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Une seule âme

Pour un humanisme constructiviste

Version de travail, document interne, ne pas diffuser

Pierre Berger. 19/2/2002

Le darwinisme s'applique-t-il à l'espèce humaine ? Pour nombre de personnes, la réponse par la négative est  une évidence qui ne saurait même pas être discutée. D'une part du fait qu'elle aurait été abondamment prouvée. D'autre par du fait que le darwinisme, au moins une certaine forme de darwinisme, aurait servi et servirait encore de justification morale à toutes sortes de crimes, en particulier le développement industriel indifférent au prolétariat et les deux guerres mondiales. Ces raisons ne sont pas minces, et l'on n'a pas manqué de relever, dès l'époque de Darwin, que cette théorie venait à point pour donner bonne conscience à l'impérialisme britannique de l'époque.

Il serait pour autant dommage de la ranger au rang des dogmes indiscutables, car ce serait se priver d'intéressantes réflexions sur la nature humaine et sur les appels qu'elle porte pour les humains d'aujourd'hui.

1. Le darwinisme, une notion floue

Le darwinisme, résumé comme la survivance des plus aptes, peut se comprendre de multiples façons. Indépendamment du fait qu'il s'agit d'une proposition en boucle : celui qui survit est par construction le plus apte à survivre, et réciproquement.

Ensuite parce que la compétition ne joue pas seulement entre les espèces, mais entre les individus et tous leurs groupements. La survie dépend de telle espèce ou de tel individu par rapport à telle ou tel autre dépend du biotope mais aussi de la composition du groupe (pyramide des âges, répartition mâles/femelles, etc.).

On ne peut sûrement pas dire, sans précisions, que la "survie du plus apte" ne s'est jamais appliquée à l'humanité. Si l'on remonte aux origines, de toutes façons, on ne sait plus clairement où finit le singe et où commence l'homme. Les choses se font à la fois très progressivement (pour l'outil comme pour le langage, deux caractéristiques considérées comme essentielles). Faudrait-il alors que le darwinisme cesse progressivement ? C'est un peu ce que nous allons essayer de montrer (je ne dis pas de démontrer) par la suite.

En tous cas, différentes formes de darwinisme subsistent longtemps. Cro-Magnon l'emporte sur Neandertal, les français du Nord contre les Occitans, les Espagnols sur les amérindiens, les Yankees contre les confédérés (après la disparition pratique des autochtones), et plus généralement, au XIXe siècle, les puissances colonisatrices contre les différentes ethnies africaines.

Cependant :

- Cette survie des plus aptes découle de moins en moins d'un supériorité simplement biologique, mais de différences d'armement et de culture entre peuples appartenant à une même espèce ; cela revient à dire que le darwinisme s'est transféré du biologique au culturel.

- Cette victoire des plus forts entraîne de moins en moins la disparition des plus faibles, dont au contraire on voit au contraire les populations se multiplier. Nous allons y revenir.

Certaines formes de darwinisme s'appliquent non pas aux individus humains pris globalement, mais à une partie seulement de leur potentiel cellulaire et comportemental (darwinisme cérébral et comportemental).

Il faut donc décliner le darwinisme selon différents modes, ce qui n'est possible bien entendu que si l'on accepte d'en discuter.

Si le darwinisme s'applique de moins en moins à l'espèce humaine, c'est essentiellement parce progressivement l'humanité se l'interdit, par un ensemble de plus en plus élaboré de  dispositions juridiques et morales.

2. La non-élimination des faibles

Tout d'abord un certain respect des plus faibles, dont l'apparition est déjà sensible chez certains animaux supérieurs, en partie pour assurer la survie de progénitures qui quittent très tôt le sein maternel pour mieux se développer ensuite. Mais il est d'autres cas plus étonnants (à vérifier) chez les éléphants, par exemple, que l'on dit protéger leurs malades.

Cette protection des faibles est nécessaire dans les espèces évoluée, où les individus sont peu nombreux, les rôles multiples, donc l'importance de chacun de plus en plus importante.

