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Is there a "French Touch" 2.

 

1. Utility. 2. Methodology 3. A note by Eric Legay

1. Is it useful/productive to elaborate about a "French touch"?

My answer: yes, as long as it is:
- competitive in a positive way,
- a form of resistance to the impoverishing aspects of globalization,
- a component of creativity.

Best comparison: wines.

Just a requirement: go beyond the French problem and aim to country/culture characterization of art (digital as far as diccan is concerned with). Let's note that "touch" is not a neutral term. It goes along well with French. It could to with Japanese. Less well with US or Germany. We should probably use rather terms as "style" (perhaps a little too "artistic"), "characteristics" or "features" (neutral but not very engaging), or "strong points" (more positive). e

2. Methodology/Epistemology

We see two different, complementary more than opposite, ways of giving substance to such concepts : top down and bottom up.

Top down is the most common up to now. For each country or region, you start with its general characteristics, and hence explain the features of this region art.

Typically:
- Physical geography (climate, kind of light, relief). Taine Philosophie de l'art
- Historical generally (Duby, Panofsky)
- Economical politics (modes of production and trading). Marx, Francastel (I am not familiar with these), Martel...
- Culturally. Rather vague but..

And of course, at the end of the process, prove that works actually conform to what these environment considerations take to.

Bottom up : build a population of artists or a corpus of works and, with intuition as well statistical methods,

That's what we have begun to do with the artists listed in diccan. It demands time and patience to gather the data.

We meet two difficult issues:

- how far does the corpus represent correctly the actual population
- how far are we able to assign features and value them to obtain credible results.

As we have seen in our precedent text, the only feature emerging concretely from our database is the remarkable strength of France, which is at par with the rest of Europe globally and with the US. But this conclusion is disputable since, very probably, our corpus is biaed in favour of France. Perhaps not so much, but how much ?

Cutlog is a French event, in Paris and New York (colocated with Frieze).

3. A message from Eric Legay

e mon coté j'ai longtemps cherché la "French Touch" comment le discerner, l'analyser, le reproduire, le valoriser. Mes étudiants de Gobelins sont ma source première de recherche de cette French Touch. C'est en discutant avec des producteurs américains, Anglais, Suédois et Allemands, que j'ai découvert ce qui les fascinait chez nous. En voici une très brève synthèse.

1/ L'immense culture des étudiants français, qui sont très curieux et surtout d'une ouverture culturelle incroyable; Un étudiant français dans les arts graphiques, jeux vidéos etc etc etc est incollable à la fois sur les Mangas, les Tags, les comics, les affiches, les pubs, l'art mais aussi le cinéma, la musique etc qui sont ces sources d'inspirations qu'il fusionne assez facilement. Les étudiants plus classiques sont certes aussi passionnés mais moins éclectiques. Je me souviens un jour d'un débat d'expert entre deux étudiants sur les différences entre la Manga Chinoise et Japonaise. Où ailleurs a t'on ces débats là ? en occident ?

2/ La prise en main immédiate du sujet qui devient une source de foisonnement quand souvent les anglo saxons attendent un cahier des charges précis. Une idée génère une fulgurence... Nous interprétons immédiatement parfois même sans finir d'écouter la demande. Je me souviens le regard éberlué de mes clients Suédois qui le jour de la présentation on découvert un produit très différent du cahier des charges mais terriblement plus sexy.

3/ La remise en question permanent, les surprend. Il n'est pas rare de voir une personne jeter son premier travail car jugé imparfait. Nous ne sommes jamais dans l'amélioration mais dans le premier jet, dans l'instant, le jaillissement, la vision, la fulgurance, les autres étudiants d'autres pays sont plus laborieux. On travaille beaucoup, mais des fois pour rien.

4/ Le débat permanent et confus dans le groupe de travail, ou tout est toujours remis en question et jusqu'à la dernière minute, celui qui a la meilleure idée l'emporte, au risque de faire capoter 100% du projet. Dans les autres pays on respecte plus la commande et la hiérarchie.

5/ Un mode de production à la 80/20 qui permet à la fin de la production de mettre une petite touche personnelle à la manière des cuisiniers, des grands couturiers, c'est la signature. C'est la cerise sur le gâteau... Le produit est souvent livré en retard mais avec ce petit "je ne sais quoi" ce petit "supplément d'âme" que l'on comprend immédiatement qu'il n'est pas allemand...

Au final cela donne des produits souvent plus innovants, plus pétillant, plus recherchés, plus élégants, moins conventionnels qui malheureusement sont de moins bonne qualité car moins travaillés mais plus agréable... Toujours plus élégant et charmant mais pas toujours efficace et fiable.

Eric Legay