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1910-2010, un siècle de systèmes d'information

 

Pierre Berger, Club de L'hypermonde, à l'Institut Fredrik R. Bull, 10/11/1999

 

Un texte comple est à paraître sous les auspices  l’Institut Bull, avec quelques notations.

(Work in progress)

 

 

1910-1920 : des fantaisies aux premiers "Sicob"

Rêves et concrétisation. Surtout des exceptions et des fantaisies.La Belle Epoque.

Verne, Robida, Danrit

Le pantélégraphe de Caselli (1856)

Les fiches, la machine à écrire.

Machines arithmétique et algébriques

Organisateurs : Taylor, Gilbreth, Rimailho

Ravisse : le premier congrès d'organisation commerciale.

Le vélo, révolutionnaire.

Icono: Verne, Ravisse

 

1921-1930 : Expansion et diversification

La guerre et après. Retour au sérieux. Former les gens (machine à écrire)

Le travail des femmes

Montée des machines à écrire. Meilleure présentation, mais aussi copie grâce au carbone.

Montée des fichiers (mon père, au retour d'Amérique)

Consultants et façonniers. Organisateurs : Ford

Le commercial.

1931-1940 : Tout devient possible

Une immense époque. Drames et peurs, mais créativité incroyable.

Les organisateurs, l'industrialisation, y compris du tertiaire. Larousse. Metropolis

Valéry, Ponthière, Carmille

La mécanographie : statistiques, PLM, Crédit Lyonnais.

Mais aussi les machines comptables et facturières, le Télex.

Les services

Le carbone

Les automates (SNCF à Trappes)

La mécanographie devient une réalité : Insee, Crédit Lyonnais, PLM

Le téléphone se généralise, avec un succès modéré. SVP. Les réseaux sont bien distincts de l'informatique.

Le son : radio/disques. La Télévision française inaugurée en 1939.

Shannon

Hilbert/Gödel/Türing.

La crise de 29 et le New-Deal.

Propositions de retour à la terre, grâce aux petits moteurs électriques, à la radio.

La fin du progrès dans les arts classiques (peinture, sculpture, musique). Ensuite, ou on assimile les arts des années précédentes (Picasso ou Varese  peu admis avant les années 60), ou on passe à la dérision, à la contestation (Forest).

Icono: Metropolis, photo du salon dans Ponthière, l'Illustration aux Armées, Birkenhead

 

1941-1950. La nuit et l'aube

La guerre. La bombe.

La RO.

L'économie dirigée. En France, la révolution nationale. Vichy, Carmille. Les machines de l'Etat. Répartir la pénurie.

Bonne époque pour Bull.

Puis la reconstruction, les plans.

Türing

Le Télex, terminal tout naturel.

Condamnation du progrès. Reconstruire. Chercher des idées aux Etats-Unis.

Le stylo à bille

La revue de la mécanographie

Organisateurs et comptables. Le Plan comptable après la guerre.

Organisateurs: Paul Planus

Groupe Drouot. Le Capa

Icono : Carmille

 

1951-1960. Les héros des nouveaux espaces

La guere froide. Relancer ce qui s'était fait avant guerre. La 2Cv, la TV.

Les grandes visions. Wiener.

Perfectionnement des machines électromécaniques.

Le duplicateur a alcool. Versions sophistiquées.

Les innovateurs héroîques. Crédit Lyonnais. 1957, Bull Gamma Tambour et deux Gamma 3 (probablement), IBM 650. Puis, de 1959 à 1968, machines SEA étudiées en coopération avec ce constructeur.  (La dernière s'arrête en 1977)

Déjà des systèmes à deux niveaux, avec cartes et bandes perforées (SNCF, Foncière, CL)

L'interventionnisme d'Etat

Le décisionnel. La productivité. Gagner du temps

1961-1970 : plans et décollage de l'informatique

Le marqueur à alcool, une révolution !

L'informatique. Dreyfus/Lattes. Intégration de la mécanographie, du calcul, de l'imprimerie sous certaines formes, dès le départ un peu de télécommunications;

Les comptables et les organisateurs remplacés par les informaticiens

Les langages de programmation

Les bases de la "legacy", l'informatique "classique"

Des mainframes, mais aussi de petites machines (Logabax, Olivetti)

La presse informatique

IBM et Bull

Déjà les MIS. Le CIM (un peu plus tard je crois)

Progiciels: Pars, IBM 3

Epoque rationalisante. McNamara, PPBS, aide à la décision, simulation. Club de Rome. L'informatique concilie centralisation et décentralisation.