Cette volonté, cette intention s'exprime par des lois qui sont le coeur des systèmes juridiques naissant dans les derniers millénairs avant notre ère. Au Moyen-Orient, en particulier, le fondamental "Tu ne tueras point", appliqué progressivement à tous les âges (et par la suite aux embryons eux-mêmes).

Plus tard, dans l'enseignement des religions et de Jésus en particulier, dans l'affirmation répétée que le petit et le petit et le pauvre sont aussi respectable et même plus, que les leaders intellectuels et politiques. Et, pour Saint Paul : "Il n'y a plus ni grec ni juif, ni homme ni femme". Les organismes caritatifs commencent à se mettre en place.

A la fin du XVIIIe siècle la proclamation des Droits de l'homme et la création des démocraties font de tous les hommes et femmes des égaux en droits. Tous ont le droit de survivre et de développer leur personnalité. En principe en tous cas.

A partir du XIX, les progrès de la médecine font cesser ou réduisent largement la sélection naturelle qui s'exerçait par le jeu des maladies. L'enseignement obligatoire et gratuit doit offrir la culture à tous.

Au XIX-XXeme, la législation du travail et les organismes de sécurité sociale protègent économiquement les faibles. On en est à définir un "minimum vital", un RMI, une CMU, etc. Au moins au niveau de chaque nation. Puis au niveau de la Planète.

Dans les années 60, l'Amérique tente de réduire sa fracture raciale (et sexiste) en lançant la "discrimination positive".  Le refus de la "sélection naturelle" s'étend désormais à toutes les minorités. Elle commence dès avant la naissance. Elle dépasse le cadre de l'espèce humaine pour s'étendre à l'ensemble du vivant (Société protectice des animaux, WWF) au nom de la dignité de l'homme lui-même (qui ne doit pas être cruel) mais aussi de la biodiversité. Elle dépasse même le cadre  la vie pour protéger les équilibres naturels (intégrés par exemple dans le mythe de Gaïa).

Malheureusement, la fin du XXeme siècle, loin de marquer un saut positif avec la chute du mur de Berlin, génère une mondialisation qui ne fait que creuser les inégalités.  Et les événements du 11 septembre nous ont engagé dans une phase aussi inquiétant que la guerre froide hier, bien que d'une autre manière.

3. Le refus d'intervention dans le processus génétique

(Le non-vouloir)

Parallèlement, les humains se dotent d'un arsenal juridique et moral qui empêche la fixation des mutations génétiques. C'est par exemple le tabou de l'inceste, la valorisation de l'exogamie, jusqu'à l'exaltation romantique de la bergère et du prince charmant, avec les innombrables versions de Love Story.

Cela n'empêche pas une tendance permanente des groupes bien placés à orienter les mariages de leur progéniture.

Et (à une date à préciser), l'éthique intervient explicitement pour proscrire l'eugénisme. Il est vrai que, de toutes façons, les expériences menées en ce sens n'ont pas donné de résultats significatifs.

La société s'interdit la castration des malades. La médecine développe mille moyens de contourner les diverses formes d'infécondité.

La question est posée à nouveau aujourd'hui avec les progrès du génie génétique et des processus conceptionnels. Débats en cours.

Bref, progressivement, les humains bloquent toutes les formes de sélection qui pourraient segmenter leur communauté, qu'il s'agisse des lois traditionnelles de la nature ou des techniques artificielles qu'ils développent.

En outre, la préservation de la biodiversité les conduit à appliquer cette loi à l'ensemble du monde vivant. Le champ de l'expérimentation est de plus en plus restreint, et exclut désormais la plupart des animaux "supérieurs".

4. Vers un non-darwinisme technologique

Du vouloir (technè) au non-vouloir dans le domaine des machines

Jusqu'à une époque récente, les espèces d'objets techniques se voyaient appliquer par l'homme une sélection sans état d'âme. Quant un outil, une technologie, une forme d'habitat, se voyait concurrencée par une autre plus efficace, elle disparaissait aussi vite que le permettait l'évolution des pratiques et la disponibilité des capitaux nécessaires à la transition.

Même actuellement, dans la grande majorité des cas, les acheteurs se font un devoir de choisir le meilleur produit d'une catégorie donnée (best of breed).

