Recherche de la représentation optimale
(sans doute 1975 , puisque fait référence à Informatique et Gestion de février de cette année)
Nous avons suivi la montée de la représentation en elle-même et en nous appuyant surout sur sa fonction référentielle. Représenter plus et plus complètement des objets.
La recherche d'une représentation optimqle va se centrer sur les pôles émetteur et récepteur. Limitons l'étude de l'émetteur à une optimisation du coût (temps et énergie nécessaire) par rapport à un objectif donné, et remettons cela à une étude postérieure. (1)
(1) On trouverait des études de certaines de ces questions chez une partie des linguises. Ou des notes, intéressantes quoique sommaires, dans " la rentabilité des systèmes informatiques dans l'entreprise ", de J.F. Jacq et L. Jehanin, PUF 1974?
On pourrait appuyer la recherche sur l'iéde du message le plus court possible pour atteindre un objectif donné. Ce qui, si l'on prend le message comme un système, conduit à rechercher la complexité organique minimale pour une completixté fonctionnelle déterminée.
Autrefois, la recherche de la représentation optimale s'appelait rhétorique. Nous allons évidemment déborder le champ si bien labouré par Aristote mais, aujourd'hui encore, nombre de ses analyses ou de ses remarques méritent encore d'être lues.
Une des difficultés majeures est la complexité et la richesse du processeur humain, à ses étonnantes possibilités d'accomodation, d'assimilation, d'adaptattion. Essayons cependant de repérer quelques dimensions propices à l'analyse et à l'orientation de l'action. Dans les lignes qui suivent, le " je " désignera le récepteur.
Je suis à un endroit déterminé
C'est précisément un des rôles de la représentation que de présenter près de moi une image d'un objet éloigné: photographie, télécommunications, " lunette d'approche ". L'objet peut être spatialement proche mais situé dans un environnemnet hostile (four, zone radioactive).
La représentation sera donc mobile, portable, ou réalisée par mise en relation d'un système local de présentation (écran) et d'un système éloigné de captage (micro, cdaméra, capteur).
Tantôt la représentation pourra être effectivemnet transportée, tantôt elle sera trop volumineuse ou trop lourde : maquette en relief, bibliothèque. Ou bien serait trop compliqué et, d'une manière générale, trop cher. On se tournera alors vers des solutions intermédiaires. Chacun fera un bout du chemin, de l'effort. Exposition itinérrante. Décomposition en plusieurs niveaus : un catalogue sommaire, une description détailéle, la représentation proprement dite.
Je suis à un moment déterminé
Je n'utilise pas la représentation à des moments quelconques. Mais à des instants qui sont déterminés par mes cheminements. Cheminements physiques (je consulte la carte à un carrefour), intellectuel (je cherche une citation de Victor Hugo), décisionnel (untel est dans mon bureau pour savoir ce qu'il doit faire), moraux, etc.
A la différence du plan, le temps est orienté. L'avenir ne peut qu'être prévu ; il ne reste du passé que ce qui en a été enregistré, ou qui peut être déduit du monde actuel.
Le temps ne fait pas probllème quand représentation, objet et récepteur sont en synchronisme : télévision en direct, capteur que je regarde sur le tableau de bord tout en conduisant. Mais on n'atteint ainsi qu'une tranche du réel, parfois au prix de quelques sacrifices : sels les passionnés de bose passeront une nuit blanche pour suivre en direct un match important aux antipodes.
D'où l'intérêt des enregistrements (photographie, magnétophone, etc.) . On pourra revenir après coup, regarder au dîner de famille, les événements de toute la journée, une rétrospective.
Les possibilités resteraient limitées si l'on ne pouvait tabler sur des permanences.
Permanence de l'objet, dont je peux consulter utilsemt une image. De cette ville dont je peux employer une carte faite il y a quelques années. Du cararctère humain, que je retrouve au travers des tragédies grecques.
Ma permanence à moi: je peux me représenter maintenant le carrefour où j'arriverai tout à l'heure, prévoir la situation financière de mon entreprise dans quelques mois, étudier pour ma carrière à long terme.
Permanence de la représentation, qui relie des temporaliés irréversibles : celle des phénomènes, celle du récepteur. Dès que le synchronisme disparaît, intervient une troisième temporalité: celle de la représentation elle-même. Nous rejoignons nos analyses sur la conquête du mouvement. Notos que l'on peut avoir une représenttaion fixant un mouvemnet, par transposition du temps en dmension spatiale (toutes les courbes d'évolution de valurs). En outre, la représentation a une durée de vie limitée : elle s'use.
Les optima tiendront compte des coûts (le durable est cher, le cinéma plus que la photo, la télévision en direct plus que le différé, etc.), et des avantagse pour l'utilisateur: consulter à heures fixs limite les frais de permanence mais réduit l'utilité.
J'ai un système sensoriel déterminé
J'ai cinq sens, par tradition et approximation raisonnable. Les plus riches sont l'ouïe et surtout la vue. Ces sens ne perçoivent que des phénomènes bien définis, et dans des limites déterminées (fréqences). Ils exigent un certain constraste. Ils ont un certain pouvoir séparateur. Ils ne peuvnet pas être focalisés sur beaucoup d'objets simultanément. Ils exigent un certain transfert d'énergie (seuils de sensibilité), avec des conséquences pour la fabrication de la représentation, qui doit engendrer cette énergie ou, plus généralement, transformer suffisamment puissamment une source extérieure.
Notons que les sens étant utilisés au cours même de la création de la représentation, ne serait-ce que pour son contrôle, l'énergie d'émission ne peut descendere en dessous de certains seuils (résistance d'un mnche à balai, bruitage d'un clavier).
Ces questions ont été assez largemnet étudiées par les ergonomes. Nombre d'outiles ont pour but d'étendre les possibilité des sens dans une catagorie donnée de phénomènes (jumelles, microscopes, amplificateurs), d'en augmentter la précision (thermomètre, télémètre, cellule photoélectrique), à ouvrir sur des phénomènes non directement perceptibles (manomètre, compteur Jaeger, boussole...).
Les perceptions doivent durer un certain temps pour avoir lieu. Elles ne peuvent pas non plus être trop longues, car nous nous fatiguons.
Les sens peuvent être éduqués pour utiliser certaines représenations (radioloques). Ils s'adaptent à des conditions variées de perception (distance de l'objet, degré d'éclairement).
