Sommaire : Trois questions à Erez Ofer (EMC)| Théories et concepts | Entreprises | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente
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Asti-Hebdo : 75% de votre investissement en R&D va au logiciel, et s'appuie une excellente connaissance des matériels. Pouvez-vous nous préciser les niveaux et les affectations de vos budgets ?
Erez Ofer : Nous avons investi deux milliards de dollars en R&D au cours des deux dernières années, Un nouveau milliard sera investi en 2003. 75% de l'effort va au logiciel. Environ 70% des développeurs de produits sont des ingénieurs logiciel. Nous avons acquis neuf sociétés logicielles depuis trois ans, et nous savons intégrer leurs technologies et leur personnel.
Si nous accordons une telle importance au logiciel, c'est que le prix des matériels que nous vendons décroît de 40% par an, alors que la quantité de données stockées par les entreprises croît de 40%. L'automatisation logicielle est la clé pour réduire le coût des services, qui s'élève lui aussi de façon exponentielle. Nous devons donc devenir avant tout un fournisseur de logiciel. Nous ne négligeons pas pour autant la recherche sur les matériels (disques, mémoires rapides, commutateurs).
Je m'occupe plus particulièrement du groupe Open software, (gestion et management de l'infrastructure), qui compte plus de 1000 personnes, mais il existe d'autres groupes logiciels dans l'entreprise. Nous travaillons principalement sur les réseaux : architecture, capacités et débits, utilisation des ressources, technologies à venir, puissance et intelligence des commutateurs. Ces activités "monodisciplinaires", basées sur l'expertise, sont ensuite agrégées pour arriver à une vision d'entreprise.
Les chercheurs en matériel et en logiciel dialoguent tout le temps entre eux. On entend par exemple : "Vous pouvez faire ceci au niveau du hard, qui nous permettra de réaliser des choses intéressantes dans une perspective soft pour apporter de nouveaux moyens aux clients".
Ma principale demande auprès de notre CEO, Joe Tucci, est de m'assurer que nous maintenons haut l'effort sur le logiciel...mais à l'heure actuelle je n'ai pas trop besoin d'insister.
A.H. : Quels sont vos principaux partenaires en matière de recherche?
E.O. : Dans un domaine comme le nôtre, les partenariats sont indispensables. Tous nos partenaires apprécient notre laboratoire de test d'interopérabilité.
Les principaux sont Microsoft, dont nous intégrons les APIs de stockage de Windows server 2003, Oracle, SAP, Fujitsu-Siemens, Bull, Unisys. Avec les années, ces partenaires apportent de la valeur au travail que nous faisons. Avec Oracle, nous avons développé, par exemple, DoubleCheckSum, un produit qui permet d'avoir un double niveau de protection pour ses bases de données. De plus en plus de produits surgissent de notre collaboration avec Brocade et Cisco sur les commutateurs intelligents. C'est une combinaison de recherche et développement.
Avec ce dernier, nous allons fournir la prochaine génération de technologie SAN. La famille MDS9000 de Cisco sera supportée par notre famille ControlCenter, logiciels d'administration ouverts. Nous participons à leurs initiatives réseaux de stockage et Avvid (Architecture for voice, video, and integrated data).
La relation avec Dell est étroite. Nous collaborons avec eux pour définir et développer les systèmes de stockage futurs. Ils nous aident à devenir plus efficaces en réalisation de composants et en processus de fabrication.
Enfin, IBM est si grand qu'il est toujours à la fois concurrent et partenaire. Il vient par exemple de racheter Rational, dont nous utilisons Clear Case pour Widesky, notre environnement de programmation standard.
Nous avons aussi des connexions spécifiques avec des universités, y compris en Europe. L'université de Karlsruhe, par exemple, participe à des développements NAS .
A.H. : Vous dites qu'il y aura plus d'innovations dans le stockage, dans les trois prochaines années qu'au cours des dix années écoulées. Comment faire pour rester toujours innovants?
