COMMUNIQUE DE PRESSE
L’Université
Paris-Sud rencontre des difficultés budgétaires qui ne lui permettent plus
d’assumer les besoins de l’enseignement, de la recherche et les charges
d’infrastructure. La situation est devenue catastrophique dans un contexte où
la France est le pays développé qui consacre le moins d’argent par étudiant. La
décision de fermeture de l’Université Paris-Sud par le Conseil d’Administration
et par son président Xavier Chapuisat, qui en a fixé les modalités, traduit
l’importance des difficultés rencontrées par l’Université.
Face
à cette situation critique résultant d’un désengagement de l’Etat, une
coordination s’est constituée avec des représentants du personnel et des
étudiants (SNTRS-CGT, SES-CGT, SNESUP-FSU, SGEN-CFDT, SNCS-FSU, SNPTES-UNSA,
SNASUB-FSU, SNEP-FSU, UNEF, ADDOC). Celle-ci a été reçue le 28 janvier 2003 par
des représentants du ministère auxquels elle a fait part des points
suivants :
Elle
a dénoncé :
-
l’insuffisance de la dotation de l’Etat[1] ;
-
le non-respect des engagements de l’Etat en matière de financement,
d’autorisation de programme et du plan pluriannuel pour l’emploi scientifique.
-
l’argumentaire scandaleux utilisé par Luc Ferry de la soi-disant réserve de
l’UPS d’un montant de 5 Millions d'euros. De fait, il s’agit d’un solde
comptable positif et qui n’est pas mobilisableé.
-
l’autre argument avancé par le ministère de la mauvaise gestion de l’UPS.
Elle
a demandé au ministère de clarifier
la position du gouvernement quant aux missions des universités. L’Université
doit-elle être ouverte sur les nouvelles technologies, remplir ses missions
d’enseignement et être compétitive au niveau international, ou, au contraire,
doit-elle se contenter de “ronronner”[2] ;
Elle
a souligné qu’en raison de
l’insuffisance des dotations budgétaires publiques, le seul moyen pour l’UPS
d’éviter un déficit est de puiser dans les budgets de recherche, d’enseignement
et de maintenance pour faire face aux dépenses incompressibles[3]
A
l’occasion de cette entrevue, le Ministère a reconnu que l’Université Paris-Sud
avait des besoins particulièrement lourds en fonctionnement du fait de
problèmes structurels, en particulier au niveau du campus d’Orsay :
étendue du campus, système de chauffage archaïque… Le ministère reconnaît aussi
que l’effort consenti en France pour l’Enseignement Supérieur n’est pas à la
hauteur d’un pays comme le notre. Concrètement, et malgré ce constat, aucun
effort supplémentaire n’a été annoncé bien qu’ait été évoqué la volonté du
Ministre de faire un effort significatif pour l’Enseignement Supérieur.
Le personnel et les étudiants de l’UPS, au travers de sa coordination, va accentuer ses actions pour obtenir du ministère un plan de rénovation et un collectif budgétaire pour permettre à l’UPS d’assurer ses missions d’enseignement et de recherche.
[1] La Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) de l’Etat est de 6.9 M€ en 2003 alors que l’estimation des besoins incompressibles en enseignment, recherche et en infrastructure est de 12,5 M€. Notons qu’après un budget d’enseignement en forte diminution en 2002 au niveau de l’UFR d’Orsay (une des composantes principales de l’Université) on annonce pour 2003 une baisse supplémentaire importante. Concernant les budgets de recherche des laboratoires, la situation n’est guère plus brillante : non seulement les prélèvements universitaires (UPS et UFR d’Orsay) sur leurs crédits se sont accrus, mais les crédits alloués par les organismes de recherche (CNRS, INSERM,…) sont en chute libre.
[2] Dans la première hypothèse, qui seule peut être défendue, il est nécessaire que l’Etat investisse à la hauteur des ambitions affichées et soutienne ses engagements concernant : a) l’introduction des nouvelles technologies dans la pédagogie, b) le plan quadriennal, c) les Contrats de Plans Etat-Régions, d) la maintenance hors sécurité et e) la sécurité. Rappelons que de tels engagement ont été votés par l’Etat et que l’Université y a souscrit.
[3] Augmentation des fluides, des charges de chauffage, des frais liés à l’infrastructure et la sécurité, ainsi que par le coût des charges spécifiques au Campus d’Orsay, arguments largement développés par ailleurs. Dans ce contexte les étudiants de certaines composantes vivent et travaillent dans des conditions très difficiles, situation contrastant fortement avec la réputation d’excellence et la renommée internationale de l’Université Paris-Sud qui attire de nombreux étudiants français et étrangers.