Du pain sur la planche, mais peut-on être optimiste ?
par Pierre Berger
Informatique et Gestion no49. juillet-août 1973
C'est à un vaste brainstorming que l'Iria convoquait, les 5 et 6 avril, dans le cadre (vert et calme) de la faculté d'Orsay, utilisateurs, sociétés de services et universitaires, sur le thème "recherche en informatique de gestion".
Malgré une organisation très rapide, ce colloque réussi montre l'efficacité de la nouvelle organisation de l'Iria. L'informatique de gestion ne constitue toujours pas un domaine de recherche bien défini, et l'on ne peut s'attendre pour le proche avenir à des développements substantiels et cohérents susceptibles de renouveler la pratique et le discours des professionnels. A cela deux raisons.
L'organisation de la recherche en France attribue un rôle essentiel au Conseil Consultatif Universitaire, dont le mode de recrutement a plus été conçu pour en écarter les incapables que pour l'ouvrir sur les problèmes des utilisateurs, et dont la constitution par sections spécialisées freine ou étouffe dan l'œuf les recherches multidisciplinaires.
On manque de travaux fondamentaux, notamment en matière de théorie des systèmes, qui pourraient fournir les assises de recherches en informatique de gestion. Il y a quelques lueurs d'espoir dans les travaux de mathématiciens comme Thom et Schutzenberger, de biologiques comme Prigogine, de chercheurs inclassables comme Lussato, d'ingénieurs comme Raymond ou Abrial, de sociologues comme Marenco ou Peaucelle. Mais cela reste disparate, sans liens, souvent contesté (et même violemment) , parfois d'un niveau mathématique qui en réserve la lecture à quelques initiés.
Malgré tout, ce n'est déjà pas rien que l'Iria s'intéresse activement à la question. Du foisonnement des idées, du dynamisme des nombreux jeunes chercheurs qui participaient au colloque, jaillira peut-être la lumière. Parcourons l'essentiel des très nombreuses interventions qui se bousculèrent pendant ces deux jours de travail. L'abondance de la matière nous oblige à adopter un style télégraphique : amateurs s'abstenir.
"L'informatique de gestion, ça doit bien exister". Pour Maurice Allègre, c'est sous cette forme naïve que la préoccupation émergea progressivement parmi le soucis de la Délégation. Les premiers projets de recherches proposés visaient des modèles globaux d'entreprise... ambitions qui semblaient loin de problèmes plus urgents : tris, amélioration des algorithmes... "On m'explique que ce n'était pas possible". Des efforts ont été faits. L'informatique de gestion apparaît maintenant comme une discipline spécifique : elle n'était jusqu'à présent qu'une juxtaposition (informatique générale, théorie de la décision, etc.). En tous cas elle ne pourra être qu'une science expérimentale ou une science appliquée. Et le délégué mit les chercheurs en garde contre des travaux dont les applications ne sont pensables qu'après un trop long terme. Il y a beaucoup à gagner à moyen terme.
Pour André Danzin, l'informatique de gestion exige beaucoup d'humilité. Il est difficile de passer de l'observation pratique d'insuffisances par les utilisateurs à des projets de recherche précis. Pourtant "nous ne sommes pas dépourvus d'idées, nous verrons comment nous pourrons les réunir. L'Iria veut aider, être le catalyseur". Des crédits pourront être débloqués...
La parole est ensuite passée à plusieurs utilisateurs, auxquels on a demandé d'exprimer leurs besoins.
Pour M. Tocanne (directeur de l'informatique à LTT), un problème essentiel pourrait être ce chercher des moyens de mesurer les distances entre systèmes. Pour atteindre ses objectifs (profit, croissance, pouvoir), l'entreprise doit évoluer. Il va falloir changer de système. Comment mesurer la distance entre le système actuel et le futur système. Comment choisir entre différents futurs. Il y a certainement un meilleur système. Il faut identifier les pôles de résistance à l'innovation. Ils pourraient l'être par l'intermédiaire de cette distance.
Cette distance pourrait se mesurer à trois niveaux :
- technique, au niveau des systèmes informatiques, entre fichiers, traitements; là, il semble que ce soit relativement simple,
- novation, il va falloir transiter à travers des étapes, changer de concepts; il faut distinguer des plans, des continuums, des quantums; évaluer les temps nécessaires pour faire passer les novations, rechercher l'énergie minimale de changement,
- pertinence, mesurer la correspondance plus ou moins grande d'un système aux objectifs que l'on s'était assignés.
