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ACTES DE NOTRE JOURNEE DU 15 MAI. Dans ce numéro, les interventions de : Francis Jutand (CNRS), Jean-Pierre Verjus (Inria), Jean-Yves Gresser (Société française de terminologie).
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éthique" : d'un simple clic
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par le groupe de travail.
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Bonnes vacances. Asti-Hebdo reparaîtra début septembre. Sauf actualité
brûlante (attention aux coups de soleil) dans le domaine des Stic.
Les Asti-Dej aussi font relâche jusqu'à la rentrée. Nous vous proposerons, début septembre, une nouvelle formule. Sans doute un petit-déjeuner, de 8h30 à 10 heure, chez Paul (forum des Halles). |
L'Asti est pluridisciplinaire par essence. Elle est un trait d'union. Elle a pour objet de fédérer la communauté des Stic et de la représenter.
Le bilan que vient de présenter Jaime Lopez-Krahe est très positif. Je note en particulier que nombre de nos associations fondatrices est passé de 20 à 25. J'aimerais maintenant penser à l'avenir, et montrer les axes du gros travail qui attend le prochain conseil d'administration.
A plus long terme, je vous appelle à réfléchir notamment sur IFIP 2004, qui se tiendra à Toulouse, sous l'égide de Jean-Claude Laprie. Notre réflexion doit porter notamment sur la nature de notre participation à l'organisation de cette manifestation, en liaison avec la SEE, avec laquelle nos relations devront se préciser.
Puis viendra Asti 2005, manifestation d'envergure, qui concerne toutes les associations fondatrices, à Paris ou en province.
Avec l'ACM, nous avons l'intention d'aller plus loin. Plusieurs associations fondatrices sont intéressés à ces relations.
Avec notre homologue japonaise, l'IPSJ, la signature d'un memorandum of understanding est en cours, grâce à Michel Israël. Il y a bien des choses à attendre de cette coopérations, et le conseil d'administration sera preneur de toute suggestion à ce sujet.
En Europe, nous sommes depuis longtemps en relation avec la Société suisse et le Cepis, grâce au PCIE et à la présence en notre sein de François Nicolet. Nous pourrions aussi chercher des relations avec nos grandes aînées, la BCS et la GI.
Je pense que la solution passe, à l'image des pratiques de l'Union européenne, par l'application du principe de subsidiarité. Les actions menées par l'Asti n'ont d'intérêt que si elles n'entrent pas en concurrence avec celles qui sont menées par les associations. Ce que nous apportons en plus est de nature transversale. Les groupes de travail que nous avons mis en place sont tous de ce type. Il y a d'autres domaines que nous pouvons explorer. Cela me paraît essentiel pour que nos actions soient pérennes.
Bref, le prochain conseil d'administration a de quoi travailler !
Nous poursuivons la publication des "Actes" de la journée Asti du 15 mai.
Dans ce numéro, les communications de Francis Jutand (CNRS), Jean-Pierre Verjus (Inria) et Jean-Yves Gresser (Société française de terminologie).
Accès à l'ensemble des documents relatifs à cette journée
Le domaine se structure en quatre disciplines :
- informatique et traitement de l'information,
- micro et nano-technologies,
- système, signal et composants,
- interactions humaines et cognitions.
Le transparent ci-joint, présenté par Catherine Garbay à une journée du département, est ici complété par le signal.
Nous nous situons à la confluence d'enjeux scientifiques et
technologiques fondamentaux, notamment :
- la miniaturisation atteint aujourd'hui la phase des "nanotechnologies",
avec des problèmes de matériaux, de dispositifs, de procédés, de modélisation,
de visualisation et d'analyse,
- la complexité devient telle que, pour faire image, on peut parler
de "teracomplexité", au niveau des architectures, de la production et de la
sûreté des systèmes et des logiciels, de leur sécurité, avec des approches
telles que le metacomputing, les bases de données ou les réseaux ouverts,
- la cognition, niveau élevé du traitement de l'information, évoque
les processus cognitifs artificiels ou naturels, avec des termes comme
sémantique, ontologie, connaissance, apprentissage, réflexivité, émergence...
- les interactions se médiatisent dans la "virtualité", appelant ici
encore une terminologie florissante : réalité enrichie, réalité virtuelle,
coopération, dialogue, organisation, économie des connaissances, évolution des
compétences, des pratiques et des usages.
Cette confluence sur la base scientifique s'exprime dans les activités des laboratoires, qui sont aujourd'hui presque toujours mixtes.
Dans cet espace, nous attribuons une importance particulière aux
points suivants :
- réseaux de communication ambiants et systèmes d'information
fluides,
- maîtrise de systèmes complexes et performants,
- nanotechnologies pour le traitement de l'information.
- société de l'information et de la connaissance,
- sciences et technologies de la bioinformation,
- interactions information matière et énergie,
- diffusion des Stic : simulation, visualisation, traitement.
C'est ensuite l'enjeu de la complexité, couplé à celui d'une évolution rapide. On pouvait se contenter hier de chercher à vérifier le bon fonctionnement des systèmes. Il faut aujourd'hui garantir la sûreté de fonctionnement de systèmes ouverts interagissant entre eux et maîtriser des systèmes évolutifs.
Enfin, la problématique de l'intelligence doit aujourd'hui s'étendre du fonctionnement du cerveau et des processus cognitifs individuels et collectifs et de l'intelligence artificielle jusqu'aux interactions entre eux.
Le premier porte sur les contenus : données, signal, information, connaissance. Il évoque les disciplines traditionnelles de l'informatique et du traitement du signal. Je me réfère ici, notamment, à un article de Geneviève Berger (directrice générale du CNRS) sur "Information, communication et connaissance".
Le second porte sur les structures : système, architecture, description, programme, comportement. Avec pour disciplines principales les systèmes, l'automatique et la complexité.
Le troisième porte sur l'évolution : réseaux, apprentissage, émergence, interaction, avec les thèmes de l'interaction homme machine (IHM) et du virtuel.
