14/3/1991 Exposé de Jacques Pitrat (Intelligence artificielle)

Laforia (Université Paris VI)

L'intelligence artificielle à l'aide de l'intelligence artificielle

1. Les limites de l'intelligence humaine par rapport à l'IA

* matérielles
- pas tellement la vitesse parce que le cerveau fait travailler des milliards de cellules en même temps ; il est donc très rapide pour certaines activités ;
- mais la mémoire : la mémoire rapide humaine et très limité (7 plus ou moins 2 éléments) ; il est cependant difficile d'évaluer sa limite, car l'apprentissage modifie sa capacité en permettant de changer le niveau de complexité des éléments mémorisés ;
- l'ordinateur possède un mécanisme d'interruption que ne possède pas l'homme.

* la décision d'automatiser existe dans l'ordinateur, ainsi que l'oubli, alors que chez l'homme ces possibilités impliquent un apprentissage et restent limitées ;

* la conscience reste toujours limitée chez l'homme ; JP en a doté ses programmes mais ne sait pas comment s'en servir;

* la cohabitation entre deux versions d'un système est facile chez la machine, mais peu accessible chez l'homme (à discuter).

2. Limites et critiques de l'IA actuelle

L'IA est en bonne voie, il faut poursuivre, mais on ne pourra pas aller beaucoup plus loin :
* l'IA se présente de façon beaucoup trop optimiste : on ne parle pas de ce qu'on ne sait pas faire ;
* on choisit des sujets dont les approches déjà connues fonctionnent (cf. les jeux)
* les comparaisons avec l'intelligence humaine pèchent par l'hypothèse implicite qu'un programme sachant résoudre des problèmes difficiles, saura résoudre les problèmes triviaux ; mais les problèmes que l'IA résout le moins bien sont les plus simples pour l'homme.

En conséquence, l'IA peut encore progresser avec les approches actuelles et obtenir des résultats utiles, mais est incapable d'atteindre son but : obtenir des résultats supérieurs à ceux de l'homme dans tous les domaines.

3. Le problème fondamental : l'utilisation des connaissance

Les connaissances procédurales sont faciles à utiliser mais difficiles à communiquer, tandis qu'on ne sati pas se servir des connaissance déclaratives parce que cela implique la compréhension du langage naturel. Or pour toutes les activités, les humains utilisent beaucoup de connaissance set sont capables de les trouver en cas de besoin, ce que l'IA ne sait pas faire. Actuellement, on triche en saupoudrant le déclaratif de procédural (par exemple, en indiquant un ordre d'utilisation des propositions déclaratives).

4. Une solution : l'amorçage (bootstrap)

Il faut s'aider de l'IA en utilisant la variante N pour établir la variante N+1. Pour utiliser une connaissance C, on a besoin de méta-connaissances (sous forme déclarative) qui expliquent comment se servir de C. A chaque étape, déceler et intégrer les méta-connaissances nécessaires pour utiliser C.

Ce processus interactif donne des idées aux hommes l'IA est une science expérimentale. L'hypothèse de JP est qu'au-delà d'une masse critique, le passage d'une variante à l'autre se fera automatiquement.

Le risque de bloquer sur un point fixe sera évité

Compte-rendu rédigé par C. Hoffsaes