Stic-Hebdo |
No 44. 14 février 2005
DEMANDE D'EMPLOIJuriste spécialisée en propriété intellectuelle, dans le domaine des télécommunications et de l'espace Je recherche un poste de juriste dans une entreprise. Au cours de ma formation, j'ai eu l'opportunité de participer à différentes rencontres, notamment lors des cours d'été organisés par l'ECSL ou encore lors du concours de plaidoirie organisé par l'ESA, qui ont confirmé mon goût pour le secteur des nouvelles technologies. De plus, mes travaux universitaires m'ont permis d'approfondir mes connaissances juridiques et plus particulièrement dans le droit de la propriété industrielle. Mon CV complet (.doc). |
Sommaire : Trois questions à Patrick Greussay | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | La recherche en pratique | Dans les entreprises et les administrations | Manifestations | Bibliographie
"Nous allons changer un petit peu. Non pas pour nous adapter à nos machines, mais parce que nous machines vont nous faire changer. La perspective est inversée par rapport à celles de l'IA il y a vingt ans."
Stic Hebdo : Vous avez dit, en substance, que les mathématiques s'intéressent soit à un petit nombre de variables, reliées entre elles par des lois "gentilles" soit, dans une approche statistique, à des centaines de milliards de variables. Ne pourrait-on voir dans cette idée l'amorce d'une épistémologie quantitative de l'informatique, qui se situerait entre ces extrêmes ?
Patrick Greussay. Il s'agit d'un argument d'échelle, d'un argument de situation et non d'un argument quantitatif. Et cela concerne principalement la physique théorique: il y a les choses qui relèvent des structures, qui jouent essentiellement avec les symétries, et d'autre part la mécanique statistique qui, elle, joue avec un nombre extrêmement élevé d'entités. Dans les deux cas, c'est moins le décompte qui a de l'importance que les conséquences. L'informatique se situe dans une sorte de bande passante d'activité qui représente non seulement ce qu'un esprit humain peut appréhender maintenant, mais surtout ce qu'il pourrait appréhender s'il était prolongé de façon convenable par ce qu'il faut de prothèse mentale ou intellectuelle.
Le fait qu'on puisse faire de la physique statistique veut dire qu'il y a une échelle où des effets simples se produisent, et où la symétrie est retrouvée. Or la symétrie est importante non seulement esthétiquement, mais parce qu'elle est opératoire. Il y a une correspondance bien connue entre symétries et opérations. Les physiciens ne travaillent pas constamment avec cette correspondance explicitement en tête, mais elle est présente dès qu'on veut un peu réfléchir.
C'est à l'intérieur du travail de définition structurelle qu'il y aurait un intéressant parallèle à faire entre l'informatique opérante et ce que j'appellerai les mathématiques opérantes, au sens où elles font non pas marcher des machines, des galaxies ou des hadrons, mais où elles font marcher l'esprit.
S.H. : Vous voulez dire que, structurellement, informatique et mathématiques appellent des manières de penser fondamentalement différentes ?
P.G. Il est presque inévitable, aujourd'hui, dès qu'on pense les mathématiques en termes structurels, de ne pas avoir à l'esprit Récoltes et semailles d'Alexandre Grothendieck. Ce texte montre qu'il est extrêmement difficile d'extraire d'un mathématicien créateur, une description explicite de ce qu'il fait. Il décrit de façon très précise les conditions personnelles, en particulier les conditions émotionnelles dans lesquelles il a été amené d'une part à rédiger ces mémoires. Deux mots y reviennent très souvent : peur et mépris. Il essaie d'en diminuer l'impact en parlant de la dimension collective des mathématiques : ce qu'il dévoile donne à penser qu'en définitive les mathématiques sont un spectacle très discret qu'on donne pour un auditoire de connaisseurs.