Il nous faut construire une technostructure informationnelle, un cyberspace, un environnement pour les humains.
Nous devons prendre du recul sur les technologies et les usages, prendre un positionnement scientifique qui dépasse les paradigmes informationnels classiques.
Enfin, il faut nous donner les moyens d'affronter une nouvelle ère dans l'évolution humaine, où l'intelligence et la connaissance sont au premier plan.
Les Stic sont un champ de construction, de création. Nous n'avons pas de modèle à imiter. Evolution de l'homme... apport des données.. il nous faut en tous cas conjuguer structure et liberté.
Photo Inria
D'emblée j'aimerais vous faire partager ma conviction que le domaine dont il est question est fortement caractérisé par un contour dynamique, une ouverture nécessaire aux autres domaines scientifiques et aux applications. L'inscrire au sein d'une ou plusieurs disciplines (le mot discipline me rappelle toujours mon préfet de discipline au collège !) est antinomique avec cette vision ouverte.
Dans cet esprit, le périmètre des Stic tel qu'il a été présenté par Francis au début de son exposé ne met pas trop en valeur l'impact important de nos recherches sur les domaines applicatifs.
Quand au schéma inspiré de Catherine Garbay, il met très bien en lumière les fortes connections avec d'autres domaines scientifiques (ceux qui apparaissent dans le nuage environnant), et me paraît de ce point de vue conforme avec ma vision.
Par contre, à l'intérieur du périmètre, il organise le domaine (voire il enferme le domaine) en quatre disciplines alors que notre grand défi est autant de regarder vers l'extérieur du périmètre (pensons à la bio- informatique) que de créer des synergies à l'intérieur, entre les différents domaines scientifiques qui ont été rassemblés pour constituer les Stic (pensons par exemple à l'imagerie : est-ce de l'informatique, du traitement du signal, des mathématiques appliquées ? n'est-ce pas plutôt la fusion des trois ?). Les Stic n'ont rien à gagner à perpétuer les frontières initiales des domaines scientifiques assemblés en leur sein : il y a tant à regarder ensemble vers la multitude d'applications.
Ce point de vue n'exclut pas la problématique de la communication (le C de Stic), qui est le maillon entre la restitution (émetteur) et l'acquisition (le récepteur) dans la chaîne évoquée ci-dessus, qu'il suffit de reboucler sur elle- même. Claude Gueguen évoquera certainement cette vision duale "sciences du traitement de l'information" versus "sciences de la communication de l'information".
Mais à ce stade, j'aimerais noter qu'en choisissant le terme Stic, on a peut- être trop vite oublié que nos collègues des sciences humaines et sociales ont défini un champ d'investigation scientifique intitulé "sciences de l'information et de la communication" (SIC). Sciences du langage, de l'apprentissage (comment on acquiert de l'information), sciences de la communication et des échanges (comment on interprète, comment on traite, comment on représente, comment on restitue...).
D'un côté, nous nous intéressons aux procédés, aux systèmes, aux techniques d'acquisition, de traitement et de restitution de l'information, par des machines ; les procédés utilisés sont matériels (surtout en périphérie) et/ou logiciels (surtout au coeur). D'un autre côté, nos collègues des sciences humaines et sociales s'intéressent aux phénomènes d'acquisition, de traitement, de manipulation, communication et restitution de l'information par les humains.
Cette distinction suffit-elle pour caractériser complètement nos deux champs d'investigation ? En Stic, nous serions rigueur, fiabilité, logiciel et machine, alors que les humains sont incertains, peu fiables et non répétitifs dans leur traitement des données ? Mais notons qu'en informatique, on essaye de plus en plus d'imiter des approches ou modèles humains (le flou, les algorithmes génétiques, certaines heuristiques d'aide à la décision) par opposition à des modèles déterministes et exacts. Et, à l'inverse, comment comprendrons-nous le comportement des humains face à l'information et la communication sans y intégrer l'ordinateur et les systèmes de communication que ces mêmes humains ont intégré à leur vie quotidienne (et bientôt à leur corps via de multiples prothèses) ?
Je n'irai pas plus avant sur ce terrain, mais je crois qu'on ne pourra pas échapper, à un moment donné, à rencontrer vraiment nos collègues des sciences de l'information et de la communication. La machine étant au service de l'homme, pour l'aider à analyser, comprendre et décider (in fine, c'est l'homme qui décide), les SIC n'englobent-elles pas les Stic, qui les dopent ?
Notons ici que Pierre Berger nous avait initialement demandé de traiter d'épistémologie. Le faire pour les Stic, si récentes qu'on manque par trop de recul, ne me paraît pas évident. Inscrire cette réflexion dans un contexte plus vaste, celui des SIC dont les premiers pas remontent aux premiers échanges, stockage et transmission d'information des origines de l'humanité est peut-être plus intéressant (et dépasse vraisemblablement les compétences de l'Asti).
Mais il n'y aura pas de difficulté me semble-t-il pour que Inria et le département Stic s'accordent sur le fait que le périmètre communément accepté pour les Stic sera l'union des deux périmètres ; cet accord sur le périmètre est d'autant plus naturel que l'Inria et le CNRS ont en commun environ la moitié des équipes dépendant d'unités Inria et 15 à 20% des équipes dépendant d'unités CNRS.
Notons également qu'une forte moitié des enseignants chercheurs du domaine est rassemblé au sein de ces équipes CNRS et/ou Inria.
L'Inria a constitué ses bases scientifiques autour de trois communautés, distinctes dans leur origine, leur domaine d'application, leurs méthodes : des mathématiciens, des informaticiens et des automaticiens. Jamais organisées en départements, les recherches ont toujours été conduites au sein d'équipe-projets.
