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@TITRE:La Bourse, un système ouvert
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@TEXTE:Infonie, réseau multimédia en ligne (et en français) Infonie sera introduit mercredi prochain à la Bourse de Paris. Une première à double titre. D'abord par la nature de l'entreprise, résolument orientée vers le XXIe siècle et le cybermonde. Mais aussi par le nouvel outil mis à la disposition des entrepreneurs français (et européens) les plus novateurs: le Nouveau marché.
Techniquement, ce marché s'appuie sur le système complexe élaboré au fil des ans par la SBF-Bourse de Paris. Il témoigne de la souplesse des architectures actuelles. Le coeur, constitué par un ensemble de machines Tandem, a pu absorber les nouvelles applications sans installation nouvelle. Sinon, au fil de la montée en charge, un accroissement du nombre ou de la puissance des serveurs. Les architectures "ouvertes" tiennent leurs promesses. Même si le système d'exploitation n'est pas Unix, mais l'outil propriétaire NSK (Non Stop Kernel), justifié par les contraintes de sécurité et de fiabilité d'une tel système. La disponibilité a atteint 99,82% en 1995. Le nombre de transactions atteint 230 000 ordres par jour, représentant un montant de l'ordre de dix milliards de F. Les temps de réponse sont en moyenne d'une seconde, et inférieurs à 2 secondes dans 95% des cas.
Autour de lui, la communication avec les clients (au sens technique aussi bien que commercial) s'organise en plusieurs canaux de communication (voir schéma). La couche médiane, de type transactionnel, assure la cotation des valeurs. Vendeurs et acheteurs de titres transmettent leurs ordres par l'intermédiaire de leur banque ou de leur société de bourse. Une partie des ordres peut trouver immédiatement satisfaction, car l'acheteur offre un prix plus élevé que celui demandé par le vendeur. Pour les autres, il faut que l'offre et la demande s'équilibre. La solution consiste à diffuser par satellite la situation des offres et des demandes. Une solution à la fois immédiate et strictement égalitaire. Une fois les transactions effectuées, il reste enfin à effectuer les opérations de back-office, confiées au réseau Relit (réglement livraison des titres).
Complétant encore ce dispositif, le Nouveau Marché fait appel à Internet. Non pas pour les opérations de cotation ou de livraison, qui ont besoin d'un environnement sécurisé. Mais pour présenter aux investisseurs les valeurs mises à la cote (http://www.nouveau-marche.fr, en parallèle avec le site http://bourse-de-paris.fr). Outre Infonie, on y trouve actuellement une douzaine de sociétés dont une bonne moitié intervient en informatique de pointe: Ingénia (composants logiciels), O2 Technology (bases de données objets), SLP Statistiques (outils de data-warehousing), Systar (gestion de systèmes informatiques hétérogènes répartis). La plupart des autres en sont proches: jeux électroniques avec Titus Interactive, composants électroniques pour le groupe Fee Technology. Même les autres entreprises font un appel important à l'informatique, par exemple Genset, pour le décodage de l'ADN.
Mais, en ces temps de mondialisation, la Bourse de Paris elle-même entre dans le jeu de la compétition, et l'informatique joue donc pour elle un rôle stratégique. "Nous sommes une SSII à haute valeur ajoutée" aime à dire Jean-François Théodore, président de la SBF. En Europe, la concurrence est sévère, surtout avec Londres, qui traite la moitié des affaires. Mais Paris a des atouts. Son fonctionnement "régulé" convient mieux aux flux financiers actuels que le système de "market makers" cher à la "City". Sur Francfort, Paris dispose dans certains domaines d'une certaine avance, et les deux sites ont entamé l'an dernier une coopération qui conduirait une plate-forme franco-allemande.
La SBF a aussi commencé à vendre ses produits informatiques. En avril dernier, la Bourse de Bruxelles et en novembre, celle de Toronto ont acheté le NSC (nouveau système de cotation) de Paris. La Bourse de Paris finira-t-elle par se coter elle-même sur le marché des valeurs en hausse?@SIGNATURE:PIERRE BERGER (berger@lmi.fr).