Hebdo
No 115. 12mai 2003

Sommaire : Trois questions à Sophie Charrier| L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | Entreprises | La recherche en pratique | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente

 


"Je suis devenue un inventeur de langage, ce qui est la force de l'art, quelle que soit la forme qu'on utilise"

Trois questions à Sophie Charrier

Artiste et pédagogue

Asti-Hebdo : Quelle est la nature de votre recherche ?

Sophie Charrier: Au départ, c'est une recherche théâtrale. Je vise à concevoir un théâtre poétique numérique, dans la filiation de la lanterne magique, du théâtre optique, de la super-marionnette de Gordon Craig, du Bauhaus et surtout d'Oscar Schlemmer. C'est un travail sur l'art de la scène.

Une des questions que je me pose, après bien des scénographes, c'est comment sortir des deux dimensions de la scène théâtrale pour passer en 3D ou plus. Pour moi, une des clés est à trouver dans la tradition du masque et de la marionnette, trop absente en Occident, alors qu'on la trouve toujours par exemple à l'Opéra de Pékin.

Je me réfère notamment à Gordon Craig, qui a créé en 1908 son propre journal, au titre significatif : Le masque. Il faisait croire que le journal comptait de nombreux collaborateurs, alors qu'il était tout seul. Il voulait faire comprendre qu'il fallait sortir de l'acteur pour aller vers le super-acteur, un peu comme le peintre se démultiplie avec le robot Roxame. Il comptait sur la super-marionnette pour redonner au théâtre un onirisme et un fantastique qu'il a perdus par excès de psychologisme. C'est ce travail que j'essaie de poursuivre grâce aux technologies d'aujourd'hui.

Le cinéma a peut-être repris le flambeau, mais le théâtre y a renoncé. Antoine Vitez disait "Le théâtre va retomber au boulevard, il va complètement mourir. Et puis, un jour, dans une caverne quelconque, il ressurgira, mais on ne sait pas de quelle manière". J'essaye de contribuer à ce renouveau. Un peu comme Nam Junepaik, un sculpteur japonais américain, qui a construit des structures intégrant des robots. Chaque robot comporte des écrans de télévision, et sur chaque écran on voit passer de petits films.

A.H. : Où en êtes-vous aujourd'hui?

S.C. : Ma dernière mise en scène de théâtre, Moby Dick, très symptomatique de l'évolution de ma réflexion, était construite sur un système de cordages qui occupait la scène. Il portait tous les symboles, il était l'hyper-marionnette, manipulée par les acteurs. Au départ, les cordes représentaient les drisses d'un bateau ; ensuite, une baleinière, puis un squelette de baleine... à la fin, tout éclatait et c'était une toile d'araignée de dix mètres de diamètre. Au centre mourait Achab.

Ensuite, abandonnant la scénographie, graphie de la scène, je me suis lancée dans l'écriture poétique et surtout la poésie visuelle, graphie poétique. Ce sont les mots que je mets en scènes, les architectures de mots, les architectures imaginaires sur le thème, entre autres, de la ville.

Ainsi je suis devenue un inventeur de langage, ce qui est la force de l'art, quelle que soit la forme qu'on utilise. Dans le théâtre, les inventions de langage ont été des moments majeurs. Je pense aux architectures lumineuses de Svoboda, ce scénographe tchèque fabuleux décédé récemment, à Kantor, à Grotowski, au Living theatre..

Etre l'avant-garde, être dans un moment avant, c'est la place de l'artiste, parce qu'il a une perception, une prémonition des choses. L'art n'est pas une expression de soi. Cela n'est pas intéressant. Ce qui est important, c'est d'être médiateur d'un message, d'une pensée travaillée sous une forme X ou Y, pour les communiquer au plus grand nombre, ou au plus petit nombre. Le public, ce n'est pas moi qui le détermine. Je n'écris ni pour un enfant, ni pour un vieillard. J'écris pour tout le monde.

En revanche, quand je fais des actions pédagogiques (j'en fais depuis 25 ans, comme metteur en scène et comme animateur de poésie virtuelle et de poésie visuelle), je ne fais pas travailler des gens de 7 ans comme des gens de 77 ans. Mais en création, on ne peut pas demander un artiste, à un Robert Desnos par exemple, d'écrire différemment selon qu'ils s'adresse à l'un ou à l'autre. Il écrit ce que les mots, vers quoi les mots le portent : la poésie. J'essaie d'être un intermédiaire entre les zones les plus mystérieuses du monde et le monde dans lequel nous sommes. D'une manière absolument métaphorique, un appel à tout ce qu'il y a de spirituel, peut-être même de mystique.