Si on regarde les cinq grands défis scientifiques à l'intérieur desquels doivent
s'inscrire la majorité des projets de l'Inria :
- maîtriser les infrastructures numériques (des réseaux au grid computing),
- maîtriser la qualité des logiciels (sûreté, production),
- maîtriser les différentes formes de représentation de données (Web et
multimedia),
- maîtriser les systèmes complexes,
- maîtriser la combinaison de la simulation et de la réalité virtuelle,
on constate que chacun de ces défis fait appel aux sciences de l'informatique
(c'est assez évident pour chacun des cinq), aux mathématiques (par exemple la
modélisation probabiliste en réseaux informatique, la preuve de programme, la
géométrie algorithmique, les EDP et la simulation numérique, respectivement) et
à l'automatique (systèmes à événements discrets, contrôle du temps, systèmes
dynamiques, automatique des systèmes complexes), l'imagerie étant
vraisemblablement le domaine où les trois compétences scientifiques se sont le
mieux mariées.
En tant qu'enseignant en informatique, je me contenterai de souligner nos atouts et nos obstacles, en me limitant à l'informatique. Commençons par les obstacles, car ils sont grands.
Le premier obstacle, c'est que nous avons une science extrêmement jeune. Nous n'avons pas, comme les mathématiciens, plus de 2000 ans d'histoire qui ont permis la décantation nécessaire, l'élimination des concepts creux par la seule force darwinienne.
Le deuxième, c'est que nous sommes dans un monde virtuel, artificiel, en expansion rapide, avec une forte propension des acteurs à inventer des concepts, sans qu'il soit nécessaire des les confronter à l'expérience, comme en sciences "naturelles" ?
Relié à ces deux obstacles, il y a l'immensité de la communauté scientifique qui a rendu très vite caducs les efforts de rationalisation (à la Bourbaki) tentés ici ou là.
Mais le pire, c'est que nous en parlons surtout entre nous ; en effet, nous sommes peu audibles d'une grande majorité de la population scientifique qui n'a jamais entendu parler d'informatique durant ses études, ou qui ne l'a approchée que comme un outil dont l'usage rapidement maîtrisé suffirait à en faire l'apprentissage, alors qu'il s'agit d'un domaine scientifique à part entière, complexe, dont la maîtrise a une importance comparable à celle des mathématiques.
Quant aux atouts, le premier est à associer au dernier handicap : en effet, pour peu que les programmes scolaires et universitaires incluent l'enseignement de l'informatique, alors on se rendra compte qu'il assez facile de parler par exemple d'algorithmes que l'enfant découvre dans sa vie quotidienne bien avant la langage ou les mathématiques (pensez à n'importe quelle recette pour se nourrir, se mouvoir dans un espace complexe ….). Et au passage, on pourra peut-être se demander si l'informatique n'est pas aussi un moyen de réconcilier les élèves avec une autre science que celles qui aujourd'hui le détournent des études scientifiques.
Le second atout est l'usage de l'informatique pour enseigner l'informatique. Visualiser un algorithme, le résultat d'une modélisation est aujourd'hui monnaie courante. C'est certes plus difficile de visualiser un système informatique, un compilateur, la technique de preuve d'un programme. Mais il ne faut pas désespérer qu'on trouve des modes de représentation et d'animation qui facilitent la pédagogie. Mais il ne faut surtout pas oublier que tout commence par l'introduction de l'enseignement de l'informatique à l'école (et je le répète pas seulement l'apprentissage de l'usage d'un ordinateur).
Jean-Yves Gresser a été chercheur dans les télécommunications et en informatique (il a contribué au lancement de l'intelligence artificielle en France). C'est un télécommunicant et un informaticien d'entreprise bien que ses activités soient aujourd'hui plus tournées vers la communication et la mercatique de services financiers (il est actuellement responsable des sites Internet et de l'intranet d'Euler & Hermès). Passionné de linguistique, il est l'un des fondateurs de la SFT (Société française de terminologie). Il est aussi membre de la Commission spécialisée de terminologie et de néologie de l'économie et des finances. Il s'exprime ici plutôt en tant que membre de la SFT.
NDLR. Les limites de HTML ont obligé Asti-Hebdo à simplifier la présentation élaborée par l'auteur, que vous pouvez obtenir en chargeant sa version originale (en RTF).
La terminologie moderne éclaire d'un jour nouveau les rapports que nous entretenons avec les mots. Elle peut aider l'informaticien à répondre à un double défi : ne pas être dupe des faux concepts et pouvoir assimiler à temps les vraies innovations. Ayant su récemment acclimater les techniques de l'IA, des réseaux et de l'Internet, elle est devenu largement accessible.
Les enjeux stratégiques sont illustrés par l'histoire. La langue traverse tous les jeux de pouvoir depuis les origines de l'homme, depuis les premiers temps historiques à travers l'écriture.
Le premier grand dictionnaire français-latin est celui de R. Etienne (1538). Il accompagne la décision de François 1er de faire rédiger en français les actes de la vie publique.
Le premier "dictionnaire" de la langue française (au sens moderne, on disait alors "trésor", mot que les allemands ont gardé dans Wordschatz) est celui de Jean Nicot (1606 réédité récemment grâce au parrainage de la Seita).
L'encyclopédie est un véritable travail de connaissance, qui dépasse la lexicographie. Mais je la cite, parce qu'historiens et philosophes se sont aperçus, au fil des temps, du parallélisme entre les grandes étapes de l'aventure humaine et les progrès réalisés dans notre capacité à traiter la langue (écriture, alphabet, grammaire).
Toute révolution scientifique est accompagnée d'un travail important sur les termes, mots et concepts. Plus récemment, on en a vu des exemples en politique (Voir la défense du français au Québec ou celui des langues régionales en Europe).
Revenons à l'informatique. Le domaine est encore jeune, l'invention et l'innovation y sont permanentes. De nouveaux concepts apparaissent quasiment tous les jours. Il faut donc, en permanence, inventer un nouveau langage, de nouveaux termes.
Bien plus, nous sommes tous friands de mots nouveaux et nos fournisseurs le savent bien qui tentent, à l'image du politique, de s'approprier termes et mots. Cette appropriation a un danger : la perte de sens, le flou. Une expression qui m'irrite en ce moment, au delà de tous les mots en e- quelque chose (en français!), c'est web services. L'expression est séduisante, nouvelle, du pur anglais. Mais que recouvre-t-elle vraiment ? Le concept est-il vraiment nouveau ?