Les optimisations viseront à charger comme il faut, mais sans excès, les champs sensoriels. On pourra demander des efforts d'accomodation, etc. On cherchera la cohérence entre les messages destinés aux différents sens. Quant au coût, il va de soi que mouvemnet, couleur et sonorisation coûtent plus cher qu'un simple papier imprimé.
Cas particulier: la multiplicité des sens et la richesse de certains écartent de transmissions purent " série " au profit d'optimaux " série-parallèle ". Un débit d'information donné sera le plus efficace. Un certain nombre de voies (ou de moments au sens des télégraphistes) ne pourra être impunément dépassé.
J'ai un " processeur "
Bien que je transcende tout modèle, on peut me décrire comme un processeuer, mesurable sous diversr aspects utiles pour le choix et l'élaboration des représentations qui me sont destinées.
Mon processeur travaille à une certaine vitesse, dans une certaine plage de vitesses. Avec trop peu d'informations à traiter, il s'ennuie ou pense à autre chose (2). Avec trop, il s'essouffle, ou limite son attention à une partie du messge. Débit et densité des représentations devront donc être bien étudiés, au besoin réglés par des processus cybernétiques : un bon professeur ou conférencier sait apprécier l'état d'attention ou de fatigue d'une salle.
(2) Intéressantes analyses de Bruno Lussato dans une étude inédite.
Ces performacnes temporelles s'organisent en cycles: cycle de la conversation, de la concentration/récréation, veille/sommeil, etc. Il y aura un cycle moyen, pour une personne donnée, pour un cycle comme celui que Philippe Jaguenaud décrit ainsi comme le " processus de rencontre finalisé ".
Mon processeur a une structure, imposant aux représentations des structures qui lui conviennent. C'est un des objectifs de la syntaxe. Le modèle sept chunks est suggestif, encore que l'on ait peu essayé d'en tirer beaucoup de conséquences pour la rhétorique.
La théorie de la Gestalt pourrait appuyer ici ses réflexions et observaions sur les " bonnes formes ". Les formes ne peuvent être trop complexes. Au delà d'un certain seuil, ou j'abandonne, ou je trouve un moyen de globaliser une partie des composants de la forme, d'une manière plus ou moins cartésienne.
Certains phénomènes, pour cette raison, n'ont d'existence qu'à certaines échelle. La ville d'Angoulême n'apparaît pas sur une petite mappemonde. Elle devient présente sur une cartes de France dès le 1/5 000 000 à peu près. Quand l'échelle croît, la ville grandit. au 1/5 000 ème, elle occupe presque toute la carte. Au delà, Angoulême est un englobant dont la carte ne représente plus que des parties, un quartier, une propriété, un appartement...
Mon processeur comporte différents niveaux. Les signaux enregistrés par la rétine sont considérablement travaillés et globalisés avant leur présentation au télencéphale. Le principe même de la globalisation (ou chunkage) suppose une mémoire " de masse " sous-jacente à la mémoire consciente.
Jean Fourastie a récemment illustré le principe intéressant de l' " unicité de l'idée claire ".
Ces structures semblent actuellement peu connues. Il ne faut donc pas s'étonner qu'on en tire peu de conséquences pour la rhétorique. Par contre, la distinction conscient/subconscient est fort répandue et pourrait être utilisée largemnet. Mao aurait même dit quelque chose là dessus. Réciproquemnt, les techniques rhétoriques éprouvées peuvent renseigner sur les structures de mon processeur.
Caractéristique essentielle, les riches possibilités de globalisation du cerveau humain, qui mériterait des analyses détailéles, en partie avancées, d'ailleurs.
Un processeur analogique
Nous avons vu qu'analogique et digital distinguaient deux types de traitements, deux types de représentation, ou plus exactement deux versants présents dans toute représentation.
Pour moi, destinataire du message, on peut dire qu'il s'agit de deux versants de mon comportemnt. J'opère digitalemnet dan sla mesure où j'assimile le réel à mes structures. J'opère analogiquement dans la meusre ou je m'assimile au réel. J'apprends le digital de l'intérieur, à partir des éléments que j'ai isolés, en lui comme dans mon comportemnet. J'apprnds l'analogique en m'y conformant par mon épiderme, ma périphérie.
L'analogique est geste, mimique, imitatino, même inconsciente parfois. Je crie " bang " avec la bande dessinée et son héos, auquel je m'identifie, et à travers lui à l'auteur. Tous trois unis dans la pulsation collective et globale qui fait mourir l'adversaire, le méchant, le " çà ".
Pour cette distinction, on pense d'abord aux aspects lexicus (onomatopées, allitérations) qui me conduisent directemnet à me conformer à l'émetteur ou au symbole, renforcé apr l'efet de mimique s'il m'est présent physiquement ou sur un édran. Mais les aspects syntaxiques sont probablement aussi importants, bien que plus dificiles à analyser. Ils guident mon processeur sur ds voies en partie inconscientes qui l'oblignet à se conformer à certains aspects du message, de la représentation.
Analogie aussi bien avec l'émetteur, comme le dit entre tant d'autres par exemple Philippe Julien, à propos d'éducation sexuelle (Pédagogie, novembre 1973): " Les mots (du langage de mon dsir)... s'articulent temporellement suivant une chaîne strictement singulière. Bien qu'ils soietn stricemnet les mots de tout le monde, leur agencement selon lequel chaque signification érotique renvoie à une autre signification, apartient à chacun suivant un raport qui lui est propre ". Autrement dit, mon langage, dans sa structure, exprime mon être profond et déterminé ; et pas seulement mes décisions et ma volonté. Un semblable jeu de renvois sémantiques fait que ma lecture d'un texte diffère de celle de mon voisin.
Les bons auteurs, et plus encore les bons orateurs peut-être, sont ceux qui excellent à manier ces outils. Certains efforts systématiques (La modification de Butor, par exemple), mériteraient d'être analysés sous cet angle.
Cette communication par conformation explique aussi le rôle de l'exercice, voire de la sanction, ou à l'extrême du mantra ou du chapelet.
La croissance des représentations passe par une digitalisation progressive (3) C'est le digital qui fait appel aux fonctions supérieures de la réflexion. D'autant mieux peut être que l'efort de globalisation permanente exigé pour la lecture neutralise certaines fonctions proches de l'analogique, dégageant le chmp pour les activités supérieures.