A.H. : Comment atteignez-vous le public ?

S.C. : Il y a trois situations pour l'artiste de théâtre :
- dans la première, il est financé et peut faire ton travail de scène ; mais il est obligé de se compromettre ;
- dans la deuxième, il est financé, mais de temps en temps seulement, et cela lui permet de concrétiser le résultat de ses recherches,
- dans la troisième, il passe sa vie à faite des recherches avec ses papiers, son crayon et son ordinateur, et malgré tout son travail est important pour le développement de l'art de la scène.

Pour l'instant, je suis dans la troisième situation, et j'aimerais bien passer dans la deuxième, pour que certains de mes travaux puissent voir le jour, ce qui exige quelques moyens financiers. Au moins assez pour faire un happening, un petit évènement, vingt minutes, peut-être.

Dans cette perspective, j'ai ouvert sur Internet un site personnel Cybermonde poétique théâtre (vers un nouveau langage théâtral) et par ailleurs, L'e-livre théâtre animé, magie lumineuse et fantasmagorie scripturale de Big bang art inner mouvement (avec Joëlle Dautricourt, graphiste et sculpteur, qui a aussi son propre site ). Sur Cybermonde poétique théâtre, on verra, au fur et à mesure de son élaboration, le résultat de plus de vingt ans de travail et de recherche. Avec au départ mon enseignement théâtral , ensuite mes premières interprétations et mises en scène, puis le virage à 180 degrés que j'ai fait au cours des années 1990 lorsque j'ai été initiée aux nouvelles technologies. J'ai compris alors qu'elles seraient d'un grand secours pour mes recherches scénographiques.

Mon travail actuel d'écriture poétique débouchera sur une édition traditionnelle. Mais ma recherche théâtrale, plastique, scénographique, ne peut vraiment déboucher si elle se limite à de petits produits sur Internet. Ce serait formidable qu'il y ait un jour un élément qui puisse se concrétiser... même si on peut rester toute sa vie sur des travaux que seule la postérité pourra réaliser. En attendant un projet plus ambitieux, un opéra visuel sonore, en deux langues (français et anglais), je pense à un mini-événement, des architectures lumineuses avec une bande son. Avec un rire très pointu mais aussi beaucoup de louange, tout à coup un peu de beauté, dire combien cette création est extraordinaire, et qu'il y en a marre de rester dans le gris, le noir, le sombre, le cendre. Les gens ont besoin d'une bouffée d'oxygène.

Propos recueillis par Pierre Berger


Actualité de la semaine

Impact des gels et annulations de crédits dans les laboratoires

(Communiqué par le secrétariat général du CNRS). Suite aux interrogations suscitées par les décisions de gel et d’annulation de crédit dans les milieux de la recherche publique, le ministère de la Jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche avait commandé une étude portant sur l'impact de ces décisions sur les laboratoires. Une enquête a ainsi été réalisée par l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche qui a examiné la situation de dix laboratoires représentatifs de la diversité des situations. Les résultats définitifs de l’inspection sont directement accessibles sur le site du ministère. Télécharger le rapport (document pdf).

Ircica

Un groupement d’intérêt scientifique «Institut de recherche en composants logiciels et matériels pour l’information et la communication avancée» (Ircica) a été créé par le CNRS, l'Inria, l’Université des sciences et technologies de Lille (Villeneuve-d’Ascq), l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, l’université d’Artois, et l’Isen (Institut supérieur d’électronique du Nord). Extraits du contrat signé entre les participants :

Le développement des technologies de l’information et de la communication avancée constitue un élément clé des progrès de l’économie mondiale et en particulier de celle des pays développés dans ce début de XXIe siècle. Il va se trouver confronté à de redoutables défis dans les vingt prochaines années, la résolution de ces problèmes conditionnant largement le rythme, la continuité et finalement la réussite de ce développement.