La presse commerciale est fréquemment complice de ces fausses nouveautés. Combien de mots ne sont que des marques, des signes de pouvoir, quasi-vides de sens technique et masquant l'enjeu qui est commercial ou stratégique, à savoir : la redistribution de la valeur entre fournisseurs des TIC et leurs clients, entre les différents acteurs d'une secteur économique. Enjeu rarement exprimé et que l'on risque de ne découvrir que trop tard.
Dans son domaine, l'informaticien doit répondre à un double défi : pouvoir assimiler à temps les vraies innovations et ne pas être dupe des faux concepts.
Au-delà des enjeux scientifiques et techniques de notre domaine, à l'heure où l'on parle de l'alignement de l'informatique sur la stratégie et les pratiques de l'entreprise, apprendre, comprendre et pratiquer le langage des autres métiers est essentiel. Ceci en vue de la mémorisation des savoirs et savoir-faire, de la mécanisation des échanges, des aides au partage et de l'interactivité nouvelle qui se développe sur Internet et dans les autres nouveaux médias.
Le mot terminologie est plus récent. Il est apparu au XVIIIe siècle en Allemagne (ou Autriche), a été utilisé au début du XIXe en Angleterre et un peu plus tard en France. La terminologie traitait au départ des vocabulaires spécialisés. Mais petit à petit son champ s'est étendu à la langue toute entière. Vous trouverez une définition pratique sur la page d'accueil du site de la SFT.
Mais attention, une définition navigue entre deux écueils :
- le premier est qu'elle soit attrape-tout ; je suis atterré, par
certaines définitions de l'informatique... comme si on avait attendu les
ordinateurs pour faire du traitement de l'information !
- l'opposé est l'enfermement ; à partir du moment où vous avez fixé une
définition, vous aurez énormément de mal à la faire évoluer ; ce qui est
particulièrement décevant dans un domaine nouveau.
Un terme c'est l'association d'un mot (une désignation) et d'un concept (une signification). Les deux sont liés mais chacun fonctionne différemment. sur des plans distincts. Les confondre conduit au moins à des erreurs d'appréciation, sinon aux impasses qui ont été décrites, ce matin, dans l'analyse et la résolution de situations conflictuelles liées à la délimitation du champ de l'informatique vis-à-vis des autres disciplines ou en tant qu'outil dans un domaine quelconque (agriculture, industrie, santé).
Un exemple : certains se sont plaints de ce que le mot informatique échappait aux informaticiens. Cela fait pourtant partie des choses normales. Un mot, sauf s'il est marque déposée, n'appartient à personne. Ce sont les sens que l'on y attache qui seront en l'occurrence pertinents. Et quoi de plus légitime dans notre société que les multiples sens du mot informatique.
Cet éclairage fondamental et quelques autres font de la terminologie une science en émergence, au carrefour de la linguistique, de la philosophie, de la sociologie, de l'ethnologie et ...plus proche des TICs que de l'épistémologie.
Le premier grand dictionnaire est celui français-latin de R. Estienne (1538) Le premier dictionnaire français est celui de Nicot (1606)..
Glossaire est dérivé de glose (bas latin glosa) qui veut dire mot rare ou désuet. Ce terme positif avait à l'origine un sens relativement négatif. Tout le monde aujourd'hui, fait son glossaire.
Vocabulaire est emprunté au bas latin vocabularium, lui-même dérivé du latin vocabulum (dénomination, nom d'une chose) et d'abord employé au sens de dictionnaire (1487 Garbin vocabulaire latin-français).
Parenthèse : comme le sommet de l'iceberg, un dictionnaire est la partie visible d'un travail terminologique approfondi, qui complète analyse des signes et définitions par des fiches techniques, qui vont détailler pour un terme donné, différents points de vue : celui du juriste, de l'informaticien, du financier...
Ontologies. Le terme, ici, n'est pas celui de la philosophie (l'être en tant qu'être). En terminologie, il désigne une forme de relation entre concepts. Ceci mérite un court développement.
On distingue, en terminologie, champ conceptuel (concepts d'un champ d'expérience) et champ terminologique (désignations correspondant à un champ conceptuel). Un champ terminologique ne correspond pas forcément à un champ conceptuel. Cela est bien connu lorsque l'on passe d'une langue à l'autre : "informatique" correspond tantôt à "information technology" ou à "information science".
Dans un champ d'expérience les concepts sont en relation soit logiques, soient ontologiques. Ces dernières reflètent les rapports (continuité, partition, association...) des objets auxquels renvoient les concepts.
La rationalité de la démarche ontologique est d'aller de l'objet au concept. Dans la pratique elle partira de textes, de récits d'expérience, de nomenclatures (voir les travaux de Christophe Roche, à l'université de Chambéry...). Cette démarche permet de construire des arborescences conceptuelles à partir des traits distinctifs des objets et non pas à partir des traits morphologiques (lexicaux, syntaxiques...) des désignations, des mots.
D'une certaine manière, la démarche ontologique prolonge, complète la démarche sémantique. Un des avantages des ontologies, élaborées formellement, c'est de faciliter le traitement automatique de langues et la structuration des connaissances ou des savoirs. La construction d'ontologie est en cours dans des domaines aussi divers que le droit, les sciences de l'information, l'industrie...
Comme souvent quand on automatise une activité, d'ailleurs, on fait apparaître des lacunes. On s'aperçoit que toutes les notions ne sont pas nommées, même dans des champs relativement connus. La description du corps humain, par exemple, n'a pas de mot pour désigner la partie qui va de la pointe du menton à la gorge.
La démarche ontologique fait percevoir le danger de confondre le terme avec le concept qu'il recouvre. Et même celui de confondre concept et objet. Danger dans lequel tombent parfois certains travaux actuels de l'intelligence artificielle. Pour remonter plus loin dans l'histoire de l'informatique, nombre de conceptions de bases de données se sont effondrées à la seconde version parce qu'on y avait on confondu objet et propriété. Se tromper "d'objet" (au sens programmatique) peut conduire au blocage, à l'échec.
