Sommaire : Trois questions à Claire Poinsot et Guillaume Bonello | Actualité de la semaine : Pétitions ! | Manifestations | Le livre de la semaine |
Asti-Hebdo : Quels sont actuellement les thèmes d'action de la CEC ?
CEC : Dans l'immédiat, la CEC demande au Gouvernement la revalorisation de l'allocation de recherche et son indexation sur le coût de la vie. Nous appuyons cette demande par une pétition.
Le montant de cette allocation (qui est un salaire et non une bourse) a été fixé en 1991 par le Gouvernement à un montant égal à 1,34 fois le Smic. Mais, depuis, rien n'a bougé puisque ce salaire n'est pas indexé sur le coût de la vie. Nous sommes donc pratiquement au niveau du Smic, alors que nous commençons un doctorat avec un niveau Bac + 5 ans, soit un niveau ingénieur.
Hebdo : Pourquoi faudrait-il que le contribuable paye pour toutes les recherches que souhaitent faire les jeunes chercheurs ? ?
CEC : Le problème n'est pas là, mais s'il vous justifier la rechreche, précisons que l'on ne sait par ce dont le Monde aura besoin demain.
Il s'agit aujourd'hui de reconnaître le travail effectué par les étudiants- chercheurs. Un doctorant est bien plus qu'un simple étudiant. Le dernier rapport de l'Observatoire des sciences et techniques ( OST ) apporte la preuve que les doctorants produisent 48% de la recherche en France.
Notre travail est donc très important. Pourquoi le ferions-nous en 2000 pour le Smic, alors qu'en 1991 le Gouvernement lui-même reconnaissait une valeur supérieure à notre travail. Dans le privé, les rémunérations sont plus décentes, mais assorties d'autres difficultés et notamment au niveau statutaire. Et les disciplines ne peuvent pas toutes avoir recours à des financements privés. Nous rejoignons sur ce point les observations du rapport Cohen/Le Déaut.
De plus, il ne faut pas oublier qu'un quart des jeunes chercheurs ne touchent rien du tout. C'est même pour cette raison que, jusqu'à présent, nous avions accepté cette baisse de l'allocation en francs constants, car le Gouvernement nous faisait miroiter une augmentation du nombre des allocataires, à budget constant. Mais, cette année, il est prévu d'augmenter le nombre des allocations et nous sommes maintenant arrivés à la limite de l'acceptable. Notre pétition a d'ailleurs déjà recueilli quelque 9000 signatures !
Afin de répondre à l'ensemble de ces problèmes, statutaires, la CEC propose également d'établir un véritable statut social du doctorant et demande la création d'un collège spécifique qui regrouperait l'ensemble des étudiants-chercheurs.
Hebdo : Vos revendications ne sont-elles pas d'un autre âge ? La tendance est aujourd'hui à l'initiative privée, aux start-ups ? ?
CEC : D'un autre âge ? Bien des choses avanceraient si les problèmes statutaires étaient réglés. Et pour la revendication de revalorisation de l'allocation de recherche qui est notre actualité aujoud'hui, qui accepterait de nos jours que son salaire ne soit pas indexé sur le coût de la vie ?
Pour les start-ups, cela n'a rien d'incompatible. D'ailleurs, le Gouvernement incite les jeunes chercheurs à créer leurs propres entreprises. Il reconnaît ainsi leur compétence et l'excellence de leur formation. Mais, pour que la formation par la recherche soit vraiment valorisée, et pas simplement dans le discours gouvernemental, pour que cette formation reste attractive, une revalorisation de l'allocation de recherche est nécessaire.
A cette occasion, les syndicats représentatifs de la recherche et de l'enseignement supérieur ont invité la presse à faire le point le 2 novembre dernier. Dans l'ensemble, ils reprennent les remarques et les demandes qui ont été développés dans les colonnes (si l'on peut dire, puisque nous sommes en HTML, peu propice au colonnage...) d'Asti-Hebdo, notamment notre numéro 6. .
Mais, du point de vue général qui est le leur, la poussée donnée à l'informatique
ne semble pas aussi évidemment justifiée qu'à nos lecteurs. Sans l'attaquer
directement, ils lancent (Maurice Erain, Snesup-FSU) :
- Toute politique de créneaux autoritaire et exclusive est mortelle pour
un bon équilibre enseignement/recherche.
- Les restructurations autoritaires qui imposent des thématiques
sont contestables.
- L'importance donnée à la valorisation (start-ups, brevets, secret,
crédit d'impôt... ) est une attaque contre le service public.
Jacques Fossey, secrétaire général su SNCS, conteste les conditions de mise en place du département Stic (Voir par exemple son éditorial dans le bulletin d'information du syndicat).
Quant au problème du départ à la retraite, d'ici cinq à dix ans, de nombreux chercheurs, Maurice Erain (Snesup-FSU) avance le chiffre de 30 000 embauches nécessaires pour maintenir la qualité de la recherche et des enseignements.
Rien n'empêche de le lire juste pour le plaisir, si l'on n'est pas rebuté par
la technique. Un simple parcours de quelques titres de chapitres suffit à mettre
l'eau à la bouche :
- Cerner l'organisation (prise d'empreinte, acquisition de l'objectif).
- Piratage de Windows 95/98 et NT
- Piratage de Novell NetWare
- Unix, la quête de la racine (Graal ou Ginseng ?)
- Piratage du réseau commuté et des réseaux privés virtuels
- Point faibles des logiciels de commande à distance
- Piratage du Web (un must).
En informatique comme dans les rues, gendarmes et voleurs ont de tous temps parcouru les mêmes trottoirs... Pour l'amour de la science, et des aventures virtuelles autant que sulfureuses, rappelons le passionnant "Du virus à l'antivirus", de Mark Ludwig (Dunod 1997).
"Halte aux hackers. Sécurité réseaux : secrets et solutions", par Stuart McClure, Joel Scambray et George Kurtz. Osman Eyrolles Multimédia.