Sommaire : Trois questions à Pascal Daloz, Dassault Systèmes| L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | Entreprises | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente
"Notre poste important, c'est la R&D. C'est en cela que notre business model est différent de celui d'un éditeur traditionnel de logiciels. Nos investissments en R&D ne ralentissent pas ".
(NDLR. Nous avons tenu, pour cet interview particulière, à conserver le style naturel d'un "lab" industriel. On trouvera l'explication des acronymes et noms de produits sur le site de l'entreprise).
Asti-Hebdo : Votre chiffre d'affaire pour 2002 est en hausse de 4% en euros, (et 7% en dollars avant conversion). Votre entreprise emploie 3966 personnes, soit 118 de plus qu'en 2001), dont 2000 travaillent en R&D. Elle réinvestit 29% de ce CA dans la R&D, (la moyenne de l'industrie se situe entre 10 et 15%). Pourquoi?
Pascal Daloz : On est un lab, un gros lab. Notre modèle est "un lab égale une marque". Nous avons les labs Catia, Delmia, Enovia, Smarteam, Solidworks, Spatial…
Un lab regroupe une partie des activités à Suresnes. La seule chose qui soit mutualisée est l'infrastructure, mais elle est conséquente. On investit sur le PPR (Product process resources) Hub, l'Enterprise Architecture, le RAD, développement rapide d'applications. Ces trois briques, les fondations de la V5, représentent 45% de notre investissement R&D, un milliard de dollars sur cinq ans. Après cela, les labs de marque sont des labs applicatifs qui mettent en œuvre les process de nos clients, de conception pour Catia, de conception et systèmes de production pour Delmia, de gestion des documents et du collaboratif pour Enovia.
Nous avons en plus une recherche fondamentale centralisée, dirigée par Arnaud Ribadeau Dumas, qui compte une vingtaine de personnes. Elle vient d'être renommée Recherche et Innovation.. Sa mission est de produire des nouveaux concepts basés sur des "breakthrough", les ruptures technologiques.
Ce qui caractérise Dassault Systèmes, en effet, ce sont les créations de concepts, en rupture. Elles sont reprises par le marché : DMU(Digital mock up), PDM, Process centric, Design centric, PLM (Product life cycle management)… C'est dans ce cadre que s'inscrivent nos activités de recherche. Une grande partie des technologies de base de la recherche fondamentale proviennent des universités, ou de partenariats tel celui d'IBM en technologie IT. La mise en œuvre de cette technologie dans le cadre de process est notre valeur ajoutée. La 3D est un thème de recherche. L'équipe d' Arnaud Ribadeau Dumas, en avance de phase, travaille à une autre façon de faire du modeling à base de nurbs et de tablet PC. Spatial, lui, a deux métiers, promouvoir la V5 et vendre des composants d'interopérabilité et de visualisation, où la 3D est importante. C'est une activité de développement par rapport à l'activité recherche du groupe d'Arnaud.
A.H. : A quel horizon travaillez-vous ?
P.D. : Dans les labs applicatifs, on fait cinq "releases" produits tous les deux ans. Chez Arnaud, étape intermédiaire, on va jusqu'à trois ans, pas cinq. La recherche de partenaires comme IBM se positionne beaucoup plus entre 3 et 7 ans et la recherche universitaire à 10 ans. L'objectif de Recherche et Innovation est de produire de nouveaux concepts que l'on puisse introduire dans nos "releases". La durée de vie d'un cycle technologique, chez nous, est de 5 ans. L'entreprise a vingt ans, on en est logiquement arrivé à la V5… On est au début de son adoption commerciale.
Entre le moment où l'infrastructure existe et le moment où on déploie ces produits là, il se passe deux à trois ans. La raison est simple. Il faut terminer les programmes lancés avec les anciennes générations de produits. C'est également vrai dans l'aéronautique. Les clients qu'on a d'abord gagnés avec la V5, c'était plutôt le "Consumer group" ou le "Consumer electronics" (Ils n'étaient pas "habitués" à la V4 !). La décision est maintenant prise. Il y a eu une phase pilote . Les déploiements ont commencé en 2001. Cela s'accélère parce qu'arrive la fin des programmes lancés en 99. La V5 représente désormais une part significative des nouvelles ventes.
A.H. : Doublez-vous l'activité Recherche d'une activité Veille technologique?