Face à ces enjeux, la simple extrapolation des évolutions techniques de ces 20 à 30 dernières années ne semble pas pouvoir apporter des réponses satisfaisantes. Seule une recherche de haut niveau scientifique résolument exploratoire peut contribuer à préparer ces ruptures et à trouver des solutions résolument nouvelles. De même, des progrès très importants sont attendus dans la recherche de nouvelles voies où les aspects logiciels et matériels sont intimement mêlés et contribuent tous deux ensemble à la nouveauté de l’approche.

C’est dans cette perspective et pour apporter sa contribution à la recherche dans ce domaine qu’a été décidée dans la région Nord - Pas-de-Calais la création d’un Institut de recherche sur les composants logiciels et matériels pour l’information et la communication avancée prenant la forme d’un groupement d’intérêt scientifique Ircica.

Les objectifs essentiels de l’Institut sont :
– de développer des activités scientifiques résolument nouvelles, en particulier dans les aspects exploratoires des domaines des composants logiciels et matériels et dans les recherches à l’interface entre ces domaines ;
– de favoriser l’accueil et l’implantation de chercheurs, voire d’équipes extérieures ou étrangères dans cet Institut ;
– de constituer une vitrine de la recherche en région dans ce domaine ;
– de favoriser le lancement et la mise en œuvre de laboratoires communs avec des industriels français et/ou étrangers ;
– de favoriser le transfert de compétences, de technologies et d’application vers les entreprises du secteur en vue du développement de nouveaux services.

Des scientifiques contre les brevets logiciels

Nous avons déjà plusieurs fois signalé les questions que soulevaient les projets de la Communauté européenne sur la brevetablité du logiciel. Voir par exemple notre numéro 95 (La recherche en pratique) ou notre dictionnaire (rubrique brevets). Plusieurs commissions du Parlement européen étudient une proposition de directive, visant à modifier le régime actuel européen en matière de protection des inventions de programmes logiciels. Des chercheurs clament leur opposition.
Un groupe de scientifiques européens émérites fait en ce moment circuler une pétition à l'adresse des députés européens, pour faire obstacle à la brevetabilité des algorithmes et des idées logicielles, dernière trouvaille de la Commission européenne pour créer un régime de brevets unifié dans toute l'UE. Explications complémentaires, pétition et liste des scientifiques français : http://news.zdnet.fr/story/0,,t118-s2134092,00.html


Théories et concepts

Logique des usages

Nicole Cabret et Stéphane Foucart, dans Le Monde du 3 mai répertorient un certain nombre de laboratoires scientifiques travaillant sur l'usage et la perception des technologies. Il signalent notamment l'ouverture (prévue en septembre 2003), à la Cité des sciences, du laboratoire Lutin (Laboratoire des usages de technologies d'information numérique), animé par Dominique Boullier, anthropologue (Université de technologie de Compiègne), animateur du réseau thématique programmé CNRS-Stic "Acceptabilité, ergonomie et usages".

Blog, blogger, blogging... blogosphère

De façon très synthétique, un "blog" (ou "weblog") est un site Web personnel composé essentiellement d'actualités, publiées au fil de l'eau et apparaissant selon un ordre ante-chronologique (les plus récentes en haut de page), le plus souvent enrichies de liens externes. C'est ce que l'on apprend sur un site dédié à ces concepts, pointblog.com

Cybernétique

Patrick Saint-Jean a mis en ligne sur le site de Paris-ACM-Siggraph une histoire (détaillée) de la cybernétique en France. Pour lui : " Loin d'être hors contrôle, le concept de cybernétique se régule en France dans un domaine non centralisé, mais distribué en réseau : Information, systémique et cybernétique."

Evaluation d'un projet XNet

Le terme de XNet (ou xNet) tend à se répandre pour désigner les systèmes à bases de technologiques Internet, intranet ou extranet. Le mot a l'avange d'une certaine généricité... l'inconvénient d'introduire un ... Net de plus, et d'avoir déjà été choisi comme raison sociale par un certain nombre de firmes;

En attendant, l'Adeli, dans sa lettre d'avril, consacre un article de 15 pages à l' "Estimation des charge d'un projet xNet". Il s'agit d'un résumé de la thèse professionnelle (76 pages) de Georges Zadrozynski, consultable en texte intégral (PDF). Le document est intéressant car il donne un exemple d'application des points de fonction et de plusieurs autres "méthodes" d'évaluation.