Ce terme de "breed" traduit le fait  que le progrès des techniques fait apparaître la persistance de longues lignées et de tout un processus global qui commence à ressembler aux évolutions biologiques bien plus qu'à l'effet de la volonté et du génie des humains qui les conçoivent et les développent. 

La tendance se confirme avec la programmation orientée objet, qui "encapsule" méthodes et variables, un peu déjà comme une peau, et qui fait descendre les classes les unes des autres avec le processus d'héritage. DNA computing et algorithmes génétiques poussent encore plus loin dans cette voie. Avec une connotation franchement darwinienne dans le second cas.

De même, la sélection du meilleur est de plus plus freinée par un certain nombre d'inerties se font de plus en plus sensibles. En particulier quand le coût de modification des pratiques est trop élevé pour un avantage limité. Le clavier dominant n'est donc pas le modèle le plus performant qu'un darwinisme simpliste ferait attendre, mais le Querty/Azerty dessiné au XIXe siècle en fonction des problèmes mécaniques rencontrés à cette époque. L'informatique et plus particulièrement son logiciel sont marquées par l'importance croissante de la "legacy", autre métaphore biologique.

Ainsi, de même que pour l'espèce humaine, différentes formes de refus d'un darwinisme simpliste se font elles sentir. Microsoft est obligée de tenir hors de l'eau la tête du Macintosh. En outre, un intérêt croissant pour les techniques anciennes consiste d'abord à en conserver traces dans des musées, puis à en ressusciter les pratiques. Le "patrimoine" hier surtout lié à la protection des monuments historiques (églises et châteaux pour l'essentiel , s'étend à l'architecture industrielle, aux conservatoires des arts et métiers, aux musée des arts et traditions populaires. Dans des domaines comme la cuisine, sans parler des beaux-arts, le darwinisme s'applique de moins en moins. Les technologies les plus récentes ne conduisent pas à l'élimination des pratiques culinaires anciennes mais concourent, bien au contraire, à leur remise en honneur.

Le fait s'était déjà avéré pour la gestion des connaissances, ce mot moderne recouvrant des pratiques anciennes inaugurées par exemple avec les grandes bibliothèques de l'Antiquité. Et, de ce point de vue, la Renaissance marque une date essentielle bien indiquée par son nom même. C'est de cette époque que date le dépôt légal français, d'ailleurs.

Ainsi, le non-darwinisme, marquant progressivement le monde biologique géré par les hommes, marque peu à peu aussi le monde des machines qu'ils fabriquent. Il s'est même créé (à vérifier) une association pour la défense des droits des robots.

C'est qu'en fait, le monde des machines prend une allure de plus en plus "biologique", avec ses lignées, ses héritages, et même ses générations, encore sauvages, les virus.

5. Externalisation vers structures intermédiaires

Refusé par l'espèce humaine pour elle-même, la sélection naturelle est "externalisée" vers des structures "secondaires", en particulier l'entreprise. Au nom du libéralisme économique, il faut laisser le marché faire son oeuvre, quel que soit le prix à paye, et laisser opérer "la main invisible".

La sélection est aussi tout à fait naturelle dans le monde du sport.

Reste le domaine de la "culture", que la France est tant attachée à défendre contre les lois du marché au nom de "l'exception".

6. L'humain, ou le paradigme voulu

Finalement, on serait tenté de conclure que la phrase "le darwinisme ne s'applique PAS à l'espèce humaine" ne veut strictement rien dire scientifiquemnt, puisque qu'associant deux concepts dont les contours sont de plus en plus flous. Comme le titrait un livre d'Edgar Morin , la nature humaine est un paradigme perdu (1973), et comment la bien dit aussi Barthes (Mythologies).

Mais il faut, tout au contraire, retourner la proposition. Plus l'on progresse, plus c'est l'homme qui décide de ce qu'est l'homme. Comme l'a dit Vercors : "L'humanité ressemble à un club très fermé : ce que nous appelons humain n'est défini que par nous seuls". 