M. Balac (directeur de la société pour l'informatique de Péchiney) voudrait que l'on améliore les langages. Il note par exemple que les langages de programmation n'ont en général que deux opérandes. Que des langages à trois opérandes seraient beaucoup plus proches des habitudes de pensée des utilisateurs. Il souhaiterait que l'on améliore les performances et les coûts.
M. Gambach (CETE d'Aix) se réfère au cinq phases classiques d'implantation des systèmes informatiques. Rien de spécial à rechercher, selon lui, au niveau des études préalables. Pour les phases d'analyse et de programmation, on manque de méthodes qui permettent d'évaluer a priori délais et coûts. L'analyse et la programmation manquent de rigueur scientifique. Comment choisir une méthodologie d'étude ? Surtout, dans la phase de rodage et d'exploitation, comment obtenir des systèmes faciles à modifier ?
M. Deferrand (Steria) donne un exemple de voie de recherche : les objectifs que se fixent les managers sont souvent flous. On pourrait chercher à y répondre par des algorithmes flous. Dans un autre domaine, il note des difficultés de communication au niveau du cahier des charges, souvent incompréhensible tant pour l'utilisateur que pour l'informaticien. L'informaticien sera bien obligé de comprendre. Le gestionnaire comprendra très tard, et différemment. Il faudrait travailler sur la sémantique exacte des informations de gestion et la manière de formuler les algorithmes de gestion. Cela éviterait de s'apercevoir après coup, dans une chaîne mettant en jeu un règlement administratif, que "le programmeur a inventé une Loi".
M. Mallet (dont l'exposé est lu par M. Cornu, CGI), signale que les SCI sont conduits à faire au moins un peu de recherche fondamentale. Sa société a par exemple affecté un homme pendant un an à un travail fondamental à cheval entre mathématiques et linguistique. Cela dit, trois axes.
Le temps réel est la forme naturelle de l'informatique de gestion. Il relie entre eux et au calculateur des gestionnaires de tout rang. Coexistence homme/machine. Il faut l'harmoniser. Le gestionnaire a l'habitude d'être en contact avec un matériel, et avec de collègues. Il n'a jamais travaillé seul. Même avant l'ordinateur. Des siècles d'expérience. Mais l'ordinateur remplace la recherche physique d'un document par une réflexion abstraite. Ce problème a un caractère psychosociologique.
La division du travail, qui a été nécessaire pour augmenter la productivité est à la base des difficultés sociales présentes. Le taylorisme du monde industriel a envahi le monde de la gestion.
L'organisation traditionnelle, par l'analyse des procédures, a conduit à décomposer les services en postes de travail. Avec le temps réel, l'agent en participant au réseau, récupère une vision globale est des pouvoirs de décision. Il peut accepter ou refuser une commande, par exemple si cela rentre dans ses limites de compétence.
Cette nouvelle orientation des services de gestion grâce à l'informatique va maintenant faire retour dans les ateliers, où le temps réel donne une nouvelle dimension à la gestion de production.
Il insiste sur l'importance de la souplesse . Sur la nécessité des points de reprise dans la conception des systèmes.
M. Bourras (directeur au Centre d'automatisation du management NDLR2002 : filiale de services de la Caisse des dépôts et consignations) poursuit sur les problèmes de maintenance et de risque. La maintenance finit par représenter entre 20 et 50% des coûts d'exploitation, et de 10 à 14% de la masse salariale, etc. "Chaque fois que l'on prévoit un budget d'un milliard d'anciens francs en études, on se préparer à dépenser deux milliards dans les années qui viennent".
C'est une utopie de demander aux usagers de ne pas modifier ce qu'ils ont demandé. Il faut trouver le moyen de faire des systèmes adaptables. Des recherches pourraient déboucher sur une typologie des contenus de gestion, des datanèmes, sur le rôle des rubriques (structure et cinématique). Il s'agit d'un travail de bénédiction. Il faut reprendre l'histoire de systèmes, l'historique des modifications, rechercher les lois, les motifs de ce processus de pourrissement, de cancérisation.
M. Bouchaud, directeur de l'informatique pour Saint-Gobain et Pont-à-Mousson, parle surtout de la nécessité de réduire les coûts.