De connaisseurs... cette question de l'accessibilité des mathématiques semble banale, et c'est justement ce qui en fait l'intérêt. Prenons une comparaison en musique, avec deux opéras d'Alban Berg, Lulu et Wozzeck. Il est tout à fait possible de préférer l'un à l'autre, même sans être courant des techniques d'écriture que l'auteur a utilisées (dodécaphonisme strict pour l'un, plus libre pour l'autre), ni des techniques de direction associées. Je peux me déclarer amateur (voire connaisseur) d'opéras sans être tenu de descendre diriger dans la fosse, encore moins de tenir un crayon pour composer. Il en va de même en mathématiques.
J'ai tenté une expérience. Amateur de mathématiques à l'état naissant, je souhaitais que la pièce dont parle Grothendieck soit jouée pour moi. J'ai demandé à un de mes amis, lui-même un esprit considérable, qui fait de la géométrie algébrique, de me dire ce qu'il faisait exactement, de façon concrète. Je ne voulais pas savoir à quoi ce travail servait, ni d'où il venait. Je voulais savoir, dix secondes par dix secondes, en quelque sorte, ce qu'il faisait de ses journées, dans sa tête.
Or, au bout de trois séances, qui devenaient très fructueuses, sans même me donner un signe quelconque, la chose fut abandonnée. Comme dans Récoltes et semailles : alors que Grothendieck essaie de toutes ses forces de donner une idée de ce qu'est la création mathématique, à partir du quatrième ou cinquième essai, il ne parle plus que de ses relations entre lui et Deligne, et son élève Mebkhout, dont le refus de qualification à un comité consultatif avait dans une certaine mesure engendré le premier degré de sa rupture avec la communauté mathématique
Je tends à en conclure que les mathématiques, à ce niveau, pourraient être un spectacle dont la représentation publique semble absolument impossible, et pour des raisons qui ne sont ni collectives, ni émotionnelles (nous sommes loin de la peur, du mépris et de la vanité), mais qui tiennent à l'espace dans lequel ces mathématiques apparaissent.
Cela expliquerait aussi pourquoi Dieudonné, dans son livre si clair, si ouvert et plein de bonne volonté (Pour l'honneur de l'esprit humain), n'a pas jugé utile de placer un chapitre où il raconterait en détail une semaine de sa vie de mathématicien : voilà, j'ai fait ceci, ceci et ceci... voilà quelles étaient mes analogies, mes visions, mes métaphores.
Si Grothendieck malgré tous ses efforts, si Dieudonné, si un ami très cher dans une autre communauté mathématique, n'arrivent pas à le dire, il y a peut-être de bonnes raisons, des raisons de structures, tout à fait indépendantes des questions de craintes, de mépris et de peurs. La création mathématique serait un spectacle qui ne peut se produire que dans l'ombre et le silence.
On peut aussi faire le parallèle avec certains éléments de linguistique moderne, les questions brutales posées par syntaxe. Il est remarquable que l'ambition de la linguistique générale, une ambition qui dans une certaine mesure a donné naissance à une bonne partie de l'informatique actuelle, n'a absolument pas pu se réaliser dans le domaine où elle était posée, c'est à dire en linguistique.
De même, en ce moment, la vogue de la spécification, de la vérification, semble donner des résultats intéressants, remarquables et prometteurs dans n'importe quel domaine à part un seul, la programmation, pour lequel elle avait été prévue au départ. C'est extrêmement curieux. Ce l'est moins si on réfléchit au précédent de la linguistique.
La linguistique générale s'intéresse aux conditions de l'apparition et de la manifestation de la langue. Elle ne se préoccupe pas (ordinairement) de la parole ni de l'écriture pour elles-mêmes, mais des conditions sous-jacentes à la possibilité de former des unités syntaxiques qui, au mieux, pourront atteindre la dimension d'une phrase. Au delà, au niveau supra-segmental, ce n'est plus tout à fait de la linguistique.