E.O. : Automatisation, capacité de mouvement de données... il y a encore beaucoup à faire dans les dispositifs de stockage, les réseaux, les services. Le mouvement ne ralentit pas. Le rythme d'adoption du stockage en réseau a dépassé celui du web mondial, des téléphones cellulaires et des PCs et cependant nous ne sommes qu'au début de ce phénomène. Un axe majeur est de rendre la vie plus facile aux clients, et pour cela d'ajouter des fonctionnalités au stockage. Beaucoup plus d'intelligence peut être ajoutée! Et c'est pourquoi nous mettons à ce point l'accent sur le logiciel.
Prenons le cas de notre ControlCenter. Nous parlons à ce sujet de "workflow intégré au processus global de gestion de stockage". En pratique, nous voulons, dans une perspective de gestion de service, rapprocher l'administration de l'automatisation du stockage et du cycle de vie de l'information dans ses applications de gestion. Un des moyens est de donner aux clients un accès web direct à notre référentiel de connaissances en la matière. Autrement dit, nous rendons notre expertise disponible là où elle est nécessaires : l'environnement même de nos clients.
Pour notre logiciel AutoIS, l'objectif est de rendre les environnements de stockage en réseau simples, automatisés et ouverts. Nous avons lancé dans ce but trois "initiatives" supervision intelligente, services d'infrastructure (failover, loadbalancing, path optimization), protection de l'information
Pour rester innovant, il y a deux manières de faire. L'une est d'être paranoïaque sur ce que fait la concurrence; l'autre est d'écouter ce que veulent les clients, de rester très proche d'eux. Et ce deuxième point est le plus important. Nous organisons des conseils de clients, des briefing centers, nous créons des groupes d'intérêts spécifiques sur lesquels nous voulons du feedback. c'est même plus important que surveiller ce que fait la compétition.
Mais tout cela ne peut déboucher que parce que nous fournissons à
nos ingénieurs un environnement qui leur permet d'être le plus
tôt possible en contact avec les nouveaux développements mais aussi
de trouver de nouvelles façons de travailler.
Propos recueillis par Mireille Boris
Pascal Muckenhirn, comme l'indique son titre, est tout orienté vers la pratique des entreprises. Son texte, relativement court (189 pages), est agaçant au premier survol, car il donne l'impression d'un parcours un peu désordonné, tout en laissant sentir la précision, la solidité des bases techniques et de l'expérience sur le terrain. Mais le lecteur persévérant découvre une construction précise du concept en trois couches (sans compter le système d'information tout court, fondation du décisionnel). Et le praticien appréciera le flot des conseils et des mises en garde contre les multiples dérives possibles d'un SID.
On attendrait volontiers un deuxième tome, où l'auteur expliciterait par exemple les outils techniques sous-jacents que, par pudeur universitaire peut-être, pour ne pas faire "commercial", il se garde de présenter alors qu'il en a visiblement la pratique. On pourrait aussi espérer qu'il fasse sa place à l'information non structurée issue de l' "intelligence économique et stratégique" : Chrisophe Binot (Elf) a en effet montré (au cours d'une récente conférence organisée par Arisem) qu'elle devait prendre sa place dans le système d'information du décideur. En attendant, on trouvera dans cette synthèse des moyens "de trouver un point d'équilibre entre une forte réactivité, génératrice de volumes d'affaires, et une industrialisation maîtrisant les coûts d'un système qui a une tendance naturelle à l'entropie", comme le dit l'auteur au dos de l'ouvrage.
En revanche, ce n'est pas un travail d'informaticien qu'a voulu faire Raymond Moch, fondateur et animateur de l'Institut Fredrik Bull, en regroupant seize interventions présentées à l'Institut au cours des dernières années. Le livre se concentre sur les "grandes" décisions, pour ne pas dire les "grands patrons", et les auteur partagent largement la conviction et le souhait "qu'on arrive jamais à remplacer un vrai décideur par une machine". L'intérêt majeur de ce texte vient de la qualité des intervenants, qui ont une solide expérience de la responsabilité à haut niveau : amiral, général, médecin épidémiologiste, chirurgien d'urgence, anesthésiste réanimateur, président de la Cour de cassation, conseiller du Commerce extérieur, préfet, directeur de la recherche et de la technologie à la SNCF, inspecteur général pour la sûreté nucléaire, ingénieur général de l'aviation civile, conseil financier et même... prêtre jésuite.