M. Duval (secrétaire général du groupe des Assurances Nationales) insiste "les problèmes de coûts, pas très agréables, conditionnent très largement le progrès de l'informatique". Il note l'intérêt des générateurs de programmes.
Après les utilisateurs, la parole est donnée aux universitaires.
Dressant un panorama des voies de recherche possibles, M. Le Moigne (IAE Aix) distingue trois types de systèmes : d'information, de décision, de communication, et deux approches principales : théorique et technologique. Ce qui donne six classes de problèmes.
Théorie des systèmes d'information. Il n'y a pas de théorie des systèmes en général et peu de théories de système d'information. C'est un thème de thèses qui pourrait être fécond. Par exemple, étudier ce qu'est la mémoire dans un organisme humain, ce qu'est la mémoire dans un ensemble ordonné d'organismes. Il y a de progrès spectaculaires à faire dans les théories des fichiers et des banques de données.
Technologie des systèmes d'information. Structuration des données, langage et méthode de gestion des données, gestion de transactions, saisie et mémorisation, réseaux, transparence des systèmes informatiques (simplification, refus de la complexité).
Théorie des systèmes de décision. Mécanismes psychologiques, modèles de management, planification et surveillance, théories algorithmiques ou non de la décision, méthodologie des systèmes interactifs. Exemple de questions : "en 1978, des terminaux à écran de visualisation cédant à une mémoire de masse sur le bureau du cadre". Est-de possible (oui), souhaitable (???), certain (??), faut-il s'y préparer ? conséquences ?
Technologie des systèmes de décision. Langages conversationnels, bibliothèque d'algorithmes complexes, ergonomie des terminaux de visualisation, chambres de contrôle, intelligence artificielle appliquée à la gestion (Zanetto), MIS intelligents, gestion de l'informatique.
Théorie des systèmes de communication. Problèmes frontières avec la sociologie, la sociopolitique, mesure de la capacité cognitive de l'homme, d'une organisation.
Technologie des systèmes de communication. Classe à remplir. Par exemple en visitant - pas seulement à l'étage informatique - le prochain Sicob.
Les utilisateurs sont polarisés par les problèmes de coûts, note M. Kouloumidjian (IUT de Villeurbanne). On peut faire des études en ce sens en étudiant des structures arborescentes, des cheminements dans ces structures. Une approche statistique est indispensable. Les problèmes de coûts peuvent se ramener à optimiser une fonction quasi-gaussienne. On peut calculer la moyenne et la variance, et en tirer un guide pour savoir "si ça vaut le coup ou pas". Il faudrait faire des tests en collaboration avec une entreprise.
Les travaux de l'université de Montpellier sont décrits par M. Charles (directeur de la MIAG). Principales équipes : structures des fichiers en documentation automatique, simulation psycho-socio-économique, cybernétique et théorie de l'entreprise, analyse des données, performances des systèmes (à titre expérimental, analyses sur des données de championnat
du monde de bridge).
Un projet de système d'aide à la décision ambitieux est décrit par M. Pichat (Institut pour l'informatique des entreprises). Nous en donnons le schéma (d'après nos notes).
Schéma de progression des recherches dans les méthodes d'analyse (M. Delobel)
Les méthodes de programmation sont un des principaux soucis de l'IUT de Villetaneuse, représenté par M. Hébrail. Etudes de chaînes structurées, essais "d'intégrer tout ce qui intervient dans la logique", différencier les fonctions, dans chaque fonctions les opérations, sans pour l'instant rechercher les performances. Etudes sémantiques, noms de variables ayant un sens précis pour l'ordinateur (sémantique des mots réservés).
A la MIAG de Grenoble (M. Delobel), 17 personnes sont concernées, peu ou prou, par les problèmes de l'informatique de gestion. Une première équipe travaille sur un programme d'inscription des étudiants de la faculté (15 000 étudiants, gros problèmes de validation, puis optimisation des temps de traitement).
L'équipe de M. Peccoud travaille sur les raccourcissements de mots dans les chaînes, les langages d'analyse, les applications de Socrate, les langages d'analyse et de programmation.
L'équipe de M. Abrial est connue pour avoir développé le projet Socrate et travaille sur les structures de données qu'il propose.
L'équipe de M. Delobel étudie les structures d'information. Propriétés morphologiques, dégager un formalisme pour décrire la nature de ces informations, intégrité et validation.
