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Sommaire : Trois questions à Dominique Desbois (Terminal)| L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | La recherche en pratique | Manifestations | Détente
"Dans chaque domaine des TIC, confronter l'expérience des praticiens de la recherche avec le point de vue d'économistes, de juristes, de juristes, de sociologues. "
Dominique Desbois : Si le projet initial de Terminal, en tant que magazine militant, était largement consacré à l'impact social de l'informatique, la forme actuelle de la revue, trimestiel de réflexion critique, a progressivement élargi son champ d'investigation à l'ensemble des technologies de l'information, tout en se saisissant aussi des conséquences économiques. A mon avis, cette évolution n'a fait qu'accompagner les mutations récentes de ces systèmes techniques de traitement de l'information. Pourquoi faudrait-il limiter le champ de l'analyse à certains paradigmes socio-techniques alors que l'emprise du système technicien s'avère de plus en plus globale ? En guise de réponse, je renvoie simplement aux ouvrages que Jacques Ellul a consacré à cette question, que ce soit La technique ou l'enjeu du siècle ou Le système technicien. Ils n'ont pas vraiment vieilli.
Initié par le développement des techniques de conservation et celui des techniques agronomiques, l'emprise sur le vivant offerte par les biotechnologies s'est considérablement affermie avec le développement des techniques génomiques. Au nombre des parallèles que l'on peut tracer entre les TIC et les biotechnologies, figure de prime abord la métaphore cybernétique du génome considéré comme "le programme du vivant". Certes, on en est un peu revenu car notre compréhension des phénomènes épigénétiques a progressé. En second lieu, on ne peut qu'être frappé par la trame des interactions que tisse la tekné entre ces deux champs d'application offerts par l'information d'une part, et par le vivant d'autre part. Sans robotique, le séquençage du génome de beaucoup d'organismes vivants en serait resté au stade de l'utopie. Comment gérer cette masse d'informations génomiques sans système de gestion de base de données, sans algorithmes de tri ou de compression performants ? Imagine-t-on pouvoir analyser cette information génomique sans l'apport des techniques statistiques, de la reconnaisance des formes, des systèmes graphiques assistés par ordinateur ?
Moins évidente dans l'organisation et la valorisation, la parenté entre génomique et TIC est plus prégnante si l'on analyse le fonctionnement de la recherche dans ces secteurs. Du point de vue économique et juridique, les problématiques de protection de l'innovation dans ces deux secteurs présentent bien des points communs. Les logiques économiques qui conduisent à envisager la brevetabilité des séquences génomiques plutôt que leur inscription dans le domaine public sont proches parentes de celles qui président au choix du régime du brevet contre celui de la propriété intellectuelle pour le logiciel. En assimilant les organismes vivants à un matériel biologique, les USA ont pris une direction très claire, celle de l'appropriation privative des connaissances, traitant la séquence génomique comme une invention et non pas comme une découverte... Assouplissant considérablement les critères traditionnels de brevetabilité définis par la convention de Berne, l'Office européen des brevets a suivi ce mouvement sous la pression d'un lobbying intense, finissant par accorder un brevet sur des cellules-souches d'embryon humain, qu'il a du retirer face à une campagne européenne de protestations.
Comme la numérisation de l'information, les techniques génomiques, offrant des possibilités radicales d'instrumentalisation, suscitent des interrogations nouvelles d'ordre économique, social, juridique, politique, culturel et éthique. Et l'ambition de Terminal est de proposer un forum où ces questions puissent être débattues en toute indépendance.
S.H. : Les relations entre Stic et biotechnologies ne sont-elles pas encore plus profondes. Ne pourrait-on engager ici une véritable coopération interdisciplinaire?
D.D. : Cela faisait partie du projet original. Mais cela nous aurait orientés vers des contributions assea pointues ne pouvant intéreser qu'un public plutôt restreint, assez peu représentatif de l'audience habituelle du séminaire et de la revue.
