlab (voir LMI du 18/3/1994). Une méthode d'assurance qualité englobera l'ensemble.
Techniquement, Unix tend à prendre une place croissante, et l'on sent les "systèmes ouverts" se profiler sous le discours: meilleure séparation entre les différents composants informatique et des différents processus, industrialisation des processus de développement, organisation de la concurrence entre les fournisseurs. Mais la disparition des mainframes propriétaires n'est même pas encore évoquée.
Ces progrès techniques ne doivent pas se traduire par un plus grand effort d'investissement. Bien au contraire, ils ont atteint dans le passé 1,3 milliard de F par an, et doivent se stabiliser autour de 900 millions, indique Miriam Meloua, secrétaire général de la DO. Globalement les charges liées à l'informatique s'élevaient à 3 milliards de francs en 1993, et doivent se réduire de quelque 600 millions sur la durée du plan. Rappelons que la puissance des centraux s'élève actuellement à 800 Mips, pour 200 millions de transactions par mois, à partir de 26 000 micro-ordinateurs (dits "terminal multifonctions") sous C-Tos et Windows. A quoi s'ajoutent 1500 guichets automatiques et 1,5 millions d'appels par mois sur minitel.
Les conséquences sur les personnels informatiques et administratifs ne devraient pas être négligeables. La BNP fait en tous cas des efforts substantiels pour les informer. L'année qui s'ouvre verra les grands projets se concrétiser, à la BNP comme dans les autres grandes banques. Le principal secteur utilisateur de l'informatique entre dans une phase de changement radical. @SIGNATURE:P.B.
@LEGENDE PHOTO:Des écrans plus conviviaux pour les développeurs comme pour les utilisateurs.