(3) Un cas remarquable: les télétransmissions. On a commncé par le digital, la qualité de la phonie était trop mauvaise. Morse eut le sucès que l'on connaît (note de 1997: n'a été officiellement abandonné en France que cette année). Puis la phonie prit toute la place et le " télégraphe " devint presque symbole de vieux. Mais elle a été (est) dialectiquement dépassée par le MIC (modulation par impulsions codées), essentiellement digital mais assez fin pour porter l'analogique.
Mon processeur analogique, c'est l'ensemble de mon corps récepteur d'influences et de pressions diverses, s'adaptant à elles pour éviter la mort et la douleur, et trouver le confort dan sune sorte d'inconscince: mon foie va vien quand je ne le sens pas.
Mon processeur digital, au contraire, c'est la partie décisionnelle de la cogitation. L'analogie de strucgture entre moi et la représentation est devenue formelle parce que dégagée des aspects énergétiques et massiques des niveaux inférieures. N'atteint-on pas, ici aussi, une machine révesible où prise de décision (action) et réception d'information (passivité) se rejoingennt dns la conformation et l'engagemnet. La raison est active: intellectus agens.
Mais, pour la recherche d'une représentation optimale, la digitalisation ne doit pas être trop poussée. Qui veut faire l'ange fait la bête. Un engagemnet corporel est toujours nécessaire à mon contact avec le monde et avec moi-même. Le degré de formaliation dépendra de mon niveau culturel, de mes qualités émotives, de la nature du message. Une Marseillaise se change d'abord. La partition vient après. La musique st d'ailleurs un intéressant exemple de formalisation poussée, appuyée sur une digitalisation des phénomènes même à représenter (la gamme), mais qui reste soutneue par des analogies de mouvemnet, comme l'a bien vu Rameau rrépondant à Rousseau.
Par rapport à un message donné, ej pourrait d'ailleurs adopter différentes attitudes, l'une après l'autre parfois. Par exemple, une première phase d'attention sympathique, empathique, compréhensive, pour me pénétrer du contenu. Puis une phase d'opposition, de citique, pour en cerner les limites, les points obscurs ou volontairement déformés par son auteur. Toute une gamme de positions, de mouvements où l'analogique et le digital se dosent d'un extrême à l'autre.
Il serait utile d'étudier la rentabilité des expressions
mathématiques. Incontestable quand il y a vraiment des
calculs à faire, elel est douteuse dans nombre d'exposés
où le langage ordinaire serait plus lisible sans sacrifier
à la rigueur. En résumé, mettons au crédit
des " formules " :
- rigueur rendant possible ou facilitant le calcul,
- brièveté et cohérence,
- normalisation des symboles et des règles de composition,
- clarté remarquable dans biend des cas.
A leur débit (5) :
- mauvaisse acceptation psycholoique par le commun des mortels, même ceux qui ont une culture mathématique non négligeable,
- complexité souvent plus grande que nécessaire,
- effort indispensable et coûteux de traduction.
(5). Très à la mode dans les année 60 et 70, dans la foulée des " mathématiques modernes ", les formules se sont raréfiées par la suite. D'abord par la contestation de ces mathématiques et de la place excessive qu'on leu avait donné dans l'enseignemnet. Ensuite par l'apparition du traitement de texte, dont les outils habituels ne permettent pas le maniement de symbolismes éloignés des textes habituels.
J'ai une mémoire
La recherche d'une représentation optimale doit tenir compte de la structure et du contenu préalable de cette mémoire. Les structures générales sont censées être communes à toute la race humaine. Elles sont riches, avec une série de niveaux, depuis les sept chunks, qui sont en quelque sorte les registres de mon travail, jusqu'a la totalité des structures temporelles, porteuses de mon histoire et de ma race.
Notons le caractère digital de la mémoire héréditaire (génotype) se traduisant dans des formes analogiques (phénotype) : le digital se transmet par l'intérieur, au sein même des grandes molécules qui constituent le noyau, pendant que la partie analogue se transmet de l'extérieur, le milieu maternel où vit le foetus, puis le milieu social de plus en plus large qui construit l'enfant et le jeune adulte. (Ces vues sont un peu simplistes).
Entre les aspects les plus intérieurs (conscience de soi, cénesthésie) et les plus extérieurs (conscience du monde), s'étend une zone d'ombre limitée d'une part par l'inconscient et de l'autre par les limites de l'auto-observation corporelle. Les deux frontières peuvent être repoussées, mais ne se rejoignent jamais.
La rhétorique et les techniques pédagoiques font bien sûr un large emploi des connaissances sur la mémoire. Elles pourraient profiter d'un progrès des connaissances sur ses structures et les canaux qui en relient les différents niveaux.
Les méthodes varieront selon que l'on souhaite obtenir une longue rétention (culture générale, compétences professionnelles, etc;) ou au contraire un oubli rapide pour laisser le champ libre à d'autres images, éviter la " polaristaio ". Certaines représentations sont consciemment étudiées pour un oubli rapide.
La rétention est renforcée par la répétition et l'exercice.
Mémoire plus processeuer permettent ensemble les prolongements de l'imagination. Toute les représentations y font peu ou prou apppel, au moins pour boucler les formes qui simplificnet, pour reconstituer les messages plus ou moins brouillés par l'usure et le bruuit. Certaines représentations exigent ou soutiennent un effort particulièrement important de l'imagination (roman, prospective).
Quand un grand nombre de messages sont destinés à un même récepteur, et que ces messages comportent des parties communes, il y a intérêt (et le récepteur le fait de toutes façons, plus ou moins instinctivemnet) à mémoriser une fois pour toutes ces parties communes. D'où une hiérarchisation des représentations entre les plus générales et les plus spéciales, et de là entre l'abstrait et le concret.
Mais une mémoire, pour un processeur, ce n'est pas seulement un réservoir (ou une base) de données. C'est aussi le support des programmes. E la richesse, l'aisance, la concision des représentations ne sera-t-elle pas considérablemnet accrue si le processeur dispose de traducteurs, de talbes, de moyens d'analyse et de synthèse pour en tirer la substantifique moelle ou la puisance cachée. Pensez à tout ce que nous tirons d'un texte de Panol. De cet alphabet commn à Marius et au Journal Officiel, de ce vocbulaire si simple, si banal, concacténés par ce merveilleux auteur, de rappels d'expériences en suggestions subtiles, surgit cet univers si chaud, cet humour, ce soleil. Certes, ce n'est pas un ordinateur qui saura en jouir. Mais il faut un processeur dans ma tête, dans mes bras, mon sexe, pour recréer tout cela à partir de ces petits bâtonnes noirs sur le papier blanc du livre de poche, dans le métro entre Saint-Lazare et Villliers.
