Sommaire : Trois questions à Eunika Mercier-Laurent | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Entreprises et institutions | Enseignement | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente |
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Retenez la date : l'Asti organise sa première école d'été, en Ile-et-Vilaine, du 1er au 12 septembre 2003. Thème fédérateur : l'image. |
"Le management des connaissances demande une approche systémique."
Eunika Mercier-Laurent : Le KM (Knowledge Management) que je préfère traduire par « organisation et gestion des connaissances » est un ensemble d’initiatives, de méthodes et d’outils pour créer un flux optimisé des connaissances pour le succès de tous les participants. Le succès, au sens du développement durable de l’entreprise et de l’emploi, de la satisfaction des collaborateurs et des clients.
Le management des connaissances est pratiqué par un certain nombre de grands industriels, de PME et organisations. Il est rare que la démarche KM fasse partie de la stratégie de l'entreprise/organisation. Des démarches isolées, comme le management du capital humain, le partage et l’exploitation collaborative du retour d'expérience, le transfert de compétences, la veille collective, la conception collaborative ou autres, sont alors pratiquées. Parfois ces initiatives sont comprises par la direction et deviennent stratégiques.
En France les démarches ont débuté par le déploiement des TIC (technologies de l’information et de la communication), mais elles deviennent de plus en plus globales. Par exemple, Schlumberger a commencé par l'élaboration d'un glossaire permettant à plusieurs métiers de travailler ensemble afin d'exploiter le retour d'expérience. Maintenant cette démarche est devenue stratégique.
Même chose chez Lafarge où, en France et en Pologne notamment, des séminaires sont organisés pour débattre des méthodes, exploiter le retour d’expérience, etc. Siemens Allemagne s’est engagé à fond dans le KM.
Le KM est encore peu intégré dans le marketing. On fait toujours des enquêtes comme dans les années cinquante, suivies d’analyses statistiques, afin de proposer de nouveaux produits aux clients, mais de vraies connaissances sur les besoins du client et sur ce qu’il sait (notamment de la concurrence) ne sont pas pris en compte. Unilever, aux Pays-Bas et en Pologne, fait une démarche dans ce sens, mais ne va pas aller jusqu’au bout.
Asti-Hebdo : Quels sont les principales composantes du management des connaissances et quelles sont les lacunes ?
E. M.-L. : Pour mener à bien une démarche KM globale, un animateur du «flux» de connaissances est indispensable. Pour jouer ce rôle (qui n'est pas une position hiérarchique !) il faut des compétences multiples, entre autres en communication. Il est important de mesurer les bénéfices d'introduction de la démarche comme le retour sur investissement, aussi bien matériel qu’immatériel : gain de temps, efficacité, rapidité, prise en compte de l’apprentissage, récupération de la connaissance.
Il y a aussi la gestion du capital intellectuel : quelles compétences sont utilisées, quelles sont les compétences stratégiques, quelles sont les passions des employés... Pour obtenir de vraies connaissances sur la situation, il faudrait intégrer les connaissances du client dans le flux... et notamment la connaissance qu’il a de la concurrence, et ne pas se contenter de le faire répondre à des questionnaires QCM prédéfinis. Le client peut aussi avoir de bonnes idées.
Une chose importante est de créer un climat de confiance aussi bien à l'intérieur de l'organisation qu'avec les partenaires extérieurs, ce qui implique un changement de mentalité de la part des entreprises. Une organisation optimisée de connaissances facilite la création de nouveaux produits et services. Les TIC doivent supporter intelligemment ce flux de connaissances, donner l'accès aux connaissances à travers des portails, collectiviser et apprendre sur l’intranet, accompagner la conception collaborative, l’innovation et la mise en commun des expériences, faciliter la veille, la découverte de connaissances... Il est également important de soigner l'image de l'entreprise, la positionner comme innovante.
En résumé, le KM est essentiellement une question d’attitude :
- partager les connaissances, ce qui a un effet d’amplification ;
- apprendre du contact avec l’entourage, et des choses directement applicables ;
- innover, avec des innovations à finalité humaine, c’est la condition du
développement durable.
- être leader.
Tout cela demande une façon de penser systémique que l’éducation ne prend pas encore en compte.
Asti-Hebdo : Où en est la recherche en management des connaissances ?
E. M-.L. : Il y a quelques paradoxes qui font qu'il ne se passe pas grand chose actuellement. Une rupture serait de travailler sur des problèmes complexes industriels/organisationnels. Pour cela il faudrait mélanger les personnes qui ont des besoins et les chercheurs en intelligence artificielle (IA), mais aussi venant d'autres domaines liés à l'humain. Une vraie synergie recherche-industrie serait profitable pour le progrès des deux populations.
Une autre rupture serait de décloisonner la recherche et d'évaluer le travail de chercheurs sur d'autres critères que le nombre de publications.
Actuellement, il existe des projets autour de la découverte des connaissances et des réseaux sociaux, le web sémantique, l’analyse des contenus multimédia, la recherche des informations, l’organisation de ces informations, l’indexation automatique et la recherche de contenus, la sécurité informatique... Internet a relancé quelques recherches anciennes, mais, à ma connaissance, on n'a rien inventé de nouveau depuis 1994 (ontologies).
Les actions de l'Afia vont dans le sens de rencontres entre chercheurs de différents domaines de l'IA, mais aussi des industriels dans le cadre de conférences bisannuelles.