L'homme n'est pas une idée platonicienne. Nous ne sommes pas les ombres de cette idée, mal projetées sur le fond d'une caverne. Nous ne sommes pas les fils d'un Adam créé parfait et dont le péché originel appellerait une rédemption pour en retrouver la pureté. De ce point de vue, des formules comme "deviens ce que tu es" relèvent du "double bind" stigmatisé par certains psychologues.

L'homme est aussi caractérise de plus en plus par sa culture et de moins en moins par son génome, comme l'on montré les récentes publications. Il s'agit moins pour lui de se reproduire que de se produire. Hérédité culturelle et non plus génomique (Belson..).

L'homme est le concept constructiviste par excellence. Mais non pas un concept abstrait, dont il suffirait de trouver la bonne définition pour savoir ensuite, mécaniquement, distinguer l'homme de la bête comme de la machine.

Et, l'un des traits fondamentaux de la communauté de ceux qui se reconnaissent comme tels, c'est qu'ils s'interdisent de faire entre eux des différences. Sinon par consentement mutuel et pour progresser au sein de la réalisation que chacun donne, de manière de plus en plus unique, à son humanité.

7. Le post-humanisme

Quant à l'avenir, on sait aussi que l'homme n'a pas pour autant arrêté d'évoluer, y compris dans son physique. Mais plus rapidement encore à travers les machines qu'il crée. Il organise avec elles une symbiose de plus en plus intime, mais elle vivent aussi en symbiose de plus en plus indépendamment de lui. Le "S2S" va plus vite que le "B2B" et autres "B2C". D'où pour certains la crainte (ou l'espoir) d'une domination finale de la machine. Ces perspectives sont sans doute assez lointaines. Les "extropiens" avancent le plus souvent la date de 2050, laissant sceptiques ceux qui constatent depuis des décennies la lenteur des progrès de "l'intelligence artificielle". Qui sait ?

Ce problème de délai dans lequel le Successeur sera en mesure d'entrer en compétition avec nous est essentiel. Si le temps est très long (plusieurs milliers d'années), il y a toutes les chances pour que la mutation se fasse de manière insensible et n'entraîne pas de crise majeure. Au contraire, si elle doit arriver en 2050, les enfants qui naissent aujourd'hui devront y faire face de plein fouet, peut-être très brutalement.

En toute hypothèse, le post-humanisme n'est acceptable par nous que si nous reconnaissons "le successeur" (pour prendre le mot de Truong) comme plus humain que nous. Et cela implique la réciprocité, la reconnaissance par lui de notre humanité. Notre devoir n'est pas d'empêcher la montée de l'homme actuel vers quelque chose de supérieur à lui, mais de renoncer à la maîtrise de l'univers que le jour où cette nouvelle forme d'être nous aura convaincus qu'elle est vraiment supérieure, non seulement techniquement, mais moralement.

8. In medias res. Unification et architectures

Si l'on aborde ces problèmes trop globalement, on ne peut pas en sortir. Aussi bien quand il s'agit de l'individu que de l'espèce.
Pour ce qui concerne l'individu, noter la contestation de Kaufmann sur le centralisme cérébral.
Pour ce qui concerne la société, c'est l'anti-mondialisation.
Il faut chercher les solutions à des niveaux intermédiaires. Et là on rencontre aussi bien Kaufmann que les roboticiens. Ou, d'une manière terriblemnet négative, Truong.

Bibliographie

(notamment)

ASIMOV Isaac: I, Robot. Doubleday and Cy, 1956.
CALVEZ Jean-Yves : La pensée de Karl Marx. Seuil 1956, 1970.
DARWIN Charles : The origin of species. 1859. Edition de poche Woodsworth 1998. 
LEROI-GOURHAN A. : Le geste et la parole. Tome I. Technique et langage, 1964. Tome II. La mémoire et les rythmes, 1965. Albin Michel.
MORIN Edgar: Le paradigme perdu, la nature humaine. Seuil, 1973. NOVICOW J. : La critique du darwinisme social. Félix Alcan Paris, 1910?
SIMONDON Gilbert: Du mode d'existence des objets techniques. Aubier, 1979.
VERCORS : Les animaux dénaturés. Albin Michel 1952. Le livre de poche 1956.

