@T ACT1:Le Lyonnais vend ses télécoms à France Telecom
@TEXTE:L'affaire se joue au niveau des conseils et des financiers: pour annoncer à la presse le transfert de son réseau à France Telecom, le Crédit Lyonnais n'avait convié aucun des directeurs de son informatique. En revanche, le secrétaire général Jean-François Verny a longuement insisté sur le rôle de la banque d'affaires Clinvest. Ainsi, les télécommunications se voient considérées comme une "filiale virtuelle", dont la cession devient opportune dans la situation financière actuelle du groupe. Dramatique, on le sait.
Pour France Telecom, l'affaire vient à point nommé pour augmenter son apport de valeur ajoutée et renforcer sa maîtrise des marchés, dans sa phase actuelle de privatisation et de déréglementation progressives. Mise en concurrence avec une dizaine de groupements, elle l'a emporté avec le concours de Global One (créée l'an dernier avec Deutsche Telekom et Sprint).
Les télécommunications sont pourtant, plus que jamais, "un élément stratégique de différenciation... déterminant pour notre positionnement". Mais ne touchent qu'à "la périphérie de notre métier". Pas question, donc, d'y consacrer les rares capacités d'investissement encore disponibles.
Dans l'immédiat, le gain en trésorerie reste modeste: le parc de matériels est cédé pour sa valeur comptable (250 millions de F environ), et aucun personnel ne sera transféré, sauf décision individuelle. Les avantages viendront peu à peu d'une réduction des coûts de télécommunications. Ils marquent déjà en baisse régulière, tant par réduction du périmètre de l'entreprise que par recherche de solutions économiques (par exemple la concentration des sites de traitement, voir LMI du 20/12/96). De 900 millions de F en 1994 à 700 aujourd'hui, ils devraient descendre à 600 et sans doute moins encore. Le Lyonnais, crise oblige, en reste à une logique de compression des coûts plus que de conquête.
A quand le tour de l'informatique? "Le sujet n'est pas tabou, mais l'heure n'est pas encore venue", répond le secrétaire général, car "on n'externalise pas une cible qui bouge... il faut d'abord s'assurer que l'on a fait tout le possible avant de le confier à un autre". Bref, les quelque 1 250 informaticiens du Lyonnais ont devant eux quelques années difficiles. Et le passage à l'an 2000 ne se limitera pas pour eux à des adaptations techniques!@SIGNATURE:Pierre Berger
@T ENCA1:LES POINTS CLES DU CONTRAT
@TEXTE ENCA:
- Le contrat (qui reste à signer d'ailleurs) s'élève à 3 milliards de F sur 5 ans. Le détail des clauses reste à préciser après inventaire de l'existant et des perspectives.
- Il concerne 2500 implantations en France et dans dans 14 pays (sur les 70 où opère la banque).
- Le parc matériel est cédé à sa valeur comptable de 250 millions de F.
- Aucun personnel ne changera d'entreprise, hors cas individuels.
- Il couvre aussi bien les données que la voix, l'image (visioconférence) et les services mobiles. Il intègre les agences, la production informatique et les salles de marché.