Sur ce thème, dans les années 1970, une hostilité extrême régnait entre les tenants de l'intelligence artificielle et ceux de la linguistique, parce que ils étaient sur un même terrain, avec l'impression justifiée de faire la course. Que de mauvais procédés ont eu lieu entre ces deux catégories de chercheurs ! Et comme c'était inutile ! En effet (et cela m'est suggéré par le fait qu'on ne peut pas devenir vraiment bilingue si l'on n'a pas commencé très tôt dans l'enfance), il semble très important, pour que la personne humaine puisse se doter d'un cerveau normalement structuré, qu'à un moment donné, le répertoire des possibilités phonématiques soit restreint. Certains cas de troubles psychiatriques pourraient venir du fait que ces "fusibles" n'ont pas été grillés.
De même, il est possible que, pour des raisons de survie, l'humanité ne soit pas prête à recevoir (à se donner elle même, mais c'est tout de même une forme de réception), une théorie correcte du langage. Certes, nous savons expliquer de petits mécanismes locaux. Mais, au delà, il y a peut-être des fusibles qui garantissent absolument que, quelque soit la théorie linguistique produite, elle soit totalement inexacte.
Cette hypothèse expliquerait que, malgré le nombre de grands esprits qui se sont penchés sur le problème depuis les débuts de l'humanité, les résultats soient pratiquement nuls. Certes nous savons expliquer de petites chose, locales, d'un point de vue évolutionniste. Mais nous restons très loin du but que se fixaient les différentes branches de la linguistique (en particulier la branche chomskienne, dont nous informaticiens sommes les plus proches) : une grammaire générative.
Quittons maintenant le langage pour revenir aux mathématiques, avant de revenir à l'informatique. Est-ce qu'il n'y aurait pas, pour les grands mathématiciens, quelque chose de comparable ? Nous savons tous que, pour que des mathématiques soient possibles, il faut avoir des élément simples, ce qui conduit la physique théorique (les anecdotes sont légion) à faire des simplifications nécessairement outrées. Et il ne s'agit pas de simples approximations; je parle en termes strictement structuraux au sens des groupes de symétrie.
Il se peut qu'à un certain degré de profondeur des mathématiques (je ne parle pas de difficulté, simplement de profondeur, on peut contempler la profondeur d'un gouffre en restant sur le bord) les choses ne soient pas totalement énonçables, que, si un rayon de lumière vient s'y glisser, l'éclairage doive rester crépusculaire, comme certaines bio-cultures expérimentales nécessitent une lumière particulière, des infrarouges, par exemple.
S.H. : L'obscurité serait indispensable à la création mathématique... Et à l'informatique ?
P.G. En informatique, c'est tout à fait différent. D'abord à cause de l'échelle. Pour le genre de mathématiques dont j'ai parlé, on ne sait jamais à quelle échelle ils marchent. En revanche, à l'échelle de l'informatique, on peut appréhender cette échelle en réalité et en prévision. Elle se situe entre les groupes de symétrie simples (pas au sens scolaire, mais naturellement de la théorie des groupes) et l'intelligibilité, par exemple, d'un simple nuage gazeux.
En informatique, il y a quelque chose de très particulier : il y a toujours de la lumière. On voit tout le temps. Cet c'est un des rares domaines de l'activité mentale créative de l'humanité où il y a toujours cette lumière.
Or, si l'on repart de cette hypothèse que la plupart des choses réellement importantes pour l'évolution de l'espèce doivent se faire de façon discrète, dans des conditions de lumière et d'éclairage discrètes, alors que dire de cette informatique qui arrive en fanfare, de façon absolument éclatante, et où tout est dit, tout est visible? Eh bien, si nous prenons un instrument qui change très légèrement l'échelle, sans changer de bande passante, on ne voit plus. Je ne parle pas de comprendre, car cet univers est trop obscur intellectuellement, mais simplement de voir.