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Notes

Unité

L'unité vue comme positive. qu'ils soient un. ne faire qu'un avec l'autre. La fusion du coït.
La fusion mystique.  Nirvana. Le ciel.
Aller vers une unité plus grande de l'espèce humaine.
L'approche de Stephenson. Fusion pré-babelienne.

Egalité

L'égalité a d'abord un fondemnet utilitaire : survie de l'espèce, protection de l'enfant
Mais ensuite, pour nous, pourquoi tellement importante ? se poser la question
Le principe d'étalité n'est pas si "naturel" que cela, ni même l'amour maternel (Elsbeth Mondeo)
Pas seulement parce que plus égaux, égalitarismes, a fortiori "par le bas",
Mais monter ensemble vers qqch de supérieur
Rawls reste statique
Egal en terme de bits ? pas seulement minimum vital, minimum éducationnel, culturel
Relation à l'externe : la propriété. En fait, déjà une forme élaborée du droit.
Appropriation des outils
Egalité en "coupant tout ce qui dépasse" (on l'a dit de la société japonaise)
Est-ce que la machine aide à l'égalité ?
Fracture numérique
La gratuité du coût de reproduction
Si on veut protéger la propriété intellectuelle, haute sophistication
Star system    Paris et le désert français
Multiplication des bits : nombre des hommes, nombre de bits par homme
Orthognalité des clutres, prix élevé du soldat moderne

l'égalité des révolutionnaires, une forme d'orthogonalité

que chacun soit unique dans un domaine

Différenciation

Pour que la multiplication des humains ait un sens (...) il faut que les humains soient différents, se différencient, autant que possible

Si on restait dans le simple reproduire d'un genome, recouvrir la terre d'humains ne serait qu'une sorte de texturation.

Au contraire, orthogonalité.

Homme/machine, réductionnisme

Entre homme et machine, ne plus chercher une différence "esssentielle", un transcendant contre un sans-valeur, mais comparer deux catégories de "construits"

platonisme et constructivisme absolu sont inadéquats

on ne construit jamais comme on veut

et on ne se contente jamais de "découvrir". Même dans la découverte au sens géographique, au moins on nomme, on projette des catégories

machine : nous n'insésons pas nos machines dans un univers vide et sans valeu

(écologie, quantique)

homme : pas complètement donné (Barthes)

A partir du moment où on admet

- qu'ily a du construit (et de plus en plus) dan sl'homme

- de la anture (et de plus en plus) dans la machine

alors le pb de la compétion (Turing, Asimov) n'est plus la comparaison du zéro à l'infini, mais un problème "quantitiatif", semi-continu

ce n'est pas un curseur sur une seule dimension. Géométrie de la frontière ?

avec un transfert vers la machine, mais une montée de l'homme aussi

Homme et machine peuvent converger vers le supérieur, en quelque sorte, un même mouvement selon deux modalités

Pourquoi les gens ont peur : pcq si homme est une machine, pas "transcendant", alors méprisable, ramené au quantitatif

StPaul/Platonisme: je fais ce que je ne veux pas, je ne fais pas ce que je veux

la machine considérée comme trop parfaite. introduction de délais dans les jeux. de défauts dans la broderie, d'aléa dans Roxame

et puis le machines ont grandi, et on ne leur reproche plus d'être trop parfaites ! en tous cas au logiciel (peu de plaintes sur fiabilté du matériel)

Il ne faut pas accepter la solution asimovienne. Il devrait au moins y avoir consultation de l'humanité.

Ni accepter le marché à titre universel (l'Entreprise Italie de Berlusconi)

quid de l'homme. Le point où ça boucle. Ou le constucteur se construit. Fondamentalement récursif. Aséité.