Pour les TIC comme pour les biotechnologies, la science et la technologie font partie des forces productives et sont donc, à un moment donné, susceptibles d'être instrumentalisées au service d'objectifs de pouvoir. Pour des raisons historiques, notre revue a étudié surtout l'impact de l'informatique dans la vie quotidienne. Mais nous nous intéressons aussi aux entreprises, dans l'esprit par exemple de l'ouvrage de Norbert Alter L'innovation ordinaire. L'innovation peut aussi bien être enfourchée par les uns comme un cheval de bataille au sein de l'entreprise, que conduire d'autres à développer au contraire des stratégies pour s'en protéger. Ces stratégies de protection peuvent d'ailleurs s'avérer utiles, notamment parce qu'elles débouchent sur de nouvelles formes d'investissemnet identitaire et relationnel, alors même que le projet innovant s'avère économiquement contre-productif, voire aberrant. A ce titre, elles contribuent à combler le déficit permanent de régulation sociale qui s'installe au coeur des systèmes techniciens.
Cette réflexion critique s'alimente en permanence du progrès des techniques, y compris organisationnelles, et de la résurgence de nouveaux avatars du système technicien, comme en témoigne par exemple le sociologue Jean-Pierre Durand, qui vient du publier au Seuil La chaîne invisible. Travailler aujourd'hui, flux tendu et servitude volontaire.
Analyser cette complexité suppose une coopération interdisciplinaire qui, à mon sens, en termes de problématique scientifique et d'impact socio-économique, va bien au delà d'analogies qui demeurent assez formelles entre structures et processus, qu'ils soient vivants ou informationnels. Dans le cas de notre séminaire et du numéro spécial qui en élargit la trame, nous avons cherché à confronter l'expérience de praticiens de la recherche en biotechnologies à l'analyse des enjeux économiques et sociaux qu'elles suscitent. Avec l'ambition de Terminal : donner la parole à l'ensemble des acteurs concernés, depuis les juristes jusqu'aux consommateurs en passant par les syndicats d'exploitants agricoles. En espérant contribuer à cette transdisciplinarité tant souhaitée.
S.H. : Quels seront alors les objectifs du séminaire que vous vous proposez de lancer, avec Terminal et le Creis mais aussi l'Asti, sur les enjeux des nouvelles technologies ?
D.D. La contribution que le Creis peut apporter au projet fédérateur de l'Asti, c'est, au travers d'un tel séminaire se déployant avec régularité sur plusieurs mois, d'effectuer une synthèse, d'offrir un aperçu de l'état de l'art des recherches menées dans les TIC, domaine par domaine. Et, pour chaque domaine, de confronter la l'expérience de recherche d'un expert technique au point de vue particulier des économistes, des juristes, des sociologues. Si possible sur des bases empiriques, éventuellement avec des études de terrain, dans tous les cas avec la distanciation et le regard critique que les sciences humaines sont supposées apporter par rapport à l'objet de leur étude.
Analyser d'un point de vue critique les impacts au niveau du quotidien dans la cité ou dans l'entreprise vie courante et dans l'entreprise suppose de disposer d'analyses empiriques solides. La mobilisation de moyens plus importants pour mener des enquêtes approfondies sur le terrain implique que l'objectif de cette recherche soit négocié et puisse susciter l'adhésion de partenaires institutionnels. La mobilisation de l'appareil statistique pour suivre des secteurs innovants s'avère difficile et se fait au prix d'un certain décalage avec l'élaboration des problématiques.
L'instrumentalisation ou l'obsolescence rapide de certaines informations économiques ne facilite pas l'analyse. Enfin, les entreprises, pour des raisons liées à la compétition économique, sont parfois réticentes à divulguer certaines informations, même sous le sceau du secret statistique. Ce qui aboutit à des résultats parfois paradoxaux, comem celui souligné par le prix Nobel Robert Solow déclarant "On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité".
