L'art à Laval Virtual : Japonais et Algoristes

Sisyu : What a loving and beautiful world. Visiteurs jouant avec leur ombre et intervenant avec la pluie des caractères.

L'art était bien présent à Laval Virtual 2012.(du 28 mars au 1er avril). Deux stars sont intervenues aux journées scientifiques, Maurice Benayoun et Jeffrey Shaw. Les participants ont pu apprécier la diversité et la sophistication de leur oeuvre. Il est un peu dommage qu'ils n'aient pas vraiment traité le sujet annoncé : l'avenir. Mais est-il vraiment possible, même aux meilleurs, de parler de futur en art... Nous sommes peut-être trop prétentieux de l'oser dans ce dictionnaire avec nos notes de prospective. Et Benayoun a lancé quelques coups de laser dans les brouillards du futur : virtuality (plasticité du réel), mémoire rétinienne, critical fusion (mélange de fiction et de réalité).

< Blue Grass/Autumn (2012) avc Emmanuel Cayla. Exposé à Laval Virtual;

Sur le salon, bien placé près de l'entrée, l'oeuvre What a loving and beautiful world de la calligraphe japonaise Sisyu avait toujours des visiteurs actifs. Il faut dire que, comme la projection Trackers de Lozano-Hemmer présentée l'an dernier à la Gaïté lyrique, les visiteurs, surtout en groupe et mieux encore accompagnés d'enfants, s'amusent facilement d'oeuvres qui projettent leur ombre sur une grande surface. Selon leur position par rapport au projecteur, ils peuvent notamment influer sur les dimensions de l'ombre. Ici, en outre, ils pouvaient entrer de plein pied dans le gameplay proposé par l'artiste : des idéogrammes sino-japonais calligraphiés tombent doucement dans le paysage. Et quand l'ombre les inteceptent, ils sont remplacés par un dessin correspondant à la signification de l'idéogramme.

L'artiste en peformance. On en trouve une vidéo sur le site de Teamlab.

L'oeuvre fait aussi penser à Textrain, de Camille Utterbach. Ici aussi, les caractères tombent en pluie et sont arrêtés par la forme du spectateur. Mais il s'agit de caractères occidentaux, non d'idéogrammes, et l'esprit de l'oeuvre consiste à regrouper les lettres pour obtenir des mots ou des phrases significatifs.

Les résultats de telles oeuvres sont évidemment plus grandioses quand l'artiste elle-même joue de l'oeuvre comme une performance. Connaissant le mécanisme global, elle peut organiser ses mouvements aussi bien pour leur donner la forme d'une danse que pour obtenir de plus riches résultats graphiques.

Les Algoristes étaient présents en force, faisant stand commun avec le Paris ACM Siggraph. Il affichait des épreuves des oeuves suivantes (voir figure ci-contre). De gauche à droite :
- ligne du haut
. Evelyne Lutton/Emmanuel Cayla : Bluegrass-Autumn
. Evelyne Lutton/Emmanuel Cayla : Arbres sombres
. Alain Bittler : Heaven on Earth
. Pierre Kueny : Terres arbitraires
. Judith Guez/Laetitia Perez : De Toi à moi.

Les oeuvres exposées par les Algoristes

- ligne du bas :
. Projet collectif des Algoristes : La Glu
- Xavier Gouchet : Luxel
- Samuel Monnier : 20101121-1
- Samuel Monnier : Mondrian. Fractal

En outre :
- Judith Guez et Guillaume Bertinet présentaient leur oeuvre (encore à l'état de prototype) interactive basé sur l'emploi de deux écrans se combinant par une glace sans tain. Les visiteurs intervienennt comme dans un jeu de Pong mais, au lieu d'une compétition pour le meilleur score, l'oeuvre développe la richesse de ses graphismes et de son espace même, conduisant le spectateur à s'interroger sur ses pereptions.
- Pierre Berger présentait son logiciel Roxame en fonctionnement, appliqué tantôt à des photographies de Laval, tantôt à des portraits de visiteurs passant sur le stand.

Comme tous les ans, plusieurs équipes d'étudiants japonais étaient venu montrer leur projet à Laval , témoignant (comme Sisyu plus haut), d'un bel optimisme dans ce pays durement frappé par la nature. A signaler notamment : Claytric Surface, pâte à modeler aux caractéristiques variables pilotées par ordinateur, Smoon (une cuilère robotisée s'adaptant aux données des recettes figurant dans l'ordinateur) et (projet primé par le Siggraph pour être présenté cet été à Los Angeles, un gobelet magique qui donne l'impression de se remplir (de billes, graines...) quand on remplit son homogue situé à quelque distance.

Les jeux n'étaient pas oubliés, avec ePawn Arena (table de jeu constituée par un écran tactile) et RV Border guard 3, à mi chemin entre le jeu (FPS) et le cinéma d'anticipation.

Augmentedev présentait une application de coloraion différencieée d'objets. La firme est orientée vers les applications indusrielles, mais on peut aussi considérer qu'il s'agit d'une forme de non-phoorealistic rendering.