Quelques uns donnent quelques précisions techniques. Par exemple, pour l'aide au commandement, le système Matis "ne s'intéressant qu'aux traitements symboliques, il a fallu introduire une frontière entre le monde réel, celui des capteurs/observateurs, et le monde symbolique représentatif des "formes" de la connaissance perçue." Mais, dans l'ensemble, plus qu'un ouvrage de recherche à proprement parler (il n'y a d'ailleurs aucune bibliographie), ces pages offrent donc un original corpus de documents signés par des décideurs chevronnés, et passionnés. Ils montrent la difficulté des décisions qu'ils ont à prendre dans l'urgence et la complexité, la part de l'irrationnel, de la chance, du caractère... sans négliger pour autant les outils techniques qui peuvent y aider.
Nous n'avons pas le livre d'Alain Berthoz, mais il est sans doute inspiré de son cours au Collège de France, donc assez éloigné des technologies informatiques. Rappelons que nous l'avons interviewé dans notre numéro 21.
Enfin, l'ouvrage de Domenico Ursino ne s'adresse pas explicitement à la décision, mais présente le résultat de sa thèse, qui creuse en profondeur le problème de l'agrégation des données et des outils automatiques ou non qui peuvent y aider.
Anicet Mbida, dans 01 Net (19/05/2003) constate : "Les commerciaux de Microsoft sont désormais équipés d'ultraportables convertibles en mode tablette. Outre l'accès aux applications traditionnelles de l'entreprise, la tablette autorise la prise de notes et des présentations Powerpoint plus interactives. Alors qu'on l'attendait sur des marchés verticaux, la tablette séduit finalement les utilisateurs d'ultraportables, suggérant en retour une nouvelle façon de travailler."
Analyse statique. R. Cousot (Ed.): Static analysis
10th International symposium, SAS 2003, San Diego, CA, USA, June 11-13, 2003.
Proceedings http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t2694.htm
Cryptologie. E. Biham (Ed.): Advances in cryptology
- Eurocrypt 2003 International conference on the theory and applications of
cryptographic techniques, Warsaw, Poland, May 4-8, 2003. Proceedings http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t2656.htm
Métainformatique. P.J. Nürnberg (Ed.): Metainformatics international symposium, MIS 2002 Esbjerg, Denmark, August 7-10, 2002. Revised papers http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t2641.htm
Agents adaptatifs. E. Alonso, D. Kudenko, D. Kazakov (Eds.): Adaptive agents and multi-agent systems. Adaptation and multi-agent learning http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t2636.htm
Programmation génétique (on tend à
dire "évolutionnaire") C. Ryan, T. Soule, M. Keijzer, E. Tsang,
R. Poli, E. Costa (Eds.): Genetic programming 6th european conference, EuroGP
2003, Essex, UK, April 14-16, 2003. Proceedings
http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t2610.htm
UML et au delà. Robert France and Bernhard
Rumpe (Eds.) «UML»'99 - The unified modeling language. Beyond the
standard, Second international vonference, Fort Collins, CO, USA, October 28-30,
1999. Proceedings
http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t1723.htm
Gestion des configurations système. Jacky Estublier (Ed.) System configuration management 9th international symposium, SCM-9, Toulouse, France, September 5-7, 1999. Proceedings http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t1675.htm
Economies d'énergie en vision et reconnaissance des formes. Edwin R. Hancock and Marcello Pelillo (Eds.) Energy minimization methods in computer vision and pattern recognition. Second international workshop, EMMCVPR'99, York, UK, July 26-29, 1999. Proceedings http://link.springer.de/link/service/series/0558/tocs/t1654.htm
On peut télécharger une étude de l'OCDE sur le rôle du "tiers secteur" dans le monde actuel (The non-profit sector in a changing economy).