Les services : services-bureau, CCMC; continue, IDF ...

A la fin de la décennie, les événements de mai. Qui auront plutôt en informatique des conséquences dans la décennie suivante.

Icono : schéma de Le Moigne à Orsay, schémas de Lhoste et Pepe, Deweze

 

1971-1980 : Une première maturité, constructive et... contestée

On craint l'ennui. Déceptions, renfordements

Mais la disquette, les petites machines spécialisées (calculettes, traitement de texte)

la mini-informatique. Débat "répartie" contre distribuée. La "répartie" représentant en quelque sorte la tendance soixante-huitarde.

enfin la micro

Monétique, DAB, GAB...

Le copieur se répand. La microfiche, après un siècle.

Les autocollants, le post-it.

La bureautique. Espoirs prématurés de fusion téléphone/ordinateur et bureau sans papier

L'intégration parmi les mots-clés (MIS notamment). Gestion intégrée, télégestion.

Age d'or des méthodes, et leur renouvellement par la systémique (Afcet 77, Merise), les méthodes participatives (France, Allemagne, Angleterre).

Au milieu de la décennie, le choc pétrolier. Après la fin du Vietnam et des méthodes scientifiques de McNamara, c'est la déception face à la prévision, le libéralisme giscardien. La grande informatique perd de son importance. La RO devient "multicritère".

Mouvements de filialsiation des banques.

1975. Un véritable plan Informatique au Crédit Lyonnais

Icono : Le rapport Nora Minci, schéma de Le Moigne à Orsay. Le dessin des deux gars en casque. Le schéma "ce que voulait l'utilisateur"

 

1980-1990 : Cohabitation et complexité

L'explosion de la micro. La normalisation PC, le Macintosh.

La Bureautique de son côté (directeur spécial au Crédit Lyonnais)

Le poids de la Legacy commence à se faire sentir. La micro se pose en opposant. La buraeutique et les architectures commencent à orienter vers des solutions synthétiques.

Le Fax

Les réseaux. Le minitel français.   Internet commence à être pratique.

Le câblage des immeubles.

L'EDI apparaît en 1986. Partiellement de faux débats.

Remise en cause des méthodes. AGL, qualimétrie

Programmation objet. De SmallTalk à Java

Nouveaux espoirs pour l'IA : les systèmes experts. Il restera une population de "cogniticiens" qui se recyclera ensuite vers la gestion de connaissances.

Son : les outils d'IBM. Des cartes vocales assez performantes, mais les applications ne viennent pas en entreprise. Sauf un peu les serveurs vocaux, assez peu appréciés de la clientèle.

1984. Début de banque à domicile au Crédit Lyonnais

La grande montée du Japon, puis les déceptions (Tsukuba, 5e génération, projet Tron etc.)

Icono : Gates, Metcalfe, captures d'écran...

 

1990-2000 : La déferlante Internet.

Illustrations.

Concentration des sites informatiques, grâce à la baisse du prix des réseaux. Pour faire des économies sur les logiciels et le personnel d'exploitation.

Le downsizing. Le concept n'aura qu'un temps. Mais, en pratique, obligera les constructeurs à baisser les prix. Peut-être une des causes de la fin du "bunch" par érosion des marges.

Fin des années : manque d'intérêt du gouvernement Juppé, fermeture du Ciiba, Baquiast, Tronc

Le bitmap et la couleur remplacent le mode caractère monochrome. Le fenêtrage devietn pratique.

Toute la PAO, le multi-média.

Les PDA. Les portables, écrans plats.

Le client/serveur, modèle intégrateur. Sera repris par Internet. Les trois tiers

Difficultés pour les PC. Vers le NC, le micro offert gratuitement (le modèle de business minitel paraît moins ridicule aux Américains)

La téléphonie mobile, le GPS. IBM se retire des réseaux, au moins en bas de gamme.

Internet absorbe tout . Le e-business

Poussée vers le décisionnel.

Les inquiétudes de l'An 2000

L'Euro, la CRI

La montée des services. L'outsourcing plus à la mode que jamais. Pourquoi ? Efficacité nouvelle de la mutualisation? Montée en complexité des développements ? Inefficacité des logiciels, des informaticiens classiques ?