Piste : on ne peut pas se faire, se mouvoir soi même. On peut se penser.

le processus de construction : dans sa tête, dans son corps, en cehors

quel processus de construction

caractéristiques générales d'un construit

il y a toujours du naturel de dedans

mais peut "aller avec" ou "aller contre"

toujours à la fois mieux retrouver la nautre (hifi) et mieux s'en écarter

Consruit/nature : le langage, le droit, sont l'un et l'autre à la faois

L'histoire devient cruciale

Se construire est réflexif, récursif. Pas la construction d'un objet externe

 

construit

nature

vouloir

vouloir

non vouloir

 

machine

animal

 

intention

comprendre

 

valeur

donné

 

sans valeur, ou valeur marchande

sacré

 

marché

le vivant hors du commercial

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

homme

machine

idée

idée d'homme

idée de machine

réalité

réalité de l'homme

réalité de la machine

individu/collectif

homme/société/humanité

une machine/l'ensemble

différenciation

rôles, caractères

types

reproduction

non vouloir

virus, généalogies

productin

 

 

généalogie

 

 

unité

biologique,culturelle

standardisation

composants

mêmes, comportements

e-genes, composants

dangers

crimle individuel

 

 

sacré

sans valeur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le virus n'est autoreproducteur que dans un milieu particulier. Mais l'homme aussi. Il ne peut surivre, a fortiori se reproduire, dans la nature brute (Thoreau). Il faut que le monde ait été préparé par le végétal et les animaux (chase, boucherie)

Le propre de l'homme (en tous cas à un certain degré) Belson : disponibilité. Comme la machine, dont l'univessalité du hard permet le soft

Le cerveau est asservi au cycle vie/mort du biologique. Et cela ne lui est pas naturel : la port est un scandale (Prévert après mille autres). On fait tout pour y échapper. Egyptiens, praadis, etc.

si la machine est intelligente, aide ou pas ?

se sacrifier, mais pourquoi ?

contribution à la culture, transmission.

différence entre sciences dures et molles : dépend aussi de leur objectivation, externalisation

différenciation

constructivisme

A voir Altavista, avant tout une théorie de l'éducation, plutôt qu'épistémologique directement. Et ne qu'une importance secondaire aux construits externes

Ce n'est pas du tout pareil de se poser la question en mathématiques ou en sciences humaines. Platonisme ou pas, les planètes ne nous ont pas attendu pour faire des ellipses autour des étoiles, que nous soyons là pour en parler ou pas. (Si on admet qu'elles existaient avant que nous n'arrivions. Mais si on ne l'admet pas, difficile aussi de construre)

Mais pour l'hommme, l'homme et la femme d'aujourd'hui, moi, toi, il n'est pas indifférent que ne soit un consruit ou une simple instanciation d'un homme éternel.

L'IA dans une perspective constructiviste

bouclage IA/construction de l'homme

les cercles autour du génome : cytoplasme, prénatl, maternel,

La culture, l'histoire. Accumulation du construit, du patrimoine. La Renaissance fait cesser l'attitude de mépris du pasé.

La vision chrétienne : fixisme. Pire : décadence, retrouver le paradis perdu (péché originel, puis Babel) . Cependant, pas si fixe que cela. Felix culpa. Le nouvel Adam. Il faudrait voir ce que dit S. Thomas là dessus

Le progrès

-on se fait une idée plus haute de l'homme, valeurs, Maslow

- on étend le respect dû à l'homme : à la femme, à l'enfant, au malade

nous faisons aussi évoluer les animaux, nous civilisons la nature (aménagement, jardin à la française, jardin à l'anglaise)

L'évolution de homme :

- plus vieux

- dents de sagesse, doigts de pied

- poids du cerveau ?

Yves Coppens

- combien d'humains

- évolution négatives : surpopulation (J.Marie : on leur a apporté la médecine, mais pas le moyen de se nourrir), obésité (des forlmes de sous-développement), mais en fait la montée meme du poids des homems ?

On peut considérer qu'était dans la "nature" déjà de Cro-maghon. IL y a très tôt eu quelques géants et quelques hommes très âgés. C'est plutôt une généralistion.

LDH

drois liés à l'externe (la presse)

revendiquer de nouveaux droits

propre de la phi :

-universel (contre Rebichon)

- aucune question écartée (Descartes contre Berloquin)

Ni Dieu ni gènes.

