COMPTE-RENDU DE L’ENTREVUE DE LA DELEGATION INTERSYNDICALE AVEC LES REPRÉSENTANTS DU MINISTERE
Le
rassemblement des personnels de l’UPS
devant le Ministère de l’Education Nationale le 28/01/03 a connu une
mobilisation inhabituelle pour notre milieu, puisque près de 500 personnes
étaient présentes, dont beaucoup venant d’Orsay, de Chatenay et de nombreux
étudiants. La pétition, “ L’Université Paris-Sud en Péril ” a d’ores
et déjà recueillie plus de 2800 signatures et a été remise lors de l’entrevue.
Les représentants
des personnels, des syndicats et des étudiants de l’UPS (SNTRS-CGT, SES-CGT,
SNESUP-FSU, SGEN-CFDT, SNB-SGEN-CFDT, SNCS-FSU, SNPTES-UNSA, SNASUB-FSU,
SNEP-FSU, UNEF, ADDOC), regroupés au sein d’une coordination a été reçue au
Ministère de l’Education Nationale par
Pierre Saget, conseiller du ministre, Alain Abécassis du Cabinet du ministre et
Bernard Lejeune de la Direction de l’Enseignement Supérieur. Notre délégation
était constituée de (par liste alphabétique) :
Betty Felenbok, DR CNRS Orsay
(SNCS-FSU) ; Olivier Guilbaud, étudiant en thèse, Orsay (CEC-ADDOC) ;
Maryse Godon, IATOS, Orsay (SES-CGT) ;
Annick Jacq, CR CNRS, Orsay (SNTRS-CGT), Responsable de la
coordination “ UPS en péril “ ; Asma Khammari, Doctorant, Orsay
(UNEF) ; Michelle Lautton, MCF, Sceaux (SNESUP-FSU) ; Jacqueline
Mahuteau, MCF, Châtenay, (SGEN-CFDT) ; Jean-Jacques Pennec, ITARF,
Orsay (SNPTES-UNSA)
Pierre Saget a introduit la séance en utilisant un
argumentaire dont les grandes lignes ont été largement répercutées dans les
médias.
1)
Comment expliquer la
fermeture de l’UPS décidée par le CA et son Président alors que le budget a été
voté par ce même CA ? Il a dit ne pas comprendre dans ce contexte
l’impasse de 1 M€ qui, selon lui, aurait du être prélevé sur les dotations
de l’UPS.
2)
Les universités sont
autonomes et doivent donc gérer leur budget compte-tenu des moyens alloués et
de leurs dépenses. Il estime donc qu’il y a un problème de fonctionnement.
3)
Il a reconnu qu’un
problème structurel concernait spécifiquement le Campus d’Orsay (entretien,
fluides, sécurité, maintenance). Il a
d’autre part repris le communiqué de presse de Luc Ferry, arguant d’un excédent
comptable de 5 M€ et un autofinancement de 8,7 M€ (transfert de
ressources de fonctionnement de l’Université sur de l’investissement scientifique).
La position de la délégation
Les membres de la
délégation ont non seulement répondu à ces propos, mais ont formulé des
demandes concrètes, qui figurent dans la pétition.
1)
La Dotation Globale de
Fonctionnement (DGF) de l’Etat pour l’UPS est de 6,9 M€ en 2003 alors que
l’estimation des charges incompressibles en enseignement, recherche et en
infrastructure est de 12,5 M€, ce qui représente un financement couvrant
environ la moitié de nos besoins seulement. Notons qu’après un budget
d’enseignement en forte diminution en
2002 au niveau de l’UFR d’Orsay (une des composantes principales de
l’Université) on annonce pour 2003 une baisse supplémentaire importante.
Concernant les budgets de recherche des laboratoires, la situation n’est guère
plus brillante : non seulement les prélèvements universitaires (UPS et UFR
d’Orsay) sur leurs crédits se sont accrus, mais les crédits alloués par les
organismes de recherche (CNRS, INSERM,…) sont en chute libre.
2)
Les engagements de
l’Etat en matière de financement (autorisation de programme) et de plan
pluriannuel pour l’emploi scientifique n’ont pas été respectés en 2003:
suppressions d’emplois de chercheurs (150) et créations d’emplois très
largement inférieurs aux engagements de l’état prévus concernant les postes de
MC, ITA et IATOS. Ainsi, il y aura 1000 postes de moins pour recruter des
jeunes docteurs.