Voir ci-contre, un exemple de développement d'une ontologie.
Autre exemple : une ontologie de l'entreprise selon trois niveaux
de représentation :
- l'entreprise définie autour de la notion de projet, de matériaux,
de procédés etc.
- à l'intérieur de ces éléments différentes ontologies qui sont de plus
en plus abstraites, etc.
Aujourd'hui, des ontologies sont en cours d'élaboration dans des domaines aussi divers que la santé, la construction automobile, l'agriculture. Et des chercheurs en informatiques font des outils pour construire des ontologies. C'est un secteur extrêmement actif, qui a des liens très forts avec le domaine de l'intelligence artificielle.
Voir les actes de la rencontre "Intelligence artificielle et terminologie" de 1999, paru dans la revue du RINT (réseau international de terminologie).
Voir la thèse de LD "L'invention de la langue" et le commentaire de P. Renard sur la Commission de l'Informatique.
La rapidité des évolutions techniques met à l'épreuve les procédés d'enregistrement de la langue, ceux de l'Académie française ou même, ceux au moins dix fois plus rapides, des commissions de terminologie. Face à cette lenteur, le risque est d'adopter trop vite un mot, qui plus est anglais, qui sera donc plus ou moins bien compris. Ceci nous ramène au premier danger, à la perte de sens et aux erreurs qui vont en résulter.
Je le répète, dans son domaine, l'informaticien doit donc répondre à un double défi : ne pas être dupe des faux concepts et pouvoir assimiler à temps les vraies innovations.
Mais il serait dangereux de réduire la terminologie à un aspect instrumental. D'un côté, elle est le lieu de réflexions fondamentales sur les rapports de la langue au réel, à travers le triangle signe, concept, objet (voir Entre signe et concept, Eléments de terminologie générale, de Loïc Depecker).
Le "cours de linguistique générale", de de Saussure, dont la réédition de 1972 chez Payot est chère à beaucoup d'informaticiens, y retrouve une nouvelle jeunesse.
La terminologie est au carrefour de la comparaison des langues, de leur histoire, de l'histoire des sciences , de l'épistémologie, de la psychologie, de la sociologie... sans oublier la logique qui nous ramènent aux notions communes entre langues naturelles et langages formels.
Aux informaticiens, télécommunicants et communicants : nous sommes tous des terminologues.. La terminologie est une technique comme une autre avec ses savoir-faire et ses normes. Soyons "pro" et ne réinventons pas la roue. Ce qui n'était jusqu'ici réservé qu'à quelques spécialistes est maintenant largement accessible sur "la toile". Commencez par le site de la SFT, vous y trouverez même une définition du mot terminologie et je suis sûr que vous reviendrez sur le glossaire de Pierre (Berger).
La langue est en invention permanente. Chacun peut légitimement, à son niveau, faire son glossaire. Mais dans notre domaine, nous pouvons, aussi légitimement, être plus ambitieux. C'est tout un champ du savoir que nous construisons et structurons. Mobilisons-nous autour de projets fédérateurs.. Celui de l'Asti peut prendre une autre dimension.
Vous trouverez sur un inventaire des travaux de terminologie axés sur le français dans le monde sur le site de l'Office de la langue française du Québec à www.olf.gouv.qc.ca
Autres ressources www.inalf.fr et www.terminalf.fr
Bien sûr celui de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France www.culture.fr/culture/dglf/accueil.htm
De multiples sites parlent d'ontologies. J'ai cité C. Roche ( ontology.univ-savoie.fr/ )
La SFT édite un petit bulletin tous les quatre à six mois. C'est une mine d'information. Vous y trouverez de nombreuses références. Seuls les n°1 et 3 sont en ligne.
Pour comprendre la terminologie moderne : Loïc Depecker : Entre signe et concept, éléments de terminologie générale, Presse Sorbonne Nouvelle, 2002,199 p. Cet ouvrage de fond est aussi une mine bibliographique.
Si vous vous intéressez à l'aspect pratique de la néologie ainsi qu'aux résultats obtenus par les commissions spécialisées, du même auteur : L'invention de la langue, le choix des mots nouveaux, Larousse, Armand Colin, 2001, 720p.
Plusieurs cabinets ministériels sont à ce jour dotés d'un conseiller
chargé du secteur "TIC" ou "Société de l'information", ce dossier étant le
plus souvent associé à d'autres :
- Luc Rousseau et Laurent Sorbier au cabinet
du Premier ministre,
- Arnaud Lucaussy au ministère de l'Economie, des
Finances et de l'Industrie,
- Jean-Michel Linois au ministère de la fonction
publique, de la réforme de l'Etat et de l'aménagement du territoire,
- Elodie Ziegler au ministère de la Culture et de la communication,
- Sylvain Géron au
secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à
l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation...
Dès que ces nominations seront confirmées par une publication au Journal officiel, vous trouverez ces informations en ligne dans la rubrique "Acteurs".
Par ailleurs, le décret d'attribution de la Ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, auprès du ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche (texte qui fixe le périmètre exact de son champ d'intervention) est attendu avec impatience : le rôle de ce ministre dans le secteur des TIC devrait être déterminant
Le nouveau gouvernement est qualifié de "discrètement high-tech" par notre confrère O1. Net : "Adieu société de l'information, administration électronique et vocabulaire technologique. Mais si internet prend un coup de terroir, il reste au coeur des dossiers prioritaires : régions, réforme de l'État, Europe.", écrit notre confrère
Rappelons que l'EPI vient de publier son CD-Rom "15 ans d'articles de la revue de l'EPI", un document unique sur l'histoire de l'enseignement de l'informatique en France.