La programmation nous donne un exemple bien connu : la situation où votre programme ne marche pas bien, ou pas du tout, et après tous vos efforts, après des heures de vérification, où vous avez mis tout votre savoir, votre flair, vos outils... vous ne voyez pas, vous ne voyez pas...
Alors, vous allez demander de l'aide à quelqu'un, à moi, par exemple. Je viens, je me mets devant le terminal et le dialogue s'engage :
- Montre moi le source.
- Tu ne veux pas que je t'explique ?
- Non, parce que, même si l'explication est intéressante, tu ne m'as pas fait venir pour comprendre la chose, mais pour que je trouve ton erreur.
Alors le source commence à défiler, vous expliquez ce qui se passe, comme d'habitude, avec toutes sortes de gestes, d'emphases, des diminutions du timbre de la voix, des regrets, des excuses quelquefois devant du code que vous avez rédigé de façon un peu hâtive et, à un moment donné, vous dites :
- Là, tu vois, lorsque la table prend l'indice n+1 ...
- Quoi ?
- Tu vois bien, le tableau qui accède à l'élément d'indice n+1.
- ... Ah, mais tu as mis n-1 !
- Aaaah !
Ainsi, je n'ai rien compris, rien voulu comprendre. Tout ce que j'ai fait, c'est de comparer ce que vous me disiez, ce que vous me disiez de voir, avec ce que je voyais moi-même. Un hiatus s'est introduit et ce hiatus était justement la chose qui résistait, la source du problème. Et vous ne l'aviez pas vu, parce que vous ne pouviez pas le voir. Parce que, étant l'auteur du programme, vous en aviez une vision excellente, magnifique (je ne dis pas parfaite)... dans votre esprit. Mais nous ne voyiez plus ce qui se déroulait sur l'écran, vous ne le lisiez pas, parce que vous n'en ressentiez pas besoin. Mais moi, qui n'en connaissait rien, j'étais bien obligé de faire cette comparaison, et le hiatus ne m'a pas échappé.
Ainsi, dans cette petite partie de l'informatique qu'est la programmation, il y a toujours toute la lumière, on peut tout voir. Les bons programmeurs (mais aussi bien les gens qui construisent des parties intéressante d'ordinateurs, par exemple un cache ou un contrôleur de bus), se servent de leur vision intérieure. Et les grands parmi les grands sont ceux qui ont une très grande vision intérieure.
Cela n'évoque ni les professeurs de taupe, ni les grands ingénieurs, mais les mathématiciens et les informaticiens créateurs qui voient, qui essayent de décrire comme ils peuvent, avec des symboles bien limités, ce qu'ils voient.
Or l'écriture et les symboles ne suivent pas. Si on dit que les questions d'écriture relèvent de la logique, il faudrait que les logiciens accélèrent le rythme. Déjà l'écriture des mathématiques ne suit pas la vision des créateurs. Quant à l'informatique, ce n'est pas pour rien qu'on voit surgir constamment tant d'outils aussi bien pour les chercheurs que pour les développeurs d'applications scientifiques ou de gestion de projets.
S.H. : Concrètement, où nous conduisent ces difficultés, qui semblent insurmontables ? Que faire ?
P.G. Il est un argument d'autorité, utilisé par exemple en complexité concrète, qui se résume ainsi : "Si un certain nombre d'excellents esprits, spécialistes d'une certaine question, n'ont pas réussi à résoudre un problème donné, il vaut très probablement mieux chercher à montrer que le problème n'a pas de solution plutôt que de s'acharner à en trouver une".
Ou est-ce que cela nous mène ? A des paris.
J'ai participé à la deuxième vague de développement de l'intelligence artificielle, où nous pensions encore qu'il était possible de fabriquer, de notre de vivant, des robots qui seraient des espèces de personnes. Il est inévitable qu'on ait un jour de telles machines. La question de savoir si je le verrai de mon vivant est sans intérêt.