Le 13 juin 2003 à Paris, de 9h à 19h (Jussieu, amphi Astier),
le Creis organise une journée "La biométrie entre sécurité
et contrôle". Programme provisoire :
Les dispositifs de sécurisation se développent rapidement. De plus en plus les accès à des systèmes ou à des lieux sont contrôlés par des dispositifs basés sur des caractéristiques du corps humain. Ces techniques biométriques seront étudiées sous les angles historique, technique, sociologique et législatif. Cette journée sera l’occasion d’échanger sur le sujet avec les intervenants. Elle se clôturera avec l’assemblée générale de l'Association et la remise de son prix 2003. Inteventions :
- De la sécurité aux contrôles par Daniel Naulleau (Creis,
Univ. P&M Curie),
- Introduction historique par Michel Armatte (chercheur au centre Koyré),
- Aspects techniques par Bernadette Dorizzi (INT Evry),
- Le marché mondial de la biométrie : approche industrielle et
commerciale, par Daniel Legendre (directeur Europe, Labcal Technology),
- Problématique d’une recherche sociologique par Sylvie Craipeau
(INT Evry),
- Aspects juridiques par Marisa Lopez (DEA informatique et droit Montpellier
1),
- Prospectives par Yann Le Hegarrat (Cnil, chargé de la prospective technologique).
Inscription (obligatoire) : : Christiane Petibon Tél et Fax (01) 44
27 22 71
Informations : Daniel Naulleau Tél et Fax (01) 44 27 71 13
Le laboratoire Paragraphe de l'Université Paris 8 et la Maison des sciences et de l'homme présentent une journée d'étude sur le thème : "Interfaces intelligentes", le 18 juin 2003 à la Maison des sciences et de l'homme (Saint-Denis), organisée par Djeff Regottaz, Imad Saleh et Fabrice Papy . La journée rassemble chercheurs, artistes et praticiens de différents domaines tels que les interfaces graphiques traditionnelles, science cognitive, le multimédia, les dispositifs d'entrée-sortie.
Programme complet et inscription (souhaitée) :
http://h2ptm.hymedia.univ-paris8.fr/ii/index.htm
- Afia
- Afig
- Afihm
- ASF
- ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif
Le livre Software fortresses : modeling entreprise architectures
de Roger Sessions (Addison Wesley), éditeur du journal ObjectWatch,
introduit les idées de forteresses logicielles développées
par son auteur depuis quelques années. Une forteresse logicielle est
"un conglomérat de systèmes logiciels réalisant un
but commun et relevant de l'activité d'un groupe d'individus. Ces systèmes
logiciels, qui coopèrent selon un principe de confiance totale, offrent
au monde extérieur hostile un ensemble cohérent de fonctionnalités"
(librement traduit de l'anglais).
Le livre, qui s'intéresse principalement aux systèmes d'information
d'entreprise, présente dans un style agréable les notions architecturales
et techniques relevant de l'approche forteresse: objets et composants, systèmes
transactionnels, pont-levis et gardes (intergiciel/"middleware", systèmes
de sécurité, cryptage, coupe-feus), traités d'alliance
(workflow et gestion des erreurs). Il aborde aussi les questions d'implémentations
avec les technologies web, les bases de données, les clusters de PC,
les serviciels/"web services", une notation 'à la' UML etc.
Même si ce livre n'apporte pas vraiment d'idées révolutionnaires
sur le thème de l'intégration d'applications, il a l'avantage
de rassembler sous forme synthétique (277 pages) un ensemble de méthodes
et techniques pertinentes et d'actualité; l'angle de vue médiéval,
solide et original, lui donne un certain charme et une large portée.
L'ouvrage peut se lire sans connaissances préalables, il sera sans doute
plus intéressant pour les spécialistes et utilisateurs de systèmes
d'information que pour ceux de la recherche ou de l'informatique scientifique,
mais il donnera à ces derniers une bonne culture générale
toujours utile.
Voir la
notice de l'éditeur .
Bertrand Braunschweig