Soulier/Akoka : on comprend mieux la schize

**

Homme/animal,

référence à Belson

repartir du virus, avec sa charge utile, non destructice cette fois

mais au contraire comportant de la mémoire et des I/O pour qu'il puisse acquérir de la culture

Au départ,

E est large vide. Peu à peu se charge

- fonctiosn d'acquisiton mémorisation

- l'environnement s'occupe "volontairement" de ce chargemnet, par des entrées ad hoc (pédagogiques)

Génétiquement, plus ça va moins cela se passe par transmissino des fonctions O et E, et plus cela se fait par la reprise du E.

Il faut quand même un minimum pour avoir l'auto-reproduction. Mais si l'environnement est favorable, il y a besoin de peu de choses (un virus n'est pas un gros programme).

Quid alors de l'hétérosexualité ?

La récursion fondamentale

Se penser, se produire

concevoir, se concevoir

se mouvoir  (omne quod movet ab alio movetur)

se repenser/se reproduire

s'exprimer, se développer, se réaliser

vouloir, se vouloir voulant...  mais pas se re-vouloir

Tant que la boucle reste non ouverte, sans prise sur autre chose, parfait, mais sans intérêt. Dès qu'elle embraye, il y a rupture.

le jeu des schizes hegeliennes

Si récursion, succession et discrétisation.

Situations limites :

e = i.e  exponentielle

cycle identique : e invariable (donc intégrale dans la fonction)

sortie identique à l'entrée . empirisme radical

sortie toujours la même ( o = f(i), sans intervention de e hors de la fonction)

le moulin, automate type à état constant

le rythme des jours

l'individu se reproduit. se recopie jusqu'à saturer l'espace (sigmoïde)

McDo, Evangile (multitude indécise de lapocalypse)

les sorties ne varient que selon la variation des entrées. elles sont cycliques en particulier si les entrées le sont

sortie ne dépendant que de e. Le déploiement de lapriori kantien.

typique : loi de Moore

une humanité qui ne fait que se produire s'épuise. devient cyclique. tout intérêt à avoir en face un monde, l'autre.

Il faut avoir les deux fonctions O et E, sinon ce n'st pas intéreessant

La montée du re-produire au produire est la montée de e par rapport à i. Montée du "soft" 

Il faut ici architecturer le e

- mémoires temporaires,

- mémoires de fond, habitus, culture

Compléter ce schéma,

- limité à l'interne, par l'externe (peut se faire par décomposition de la couche "culturelle")

- entre la couche génomique et la couche culturelle, il y a la couche cytoplasmique (Atlan) et prénatale

en même temps, il ya montée de i (système mieux informé) , évidement, et de o (comportements plus fins)

et architectures complexes

le e non hiérarchisé, projection sur un plan  et même une chaîne de bits, est une limite

avoir des sous-cycles? des automates fractales ?

**

Marx. In Calvez

Le communisme... n'est pas une communauté établie au mépris de l'individu, supérieure et extérieure à l'individu. Le communisme, c'est l'homme social, c'est l'homme apte à déployer toutes ses virtualités, toutes les capacités de sa nature, c'est l'homme apte à coïncider avec son être générique, apte à se réaliser dans toutes les dimensions de l'espèce... C'est la réalisation de l'homme concret.

...

L'homme est donc seul sens et seule réalité de l'histoire ainsi comprise. Le rapport immédit à la nature - rapport du besoin humain à sa satisfaction - n'a-t-il pas été transformé en besoin unique de l'home ? L'activité toute entière de l'homme producteur, l'activité par laquelle l'homme se manifeste n'est-elle pas devenue une "passion" de l'homme intérieurr à l'homme lui-même.