Ce qui m'intéresse, par contre, ce que je verrai peut-être de mon vivant, c'est que nous, l'humanité entière, nous allons changer un petit peu. Non pas pour nous adapter à nos machines, mais parce que nos machines vont nous faire changer un peu. La perspective est renversée.
Or nous ne sommes pas des créatures douées pour nous modifier nous-mêmes de façon significative et efficace. Si nous étions capables de progresser tout seuls, cela se saurait, depuis le temps. Nos outils mentaux de réflexion ne sont pas tellement bons. Ce type de remarque sous-tend actuellement les travaux d'une petite communauté de recherche, active et imaginative, la réflexivité (reflection en anglais).
Alors que faire ? Si nous ne pouvons pas agir explicitement sur nous mêmes, alors nous pouvons le faire indirectement, par la science. La science consiste à simplifier, approximer, faire des modèles, écarter de nombreuses hypothèses, puis fabriquer des outils de réflexivité pour des choses simples... c'est à dire des programmes. Et l'on pourrait utiliser cela pour nous améliorer nous-mêmes. Nous allons donc opérer doucement, pas à pas. D'abord à l'extérieur de nous-mêmes, avec des programmes. Ensuite on utilisera ces programmes, en quelque sorte de l'intérieur, avec toute l'informatique interactive. Ce n'est pas par hasard qu'il y a en ce moment tout ces propositions pour de l'interactif.
Nous allons tromper les mécanismes de défense que l'évolution, dans mon hypothèse, aurait mis sagement en place. Nous allons nous faufiler sous les palissades sans alerter le gardien dans son mirador, commencer par construire des outils d'automodification substantielle, sans faire éclater toutes les sonneries et alarmes, sans nous attirer les foudres de la Déesse gardienne du temple. L'informatique, cet instrument bruyant et voyant nous servirait au contraire à être discrets.
Où cela nous mènera-il ? Si mon hypothèse est correcte, nous n'en savons rien. Nous pourrions atteindre une singularité, comme le big bang en cosmologie relativiste, ou comme la "suspension de jugement" qui est intervenue à la fin du Moyen-Age, quand la théologie rationnelle a trouvé ses limites. Nous allons suspendre notre jugement. Mais l'action va se jouer de toutes façons, et elle est intéressante. Alors, autant en être... Mais tout ce que je viens de vous dire n'est peut-être qu'une construction spéculative !
Propos recueillis par Pierre Berger
(Patrick Greussay a reçu la médaille d'argent du CNRS)
Deux débats se tiennent actuellement en ligne.
La société Christie’s va procéder le 23 février prochain à la vente aux enchères de pièces rares qui ont marqué l’histoire des sciences et technologies de l’information. Au total plus de 1100 documents, manuscrits, ouvrages ou publications appartenant au collectionneur Jeremy Norman seront mis aux enchères. Ces objets, qui couvrent une période historique allant du 16e siècle à 1970, nous rappellent que l’informatique d’aujourd’hui s’appuie sur des siècles de travaux. Parmi les grands noms qui ont apporté leur contribution et dont des documents seront en vente, on peut citer Blaise Pascal, Joseph Marie Jacquard, Charles Babbage, Grace Hopper, Alan Turing, Edmund Berkeley, John Von Neumann, John Eckert, John Backus, Vinton Cerf. Article détaillé de Guy Hervier dans ITR Manager
Le président Bush a présenté au Congrès américain les propositions de son administration pour le budget fédéral 2006. Globalement, l'heure est au contrôle des dépenses et l'enveloppe allouée à la recherche et au développement ne fait pas exception. Celle-ci est en effet annoncée en légère progression de moins de 1% par rapport à 2005 (soit moins que l'inflation) pour atteindre 132,5 milliards de dollars. Au sein de ce budget, la part consacrée à la recherche fondamentale recule de 1% en dollars courants tandis que celle pour la recherche appliquée reste inchangée ; et c'est donc le poste "développement" qui profite le mieux de l'augmentation avec une hausse de 2% (ou une stabilité en dollars constants).