Coûts vixes, coûts variables. L'optimum, c'est juste ce qu'il faut de programme pour ce qu'il y a de données. Du métalangage en proportion du lanage (et plus exactemnet, de la quantité de parole). Sinon, c'est l'amrée mexicaine, l'inflation grammaticale et pédante. A frce de tourner sa langue dans sa bouchye, on finit par ne plus rien dire. Académisme sans voix.
Normaliser, encore une forme de programmtaion. Pas très drôle. Mais libérateur pour le loisir, ensuite.
Ne quittons pas ces moyens, processeur et mémoire, sans penser aux prothèses possibles: ardoise, papier, ordinateur peut-être.
Et les sentiments ?
Ah, bien sûr! Si j'étais un ordianteur, on pourrait s'arrêter là. Mais j'ai des sentiments; Pour bien recevoir la représentation, encore faut-il que je sois à l'aise, et que mes états d'âme m'y prédisposent. Et que l'on tienne compte de mes finesses. Pas seulement la couleur, mais de couleurs. Pas seulemnet noir et blanc, mais ombres et lumières. Je retiens mieux un dessin gai. Je retiens mieux le texte si la figure ou la photographie la soutiennent.
Ajoutons que tout es failllibvle. Et qu'une des qualités de la bonne représentaion est d'être fiable. Et qu'enfin, il faut protéger la confidentialité : une représentation optimale n'est perceptible que par ceux qu'elle veut atteindre.
Cybernétique et conversationnel
Pour que la représentation soit bonne, il faut qu'elle réponde à mes objectdifs. Qu'elle me présente des objets qui m'intéressent, sous les aspects qui m'intéressent.
Mes objectifs changent, avec le temps. Mais s'il n'y a vait quelque permanence de mes visées, toute représentation serait vaine. Et l'on peut faire des familles de représentations (et fabriquer en série) parce qu'il y a des familles d'objectifs.
Allons plus loin: si je peux agir sur la représentation, je peux le'adapter à mes besoins du moment. Si je ne sais pas trop où je vais, la représentation poura m'y aier. Dans une base de données comme Ariane (Fédération du Bâtiment), je me promoène dans un univers de représentaion généré, progressivemnet par l'ordinagteur, à partir de ses mémoires, en fonction de mes demandes successives. Et peut à peu ma question se précise, jusqu'à la focalisation finale qui répond à ma question dans le même temps qu'elle en fixe le dernier détail.
En art, on a essayé de faire réagir ma réaction sur le déroulement d'une musique ou d'une pièce de théâtre. Essais limités et peu concluants à notre connaissance (faute de moyens qui permettraient reprises de l'expérience et mises au piont du système).
Mais il n'y a pas que l'ordinateur et la cybernétique. Le plus bel exemple d'adaptation des représentations par structuration progressive, c'est la construction des langages. Systèmes de conventions entre les membres d'un corps social, ils se construisent pour enrichier les messages phoniques (puis écrits) échangés au fil des dialogues, dans une optimisatio imposée par les rapports de force et d'intention entre interlocuteurs. L'émetteur vise au moindre effort. Une prononciation plus distincte est plus coûteuse qu'un empâtement relâché. Mais l'audieur ne peut ou ne veut pas pousser trop loin l'effort de décryptage. Il exige un honnètre rapport signal/bruit. Les deux patrtenaires s'entendnet, c'est le cas de le dire, sur un niveau déterminé de qualité phonétique (6). Et aussi bien sur la richesse du vocabulaire et de la syntaxe. Trop pauvre, le langage ennuie, se traîne de périphrase en répétition. Trop riche, il oblige à une attention, à un effort lexical et logique excessif.
(6) Cette régulation à elle seule suppose tout un dispositif assez élaboré, avec processeur et mémoire. En outre, le caractère social du langage induit à lidée, certes difficile à préciser, d'un processeur global et d'une mémoire collective. Ceux-ci sont basés sur les structures organiques, avec la transmission héréditaire, mais sont relayés par le fonctionnement culturel (transmission par éducation) et les outils qui y sont associés (système scolaire, universités, etc.).
Dans ce réseau de transactions, les individus ne sont pas égaux. Le chef impose son langage. L'esclave, si le faut, s'épuisera à le comprendre pour éviter les coups. Tout pouvoir, chez les hommes, comporte peu ou prou un pouvoir linguistique. Inversemnet, le tribun tire profit de ses exceptionnelles compétences rhétoriques pour conquérir le pouvoir. Napoléon, Hitler, De Gaulle. De plus, le corps social se donne des orgnes spécifiques investis du pouvoir linguistique: Académie Françsie, Afnor, commissions et comités.
Le récepteur est multiple: je et nous
Nous avons surtout réfléchi au récepteur comme individu. Avec son corps, son psychisme, sa volonté. Le lanage nous plonge dans le multiple. Je ne me parle pas à moi seul, sinon au temre d'un mouvement réflexif où tu, où vous avez joué un rôle irremplaçable. Dieu même se parle dans la Trinité, pas comme une personne seule.
Cette multiplicit est une composante majeure de l'écnomie des représentations. L'imprimerie (après le discours public) fut le momen le plsu net d'émergence de cette multiplicité, avec ses conséquences économiques. La télévision a poussé la multiplicité jusqu'à la totalité de l'humanité, au moins potentiellement.
Cette multiplication implique une représentation standarisée, industrielle. Je suis le destinataire d'un " exemplaire " de l'ouvrage, et mùême pas numéroté si ne n'appartiens pas aux proches de l'auteur, ou à un cercle de bibliophiles. Je peux bien personnaliséer mon poste de télévision en l'achetant petit ou grand, en plastique blanc ou en imitation teck. Je peux en encombrer le dessusd e fanfreluches, de bibelots, de jouets... détails bien secondaires dès que l'écran s'allume, que la demi-lumière optimale me plonge, anonyme et invisible, dans cette unique caméra qui fime en silence mon interlocuteur. Pour lui, je ne suis même plus un numéro, même plus un grain. Seulement un atome de ce grand liquide où se meuvent speakerines et acteurs, ballerines et terroristes.