On l'aura compris : ce que nous voulons appréhender, c'est la gestion économique et sociale de l'innovation technique. Et, pour comprendre cette gestion, il faut analyser les rôles tenus par les différents acteurs, leurs stratégies, leurs positionnement. Sur ce sentier de l'innovation, nous souhaitons progresser sans a priori ni contrainte, hormis l'exigence de qualité des contribuions, que nous espérons nombreuses de la part des membres des associations fédérées par l'Asti.
Propos recueillis par Pierre Berger
François d'Aubert a été nommé ministre délégué à la Recherche, auprès du ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, François Fillon. Il succède à Claudie Haigneré nommée ministre déléguée aux Affaires européennes.
Actuellement député à l’Assemblée nationale, François d’Aubert a précédemment occupé le poste de secrétaire d'État chargé de la Recherche dans le deuxième gouvernement d'Alain Juppé (novembre 1995 - juin 1997). Le curriculum vitae de François d'Aubert est en ligne sur le site du ministère de la Recherche :
François Fillon, qui remplace Luc Ferry, connaît le secteur de
la recherche pour avoir été ministre de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche en 1993 dans le gouvernement d'Edouard Balladur. Il a également
été ministre des Technologies de l'information et de la Poste
en 1995 et ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications
et à l'Espace entre 1995 et 1997. De 2002 à 2004, François
Fillon a été ministre des Affaires sociales, du Travail et de
la Solidarité.
Consulter sa
biographie :
Communiqué par
SG Hebdo du CNRS :
Un marché atone, moins de visiteurs, des absents, des stands moins grands, avec cependant 36 nouveaux exposants d'une grande richesse technique, en particulier en simulation et réalité virtuelle.
Webex et Okyz ancent "raider3d pour webex", solution
de web conférence CAO-bureautique où la 3D se manipule en temps
réel.
Total Immersion présente en exclusivité
une scène de réalité augmentée mettant en œuvre
des objets virtuels en 3D intégrés en temps réel dans une
scène réelle. Une animation contextuelle est générée
avec scénarios multi environnement (défense, civil).La technologie
D'Fusion est couramment utilisée par PSA, Renault, EADS, Hoover, Orion,
Procter & Gamble.
Walkinside de VRContext, logiciel de simulation 3D, multi-utilisateurs, multi-plates-formes, offre la possibilité de visualiser et de se promener en temps réel dans les très grandes maquettes numériques comme des modèles complets d'usine, des plates-formes pétrolières ou encore des villes entières. Walkinside immerge totalement l'utilisateur dans l'environnement virtuel grâce à la détection de collision en temps réel et à la simulation de la gravité. Avec l'intégration automatique des résultats de calculs de dynamique des fluides, Walkinside est utilisé pour la simulation des accidents, explosions ou incendies dans le cadre des nouvelles normes internationales (Seveso 2).
Spin-off de l'Inria, fondée en décembre 2001, VSP-Technology basée à Nancy et Paris, édite des solutions logicielles pour la manipulation de modèles 3D et la visualisation haute performance. XMesh est une librairie de programmation qui fournit des outils interactifs de manipulation, de nettoyage, de simplification et d'optimisation de modèles polygonaux 3D. Elle prépare les données pour la visualisation. CandeLux est une suite de solutions logicielles de la simulation d'éclairage et de visualisation haute performance qui permet de se déplacer en temps réel dans une maquette 3D avec un rendu saisissant (environnement Linux mono et multiprocesseurs).
L'éditeur français de solutions de calcul en grille, GridXpert expose sa solution GridXpert Synergy, qui permet de modéliser et d'optimiser les ressources de la Grille en entreprise. Cette solution est également proposée dans le cadre d'une offre packagée intégrant en standard un cluster Linux IBM dans un environnement Grid, l'offre "Grid in the box". GridXpert a reçu le Trophée du Développement Capital IT en octobre 2002 et a levé depuis ses débuts 8 millions d'euros auprès d'investisseurs privés.