Les aspects humains de la connaissance (psychologie, sociologie, communication) sont à intégrer. Cela peut se faire par une approche globale, systémique, c’est ce qu’on appelle « écologie des connaissances » (knowledge ecology). Par analogie avec les écosystèmes, l’écologie des connaissances permet de gérer un monde complexe avec une diversité d’acteurs et d’organisations, une diversité de ressources et de formes de connaissances, une diversité d’actions (création, critique, discussion, partage, diffusion), des interdépendances.
Appliquée à l’éducation, l’écologie des connaissances se décline comme suit : les acteurs sont les élèves, professeurs (co-learners), fournisseurs, administrateurs, ingénieurs système... ; les ressources sont les cours, contenus, livres, Internet, bases de données, ordinateur (assistant intelligent, agents intelligents) ; les réseaux sont les communautés apprenantes et les interdépendances s’effectuent à différents niveaux.
L’écologie des connaissances s’applique aussi à l’entreprise étendue, où les acteurs sont les métiers, fournisseurs, partenaires, clients, et les interdépendances se font à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation.
Propos recueillis par Claire Rémy
Le 11 octobre dernier notre président Jean-Paul Haton s'est rendu au Japon pour signer l'accord de coopération avec l'IPSJ, dont le président S. Tsuruho est également le président de NTT.
Après une présentation des deux sociétés savantes, l'accord a été signé par les deux présidents, en présence de M.T. Yanagawa, secrétaire général de l'IPSJ et de Michel Israel, conseiller scientifique de l'ambassade de France à Tokyo.
Rappelons que l'IPSJ est une des deux sociétés savantes japonaises du domaine des Stic, et la plus importante en taille, la seconde étant l'IEICE. Créée en 1960, l'IPSJ est une structure puissante, forte d'environ 25 000 membres (l'IEICE en possède 12 000) et ayant plus de 350 parrains industriels. Elle organise annuellement un grand nombre de manifestations et publie plusieurs types des journaux, presque exclusivement en japonais.
L'IPSJ est le représentant japonais auprès de l'Ifip.
Plus de trente groupes de travail sont actuellement actifs autour de trois
grands thèmes :
- science informatique : logiciel, bases de données, programmation..
- environnement de l'information : réseaux, Internet,
- aux frontières : systèmes d'information, impacts sociaux.
L'accord signé (MOU, Memorandum of understanding) devrait permettre, dans un premier temps, un plus large échange d'information entre nos deux associations.
Date limite d'envoi des travaux : 1er février 2003. Contact. site web :
Le laboratoire se focalise sur trois thèmes : langage, neurosciences, robotique. Orienté, mais de manière très libre, par le marketing à long terme de Sony (robots de compagnie), ses travaux se caractérisent par leur audace conceptuelle. Ici, l'on n'hésite pas à parler d'interactions émotionnelles avec des humanoïdes parlants, ou à montrer comment des robots peuvent créer leur propre langage pour communiquer entre eux.
On trouvera beaucoup de documents relatifs à ces travaux sur le site du laboratoire.
Commande des systèmes. Sous ce titre, Ioan Doré Landau présente un ensemble cohérent de méthodes de conception de régulateurs et d'identification des modèles dynamiques des procédés à commander.
L'article comporte un classement des entreprises françaises en fonction de leur budget de R&D (2001). En tête : EADS, Aventis, Alcatel, Renault et Thales.
- Afia
- Afig
- Afihm
- ASF
- ACM Sigops
- Atala
- Atief
- Cigref
- Creis
- GRCE
- Gutenberg
- Inforsid
- Specif
Le communiqué de l' l'éditeur :
A l'heure où l'internationalisation et la mouvance des marchés tendent à concentrer les acteurs économiques du secteur des technologies de l'information et de la communication et à y renforcer le pouvoir des financiers, comment évolue et se reconfigure le paysage français de la diffusion des technologies numériques ?
Sur fond d'appartenance à l'Union européenne, de quels pouvoirs de régulation et d'incitation dispose l'Etat, dans sa volonté de développement équilibré de la concurrence des marchés, d'expression de l'intérêt général et d'harmonisation des territoires ? Sous quelles formes les collectivités territoriales peuvent-elles utiliser les technologies haut débit et la décentralisation pour renforcer leur dynamique d'action ? Au final, qui décide quoi dans la sphère des TIC ?
Telles sont les questions auxquelles les contributeurs de cet ouvrage, parlementaires, élus locaux, responsables d'organismes publics et experts, apportent des réponses précises, à la lumière de leurs expériences de terrain aux niveaux, européen, national ou local, brossant ainsi un tableau cinétique d'ensemble d'un secteur stratégique pour le développement économique de notre pays.
Si l'on peut contester le caractère sexiste du document joint, on appréciera son subtil mélange d'algèbre et de géométrie. Et l'on demandera aux spécialistes de la reconnaissance des formes de monter un groupe multi-disciplinaire avec les experts en traitement de texte et les gourous du graphisme afin d'en explorer de concert les implications morphologico-sémantiques. La prochaine école d'été de l'Asti (1-12 septembre 2003) ne pourrait-elle lui consacrer une session de débats techniques, complétée par une table ronde des SHS sur l'état actuel de la doctrine officielle en matière de cerveau droit/cerveau gauche ?