Du côté des grands centres de recherche, les sorts sont également variés. Après cinq années de vent en poupe entre 1998 et 2003 qui ont vu le budget doubler, les National institutes of health (NIH) n'obtiennent qu'une hausse de 0,7% à 28,8 milliards de dollars, donc une baisse en pratique. La National science foundation (NSF) apparaît mieux lotie avec une augmentation de 2,4% (dont une part due à un artifice comptable), mais cette dernière suit une baisse en 2005 et le financement pour 2006 reste donc en dessous de celui de 2004. Le budget recherche du département de l'Energie, traditionnellement important, accuse lui aussi un faible recul par rapport aux deux années précédentes avec 3,46 milliards de dollars.
Dans ce contexte, la Nasa tire plutôt bien son épingle du jeu. L'agence spatiale recevra 16,45 milliards de dollars (+ 2,5%) avec une concentration de l'effort pour financer les programmes d'exploration de la Lune et de Mars voulus par le Président (la part recherche diminuant donc). Cependant les efforts consentis pour ces missions se feront au prix d'autres projets, en tête desquels le sauvetage du télescope Hubble (qui serait abandon. Ané) et l'étude des changements climatiques sur Terre. D'après le Wall street journal. Autre pointeur au WSJ. La maison blanche.
Le Grid 5000 devrait relier 2500 machines avant la fin de l’année
représentant 2,5 To de mémoire et 100 To en capacité de
stockage. Le Grid 5000 sera accessible exclusivement aux chercheurs spécialisés,
mais il pourrait être dans un second temps ouvert à d’autres
pôles de recherche. Les 8 sites qui hébergent les machines sont
reliés en 1 Gbits/s, un débit qui n’est pas à la
hauteur des besoins d’une telle structure. « Notre objectif est
d’être un peu en avance de phase des besoins des chercheurs en débit,
explique Dany Vandromme du GIP Renater. Avec la phase 4 de Renater qui devrait
être ouverte en juillet prochain, le réseau de la recherche française
pourrait offrir un réseau de 10 Gbits/s. Le réseau Renater relie
600 sites en France est interconnecté au réseau Pan-européen
Géant.
ITR
Manager. Le dossier de presse complet sur notre site.
Internet donne une nouvelle actualité au concept de "communautés de pratiques", qui a été présenté à nos lecteurs dans les interviews d'Eddie Soulier AH No 50 et de Jean-François Pépin AH No 48. Un livre blanc de l'éditeur Knowings, spécialiste de la gestion des connaissances, et par le pôle Productique Rhone-Alpes (on peut le télécharger) est ainsi résumé par Maryse Gros dans Le monde informatique du 28 janvier : "Avec Internet sont apparus de nouveaux modes d'organisation. Autour de centres d'intérêt commun, les communautés de pratique fédèrent des utilisateurs souhaitant partager leurs savoirs et approfondir leur expertise".
Le pôle Information de l'Institut Jules Destrée à Namur organise le 4 mars un colloque Prospective de l'Internet - Les réseaux numériques comme outils structurants des territoires de la connaissance. Colloque organisé par le Pôle Information de l'Institut Jules Destrée à Namur, 4 mars Le site.
Le rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale sur le rôle du guichet unique dans la procédure de RIP (Reconnaissance d'intérêt pédagogique, MEN - N° 2004-160 - décembre 2004 ) est en ligne. Ce label doit mieux prendre en compte les évolutions des technologies et des pratiques numériques dans les classes. Télécharger (37 pages PDF)
II s'agit de concevoir et déployer un dispositif d'identification, de description, d'indexation et de mutualisation d'usages des TIC dans l'enseignement primaire. Ce dispositif devrait permettre d'aboutir, dès 2005-2006, à une base d'usages pédagogiques des TIC prenant en compte les spécificités de l'école primaire. Le document.