Le projet Geometrica de l'Inria Sophia Antipolis est un des principaux acteurs du développement de CGAL, la Bibliothèque de géométrie algorithmique. C'est une bibliothèque C++ modulaire composée de structures de données et d'algorithmes géométriques, développée par le Projet Open Source CGAL qui regroupe plusieurs instituts de recherche internationaux. Ses utilisateurs viennent de domaines d'applications aussi divers que le médical,les traitements d'images aériennes, la géophysique, la CAO, la biochimie, etc. Les licences commerciales peuvent être obtenues via GeometryFactory .
Le talent des nouveaux venus mis à part, le salon Micad offre une image pérenne du monde traditionnel de la CFAO et du calcul, les éditeurs de gamme moyenne tel Solidworks de Dassault Systèmes, Think3, la plateforme 2005 d'Autodesk, Flowizard de Fluent ayant le vent en poupe.
Pour les amateurs de réalité virtuelle, le stand TGS expose sa solution de visualisation, AmiraVR, aux fonctionnalités impressionnantes, qui s'interface avec des systèmes de suivi des mouvements de la tête de l'utilisateur et supporte les systèmes de stéréoscopiques active et passive.
Le salon devient un sous-salon de sculpture machine 3D et de prototypage rapide. Parmi les exposants, Kallisto, créée en 1999, se distingue par son orientation vers la bio-conception, pour le médical, le militaire, le sport, l'agroalimentaire, la confection. La bio-conception recouvre les méthodes de création 3D et de fabrication dédiées à une production sur mesure, à partir de contraintes d'origine humaine.
On sent la relève prête aussi du côté de l'Institut supérieur du design et de l'Espace recherche et formation qui présente aux visiteurs les filières d'enseignement dont les thématiques sont liées au Micad : AIP-Primeca, ANCD GMP, ISTM, Polytech'Lille, UTC.
Mireille Boris
"Je suis heureuse de contribuer au lancement de ce portail de l'internet scientifique, car l'internet est un outil extraordinaire de diffusion de la connaissance. Faire partager les savoirs, donner le désir et l'envie de la science, ouvrir les jeunes à ses défis, les attirer en plus grand nombre vers la recherche, voilà mon objectif. Ce portail est en prise directe d'une part avec le grand public, d'autre part avec les organismes de recherche pour les contenus scientifiques. Parce que c'est une des missions importantes de chaque organisme, de chaque chercheur, que d'expliquer à nos concitoyens ce métier de la science, son plaisir et ses résultats.
"Parce que c'est notre mission, à travers ce portail, de valoriser les sites de culture scientifique de tous les organismes, au-delà de leur page d' accueil institutionnelle. Parce que c'est notre mission, de faire connaître vos résultats de recherche, organismes, universités, chercheurs. Alors, partez naviguer sur ces sites, nul doute que vous aurez envie d'en savoir plus !"
J.B.
Michel Volle analyse ce concept sur son site.
Le consortium CyberCars et la ville d'Antibes feront une démonstration "finale" les 10 et 11 juin prochains. Tous les détails. A cette occasion, on pourrra voir des cybercas en opération dans la ville et des démonstations des technologies-clés. Serot aussi présentées les certifications et procédures nécessaires à l'autorisation de circulation de véhicules automatiques dans un espace public.
Le concept est difficile, mais d'un intérêt majeur pour la protection industrielle du travail de nos développeurs. Carine Bernault fait le point dans Expertises d'avril.
Aladin , le magazine des chineurs , consacre au spam un article (signé de son webmaster Paul Merrill) de son numéro de février. Le mot vient d'une marque de conserves américaine très répandue à partir des années 1937, au point de faire l'objet d'un sketch de Monty Python et de là à désigner l'abus de courriels (traduction officielle : arrosage). Voir aussi notre rubrique Détente.