Il ne s'agit plus d'humanisme abstrait, dans lequel l'homme serait défni pa référence à quelque valeur suprême. Nous savons, en effet, qu'il n'y a poas selon Marx de valeur ou de vérité éternelle. C'est dans le rapport dialectique à l'autre (soit nature, soit homme) que l'humanisme apparaît. L'homme n'est pas défini pa raport à quelque chose d'autre ; mais l'homme se définit lui-même et se "trouve" dans l'évolution du rapport dialectique qui constitue le réel. Il n'y a pas une essence de l'homme prélablemehnt connue qu'il s'agirait de réaliser, mais l'homme révèle son essence et la rejoint en se rejoignant lui-même, en achevant la médiation entre lui-même et son être générique, entre lui-même et la nature ou l'objet. Bref, le rapport dialectique qui sous-tend l'humanisme de Marx est un rapport de production de l'homme ou de transformation de la nature en nature humaine : un rapport de création de soi. L'homme st producteur et créateur de lui-même, et l'homme n'est homme que parce qu'il se produit comme homme. en se produisnt, il rend son essence "phénoménale", il se fait homme "devenu".

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Se produire. C'est le propre de la divinité. N'est pas tout à fait pensable.

Relève d'un objectif plutôt qu'autre chose.

coupure individualité

le net

mais aussi coupure de l'Ego

Chritianisme et réductionnisme

vision fixiste, créationniste : Platon, image, abimée, restauration par le Xt

dans cette optique, aurati dû s'arreter (position sde Paul sur le mariage)

vision évolutive (darwinienne)  : felix culpa, homme sauvé au dessus, plus jombreux (Apôcalypse : les tributs d'IsraÊZl comptées, la multutue es utres

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se construit progressivement

De nos jours encore, évangéliser nos réflexes

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CONSTRUCTIVISME

http://p.serres.free.fr/Lexique/constructivisme.htm

1) Définitions

Le terme constructivisme, actuellement très employé, correspond à une triple acception, dont les termes ne se recouvrent pas

exactement, même s’ils ne sont pas sans rapport.

J.P. Astolfi, Mots clés de la didactique des sciences, 1997, De Boeck.

2) Le point sur la question

1.      En psychologie, ce terme concerne le modèle sue l’on adopte pour appréhender l’activité intellectuelle du sujet aux prises

avec la résolution d’un problème. Le point de vue constructiviste s’oppose ici par exemple à un point de vue béhavioriste,

longtemps dominant en psychologie. Il peut emprunter au modèle piagétien de la psychanalyse génétique (qui examine la

construction d’invariants opératoires, à caractère général, au cours du développement) ou au modèle de traitement de

l'information (qui privilégie les mécanismes locaux, à l'occasion de chaque type de problème à résoudre).

2.      En épistémologie, ce terme concerne la conception que l’on se fait de l’objet du savoir, du rapport entre les données

empiriques (les «faits») et les constructions théoriques (les «lois» ou «théories»). Le point de vue constructiviste s’oppose ici au

point de vue empiriste et positiviste dont même les scientifiques ont du mal à se défaire et qui conduit à comprendre l’activité

scientifique comme une manière «d’écarter le rideau» (grâce à une instrumentation et à des méthodologies de plus en plus

performantes) pour accéder à des lois naturelles jusque-là cachées. Le constructivisme insiste au contraire sur le caractère

hautement construit des «objets» de la science.

3.      En didactique, ce terme désigne plutôt les procédures d’enseignement quand elles mettent l’élève au cœur des

apprentissages scolaires. Le point de vue constructivisme s’oppose ici au point de vue transmissif. Il peut emprunter aux

orientations classiques de l’éducation nouvelle (qui privilégie par exemple l’intérêt et la motivation de l’élève, sa libre activité, la

richesse du milieu scolaire etc.) ou aux voies plus récentes de certaines didactiques (qui insistent sur la construction de situations

plus «calibrées» qui enrôlent l’élève, l’enseignant ayant à charge d’étayer les apprentissages en cours, d’une façon non

substitutive).

D’une manière ou d’une autre, il s’agit d’admettre que les connaissances se construisent. Que ce soit de façon progressive et

continue, ou bien par ruptures, l’activité du sujet conduit aux remodelages et aux réorganisations qu’implique l’apprentissage.

Le constructivisme relève donc en tout premier lieu d’une théorie des apprentissages et trouve plus particulièrement son origine

dans la conception piagétienne  de l’équilibration des structures cognitives.

J.P. Astolfi, Mots clés de la didactique des sciences, 1997, De Boeck.