P.D. : La veille est beaucoup plus diffusée. On est organisés par labs, par domaines, qui se segmentent en sous-domaines où l'on trouve les Product managers. Tous les Product managers ont une activité de veille. D'une part, Arnaud met en œuvre des prototypes, il fait en somme du prototypage rapide. D'autre part, l'activité de veille est effectuée par les gens en charge du développement. C'est une contrainte du point de vue organisationnel. C'est le problème de tous, ce n'est pas le problème de quelques personnes en central.
Cela fait partie de notre souci de gestion des connaissances, qui explique aussi notre rachat de la société KTI (Knowledge technology international)? - Le message de la R9, était le "morphing", celui de la R10 est le "Process automation". KTI a une expérience cumulée d'une quinzaine d'années sur la définition des process, du point de vue des "templates", pour l'aéronautique et l'automobile. Le lab de KTI est en train de redévelopper un certain nombre d'applets process sur la base de la V5. C'est en cours.
Les 29% du chiffre d'affaires réinvestis en R&D s'expliquent aussi par notre partenariat avec IBM. En effet, 70% de nos ventes sont faites avec IBM. La partie marketing et vente est supportée en grande partie par IBM. A leur niveau, le réinvestissement est de 15%. Notre poste important c'est la R&D. C'est en cela que notre business model est différent de celui d'un éditeur traditionnel de logiciels. Nos investissements R&D ne ralentissent pas.
Propos recueillis par Mireille Boris
Par une heureuse coïncidence, au moment où nous mettons sous presse (enfin, sur la Toile), nous recevons le dernier numéro du bulletin de l'Inria, Inédit. A la Une : "Le logiciel de reconstruction de surface Nuages-PC (Nuages-Point Cloud), conçu et développé par l'équipe Prisme (Inria Sophia Antipolis), a séduit Dassault-Systèmes par sa robustesse et sa fiabilité. Intégré au logiciel Catia V5 depuis deux ans, il bénéficie aujourd'hui d'une distribution mondiale. "
Selon 01 Net (http://lettres.01net.com/u.asp?a=106495:609:3) le texte présenté par Nicole Fontaine a été adopté en première lecture par les députés dans la nuit du 26 au 27 février, au terme d'un débat "onirique". Le gouvernement est resté sourd aux critiques majeures formulées sur ce texte. La navette parlementaire suit son cours.
Le Gencod lance EANnet.fr, réseau français des catalogues électroniques des entreprises. Pour Pierre Georget, directeur général adjoint du Gencod "Son principe fondateur est de permettre à chaque opérateur de catalogue d'offrir un outil personnalisé ou spécifique à un métier tout en garantissant une ouverture vers les partenaires ayant choisi d'autres catalogues. Le numéro 84 (janvier/février 2003) du bulletin "Décodez l'actualité", édité par le Gencod, présente le concept et donne des exemples. Il signale aussi le "Livre blanc pour la mise en réseau des catalogues électroniques", édité par la même organisation
Selon Michel Alberganti (Le Monde du 8 février 2003), l'entreprise japonaise NCR finance des recherches, menées avec l'université de Californie du Sud) pour analyser les visages et leurs expressions.
Gérard Canesi, dans Le monde informatique du 28 février considère que C++ "est incontournable dans la programmation des jeux comme des applications scientifiques". Il présente des tableaux comparatifs de la bibliographie récente et des formations actuellement proposées.
Hiérarchies de mémoires. U. Meyer, P. Sanders, J. Sibeyn (Eds.): Algorithms for memory hierarchies advanced lectures
Construction des compilateurs. G. Hedin (Ed.): Compiler construction 12th international conference, CC 2003, Held as part of the Joint european conferences on theory and practice of software, Etaps 2003, Warsaw, Poland, April 7-11, 2003. Proceedings
Systèmes biologiques. C. Priami (Ed.): Computational methods in systems biology First international workshop, CMSB 2003, Rovereto, Italy, February 24-26, 2003. Proceedings
Thomas Ottmann R. Klein, H.-W. Six, L. Wegner (Eds.): Computer science in perspective Essays dedicated to Thomas Ottmann
XML est-il efficient et/ou efficace ? S. Bressan, A.B. Chaudhri, M.L. Lee, J.X. Yu, Z. Lacroix (Eds.): Efficiency and effectiveness of XML tools and techniques and data integration over the Web VLDB 2002 Workshop EEXTT and CAiSE 2002 workshop DIWeb. Revised papers
Langue naturelle et systèmes d'information. B. Andersson, M. Bergholtz, P. Johannesson (Eds.): Natural language processing and information systems 6th International conference on Applications of natural language to information systems, NLDB 2002, Stockholm, Sweden, June 27-28, 2002. Revised Papers
Robotique et planfication. M. Beetz, J. Hertzberg, M. Ghallab, M.E. Pollack (Eds.): Advances in plan-based control of robotic agents International Seminar Dagstuhl Castle, Germany, October 21-26, 2001. Revised Papers
Du 17 au 23 mars 2003 se déroulera la troisième édition des Journées mondiales du logiciel libre dans l'éducation (JLLE). Il s'agit d'un ensemble de manifestations locales, organisées dans des établissements scolaires, où des enseignants et des informaticiens présentent des logiciels libres adaptés à l'éducation. Elles sont donc une bonne occasion pour rencontrer des femmes et des hommes de terrain, démontrant par la pratique que ces outils offrent un contenu de qualité à des conditions d'accès inégalables. Toutes informations en http://libresoftware-educ.org
Du collège à la maison : comment l'ordinateur favorise l'intégration.