Pourtant la télévision, c'est formidable. Grâce à elle, plus encore que grâce au livre et au journél, le plus grand nombre peut participer. Et tous, auteurs de livres, producteurs de feuilletons ou d'émissions en tous genres, ferions nous tant d'efforts, investirions-nous de telles sommes, si ce n'était por ce toi multiple aimé et/ou rémunérateur (7).
(7) Que ceux qui se plaignent de la mauvaise qualité des émissions et de la presse relisent les recueils de chansons ou les romans de la fin du XIXe siècle. Ce n'était pas le bon temps!
Un récepteur collectivement structuré
Cette multiplicité est tout de même organisée. Elle n'est pas pure masse. Le téléspectateur, millionième anonyme, appartient tout de même à des structures. Il vote. Il adhère à des corps sociaux qui ne manquent pas de pouvoirs. Il paye : sa redevance et ces produits dont la publicité paie une partie des émissions.
Et il n'écoute pas seul. La télé se regarde en famille. On parle d'un livre avec ses amis. Le théâtre classique exprime mieux cette présence du spectateur: la salle, supplice et moteur pour la scène.
Structures collectives et pouvoirs politiques et économiques enrichissent les communications par leur action normative. Je puis parler à tous car tous ont accepté comme moi, plus ou moins volontairemnet, le langage commun. Il y a là l'équivalent d'un bouclage de gestalt. De même les mythes, ces grands systèmes de représentation collective, peuvent servir le langage par les polarisations émotives qu'ils engendrent.
Pas de représentation élaborée sans marché qui la paye, sans langage qui la structure, sans culture qui la porte, qui l'anime, qui l'encadre (8).
(8) Je ne résiste pas au plaisir de citer cette formule d'Edgar Morin, citée par Maurice Crubellier (Histoire culturelle de la France, XIX-XXe): " La culture n'est ni une superstructure ni une infrastructure, mais le circuit métabolique qui joint l'infrastructurel au suprastructurel ".
Le système, de plus en plus dominant
De la représentation hic et nunc, attachée à un point étroit et fugitif de l'espace-temps, la prise en compte de mes richesses perceptives et intellectuelles nous a conduits à des représentations permanentes, multiples, adaptatives. Bref, à des systèmes de constructionde représentations.
Systèmes de multiplication par reproduction et transmission, meccanos de symboles élémentaires à monter selon les besoins. Structure à plusieurs niveaux, comme le détaille par exemple un rapport de l'Iria sur les bases de données.
Ici peut se poser une question passionnante: ne pourrait-on construire des représentations " canoniques ", indépendantes des discours rhétoriques ou pédagogiques adaptés à tel ou tel récepteur, individu ou groupe ?
C'est prestque le vieux débat des archétypes. Nous pensons avoir assez montré lé variété des besoins et des possibilités des récepteurs pour laisser un peu d'espoir à une telle ambition. Seul l'objet lui-mêmpe est une représentation parfaite. L'espace des points de vue l'entoure de toutes parts. Toute représentation est en quelque sorte une projection de l'objet sur un plan situé entre lui et l'observateur. Tant que les points de vue sont proches, ils s'éloignent peu d'un point orthoptique moyen et la représentation reste correcte. Mais le meilleur des plans ne peut convenir qu'à la moitié de l'espace.
Le principe d'une " analyse canonique " (Perriault) est cependant intéressant quand il sagit de représenter non pas un objet mais une discipline. Ce qu'on recherche alors, c'est à exprimer les relations entre des représentations qui constituent la matière d'une discipline donnée. Celles-ci peuvent être considérées comme appartenant toutes à un même plan. Il n'y a plus de point orthoptique, et la représentation peut être considérée comme correcte de n'importe quel point de l'espace, sauf les points du plan lui-même, que l'on peut considérer comme ceux du méta-langage propre à la discipline.
Trop de représentations... un danger
Au terme de l'analyse, nous avons vu les systèmes de représentations se développer jusqu'au niveau cosmique. Banques de données informatiques, usines de radiodiffusion, industries de la presse et du livre, résaux de télécommunication.
Magnifique! Mais je prends peu. De splendides imaes me proviennent de tous les points du Cosmos. D'attrayants livres de poche s'offrent, pas chers, à côté de revues et de journaux bien informés et non totalement dépourvus d'objectivité. Ma boite aux lettres s'emplit chaque jour de messages riches et détaillés. Heureux moderne.. mais à quel prix ! L'information est devenue un dangereux pouvoir. On me fiche, on me télé-espionne.
Un optimum véritable exige, et le cas des banques de données est des plus nets, de limiter la construction et la consommation des représentations, fût-ce seulement pour préserver la liberter des représentés. Atlan a bien vu cette nécessité d'une communication imparfaite. Optima délicats à trouver, car à mon besoin de savoir toujours plus s'oppose mon besoin de n'être pas trop su par les autres.
Mais revenus à des cas plus concrets en prenant quelques exemples.
L'exemple de la carte géographique
La carte, cet objet discret et sympathique dans la boite à gants de ma voiture, dans la poche de mon sac à dos. Indépendante de mon projet ? Je peux aller d'ici à là, d'Ouest en Est, de ville en village. A pied, à cheval ou en voiture. Une belle carte de France ! Oui, mis elle ne couvre pas toute la planète. Mais elle n'est pas assez détailéle por la marché à pied. Mais elle n'indique pas tels détails qui m'importent : voies ferrées, implantations de mon entreprise, gîtes agréables...
Quelle sera la carte optimale ? Echelle, précisino, notaions particuliières, connotations pour le plaisir de l'oeil, stylisation... que de paramètres.
La carte, bien sûr, est aujourd'hui un objet industriel. Des monceaux de cartes dans les stocks de l'Institut Géographique National.
Mais comme il serait praique d'avoir une carte à échelle variable. Possible, avec une visionneuse muni d'un zoom, par exemple. Mais d'intérêt limité. Dès que l'on agrandit trop, la représentation apparaît grossière, sans finesse ni déails. Les libellés prennent des proportions démesurées, puis dépassent les bords de l'écran. A une échelle donnée est donc lié un ensemble assez limité de concepts, de notations. Nous avons vu que la notation " Angoulême " n'a de sens qu'entre ½ 000 000 eme et 1/5 000 ème à peu près.