M. Benci (Iria), un des organisateurs du colloque avec M. Peaucelle (Délégation à l'informatique) et M. Chabbert (MIAG d'Orsay), conclut les exposés des universitaires en donnant les axes et cherchant une délimitation du domaine. Relevant les incertitudes sur le contenu de l'informatique de gestion, il recherche quels apports l'informatique peut faire à la gestion, et donc dans un premier temps à définir la gestion et à caractériser les processus qui la concernent. On y note deux processus informationnels : fonction de mémorisation, fonction de traitement. L'une et l'autre exige des solutions qui ne sont pas uniquement informatiques.
Sur la fonction de mémorisation. Exemple de problèmes : quelles entités, quelles caractéristiques et quelle relations entretenir ? Avec quelle fréquence et sur quel horizon temporel suivre l'évolution de ces entités et de leurs caractéristiques ? Choix du langage. Faut-il préférer des sous-ensembles de données homogènes et compartimentés ou chercher à décloisonner le système ?
Au niveau technologique : contenu de la base de données, structuration des données, utilisation de la base, création, mise à jour et gestion de la base.
Sur la fonction de traitement. Poser le problème et en particulier expliciter les facteurs critiques. Développer d'une part des études pour déterminer les classes de données que l'on peut traiter à partir des différentes méthodes statistiques, d'autre part développer de nouveaux modèles d'analyse des données de gestion. Résoudre le problème : associer au modèle explicatif des méthodes et des moyens permettant d'élaborer des solutions et de choisir la meilleure.
Au niveau technologique : élaboration des produits softwares, conception du système informatique.
L'après-midi fut consacré à des commissions, dont un rapporteur exprima pour chacune, le lendemain matin, les conclusions que voici.
Méthodes d'analyse.
Quatre conditions pour le développement de recherches sur les méthodes d'analyse :
- accéder à l'information, car cette recherche ne peut se faire qu'à partir de cas concrets ; il faut que des entreprises ou des administrations, sous réserve de confidentialité, acceptent d'ouvrir leurs dossiers aux chercheurs,
- expérimentation réelle,
- se placer au carrefour de trois questions : ce qu'est une information, ce qu'est une organisation d'entreprise, ce que sont les méthodes de gestion,
- que ces recherches puissent être reconnues comme telles par les structures universitaires (rôle du comité consultatif).
M. Delobel, rapporteur de la commission, dresse ensuite le schéma triangulaire que nous reproduisons d'après nos notes.
Projet de système d'aide de la décision (M. Pichat)
Nombreuses interventions sur ces conclusions.
Adaptabilité des systèmes
M. Bourras, rapporteur, relève différents aspects à étudier sous cet angle de l'adaptabilité (qui relève pour une part d'une analyse de risques) :
- composants du système, c'est-à-dire objets gérés,
- fichiers manuels ou mécanographiques,
- décideurs internes au système (entreprise) ou externes (le législateur),
- règles et programmes,
- événements : sont-ils aléatoires, nombreux, mutations sur les paramètres.
Les décideurs qui modifient les règles, les contrats n'ont aucune conscience de la portée des modifications sur le système. Quant ces modifications portent sur des modules, des désinences, ce n'est pas dangereux. Quand elles portent sur les racines, c'est autre chose.
Normalisation des problèmes de gestion et des outils d'aide à la décision.
Le groupe (rapporteur M. Berger) relève les voies de recherche suivantes :
- diversité des types de normalisation : mode de travail des équipes informatiques, documentation des programmes, procédures de traitement standard, contrôles, modes de représentation des problèmes, normalisation du vocabulaire, normalisation des méthodes de conduite des projets informatiques, normalisation au sein d'une entreprise, au niveau national et international, portabilité des programmes, normalisation des structures de fichiers ;
- idée de degré optimal de normalisation : normaliser coûte (pris isolément, un programme modulaire sera peut-être moins efficace qu'un programme optimisé pour lui-même, résistances humaines à la normalisation contraignante, etc.) ; il y a là un problème très difficile, y compris sur le plan théorique, s'il est pris au niveau le plus général ; des recherches partielles pourraient plus aisément être menées en se donnant un environnement défini ; tel matériel, telle nature de personnel, d'applications etc.