Dans Les dossiers de l'ingénierie éducative : "
... si les logiciels libres, généralement gratuits, s'affirment
plus stables et plus pérennes que les systèmes propriétaires,
pourquoi ne se sont-ils pas généralisés, particulièrement
à l'école où la question ne peut être ignorée
? C'est sans doute que leur expansion est entravée par des obstacles
plus puissants que la force irrépressible de la libre circulation ; c'est
peut-être que le militantisme de leurs adeptes induit un faux débat,
entre les tenants du libre et ceux qui leur opposent une vision pragmatique
des TIC en milieu scolaire ...".
Un débat qui n'est pas sans rappeler, pour les plus anciens, Basic contre
LSE (du libre avant la lettre), où les querelles de personnes ne sont
pas loin. On lira plus particulièrement :
" Vices et vertus du libre à l'école " (PDF 117 ko),
" Des logiciels libres fonctionnant sous Windows " (PDF 97 ko),
" Les meilleures pages du site Linux et pédagogie ". Ce site,
créé à l' initiative de la mission Veille technologique
et industrielle du CNDP, recense un grand nombre de logiciels libres, repérés,
testés et documentés par un groupe d'enseignants (PDF 89 ko),
... et on appréciera la liste des adresses
utiles.
Jacques Baudé
Le deuxième colloque international Étudier et chercher ailleurs - Temps et déplacement se tiendra le 7 octobre. Ce colloque voudrait analyser les temps de l’étudiant en déplacement sur les quatre versants : pédagogique, psychique, institutionnel et culturel, afin de dégager une meilleure connaissance de sa condition.
Appel à contribution aux enseignants, aux responsables et acteurs de l’accueil des étudiants, aux étudiants. Faites parvenir un résumé d’une dizaine de lignes de votre proposition de contribution avant le 26 avril. Organisation : Fethi Benslama, (P7) et Directeur du Relais Contact : Cité Internationale Universitaire de Paris, Relais social international - 17, bd Jourdan 75690 Paris cedex 14 - + 33 1 44 16 65 62 -relais.colloque@ciup.fr
Information(PDF) (Signalé par laDiffusion Paris 7)
"L'article 87 de la loi de finances pour 204 a assoupli le dispositif du crédit d'imôt recherche. Le gouvernement souhaite, en effet, voir multiplié par sept le nombre d'entreprises bénéficiaires. Mais les conditions d'éligibilité au dispositif restent strictes", epxlique Sylvie Rozenfeld dans Expertises d'Avril.
Consultez le site des associations membres de l'Asti, où vous trouverez les manifestations qu'elles organisent.
Les dictionnaires électroniques. Numéro 44 de la revue Traitement automatique des langues (Hermès/Lavoisier), sous la direction de Michael Zock et John Carroll.
Les articles présentés dans ce numéro répondent
à deux types de problèmes :
- construction de dictionnaires ; en commençant par un morceau de choix,
le Trésor de la langue française, d'abord établi sur papier,
puis passé à l'électronique ; puis en décrivant
les problèmes traités avec WordNet, HaGenLex, la tarnsformation
automatique de versions, la création automatique de lexiques, les stratégies
de construction collective ;
- accès à l'information : comment aider un apprenant à
trouver l'information recherchée, consultation à partir de connaissance
partielles, écritures à idéogrammes.
On trouvera une présentation sur Tal.e-revues.
Citons les premiers paragraphes de la présentation (sans son riche appareil de notes) du numéro par ses animateurs .
"Les dictionnaires sont un composant fondamental de tout système de traiement de la langue qu'il s'agisse d'un être humain ou d'une machine. Comme ce type de connaissance, pourtant capitale, n'est pas inné, il est normal que l'on s'intéresse à son acquisition (dans le cas d'un être humain), à sa construction (dans le cas du traitement par la machine) et à son utilisation (dans les deux cas). La qualité d'un dictionnaire se mesure essentiellement par les informations qu'il contient et les moyens qu'il offre pour y accéder. Or les stratégies d'accès dépendront à la fois des connaissances disponibles lors de la consultation et de la tâche qui motive cette consultation. En analyse, on part des mots pour chercher le sens, tandis qu'en synthèse, on part des concepts pour trouver les mots les exprimant. Cette variété de besoins et de connaissances disponibles lors de la consultation a donné lieu à des dictionnaires de nature assez différentes : dictionnaires de langue monolingues, bilingues et "multicible", dictionnaires de synonymes, thesaurus, encycolopédies, etc.