Un dossier sur le site de
Landes
Interactives.
Derrière les grands mots à la mode, les objectifs sont bien concrets. Les DSI (directeurs des systèmes d'information, membres du Cigref) ont besoin de retrouver la confiance de leurs présidents, comme ils l'ont déjà exprimé clairement plusieurs fois (Voir la rubrique Cigref de notre dictionnaire). En présentant la charte, Jan-Pierre Corniou (président du Cigref) a relevé le scepticisme et l'incompréhension rencontrée auprès des directions générales. Celles-ci se plaignent que "les gains promis ne se réalisent pas", que l'informatique reste un domaine compliqué, marqué par l'instabilité". En conséquence, les entreprises diffèrent ou suppriment leurs investissements. Les DSI ont donc besoin de prouver qu'ils créent de la valeur (c'est à dire, dans le langage des directions générales, font monter la valeur boursière de l'entreprise) et en particulier que les prestations de services fournies par les SSII sont rentables.
Quant aux sociétés de service, elles font face à une conjoncture économique difficile et doivent donc tout faire pour séduire leurs clients et donc se placer favorablement à leurs différents niveaux de décision (DSI, direction générale, maîtrises d'ouvrage). Le Syntec informatique, qui les représente, vise ici une sorte de label (informel).
L'accord comporte une charte, brève et très générale. Elle va se concrétiser par la mise en place de troupes de travail : ingénierie/intégration, progiciels, infogérance/ASP, conseil. Et surtout leurs travaux, comme les résultats concrètement obtenus, feront l'objet d'un bilan annuel, qui sera publié.
Les chercheurs en Stic pourraient trouver là un intéressant domaine de recherche : la métrique des performances des systèmes d'information. Une étude McKinsey pour le Cigref en a récemment montré l'importance (Asti-Hebdo no 94). Et le président du Syntec, François Dufaux est convaincu que rentabilité (ROI, return on investment) et valeur ajoutée peuvent se mesurer "dans tous les cas". Sur la manière de s'y prendre, les deux partenaires sont restés assez vagues. Jean-Pierre Corniou a évoqué la méthode des points de fonction... Il croit à la possibilité d'inventer dans le domaine : "Nous ne sommes pas du tout à la fin de l'Histoire, mais au début d'une vraie vague d'innovation". Dans cet esprit l'Asti rencontre régulièrement les animateurs du Cigref, et prépare une journée commune d'information sur la recherche à l'intention des DSI.
P.B.
- Afia
- Afig
- Afihm
- ASF - ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif
Sous ce titre, Marcel Soberman, membre des comités de projet et d'architecture du projet français de grille informatique à hautes performances e-Toile, labellisé par le RNTL, propose (chez Hermès-Lavoisier) une approche pédagogique du concept et de sa mise en oeuvre actuelle. Au sommaire : origines du concept, besoins dans les domaines scientifiques, architectures, présentation de quelques grilles, problématiques à lever.
Sa conclusion : "Nous sommes au tout début de la courbe d'un nouveau produit... les résultantes des travaux actuels de recherche et d'industrialisation vont au delà du lancement de produits : il s'agit de la mise en place d'infrastructures, de modèles de travail de fond pour les informaticiens et les utilisateurs, qui se placent dans une évolution à long terme.
Nous ignorons l'origine de ce cliché. Nous serons heureux d'en faire crédit à l'auteur s'il veut bien nous contacter, et le cas échéant de le retirer de notre site à sa demande.