- comment rendre la normalisation effective, problème psychosociologique ou politique, au plan de l'entreprise comme au plan national ; étudier pourquoi les normes ne sont pas adoptées ; enquêter de façon concrète sur la façon dont travaillent les entreprises, dégager des typologies, formalisation de programmes communs au niveau national, rôle des organismes de normalisation (Afnor, Iso), des commissions ministérielles et interministérielles, des organes syndicaux patronaux, etc. ; rôle essentiel de la formation.
Communication gestionnaires-systèmes, super-langages
Il y a tout d'abord des problèmes de formation, d'étude sur les habitudes et les structures de pensée des gestionnaires, les plans de carrière assurant un brassage plus ou moins harmonieux, rôle du plan informatique, structures de mémorisation et de traitement ouvertes. L'informaticien de gestion aura un nouveau rôle : contrôler de façon transparente cette liberté nouvelle apportée aux gestionnaires.
La commission n'a pas voulu prendre position sur les super-langages.
Analyse de l'organisation en tant que système. Premier groupe (rapporteur M. Peccoud).
Le contenu de la théorie des systèmes est déjà suffisant pour permettre des progrès. Mais il s'agit de travaux pluridisciplinaires s'intégrant difficilement dans les sections spécialisées du comité consultatif universitaire.
Il y a un danger de réduction aux sciences exactes, de construire des modèles trop mécanistes. Il faut faire des recherches théoriques sur le concept de système, il faut organiser des rencontres sur la théorie des systèmes.
Quelques voies de recherche à moyen terme :
- méthodes d'analyse des données, méthodes pour améliorer la collecte,
-dynamique des structures,
- ensembles flous,
- systèmes hiérarchisés,
- recherche sur les voies ouvertes par Forrester, parallèles entre l'homme et les servomécanismes ; mais dans cette voie, attention aux abus,
- méthodes et outils de la conception assistée par ordinateur,
- dynamique dans l'évolution d'une SCI,
- relations entre développement des systèmes informatiques et stratégies organisationnelles.
Analyse de l'organisation en tant que système. Deuxième groupe (rapporteur M. Martzloff).
Remarque préliminaire : la notion de système est la base de toute définition valable de l'intervention de l'informatique dans l'entreprise. M. Martzloff se réfère à ses travaux, rappelle que "un système de gestion est un ensemble dynamique d'éléments de toute nature qui doivent être coordonnés et vue de la réalisation d'un objectif commun". La finalité joue un rôle essentiel.
Economie des projets et des systèmes informatiques
M. Carfentan, rapporteur, note deux égalités :
- économie égale rentabilité, factures d'appréciation de l'utilité et de l'efficacité, ce qui relie le thème aux modèles d'entreprise; des études ont déjà été réalisées,
- économie égale gestion, ce qui renvoie à Fayol et à ses fonctions.
La parole revient pour finir aux organismes officiels dont la mission est d'orienter les recherches.
M. Monpetit, de l'Iria, note :
- le colloque a apporté de nombreux éléments pour le court terme, une synthèse est prématurée,
- il ne faut pas oublier les possibilités intéressantes des réseaux et des petits ordinateurs,
- sur un certain nombre de points, comme les tolérances, les hiérarchies, les automaticiens pourraient apporter leur collaboration,
- le compte-rendu complet du colloque sera édité par l'Iria (Domaine de Voluceau, 78 Rocquencourt),
- les idées avancées seront examinées de façon critique par un petit groupe, qui pourra proposer des axes, une politique de recherche,
- l'Iria peut aider de diverses manières, éventuellement financière, ceux qui veulent se lancer dans des recherches approfondies,
- l'Iria peut centraliser et diffuser les recherches entreprises par les us et les autres.
M. Mercouroff, de l'Education nationale, note :
- la percée de l'informatique de gestion,
- dans la mesure où elle existe, c'est une science de l'action, pour l'ingénieur, proche de ses applications,
- cela présente des avantages : moteur puissant, mise en oeuvre rapide, technologie de pointe stimulante,
-mais aussi des inconvénients : finalités immédiates, vues à court terme, myopie, manque de vues synthétiques, insertion difficile dans le système universitaire,
-l'impact socio-économique est important et le rôle des sciences humaines ne sera pas négligeable,
- ne pas se limiter aux problèmes des banques de données,
- les modèles et systèmes de gestion sont un domaine essentiel ; où passe la frontière entre l'informatique de gestion et la gestion tout court ? ...