A chaque écuelle correspond aussi un jeu spécifique de stylisations qui mettent en valeur les notions retenues. Par exemple, dès que l'échelle est inférieure à 1/50 000 ème, la largeur des routes est fortement exagérée. Sur la carte Michelin, la vérité topographique est souvent trahie autour d'un carrefour pour bien en montrer les possibilités pratiques de circulation.
Ces choix peuvent d'ailleurs être plus ou moins heureux. La carte Michelin est une réussite exemplaire. La carte IGN au 1/250 000 ème nous paraît moins bonne. Et les techniques progressent au fil des âges. Comparez par exemple la carte de Cassini, établie sous Louis XV avec la carte au 1/50 000 d'aujour'd'hui, avec le cas intermédiaire de la carte " d'état major " au 1/80 000ème. Pour des échelles voisines, la qualité et la quantité de l'information fournie s'est considérablement accrue. En partie par le progrès des connaissances topographiques (la carte de Cassini ne donne pas d'altitudes et ne signale que les routes, pas les chemins). En partie par l'emploi de la couelur. En partie aussi par un progrès du système de notation lui-même, devenu plus net, plus précis et moins encombrant.
Un bon système à échelle variable ne peut donc pas être un simple zoom à partir d'une image unique, et devrait comporter quatre parties principales:
- une mémoire stockant toutes les informations disponibles et nécessaires à l'échelle de la plus grande envisagée,
-un jeu de lois de construction donnant, en fonction de l'échelle choisie, le cahoix des informations à présenter et la manière de les assembler pour construire une carte cohérente et lisible,
- un appareillage physique de réalisation de la carte,
- un moyen pour l'utilisateur de spécifier l'échelle et la zone voulue.
Il sera tenant et sans doute rentable de perfectionner un peu le système pour tenir compte d'autres paramètres que l'échele, ou réaliser des cartes spécifiques : hydrographiques, orographiques, militaires, des itinéraires de circulation, plans cadastraux, lignes ferroviairess ou électriques, économie. Pour certaines applications, les règles normales de transcription de l'espace ne sont pas les meilleures : pour un itinéraire donné, il est souvent pratique de représenter le chemin suvi par une droite et d'organiser autour de cette droite le reste du paysage.
Ces objectifs plus larges exigeront d'agrandir le stock d'informations et les règles d'assemblage. Surtout, le simple aficheage d'une échelle se développe en une demande qui peut être complexe: nature des notations, type de mise en forme... il faudra fournir à l'utilisateur un moyen de dialogue suffisant, par exemple un clavier.
Si le système est riche, je ne saurai sns doute pas exactement ce que je dsire ni ce que le système peut me fournir. Il faudra donc une procdure conversationnele pour constuire progressivmnet l'intersection du possible et du souhaité. Il faudra un poste de travail où par exemple le modèle de carte sera d'abord mis au point sur un écran cathodique avant d'être mis sur papier par un traceur de courbes.
Ainsi, la recherche d'une carte optimale nous a conduits à un système informatique complexe, avec sa base de données, son logiciel aux multiples fonctions, ses postes de travail, et trois grandse fonctions: saisie des informations, fourniture de représentations, gestion du système.
Le langage " homme-machine " et la transparence
L'exemple de la carte personnalisée le montre : dès que le système atteint un certain développement, il se présente à moi bardé d'une opacité résistant à mon effort pour le mettre en oeuvre. Comment construire une interface qui me rendre la " transparence " ? Nous développerons par aillelurs le problème de la complexité, détaillons ici quelques moyens résumés par la figure :
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On peut d'abord travailler sur l'interface lui-même, matériel et logiciel. On peut ensuite rechercher une interprétation du système et de l'homme : d'une part je m'assimile le système, de l'autre je construis au sein du système une image de moi-même. Ensuite, m'intéressant au système en soi, je pens en améliorer la transparence en le rationalisant. Enfin, je peux augmenter ma propre transparence. Je ne suis pas parfait (c'est pourquoi la vérité n'est pas toujours bonne à me dire), et il faut parfois créer des opacités spécifiques (protection des fichiers), mais je peux accroître la rationalité de mes comportements, expliciter pour une part mon inconscient, aller un peu plus vers une sérénité où je pourrai supporter la lumière et par là rejoindre le système.
L'interface physique
Deux images viennent à l'esprit: un poste de pilotage d'avion, une salle de conduite d'usine automatisée. On y distingue des appareils digitaux (souvent à un seul bit: indicateurs lumineux, boutons) et analogiques (cadrans, potentiomètres, manche à balai, qui est un des plus beaux dispositifs analogiques de commande jamais réalisés).
La complexité croissante rend ces ensembles de plus en plus inutilisables. Le poste de pilotage d'un avion semble atteindre les limites du raisonnable, et l'évolution des salles de contrôle ne va pas sans problème.
L'excès est d'abord sensoriel. Multiplier les cadrans c'est augmenter la taille des tableaux, les étendre sur des murs entiers. Mais je n'aime pas des balayages trop vastes. Je m'inquiète de l'omission possible d'un cadran. Et si les manettes sont trop éloignées, pourrai-je aller assez rapidement de l'un à l'autre ? L'emploi de l'écran cathoqique permet de tout regrouper sur une petite surface, mais oblige à faire des sacrifices et des hiérarchisations : on ne peut plus tout afficher à la fois, et à rendre lus complexe le comportement de l'opérateur (9). Le digital est moins parlant que l'analogique.
(9) Voir par exemple l'étude de Louis Richaud dans Informatique et Gestion n° 64, février 1975)
Le clavier et le crayon électronique sont des instruments puissants. Mais ils ne transmettent pas la richesse subjective et la dynamique d'un pied sur l'accélérateur ou de tout le coprs lié au volant ou au manche à balai. Ne parlons pas des doigts de l'artisant. Un des avantages de ces " bons vieux " dispositifs manuels était d'assurer une fonction bidirectionnelle: le barreur ou le pilote sentent leur tableau ou leur navire à travers la barre ou le manche à balai. Le conversationnel descend jusqu'à une intimité profonde, une complicité, voire une jouisance. Faire corps avec sa machine comme avec mon cheval, comme avec ma femme. Il y a là quelque chose de viril, et qui mériterait étude. Quid des systèmes femme-machine ?