Comprendre la réforme tant attendue de l'Icann ; prendre connaissance de la position du gouvernement américain ; l'avenir des noms de domaine avec notamment la question du multilinguisme ; le point sur le cybersquatting ; nommage et liberté d'expression avec l'affaire jeboycottdanone.com ; le .eu est-il un enjeu de souveraineté pour l'Europe ? ; la création de systèmes alternatifs de nommage ; quelle valeur attribuée au nom de domaine ?... voici quelques-un des thèmes traités au cours des conférences et ateliers organisés sur une journée par l'Internet Society France, le Cigref, le Medef et la Chambre de commerce & d'industrie de Paris
La journée se tient de 9h à 18h30, à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris,
2 rue de Viarmes, Paris 1er (Métro et RER : Châtelet les Halles).
Programmes, inscriptions, tarifs.
Contact.
Pierre Levasseur : Tout semble avoir déjà été fait en matière de films d'animation, ce n'est pas décourageant ?
Chris Wedge : Non, parce qu'en matière d'images digitales, l'avenir est sans limites. Tellement sans limites que ça en devient intimidant. Le défi est plutôt de trouver de nouvelles et bonnes histoires, de nouveaux concepts sur lesquelles on va tester les nouvelles technologies. Mais, là encore, existe-t-il des idées suffisamment riches pour être à la hauteur de ce potentiel technologique ?
Nous reproduisons ici le texte de présentation proposé par les animateurs. Les textes distribués en séance sont disponibles auprès de la rédaction de Terminal pour les lecteurs intéressés (merci d'adresser vos demandes à l'adresse de la rédaction de Terminal, à l'attention de Dominique Desbois, membre du conseil d'administration de l'Asti, pour toute précision.
Il ne s'agit pas seulement de prouesses techniques et scientifiques ; le progrès des biotechnologies marque aussi l'insertion des manipulations génétiques dans ce grand élan d'innovations permanentes qui irrigue aujourd'hui une économie occidentale en voie de mondialisation. Ce mouvement est porté par les transformations incessantes de l'organisation des entreprises et par le progrès constant des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).
Les nouvelles opportunités qu'offrent les sciences du vivant en agriculture et en médecine participent de projets industriels qui, mêlant recherches scientifiques et stratégies marchandes, posent à nos sociétés démocratiques de redoutables défis. D'autant que la majorité des dirigeants occidentaux considèrent que les biotechnologies vont jouer un rôle clef dans la compétition internationale : elles leur apparaissent comme devant prendre la relève des marchés de grande consommation en voie de saturation. La "société de l'information", promesse sans cesse renouvelée et réalisation toujours inachevée, suppose désormais la poursuite du processus d'informatisation et le développement des biotechnologies.
Touchant aux processus vitaux et aux identités, les biotechnologies posent également des interrogations nouvelles sur les plans politique, juridique, culturel et éthique. Leur essor annoncerait une restructuration radicale du fondement de nos sociétés démocratiques, dans la mesure où, progrès de la génomique et manipulations génétiques viendraient remettre en cause les systèmes de valeurs et les soubassements imaginaires du lien social. En s'attaquant à la partie la plus intime de ce qui, pour l'homme, fait sens, les biotechnologies bousculent les évidences sur lesquelles reposait la vision de ce qui constitue notre humanité.
Cette convergence entre modèles informatiques et biologiques aboutit à l'adoption de nouveaux paradigmes parfois féconds au plan scientifique mais aux implications parfois éthiquement discutables si de tels paradigmes étaient étendus sans précaution aux sciences de la société. Une convergence d'autant plus prégnante que l'organisation du travail scientifique a été bousculée par l'informatisation : la recherche « s'industrialise » en s'informatisant. Le déchiffrement des gènes est tributaire d'une robotique sophistiquée et il s'appuie sur une exploration systématique de nouveaux algorithmes : sans informatique pas de génomique. Une nouvelle discipline hybride est née : la bio-informatique. Quel rôle joue exactement l'informatique dans la vision du vivant promue aujourd'hui par les sciences et l'industrie ?
Non seulement les NTIC irriguent nombre d'aspects du travail quotidien dans ce domaine particulier de la recherche et du développement, mais les réseaux sont utilisés pour rendre accessibles les séquences génétiques au niveau mondial, en les stockant dans des banques de données publiques ou privées. Ce qui ne va pas sans tensions : l'information sur les génomes constitue pour les chercheurs un instrument de travail relevant d'une logique du libre accès à la connaissance ; alors que pour les industriels, cette même information relève d'une logique de l'appropriation et du secret, puisqu'elle est aussi une source potentielle de profit.
Comment cet antagonisme est-il surmonté ? Quels sont les compromis qui s'élaborent entre les nécessités de la recherche et celles de l'industrie ? Plus globalement, qu'en est-il du modèle de la recherche et de l'entreprise qui s'élabore au sein des industries du vivant, et quel rôle y jouent les NTIC ? Comment, dans les sciences de la vie, les scientifiques envisagent-ils leur alliance avec l'industrie ?
Plus globalement, les manipulations génétiques nous interrogent sur le phagocytage du politique par des enjeux scientifico-économiques présentés comme irréversibles. Que signifie cet escamotage du politique ? Nous connaissons bien les discours d'accompagnement de l'informatisation : ils simplifient la réalité et brouillent les enjeux sociaux en mélangeant sans cesse marketing, utopie, prescriptions et exhortations à faire vite. Le développement des biotechnologies relève-t-il d'une stratégie analogue de légitimisation ? Existe-t-il un « projet » social qui s'avance masqué par le développement des biotechnologies ? Ou bien s'agit-il d'une course aveugle aux connaissances et aux profits ?
En touchant l'alimentation, la santé et la reproduction, les biotechnologies rendent palpable pour le grand public le rôle crucial de la recherche scientifique et de la responsabilité des chercheurs dans l'évolution de notre système économico-social et juridique. Elles questionnent avec d'autant plus d'intensité le rôle des experts et leur légitimité qu'il s'agit d'un domaine aussi sensible et universel que la vie.
Comment les chercheurs répondent-ils aux aspirations et aux questionnements qui émanent de la société civile (associations de malades, consommateurs, etc.), à la remise en cause de leurs travaux par d'autres groupes d'intérêt (agriculteurs opposés aux OGM, pays en développement, etc.) ? Peut-on encore défendre l'autonomie de la science, et de quelle science s'agit-il ? Quelles pourraient être les conditions d'un dialogue « démocratique » entre les chercheurs et les populations concernées ? Quels dispositifs décisionnels peut-on envisager ?