3)
Concernant la soi-disant
réserve de 5 M€, c’est un excédent comptable, non mobilisable, qui inclut
des sommes correspondant aux contrats pluriannuels des laboratoires, à la
formation continue, à des subventions de crédits notifiées trop tardivement, à
des factures engagées mais non encore honorées, à des travaux de sécurité,
etc. … Nous connaissons déjà cet argumentaire scandaleux puisqu’il est
utilisé au CNRS qui, compte-tenu de la diminution de son budget (supérieur à
–17%), se sert de cette réserve qui ne lui appartient pas pour financer les
laboratoires, et même payer une partie
des salaires ! Il semble que notre argumentation à ce sujet ait été
entendue, ou plutôt non rejetée, par les responsables du ministère.
4)
Concernant
l’autofinancement de dépenses d’investissement, nous avons demandé quels
étaient les objectifs des universités pour ce gouvernement. Les représentants
du ministère ont admis l’excellence du Pôle Scientifique et Pédagogique de
l’UPS. Nous leur avons demandé s’ils voulaient que l’Université soit ouverte
sur les nouvelles technologies, remplisse ses missions d’enseignement et reste
compétitive au niveau international, ou si, au contraire, ils souhaitaient une
“ Université qui ronronne ”. Dans la première hypothèse, qui seule peut
être défendue, il est nécessaire que l’Etat investisse à la hauteur des
ambitions affichées et soutienne les engagements concernant : a)
l’introduction des nouvelles technologies dans la pédagogie, b) le plan
quadriennal, c) les Contrats de Plans Etat-Régions, d) la maintenance hors
sécurité et e) la sécurité. Rappelons que de tels engagements ont été votés par
l’Etat l’Université sur la base même des orientations voulues par l’Etat.
5)
Concernant maintenant
les difficultés financières de l’UPS chiffrées à plus de 1 M€, elles
s’expliquent notamment par l’augmentation des fluides, des charges de
chauffage, des frais liés à l’infrastructure et la sécurité, ainsi que par le
coût des charges spécifiques au Campus d’Orsay, arguments largement développés
par ailleurs. Dansce contexte, les étudiants ont également souligné le scandale
des conditions désastreuses dans lesquelles ils travaillent et vivent (cité
universitaire et amphis à 13°), situation contrastant fortement avec la réputation d ‘excellence et la renommée
internationale de l’Université Paris-Sud qui attire de nombreux étudiants
français et étrangers.
Conclusion de Pierre
Saget
Il a résumé la situation ainsi :
1)
Il est d’accord qu’il y
a un problème structurel du Campus d’Orsay ;
2)
Il est d’accord avec
l’argument donné par la délégation que l’Etat ne fait pas suffisamment
d’efforts pour l’Enseignement Supérieur et la recherche en matière de
financement et que ce dernier n’est pas à la hauteur de ce qui existe dans les
“ pays développés ”.
3)
Le Ministre réfléchit
pour définir des perspectives et faire un effort en faveur de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche. Concernant l’UPS, un contrôle de l’Etat sur ses
finances sera fait.
4)
Enfin, il est
“intimement persuadé qu’il faut répondre par un plan d’ensemble pour
l’Enseignement Supérieur”.
Nos commentaires et conclusions
-
Cette première
mobilisation du personnel de l’UPS et des étudiants devant le ministère a
contribué à ce que celui-ci entende enfin que le financement de l’UPSétait
insuffisant.
-
La décision de fermeture
prise par le CA et le président Chapuisat a été le facteur déclenchant. Pour la
première fois, les médias se sont emparés du problème, et c’est à nous de
mobiliser, d’agir en direction du public et des médias pour expliquer la
situation réelle de notre Université.
Concrètement et malgré le constat fait par le ministère de l’insuffisance des crédits alloués à l’Université, aucun effort supplémentaire n’a été annoncé. Plus que jamais, nous devons accentuer nos actions pour obtenir du Ministère le financement nécessaire, et pour assurer le fonctionnement normal. La coordination “ UPS en péril ” proposera des actions qui seront diffusées sur le site web. Toutes les bonnes volontés doivent se manifester pour que tous ensemble nous obtenions un plan de rénovation et un collectif budgétaire permettant à l’UPS d’assurer ses missions d’enseignement et de recherche.