Le couplage n'est possible que si le système a un cycle temporel comparable au mien. Si les paramètres spatiaux ou énergétiques peuvent être traduits par simple projection ou gain, les paramètres temporels exigent des prothèses plus complexes.
Quand les cycles sont trop courts, il faut trouver des bouclages limitant les interventions au niveau de valeurs à afficher. Traduction qui a des chances d'être mieux représentée par le digital, qui n'introduira pas une illusoire continuité. Quand les cycles sont trop longs, je peux m'arranger pour intervenir aux moments appropriés.
Quand les cyces sont compatibles, le couplage a l'inconvénient de me mobiliser au moment même où se produit le phénomène, ce qui n'est pas forcément pratique. D'où encore l'intérêt de systèmes transposant le temps des automatismes. Ici encore, le digital sera plus approprié.
Mais il restera place pour les interfaces analogiques, quand un fort couplage entre moi et le système est recherché. Et de plus, les interfaces clavier-écran s'adressent surtout à la conscience de l'opératuer. Ne faut-il pas garder une certaine place à l'inconscient ? A certains réflexes, instincts, qui seront mieux mis à profit par des capteurs et des disositifs d'affichage moins " intellectuels ". On le fait pour le monitoring hospitalier, pour certains formes expérimentales de musique cybernétique, qui s'adaptent automatiquemnet aux réactions inconscientes des auditeurs.
L'interface logicielle
Le logiciel est une extension de la machine physique, il l'adapte à ses différentes applications. C'est la partie molle autour du noyau (hardware) fabriqué en usine.
Pour faciliter le dialogue, des langages ont été spécialemnet conçus. Cobol est le plus connu d'une famille nombreuse qui s'est stabilisée mais continue de se développer d'une manière difficile à suivre aujourd'hui : méthodes d'analyse, langages " de définition de problèmes ", langages faciles...
Les langages ne sont en général pas perçus comme interfaces, car ils n'ont pas d'existence physique. Ils sont intériorisés par les deux partenaires: on les charge dans la machine, et il faut que je les apprene. On peut donc les présenter comme une adaptation réciproque.
Ils ont cependnat un caractère radicalement formalisé. Pour toute machine munie d'un logiciel, on peut construire une machine équivalente complètement câblée. L'optimum coût/efficacité varie au fil de ans, du mouvement des diées et du prix des composants. en gros, la baisse de prix des composants et des solutions intermédiaires comme le " firmware " tendent à accroître la part câblée.
Nous avons signalé ailleurs le caractère à la fois analogique et digital du logiciel.
La connaisance du système par l'homme
Le moyen de base pour me rendre le système transparent, c'set que j'en apprenne les structures et que je m'exerce à m'en servir. Pour un chauffeur de taxi, la strucure d'une vile est à peu près aussi transparente que l'air pour l'oiseau. Et le système de commande d'une vioture ne devient transparent, ne s'efface dans la conscience du mouvemnt et de la route, qu'à partir du moment où ses réactions ont été parfaitement assimilées.
La question est celle de la formation (voire de l'éducation) des utilisateurs. Pour ne pas parler de cette fameuse démystification de l'informatique, dont nous rabat les oreilles mais qui n'est pas facile, car l'informatique est complexe et inachevée.
Que le système me connaisse
Le développement des systèmes et la baisse du prix des composants devrait conduire à des progrès décisifs sur ce point. De quoi s'agit-il ?
La machine est en général considérée comme neutre. Elle n'a pas un maître " qu'elle connaisse et dont elle reconnaisse la voix ".Il en sera, peu à peu, tout autrement.
Dès aujourd'hui, pour des raisons de confidentialité en particulier, le sytème réserve l'accès de certains fichiers aux interlocuteurs qui disposent d'un mot de passe approprié. Différents dispositfs logiciels et matériels y concourent. Aucun d'entre eux n'est d'ailleurs parfaitement sûr. Par ailleurs, on peut faire conserver en mémoire des programmes écrits pour les besoins particuliers d'un utilisateur, constituant parfois de petits langages personnalisés.
Parallèlement, le fait que les systèmes se développemnt conduit à la constitution de fichiers de plus en plus complets et détaillés sur les personnes. Il y a là un danger pour nos libertés, mais il ne faut pas en voir que les aspects négatifs : être connu n'a pas que des inconvénients !
D'abord parce que cela m'évite d'avoir, à chaque commumnication avec le système, l'obligation de lui répéter une fois de plus toute une série de renseignements que je lui ai déjà fourni maintes et maintes fois. Ensuite, on dialogue bien plus vite avec les gens que l'on connaît. Si le système a quelque part dans sa mémoire une certaine image de mio, il saura sans détours inutiles me fournir les renseignements dont j'ai besoin, le cas échéant dans un jargon qui m'est propre. Il se placera à mon niveau technique, et fera un choix judicieux de commentaire et de détails à joindre à l'information principale.
On peut distinguer trois connaissances de l'homme par le système : les caractéristiques de chaque indvidu, les réalités concrètes (la situation et la conjoncture, l'environnemnet au sens large), enfin la physioloie et la psychologie générales.
Actuellemnet, cette dernière connaissance est exprimée implicitement par l'analyste et le programmeur intelligents quand ils prennent soin de rédiger des messages et de présenter des imprimés d'une manière claire et agréable, et d'éviter des libellés frustrants pour l'utilisateur moyen.
Mais on ira sans doute très loin. La mise en forme des messages comportera une phase de présentation et d'adaptation à l'interlocuteur particulir en cause. Si l'intérêt de ce " luxe " paraît assez évident en matière de pédagogie ou de relations commerciales, sa rentabilité apparaîtra peut-être aussi dans les domaines scientifique et professionnel. Mais nous sommes peut-être un peu optimistes : depuis une dizaine d'années, les imprimantes n'ont pratiquement fait aucun progrès dans le sens de la lisibilité, et l'on continue de se contenter d'une gamme de caractères réduite, sans majuscules !
Cette connaissance générale peut être complétée par une adaptation permanente à l'état de réceptivité et d'efficacité: si je frappe moins vite, si je corrige souvent des erreurs def rappe, c'est peut-être que je suis fatigué. Le système peut adpater son propre rythme, me proposer des libellés plus détailéls, renforcer les procédures de contrôle... ou me conseilelr d'aller prendre un petit café. C'est évidement particulièrement imporatnt en pédagogie, où le système " professeur " doit tenir compte, avec précision, du point de compétence où je suis parvenu, de mes progrès, de mon attention, etc.