Gestion des connaissances

Le concours des Electrophées Administration 2003 a été organisé pour faire émerger, grâce à des réalisations multiples, les meilleures pratiques des services en ligne. Toutes les candidatures ont contribué à la détermination de ces meilleures pratiques. Un des ateliers de présentation des projets était consacré à la gestion de la connaissance.Il a été l'occasion de présenter les trois projets nominés :
- le portail interne du Conseil général de la Moselle,
- un projet de type CRM pour la communauté urbaine de Nantes,
- un outil d'aide à la décision pour la Cour d'appel de Versailles.

Le compte-rendu (PDF, 6 pages, 107 Ko) :

Terminologie

La société française de terminologie ( www.laterminologie.net). vient de publier le numéro 6 de sa lettre. Elle organise un colloque "La terminologie, discipline scientifique" le 17 octobre prochain à l'ENS, rue d'Ulm. Ce numémo présente Realiter, le résean panlatin de teminologie, qui a pour objectif de faire évoluer conjointement les langues d'origine latine. Depuis sa création en 1993, plusieurs espaces linguistiques on pris forme : francophonie, hispanophonie, lusophonie. Une réunion des trois espaces a eu lieu à Mexico au début d'avril dernier.

Du bon usage des nanotechnologies

La lettre "Automates intelligents" signale le site http://www.crnano.org/, qui se préoccupe d'un bon emploi des nanotechnologies. Rappelons, sur ce sujet, le superbe roman de science-fiction, L'âge de diamant, de Neil Stephenson (Editions Rivages, 1996).

Presse, informatique et libertés

Etienne Drouart, dans Expertises de mai 2003, commente un récent jugement et conclut : "Il résulte de cette jurisprudence que la liberté d'expression sur Internet, lorsqu'elle conduit à mettre en ligne des données personnelles... est l'apanage des organismes de presse uniquement...


Enseignement

Education à l'information

Les Assises nationales pour l'éducation à l'information qui se sont tenues les 11 et 12 mars 2003 à Jussieu publient leur compte-rendu sur le site de l'Université. (Signalé par la Diffusion Paris 7).

Portables pour collégiens dans les Landes

Sur le site Landes interactives : "Le temps de l'appropriation"

« Il faut laisser le temps au temps » : tel est le sentiment d’un enseignant du collège du Pays de Luys (Amou), et cette formule à la mode prend ici une signification particulière. Les conditions ont parfois été difficiles pour mettre en place, dès le début de l’année, de véritables projets pédagogiques autour des portables, en particulier en raison de retards de câblage liés à d’importants travaux de restructuration. Ainsi, faute d’avoir pu intégrer immédiatement ces nouveaux outils à leur projet pédagogiques, certains ont préféré y renoncer provisoirement ou les intègrent peu à peu.

A chacun, à son rythme, de s’approprier ces nouveaux outils : et d’ailleurs, ici et là les initiatives se développent et les idées naissent. Ainsi, nous vous présentons une utilisation en cours d’anglais où le support de l’audio est un atout majeur à l’oral (éducation de la prononciation), et surtout un outil qui permet aux élèves de travailler en autonomie. En technologie, nous suivons la constitution d’un diaporama, qui succède à un travail sur les bases de données. Au CDI, nous découvrons avec la documentaliste que ses tâches ne se limitent pas à la gestion des fonds, mais qu’elle a un rôle important à jouer pour le bon usage du choix des ressources et notamment sur Internet. Enfin, une enseignante de français revient sur l’autonomisation, souvent mise en avant lorsqu’il s’agit des supports numériques, et sur le choix des ordinateurs portables pour cette opération, en nous expliquant quels autres besoins en équipement elle aurait préféré voir satisfaits.


Entreprises

Les universités des SSII proposent des formations plus opérationnelles

En période de crise, les écoles internes des SSII réajustent leurs cursus aux attentes de leurs clients, note 0.1. Net

Le CRM à la recherche d'un nouveau souffle

Dans Progiciel expert de mai, Claire Leroy signe un dossier sur le CRM. Résumé : Grandeur et décadence. Après une priode de croissance foudroyante, le soufflet du CRM est brutalement retombé. Au point que le mot même est devenu tabou. Pourtant, jamais les entreprises n'ont eu autant besoin de reconquérir leur clientèle. Tel est aujourd'hui le paradoxe du CRM.