L'arrivée du gratuit. Une économie qui marche sur la tête (Amazon.com)

Les ERP

L'insistance sur les clients.

Missiles de croisième et frappes chirurgicales.

1992-1994. La crise, notamment pour les SSII, mais aussi très marquée chez IBM.

Icono: la réalité virtuelle

1005. La vraie rupture ? On cesse de faire de l'informatique pour réduire les coûts, gagner du temps et de l'espace. Au contraire, les nouvelle technologies servent à créer de la valeur, dégager de nouveaux espaces (hypermonde) et du temps créatif.

 

2000-2010. Invariants et projections

 

Ouf, l'an 2000 est passé.

La mondialisation

La loi de Moore continue, mais plutôt accélérée (doublement tous les 18 mois). Soit 100 environ en dix ans.

C'est beaucoup et pas beaucoup

On va continuer à manquer de ressources. Le logiciel peut toujours grandir. Pas de "maturité" à espérer dans le court terme (en encore moins dans le long terme, sans doute)

On n'attend pas de révolution dans le hard. Point-clé : les écrans.

La fusion micro-TV. Difficultés vues pour

La guerre des Portails

Le retournement, un peu après 1995. Il ne s'agit plus d'économiser de comprimer l'espace et le temps mais de créer de nouveaux espaces, de nouveaux temps, un hypermonde.

Vers une nouvelle économie. Tout par les services, le 1to1

Poursuite de l'outsourcing ?

Poursuite de l'ouverture créative ?

Icono: schéma Onera

 

 

Notes générales

. J'aurai évidemment une certaine tendance à suivre mes biais, à prouver que je ne me suis pas trompé. J'ai en tous cas tenté d'éviter le subjectivisme, d'une part en faisant un découpage arithmétiques des décennies, ensuite en cherchant la plus grande variété possible de sources.

 

. La presse précieuse. Ses biais : renforce les fronts, ne montre que les annonces. Difficilement les difficultés (parfois les scandales), encore moins la lourde part de l'ennuyeux.

. Continuités et ruptures. Les deux. L'homme change peu, sur cette période. La machine change beaucoup. Le marketing pousse à maximiser les ruptures. IBM pour l'informatique, et aujourd'hui 600 millions de dollars pour lancer le e-business.

. On dit souvent que la technologie va plus vite que les besoins. Mais c'est souvent le contraire. Bien des rêves doivent attendre faute de technologie. Bien des projets butent sur des difficultés techniques, notamment de performances. On manque toujours de ressources, et cela durera encore dans les décennies qui viennent. Cependant la résistance au changement est aussi une évidence. (Tendrait à chercher la maîtrise des rythmes, mais c'est difficile, sinon théoriquemente et pratiquement impossible, en économie libérale).

. Il n'y a jamais de période de stabilité sur tous les fronts. Entre l'homme qui change peu et la loi de Moore qui est constante, il se fait des fronts, des blocages.

. Sous-jacent, la loi de Moore. Plus généralement, ces analyses appellent des études quantitatives. C'est précisément le rôle du groupe "Histoire quantitative de l'informatique" lancée par le Club de l'hypersomnie.

. Sous-jacent : la digitalisation et ses concepts associés. Montée en complexité, réduction du M/E/S/T, des coûts.

. Permanence d'une opposition/complémentarité entre le local et le global, les mainframes et les micro, l'informatique et la bureautique, etc. Avec des compromis évolutifs (client-serveur, trois tiers).

. Permanence des prestations de service, dès avant guerre.

. Permanence de la séparation informatique-télécoms, bien que leur convergence soit en permanence prédite par tous les bons observateurs

. Permanence de la présence du décisionnel et du client. La productivité n'est jamais le seul argument pour informatiser. Parfois plutôt une contrainte qu'un objectif.

. Permanence de la difficulté à justifier. On sait, ou on croit savoir, mesurer les coûts. Beaucoup moins les résultats.

. Permanence de l'inventivité française, de l'efficacité commercialo-industrielle américaine.

. Extraordinaire présence d'IBM comme puissance dominante et semi-monopolisante. Présente en force dès le départ (recensement de 1890), c'est elle qui "donne ses lettres de noblesse" au reste. Mais Microsoft ?

. Permanence des craintes pour le chômage, sauf à partir de 1995. Là, une vraie rupture peut-être.