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@SURTITRE:CLUBS UTILISATEURS

@TITRE:Rassembler les utilisateurs de Microsoft, Lotus, Borland...

@CHAPO:Dans la ligne de notre table ronde "Halte à la tyrannie des éditeurs micro", Yves Roy, de l'université de Poitiers, souhaite passer à l'action.

@TEXTE:En tant que responsable d'un équipement micro-informatique dépassant actuellement les 50 postes, je suis régulièrement confronté aux difficultés évoquées par vos interlocuteurs (NDLR: bugs, course au versions nouvelles, évolutions tarifaires). En tant qu'universitaire, je dois de plus les affronter avec des budgets toujours très serrés, ce qui me rend d'autant plus attentif à certaines pratiques des éditeurs de logiciels, quand bien même ceux-ci nous consentent des conditions particulièrement avantageuses. Pour ne citer que celui-ci, Microsoft a ainsi récemment modifié ses conditions "éducation", en augmentant ses prix de près de 30% sans annonce préalable. Sans doute faut-il voir là la conséquence d'une position dominante dans le domaine des logiciels bureautique.

Un certain pouvoir des utilisateurs sur l'évolution des produits existe, mais il semble hélas limité à l'Amérique du Nord, pour ne pas dire aux seuls Etats-Unis. Les autres régions, l'Europe en particulier, sont reléguées au r“le peu glorieux de "vaches à lait": sinon, comment expliquer les différences tarifaires plus que substantielles entre les deux rives de l'Atlantique? Aussi me paraît-il indispensable de mettre en pratique la proposition de Michel Buron (NDLR: une association des utilisateurs de Microsoft).

Je suis actuellement membre actif de deux clubs d'utilisateurs de logiciels, le club SAS et le Novell Club de France.

Le premier rassemble essentiellement des utilisateurs finals, sous la tutelle parfois pesante de l'éditeur. Et force est de constater, malgré les c“tés agréables d'une telle situation, que le pouvoir de négociation des utilisateurs est proche de zéro. Dans le deuxième cas, le public visé est celui des responsables bureautiques ou des administrateurs de réseau, donc plus restreint, et une autonomie complète vis à vis de l'éditeur est le but de ce club, but qui sera atteint quelques mois seulement après sa création.

A l'exception des très petites entreprises, les logiciels bureautiques dont maintenant, reprise en main oblige, sous la responsabilité d'une ou plusieurs personnes de culture informatique, parfaitement à même de créer et d'animer un groupe de pression actif. Pour autant que les modalités d'adhésion ne soient pas dissuasives, comme c'est trop souvent le cas des clubs centrés sur un constructeur, il devrait être possible de rassembler rapidement un nombre conséquent de responsables ayant à connaître des pratiques des grands éditeurs comme Microsoft, Lotus ou Borland.

Quant à y impliquer des universitaires, pourquoi pas! Il faut toutefois prendre conscience du fait que ceux-ci peuvent avoir des difficultés d'adhésion, l'administration n'ayant jamais prévu de tels postes de dépense.