"Cette politique consistant à créer des dictionnaires différents en fonction des besoins, limités en taille et en possibilités de consultation, était compréhensible à une époque où le papier était le support privilégié pour stocker les informations. En revanche, elle n'est plus justifiée du tout à notre époque, étant donné que l'on peut stocker, modifier et accéder rapidemnet à des quantités gigantesques d'information à un coût très réduit. La taille du dictionnaire, son hétérogénéité ou plutot sa richesse ne sont donc plus vraiment un problème, pas plus que ne l'est l'accès à l'information recherchée. Les hyperliens, combinés à la recherche multicritère, offrent de nombreuses possibilités de navigation. L'informatique nous libère donc de la camisole papier (accès basé sur l'orthographe parfaite et l'ordre alphabétique), mettant l'information rechercheée à partir d'un clic de souris, pour peu qu'il y ait un lien, encodé dans le dictionnaire ou calculé dynamiquement entre deux termes. Si les dictionnaires traditionnels sont passifs et assez limités en termes d'accès, les dictionnaires électroniques permettent de présenter rapidement, et sous des formes diverses (ordre alphabétique, thématique, affichage par domaine, fréquence, niveau de langue, etc.), l'information recherchée. Les possibilités sont donc énormes, permettant de faire sauter de nombreux verrous connus dans le passé (parcours monocritère, séquentiel), mais pour réaliser ces possibilités, il faut d'abord effectuer une bonne analyse des besoins (homme, machine), puis il faut se débarasser des réflexes d'hier, réflexes liés aux contraintes des anciens supports. "
Commentaire.
1. Comme Stic-Hebdo a aussi son dictionnaire, la lecture de ses lignes pose
question pour l'avenir. Si l'on prolonge la réflexion de Zock et Carroll,
on devrait aller vers un dictionnaire universel et unique au plan mondial. Cette
vision n'est pas purement utopique, et la convergence peut commencer bottom-up
par la recherche de convergence à partir des dictionnaires existants.
Les technogies web services apportent de plus en plus d'éléments
pour le faire. Les difficultés devraient venir surtout des problèmes
de propriété industrielle et plus encore du fait que l'adaptation
d'un dictionnaire ou, si l'on préfère, de ses interfaces avec
les utilisateurs, ne se limite pas à une sélection et à
un assemblage de composants. Il y a le savoir-faire (la "patte") d'un
auteur qui connaît son lectorat et sait jusqu'où aller, jusqu'à
la métaphore, la pointe d'argot, et le clin d'oeil allusif, pour joindre
l'agréable à l'efficace aux dépens du "normé".
2. Le texte que nous avons reproduit ci-dessus fait leur place aux machines
elles-mêmes comme utilisatrices de dictionnaires. Là, on n'est
évidemment plus du tout dans le domaine de la science fiction. Mais cet
espace progresse à grand pas, y compris comme nous l'avons vu avec l'interview
de Frédéric Kaplan (AH No42),
jusqu'à la construction de vocabulaires de communication par les robots
eux-mêmes pour communiquer entre eux;
P.B.
Nous laissons dans la langue d'origine (où Shakespeare aurait du mal à reconnaître ses petits). Rappelons que Spam était au départ une marque de charcuterie en conserve.
Hormel is expected to announce today their campaign to can spam using their canned Spam with the aid of the CAN-SPAM legislation. Starting today,Sites à visiter : Hormel,
Spam.com
Information diffusé par Tidbits.
L'équipe de Stic-Hebdo : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Chefs de rubrique : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Stic-Hebdo est hébergé par le LRI et diffusé par l'Inist.