Vincent Wahl a travaillé (dans une vie antérieure) aux applications de l'IA en agriculture. Il s'occupe aujourd'hui de développement de l'économie agro-alimentaire. Il est aussi poète, quand les contraintes de la vie professionnelle le lui permettent. Il s'est récemment exprimé au Club de l'Hypermonde, répondant à une question de ses animateurs, Jean-Paul Bois et Pierre Berloquin. Avec son autorisation, Pierre Berger propose ici un compte-rendu subjectif, partiel, essayant de rendre aussi bien sa forme d'expression que sa pensée.
Pour le lire à la source, trouvez son livre Communauté des parlants qui vient de paraître, sur le site des éditions Cylibris.
Le processus créatif
ce livre, sous-produit d'une recherche de mémoire
sur l'histoire de la famille
la valeur ajoutée du web éclate dans toutes ces matières
(généalogie, histoire locale, etc..)
la poésie, formes courtes, l'informatique
permet de travailler intensément de manière fragmentée
bloc-notes plus imprimante, avec sa qualité graphique
ma poésie, fille de l'imprimante et du métro
je remplace par le temps en extension
le temps que je n'ai pas en compréhension
finalement, y passer quelques heures, éventuellement
l'imprimante, importante pour établir très vite une distance
entre l'oeuvre et moi
validation/falsification, mettre à l'épreuve
je garde les versions, surtout sous forme papier
sous forme électronique, celles qui marquent des ruptures
je relis mes synthèses
c'est vrai que je n'y suis jamais retourné (aux différentes versions)
un livre que j'ai écrit il y a deux ou trois ans
très vite, d'ailleurs, six mois peut-être
la façon dont j'écris, actuellement (un autre livre),
parce que je sais que je pourrai couper facilement
je ne censure pas, j'écris en grandes masses
je mets trop de matière
après, je vais tailler dans cette matière
un peu comme un sculpteur
je ne le ferais pas si j'écrivais à la main
me convient bien,
parce que mon premier jet n'est souvent pas bon
Un traitement "analogique"
pour moi, la poésie est le travail de la partie analogique du cerveau
mettre en branle, j'aime qu'on me dise :
"je ne comprends pas ce que tu écris, mais ça me touche"
je n'aime pas me dire : je suis poète
on n'est pas poète par essence
on écrit parfois de la poésie
quand j'écris, il y a un moment où ça me plaît
où ça cristallise
mais je n'ai aucune garantie aujourd'hui d'écrire demain
quoi que ce soit qui me plaira
quand je suis poète, je ne peux pas dire "eux et moi",
je ne peux pas juger de l'extérieur
je ne peux parler qu'autant que je suis partie prenante
et que je ressens quelque chose.
L'informatique, métaphore de la vie
les bases de données, le modèle relationnel
voire la façon dont on gère un projet informatique
sont d'excellentes métaphores de la vie,
plus maniables que la construction d'un pont
nous maintient dans un monde fragmenté
en éclats de miroir, polyphonique
ajouter un souvenir,
une pensée de Jean-Marie Letourneux,
à propos de la science-fiction, de la prospective :
on a tort d'imaginer le futur comme quelque chose
de complètement homogène
Le poème, une applet ?
j'ai gardé comme une mémoire de ce qui pourrait advenir
dans les projets auxquels j'étais mêlé,
la tâche la plus difficile était de désambiguër le vocabulaire
la poésie, c'est peut-être le contraire
elle peut restituer une matière épaisse
redonner une ambiguïté au mot
analogie, à l'époque, quand je programmais en Lisp
les daimons, aujourd'hui on dirait applet Java
démon correspond à la mythologie orientale
un poème est un démon, il prend une autonomie
je n'aime pas expliquer pourquoi j'ai écrit cela,
j'accepte, mais je n'aime pas ça
une synthèse langagière a sa vie propre
l'explication de l'auteur n'ajoute rien
même, elle est réductrice
je revendique d'avoir trouvé cette comparaison
le démon, avec Lisp
Le poète, un browser !
me fait penser à browser, butineur
la façon dont j'essaye d'écrire
écouter des formules, essayer de les récupérer
exposition Voilà, en 2000, accumulation d'objets
en écoutant, la pub aussi
en la re-détournant,
encore plus jouissif
d'autres que j'aime bien rapprocher
peut être compilé
fifo, on retombe presque dans le dadaïsme.
La diffusion des oeuvres
un monde où on peut diffuser des tas de choses
Internet m'a permis de trouver mon éditeur (*)
il y a là un processus de validation
je n'ai pas fait de site personnel, au fond
je n'ai jamais voulu m'auto-proclamer.
(*)Cylibris s'est fait une image en venant un des premiers à l'impression à la demande et au web. Mais, vu l'état actuel du marché (voir rubrique Livre de notre Répertoire), ils réalisent l'essentiel de leur chiffre d'affaires en librairie comme les éditeurs traditionnels.
Références exactes : LNAI 2375: J. Kivinen, R.H. Sloan (Eds.): Computational Learning Theory , 15th Annual Conference on Computational Learning Theory, COLT 2002, Sydney, Australia, July 8-10, 2002. Proceedings
Domaines prioritaires, entre autres : biotechnologies, mécanique, santé, télécommunications.
Voir la lettre d'intention
La Conférence demande au Gouvernement français de reprendre intégralement "l'exception pédagogique et de recherche" prévue par la directive européenne du 22 mai 2001, en son article 5, lors de sa transposition en droit national.
Elle s'associe pleinement à la position prise par les associations des professionnels des bibliothèques concernant la position de la France sur ce sujet exprimé dans le communiqué du 25 mars 2002.
Ces journées ont reçu le soutien de l' ASF (Association ACM-SIGOPS de France), du GDR ARP (Architecture Réseaux, Systèmes et Parallélismes). Elles sont co-organisées par le laboratoire LSR-IMAG et par le laboratoire I3S qui participent au projet RNTL Arcad.