La transparence du système lui-même, et la mienne
C'est à dire sa rationalité. Cela renvoie aux considératinos que nous avons faites sur l'isomorphisme à propos de la complexité.
Quant à moi, me rendre transparent, m'accepter, mettre mes actes en conformité avec mes paroles, ma personnalité en accord avec mon personnage. Ethique autant que pratique.
Propositions pour un engineering des langages de gestion
Les langages parlés ou écrits dans les entreprises pour assurer leur gestion sont intéressant spar la richesse de leur environnemnet, par les exigences d'efficacité, de précision et de fiabilité qu'on leur impose.
Il serait utile de disposer de moyens systématiques pour améliorer ces langages, dont les imperfections sont souvnet sensibles. On dispose de bien peu d'outils. Certains gorupes de travail s'en préoccupent (en particulier dans le cadre de l'Afcet). Limitons-nous ici à quelques notes, illustrant le problème des langages optimaux sur un cas concret intéressant.
1. Les langages de gestion se construisent dans un environnement particulier, l'entreprise ou l'administration. Ce cadre les différence de langages plus généraux adaptés au journal, à l'enseignement, à la radio-diffusion.
2. Chaque entreprise, chaque administration secrète son langage en fonction de ses missions et de son histoire.
3. Cette particularisation joue non seulement sur le vocabulaire mais sur la syntaxe et la rhétorique. Chaque groupe social a ses genres littéraires, ses structures de texte, ses rigueurs et ses tolérances grammaticalse. Par exemple, le monde informatique accepte facilement des tournures anglaises (par exemple " langage machine ").
4. Un langage de gestion peut être considéré comme un sous-ensemble de langages plus généraux. Il emploie une partie de leurs mots et ils y induisent leurs structures. Plus spécialisés, les langages de gestion peuvent être admis comme plus formalisés.
5. Cependant, il ne s'agit pas de purs sous-ensembles. Les langages de gestion font appel à des structures étrangères au langage courant. La comptabilité, pa exemple, emploie des structures tabulairse d'un grand intérêt linguistique, mais qui ne sont pas reconnues par l'Académie. Au niveau même des éléments (mots), les langages de gestion emploient des symboles et des termes spécifiques.
6. Le rôle important pris par l'informatique accentue encore ces formalisations et ces éléments non linguistiques au sens classique : codes organigrammes, etc. On y distingue traditionnellement trois niveaux de langage: données, programmes, commandes. La micro-informatique et le conversationnel rendent pour une part caduque cett distinction en privilégiant les notions de poste de travail et de transaction.
7. Les langages de gestion s'usent comme tous les langages. Des mesures spécifiques peuvent être prises pour ralentir cette usure. Il ne faut pas les négliger, car les mots sont des outils dont le remplacement est onéreux.
8. Les langages de gestion se développent dans un univers chargé d'énergies de tous ordres. Il faut de l'énergie au sens physique pour parler ou pour faire tourner un ordinatuer. Mais, plus encore, comptent les énergies immatérielles de l'argent et des pouvoirs. Dans d'assez nombreux cas, il est possible de mesurer le coût d'une action linguistique, bien que le bilan complet des équilibres de forces qui ont conduit à un certain état de langage soit hors d'atteinte.
9. D'une façon générale, les mesures qui peuvent être faites ont un caractère différentiel : écarts de fréquences, distorsions. Cependant, certaines mesuers absolues peuvent être obtenues, surtout quand un système formalisé atteint un certain développement, des mesures assez détaillées peuvent être faites (Voir par exemple l'article de Gérard Huet : Air France, le projet PRV, dans Informatique et Gestion n° 57, mai 1974).
10. Les actions possibles ont plus encore un caractère différentiel. Sauf le cas d'une entreprise nouvelle (et encore), on part d'un langage - ou plus exactement d'une famille de langages - existant et l'on détermine certains paramètres que l'on peuse pouvoir améliorer. Des actions appropriées se basent sur l'expérience pratique et sur des connaissances qui pourraient devenir scientifiques.
11. Ces actions sont liées à des mesures suffisamment précises, dont la méthodologie n'est pas encore au point. Il faudra pour cela poursuivre des recherches et des expériences aussi bien théoriques que pratiques. Les enquêtes qui seront menées auront d'ailleurs elles-mêmes un certain effet, et peuvent être considérées comme un premier moyen d'action.
12. Faute de disposer actuellemnet d'une véritable méthodologie, on peut noter que certaines actions on un caractère explicitement linguistique : dictionnaire d'entreprise, commission de définion de termes techniques, normes concernant des langages. Elles semblent se heurter à des difficultés importantes. Plus efficaces sont probablement les méthodes appuaynt les améliorations linguistiques sur des projets précis de développement. L'informatique, si elle n'a pas une trop mauvaise image de marque dans l'entreprise visée, peut être utilement associée à ces actions. La rigueur de l'ordinatuer en la matière est un atout solide, mais dangereux, car il risque de déclancher des réactions négatives, préjudiciables tant à l'informatique qu'au progrès linguistique.
Limites de l'optimisation des représentations
La variété des paramètres qui me caractérisent comme récepteur, dont beaucoup sont mesurables, laisse des espoirs de définir pour chaque problème des représentations optimales.
Le coût de construction des représentations étant élevé, il faut les rentabiliser sur des problèmes ou des familles de problèmes suffisamment larges. La permanence permet des emplois successifs au cours du temps. La multiplication (imprimerie, télévision) permet l'emploi massif et à domicile. On est conduit à la construction de systèmes complexes et coûteux de génération de représentations, dont je pourrai obtenir, hic et nunc, ds représentations appropriées pour un coût raisonnable.
Cependant, à un niveau final, l'optimisation au sens précis du terme relève du mythe ou du cas d'école. En effet:
- les paramètres à prendre en compte sont nombreux et enchevêtrés,
- la richesse de mon processeur élargit les phases de convenance et rend difficile le tracé de limites ; il faudra se contenter de " bonnes " représentations, correspondant à des familles de récepteurs, à des modèles simplifiés de l'homme.
Enfin, mes relations à la parole ne sont pas simples. Je me construis en parlant. On le sait, depuis Freud au moins. La recherche est donc difficile et toujours à reprendre.