La recherche en pratique

Droit d'auteur et logiciel

Expertises signale de livre Contrefaçon de logiciel, les solutions pratiques, de Carine Bernault et Ambroise Soreau. Edition des Parques. Dans le même numéro (mai 2003), Monique Linglet interviewe Bernard Edelman sur "Le déclin du droit d'auteur dans le marché de la culture". Citons : "La mise en place progressive de l'hégémonie des technosciences a irréversiblement consacré le règne de l'automatisation et de la marchandisation. De sorte que les produits de l'esprit sont traités comme des biens matériels soumis aux aléas de la circulation économique".

Restauration des CD rayés

Aymeric Renou, dans Le parisien du 10 mai, signale que la société CD-Restore restaure des CD rayés, par ponçage de la pellicule plastique et mise en place d'une nouvelle pelilicule, pour un prix de l'ordre de 8 euros.


Manifestations

Colloque "Autour du libre" à France-Télécom Paris.

Du mercredi 21 au vendredi 23 mai, Télécom Paris accueille le colloque «Autour du libre» dans ses locaux de la rue Barrault. L’édition 2003du colloque « Autour du libre », organisée par le Groupe des écoles des télécommunications (GET) et le Centre national de documentation pédagogique (CNDP). , est accueillie par Télécom Paris.

Le thème principal de la manifestation en sera « Le libre, un choix de société ? ». Au programme, cinq sessions thématiques : - accès à l'information : libre accès au savoir ? (21/05 de 10H à 13H)
- écologie du libre ou quelle place pour le libre ? (21/05 de 14H à 18H)
- mondialisation et marchandisation (22/05 de 9H à 13H)
- transition du propriétaire au libre (22/05 de 14H à 18H)
- libertés : menaces et résistances (23/05 de 9H à 13H)
Une expérimentation de vote électronique est organisée en soirée le jeudi de 19H à 23H.
Précisions et inscriptions

Systèmes de question-réponse

Brigitte Grau et Olivier Ferret organisent, dans le cadre de l' Atala (Association pour le traitement automatique des langues), une journée d'études sur le thème : "Des requêtes aux questions : nouvelle perspective pour la recherche
d'information ?". Elle se tient ce samedi 17 mai à l'ENST (46 rue Barrault à Paris, entrée par la rue Vergnaud. Se munir de ce programme qui sera demandé pour accéder aux locaux). Au programme :

- Bases de connaissances et Internet pour Q&A (E. Crestan, I . L'Hériteau, C. de Loupy),
- Webcoop, un systèmes de question-réponse coopératif pour le WEb (F. Benamara, P. Saint Dizier),
- Generating a model and extracting a view, dealing with answers from Q&A
systems (T. Dalmas, B. Webber),
- Entités nommées pour les systèmes de question/réponse (Crestan, L. Gillard, M. El-Bèze, P. Bellot, C. de Loupy),
- La variation linguistique dans un système de question-réponse (A. Vilnat et al.)
- Systèmes de question-réponse : évaluation des requêtes en amont et en aval
du processus d'appariement (K. Lavenus, J. Grivolla),
- Questions réponses dans le domaine médical (P. Zweigenbaum, S. Darmoni, A. Cracium, P. Jacquemart, L. Soualmia)

Contacts Brigitte Grau, Groupe LIR - LIMSI, (01) 69 85 80 03 et Olivier Ferret, Institut d'informatique d'entreprise (01) 69 36 73 44.

Sécurité

Le Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et de la communication " (SSTIC) aura lieu cette année du
10 au 12 juin 2003 à Rennes (Campus de Supélec). Il est organisé en partenariat avec le CEA, l'Esat (Ecole supérieure et
d'application des transmission, Armée de terre), Supélec, Cartel sécurité, SEE et le magazine MISC. Il poursuit donc un double objectif : didactique et prospectif.
Quelques sujets traités :
- la guerre de l'information (Y. Correc, DGA/Celar),
- sécurité dans les réseaux sans fil ad hoc (V. Gayraud et al.),
- enjeux de sécurité dans l'usage des technologies de l'information et des communications (P. Wolf, DCSSI),
- sécurité des réseaux domestiques (N. Prigent et al.),
- clés et trappes en cryptographie (E. Wegrzynowski),
- BGP et DNS: attaques sur les protocoles critiques de l'Internet (N. Dubée).