L'ASF organise régulièrement des journées Voir une "JTE" (Journées thèmes émergents).
Dès sa création en avril 2001, le Comité de pilotage "Disciplines, métiers, carrières et genre. La place des femmes au CNRS" a inscrit dans son plan d'action la sensibilisation et la formation à la question du genre. C'est dans le droit fil des préconisations du Comité de pilotage que s'inscrivent les Ateliers scientifiques pluridisciplinaires de Cargèse, intitulés "Sexes et genre dans le travail scientifique.
L'originalité de ces Ateliers est de faire se rencontrer de jeunes scientifiques, chercheur-e-s et ingénieur-e-s de toutes disciplines, de leur donner l'occasion de s'informer, de se former et de débattre autour des questions relatives au genre. Camille Bellissant
L'ouvrage "Externalités d'information et concurrence" qu'Arnold Chassagnon vient de publier chez Hermès-Lavoisier, en donne un bon exemple. Citons le communiqué. :
"L'économie de l'information modifie radicalement la compréhension que nous avons des marchés en donnant un rôle de premier plan aux transferts d'information accompagnant les échanges... Pour analyser les marchés avec asymétries d'information, l'ouvrage propose un cadre simple et général... Une grande importance est donnée à la compréhension des propriétés d'efficacité des mécanismes utilisés... "
Devoir de vacances pour les sticiens, tendance codes en dur : fournir pour la rentrée une version Java des formules présentées dans l'ouvrage. Asti-Hebdo organisera entre les solutions un concours de performances. N'oubliez donc pas d'emporter votre ordinateur portable à la plage, sans oublier de le munir au préalable d'un bon environnement de développement, insensible au sable et au sel. P.B.
Cette présentation sera le prétexte à des rencontres, peut-être à des séminaires spontanés concernant le travail du signe sur notre psychisme. Téléphones : (01) 45 31 00 33 et (06) 11 13 01 41
C'est une blonde qui se présente au guichet pièces de rechanges d'un concessionnaire. Elle lui dit : "voilà, j'ai perdu le bouchon 710 sur ma voiture. Pouvez-vous me fournir la pièce de rechange ?"
Le garagiste : "Connais pas, c'est quoi cette pièce ?"
La blonde : "Ben chai pô, paraît que c'est important..."
Le vendeur : "Bouchon 710... jamais entendu parler. Pouvez peut-être
me faire un dessin ?"
La blonde saisit une feuille et crayonne un cercle de 8 cm environ,
dans lequel elle écrit soigneusement (on voit le bout de sa langue qui
dépasse un peu à la commissure de ses lèvres), les trois chiffres : 710.
Et là, le garagiste comprend... Cliquez
La règle de base pour parler informaticien est fort simple : prenez un
terme informatique en anglais et francisez-le. Exemples:
- Si, au restaurant, il réfléchit trop longuement devant la carte,
dites-lui: " Héhooo!.. Tu as fait un timeout, ou quoi? "
- La télécommande en main, vous essayez, en vain, d'allumer votre
téléviseur. Ne dites pas " Bizarre, ma télé ne s'est pas allumée! ";dites
:"Bizarre, ma télé n'a pas booté! "
- Si vous êtes écolo dans l'âme et que la question de la gestion des
déchets est pour vous capitale, ne dites pas: "Tu devrais tasser le contenu de ce
sac poubelle"; dites: "Tu devrais zipper la trashcan"
- Dans un embouteillage, ne dites pas: " Cette route est toujours fort
encombrée "; dites: " Ca s'arrange pas, la bande passante, sur cette
route!"
- A une fête d'anniversaire, ne dites pas: " Veux-tu couper le gâteau en
6 morceaux, s'il-te-plaît ? "; dites: " Tu ne veux pas splitter le gâteau en
6, s'il-te-plaît? "
- Si vous désirez que votre ami diminue la sono, demandez-lui de "
mettre la musique en background "
- Si un problème en implique un autre, et que celui-ci un implique un
troisième, etc., dites-lui que ce problème est vraiment récursif Si votre
ami est quelque peu défraîchi ou a le teint pâlot dites-lui: " T'as une tête à
avoir passé la nuit à pomper les alt.binaries, toi!"
- S'il a des difficultés à vous écouter et à écrire en même temps,
dites-lui: " Ben quoi?.. T'es même pas multitâches, toi?.. "
- S'il répète pour la troisième fois la même chose, dites-lui: " Dis, tu
fais une boucle, ou quoi? "
- Lors d'une conversation avec deux informaticiens, si l'un d'entre eux
à la mauvaise habitude de ne pas réagir à vos propos, lancez " Pas très
interactif, le copain! "
- S'il vous prend une envie... demandez lui le path des toilettes
- Si votre nouvel ami est quelque peu gauche de nature, lancez-lui: "
Problème de device? " à la première occasion. S'il vous dit que c'est un
problème de chip, ne lui dites pas que vous aussi vous vous trouvez un peu gros
- Ne parlez pas de jazz mais bien de " random music "
- Si la femme de votre ami est franchement canon, dites-lui qu'elle est
en 3DFX. Mais si celle-ci vous casse les pieds, criez " Elle est où, la touche
Escape? ". Ou encore si vous la trouvez quelque peu stupide, dites à votre ami: "
Dis, tu es certain que ta femme elle est passée à la compil'? "
Aussi, le fait d'utiliser des termes provenant de jeux est toujours apprécié: Ne dites pas: " Je me sens invulnérable, aujourd'hui! "; dites: " Je suis complètement iddad aujourd'hui! " Ne dite pas: " Attends que je t'attrape! "; dites: " Attends que je te foute un coup de RPG dans la gueule, moi! "
D'autre part, il est fort probable que vous ne compreniez pas certaines phrases de vos amis informaticiens. et si vous en avez assez de son "parler informaticien", vous pouvez-toujours lui proposer un service de "localisation" de ses discours...