Le métier de professeur-documentaliste connaît une évolution continue dans l'organisation de son espace de travail, dans la nature de ses outils et dans le profil de ses missions. Les dossiers de l'ingénierie éducative, N° 49, décembre 2004, (CNDP-SCEREN) Le document
Du 16 et 17 mars, au Palais du Pharo (Marseille), les Rencontres de l'Orme se tiendront pour la dixième fois. Elles réunissent les professionnels des technologies de l'information et de l' éducation ainsi que les décideurs se rencontrent afin d'échanger et de confronter leurs points de vue sur le multimédia éducatif et ses usages. Elles sont l'occasion de mesurer le chemin parcouru et d'esquisser des pistes de réflexion pour les années à venir avec les participants et partenaires traditionnels de la manifestation, en particulier le monde universitaire qui apportera un regard scientifique sur les évolutions qui marquent ce secteur.
Le site.
Il s'agit d'une compilation comprenant des programmes appréciés par les enseignants et ... les enfants : les trois versions de 1000 Mots pour apprendre à lire (français, anglais, allemand) et les EpiJeux-Win pour l'école. Revue 94, Revue 101.
Rubrique réalisée avec la collaboration de Jacques BaudéNouvelle édition à télécharger sur le site de l'ANRT pour tout savoir sur les Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre) Le document (PDF).
L'Agence universitaire de la francophonie (AUF) lance un appel à candidatures pour l'attribution de quatre prix scientifiques de la Francophonie qui seront décernés en 2005 dans les domaines des sciences et de la médecine (2 prix) et des sciences humaines et sociales (2 prix). La date limite de réception des dossiers est fixée au 10 avril 2005. Consulter le site de l'AUF : Le document.
Une nouvelle version du logiciel Visual timetabling, outil dédié à la conception et la gestion des emplois du temps en milieu universitaire mis gracieusement à la disposition des collègues intéressés. Le programme.
L'Institut des hautes études de défense nationale organise deux stages d'information sur "les menaces d'investigations étrangères", les 25-26 mai et 21-22 septembre. Ces stages s'adressent plus particulièrement à des enseignants-chercheurs responsables d'équipes de recherche. Ils ont pour objectifs de les sensibiliser aux risques de piratage scientifique encourus dans leurs activités professionnelles. Les candidatures sont à transmettre au Haut Fonctionnaire de Défense du Ministère au moyen de la fiche de candidature et du bon de commande rempli et signé par l'autorité financière - sur l’intranet Le document (PDF).
Le site Aeris se présente comme une plate-forme "d'aide aux étudiants
pour la recherche d'information scientifique". Il propose des interfaces
de recherche, avec, notamment, le "Finder", ainsi que des supports
de cours pour comprendre Internet et ses outils.
Le site. Source
: VeillExpress/UQ
. Communiqué par l'Amue.
"Les technologies de grid computing font renaître une certaine forme de service bureau, à savoir l'émergence de centres de calcul à la demande chez HP et Sun". Une page de Jean-Luc Rognon dans Le monde informatique du 11 février.
Consultez le site des associations membres de l'Asti, où vous trouverez les manifestations qu'elles organisent.
Pour les manifestations TIC en rapport avec l'enseignement et la formation, consulter le site Educnet.
De passage à la librairie de l'EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne), nous avons été séduit par trois ouvrages sur les relations entre l'humain et la machine, sous des angles différents.
Behind Deep blue. Building the computer that defeated the World chess champion par Feng-Hsiung Hsu. Princeton university press 2002. 300 pages.
Un des créateurs de big blue, qui élabora les circuits intégrés spécialisés de la victorieuse machine, raconte cette épopée, depuis ses débuts à Carnegie Mellon en 1984 jusqu'au match historique de mai 1997 contre Garry Kasparov. Ce n'est pas un livre sur les échecs. Il raconte essentiellement la vie d'un projet de recherche, qui débouche d'abord sur une thèse puis sur un travail en milieu industriel chez IBM, qui a soutenu le projet essentiellement pour des raisons de relations publiques.
