10/11/1989 Exposé de Gérard Verroust (Informatique)
CRNS Université Paris VIII

Les automates neuronaux : histoire et perspectives

Automates construits sur le modèle des neurones du cerveau. Le premier modèle de Mc Culloch et Pitts date des années 40 : il est très simpliste, mais depuis il a été élaboré, à l suite des découvertes biologiques. On sait par exemple, maintenant, que la mémorisation se fait de façon massive par établissement de câblage après la naissance à partir de l'expérience (son importance est une spécificité humaine), donc le corps intervient dans la constitution du cerveau. On sait aussi que le cerveau dispose d'un moyen d'agir sur l'ensemble des synopses (action hormonale) et que la mémorisation ne se fait pas seulement par l'établissement de circuits.

Les premiers automates construits sur ce modèle ont été présentés dans les années 60 : première description au congrès cybernétique de Namur (1958). Depuis, ils ont beaucoup évolué, mais l'idée est restée la même : les éléments, semblables à des neurones, sont mis en contact les uns avec les autres. On introduit des modifications à l'entrée et on observe ce qui se passe on ne sait pas ce qui se passe à l'intérieur; mais cela permet mémorisation (= changement de la structure interne) et décision (effets en sortie). Si la sortie correspond à ce que le milieu extérieur attend, il y a récompense, sinon punition (c'est-à-dire intervention pour inhiber le circuit). Un automate neuronal peut se tromper.

Les recherches des années 60 ont buté sur les limites physiques des machines, à cause du très grand nombre de connexions. Elles reprennent actuellement mais le problème reste le mur de la combinatoire. Selon GV, on trouvera des solutions car l'enjeu industriel est immense.

Classes de problèmes accessibles aux automates neuronaux : reconnaissance de formes, traitement d'objets polysémiques (recherche du sens), décisions dons les situations complexes non prévisibles... On fera des cerveaux intelligents mais sans corps, coupés du monde auxquels on pourra faire résoudre des problèmes très spécifiques.

Les progrès à faire : les interfaces entre les automates neuronaux et d'un,e part les hommes, d'autre part les automates logiques (réintroduire les machines hybrides).

Compte-rendu rédigé par C. Hoffsaes