L'Asti à Laval Virtual

L'Asti sera présente, avec Paris ACM Siggraph, aux journées Laval Virtual 2003, du 14 au 18 Mai 2003, qui présente "La réalité virtuelle, augmentée et simulée dans tous ses états".

Services web

Complétant notre dossier du numéro 115, Jean-Yves Gresser (Société française de terminologie), nous adresse les remarques qui suivent.
Le concept recouvre plusieurs aspect. En bref :
- l'adoption de normes Internet pour les applications informatiques qui, par nature, sont de plus en plus ouvertes sur l'environnement de l'entreprise ;
- l'émergence d'un nouveau modèle économique de l'entreprise.

Sur le premier point, on ne peut que se féliciter de cette tendance. Mais à condition d'y regarder d'un peu plus près et de ne pas oublier le deuxième aspect.

Sur le deuxième oint, on peut se référer à deux articles de David Berlind (ZS Net), d'avril 2002. Deux sociétés, Microsoft et IBM, ont placé Internet au coeur de leur stratégie. Leur objectif et d'en tirer les maximum de profit et de marginaliser (euphémisme) leurs concurrents industriels (Sun notamment). Les cyberservices vont modifier profondément la répartition de la valeur dans la chaîne informatique. Toutes les entreprises en ont-elles conscience, en ont -elles évalué les conséquences, sont-elles d'accord ?

C'est dans ce climat que les organisateurs du seizième congrès de l' EEMA (Anciennement European electronic messaging association, se déclinant aujourd'hui "The european forum for electronic business") lancent "The hype and myths surrrounding web services are both confusing and irritating to all concerned", et invitent donc à les rejoindre à Prague (du 16 au 18 juin) pour faire le point et en débattre.

Salon de l'information numérique (I-Expo)

Dans le cadre du salon de l’information numérique, qui se tiendra du 16 au 19 juin à Paris, l’Inist-CNRS participe à l’organisation de l’Espace recherche. Ce lieu réunira chercheurs et "professionnels de l’information" ; il a pour objectif de favoriser les rencontres autour du "développement de produits et services dédiés à la gestion et à la diffusion de l’information scientifique et technique."

Rappelons que nous avons interviewé dans notre numéro 113 le président de ce salon, Serge Chambaud.

Manifestations des associations fondatrices de l'Asti

- Afia
- Afig
- Afihm
- ASF - ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif


Le livre de la semaine

Internet, nouvel espace citoyen

Entre les technofans et les technophiles, les débats en restent souvent au stades des projections, positives ou négatives, sur les charmes des TIC, leur promesses d'une nouvelle démocratie et les menaces qu'elles font peser sur la démocratie existante. L'ouvrage dirigé par Francis Jauréguiberry et Serge Proulx a le mérite de regrouper plusieurs enquêtes concrètes sur le terrain Les unes sur des forums de discussion (notamment Attac-talk), les autre sur les sites municipaux, d'autres sur les éditeurs multimédia.

La majeure partie des textes présentés sont issus de communications faites lors du XVIe congrès international de l'AISLF (Association internationale des sociologues de langue française). La présentation quelque peu indigeste et le vocabulaire propre aux sciences humaines n'encouragent guère les membres de la communauté "Stic" à faire l'effort d'entrer dans ces communications. C'est pourtant le prix à payer pour trouver un "retour d'expérience" sur les systèmes qu'ils développent et promeuvent. Et les éditeurs ont fait ce qu'ils pouvaient pour fournir un ouvrage lisible par un vaste public.

Le chapitre de conclusion, rédigé par Francis Jauréguiberry, est clair et nuancé. En un mot : "Internet nous informe assez bien sur l'état de nos sociétés". Profit, puissance et finance continuent à gérer le monde. Mais Internet, "en offrant des espaces inédits d'expresion", permet de découvrir des tendances plus cachées. Plus particulièrement, "la manipulation de soi sur Internet nous parle de la souffrance ou de la difficulté de l'individu contemporain à être un sujet capable de relever le défi de la gestion de son identité". P.B.


Détente

Printemps des musées

Restez dans le domaine de l'art et promenez-vous dans l'exposition virtuelle "Messages des pierres à travers l'Europe". http://printempsdesmusees.culture.fr/


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