Du point de vue de la compétition homme-machine, ce match peut être considéré comme une victoire définitive de la machine. Non que l'homme ne puisse encore gagner des parties ou faire match nul (comme Kasparov contre XD-Fritz en 2003). Mais c'est un peu comme un château de sable que l'on défend contre la mer. Pendant un temps, le combat est incertain, vague après vague. Puis la marée l'emporte radicalement. En l'occurrence, la machine a encore de sérieuses perspectives de montée en puissance, alors que l'homme ne semble pas pouvoir améliorer sensiblement ses performances.
Du point de vue des techniques et métiers de l'informatique, on appréciera le récit vivant des relations entre des développeurs de spécialités différentes, convergeant vers but mythique (un des chapitres est intitulé "le saint Graal"), au milieu des aléas de leurs carrières universitaires puis industrielles. Il se produit une sorte de dialectique entre la conception du circuit intégré spécialisé, la programmation et l'acquisition de connaissances fournies par des grands maîtres.
Du point de vue strictement humain, le livre exprime la frustration de son auteur. D'abord sur le style même de la compétition, qu'il aurait voulu sportive et cordiale, opposant plutôt le joueur à l'ingénieur que l'homme à la machine. Malheureusement, Kasparov n'a pas été beau joueur, et ses déclarations à la conférence de presse qui a suivi le match n'avaient rien des applaudissements que les candidats malheureux à la Maison Blanche décernent sportivement à leur vainqueur. La pilule a été d'autant plus amère qu'IBM, se méfiant des effets négatifs possibles d'une telle victoire sur son image, leur avait interdit de prendre la parole et même de sourire ! Aujourd'hui encore, le nom de Feng-Hsiung Hsu reste pratiquement inconnu, comme celui de ses coéquipiers.
Sur ce thème, on trouvera des compléments dans notre dictionnaire et bien entendu sur tous les bons browsers.
Hanbook of virtual humans. Edited by N. Magnenat-Thalmann et FD. Thalmann. Wiley 2004. 443 pages.
443 pages en petits caractères, avec beaucoup d'illustrations, essentiellement destinés aux graphistes. Au sommaire (nous pensons préférable de conserver la forme originale ; nous serions reconnaissants à des spécialistes de nous indiquer les traductitons actuellement en usage dans cette communauté particulière, mettre un mail à la rédaction)
- Face cloning and face motion capture
- Boby cloning and body motion capture
- Auhtropometric body modeling
- Body motion control
- Facial deformation methods
- Body deformation
- Hair simulation
- Cloth simulation
- Expressive speech animation and facial communication
- Behavioral animation
- Body gesture recognition and action response
- Interaction with 3-D objects
- Groups and crowd simulation
- Rendering of skin and clothes
- Standards for visual humans.
Designing sociable robots. par Cynthia Breazeal. MIT Press 2002. 263 pages et un CD-Rom.
Ce sont décidément les femmes qui réconcilieront les hommes avec les robots ! Nous en avons donné quelques exemples dans notre interview du numéro 24. Le sourire de Cynthia Breazeal tendant un miroir à son robot Kismet va bien dans le même sens. L'essentiel du livre n'en est pas moins technique : structure physique, système de vision, système d'audition, animation et expression facile, vocalisation, encadrant les modules du plus haut niveau : système de motivations, système de comportements. Ces chapitres techniques sont introduits par des considérations sur la place des robots dans la société. L'ouvrage se conclut sur les contraintes qu'ils doivent satisfaire et les défis que comporte leur construction.
P.B.
L'équipe de Stic-Hebdo : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Collaborateurs : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Stic-Hebdo est hébergé par le LRI et diffusé par l'Inist.