Sommaire : Trois questions à Jeff Rulifson | Actualité de la semaine | La recherche en pratique | Manifestations | Le livre de la semaine |
Asti-Hebdo : Vous ouvrez un centre de recherche à Grenoble. Quel seront ses principaux objectifs ?
Jeff Rulifson : La convergence entre téléphonie et Internet. Il s'agit de renforcer les technologies basées sur le protocole IP (Internet Protocol) en tant que plate-forme universelle pour la gestion globale et permanente des services de réseau.
Nous visons notamment les serveurs à haute disponibilité. Sur ce point, l'industrie informatique a encore beaucoup à apprendre des télécommunicants. Elle doit arriver, comme eux, à faire de grands systèmes qui ne s'arrêtent jamais. Je veux dire JAMAIS, et pas "cinq minutes par an". Cela passe par des recherches sur les architectures.
Hebdo : Pourquoi Grenoble ? Etes-vous particulièrement intéressé par le potentiel des chercheurs français ?
J.R. : Grenoble possède tous les ingrédients dont nous avons besoin : universités prestigieuses, laboratoires de recherche industrielle complémentaires de classe internationale, excellente qualité de vie. Mais nous ne souhaitons pas que Grenoble devienne un laboratoire franco-français. C'est une équipe européenne (une trentaine de chercheurs) que nous visons. Nous allons faire tous nos efforts pour attirer par exemple des Allemands et (c'est particulièrement difficile), des Britanniques. Nous comptons attirer aussi des chercheurs de l'Europe de l'Est.
Nous avons des sites (mais pas des centres de recherche à proprement parler) en Australie et en Inde. Dans ce dernier pays, nous collaborons avec six instituts universitaires technologiques et je m'occupe personnellement de cette collaboration.
Hebdo : Allez-vous vraiment faire ici de la recherche ?
J.R. : Grenoble sera le troisième centre de recherches avancées de Sun, après Mountain View (Californie) et Burlington (Massachusetts). Sa mission est de rechercher l'innovation à l'échelle mondiale, de développer des idées révolutionnaires qui peuvent aboutir à la création de produits innovants.
Ce que nous allons faire ici aura une forte composante de recherche (a very strong research flavor), mais nous visons avant tout le transfert vers les applications. Plusieurs études sur les motivations des ingénieurs montrent que ce qui compte pour eux est de voir leurs travaux déboucher sur des produits. Des conditions de travail trop "ludiques" tendent plutôt à les démotiver. Chez nous, parce que nous sommes Sun, ils pourront réellement aller vers les produits.
La recherche, dit-on (au troisième degré peut-être), c'est comme le foot-ball (NDLR : américain) : beaucoup de corps à corps. Foncer, bloquer... et un site comme Grenoble est favorable à des relations de travail qui favorisent ces contacts. Or les chercheurs profiteront ici de la proximité, dans les mêmes locaux, de notre centre de développement ICNC (Internatnonal center for network computing), consacré aux technologies intégrées à nos solutions informatiques et réseaux. Il y aura une confrontation, une communication permanente.
J'ai vu plus d'une fois des chercheurs apporter par ces contacts, par les idées qu'ils donnaient aux développeurs pour résoudre leurs problèmes, des contributions plus importantes pour l'entreprise que les projets auxquels ils étaient affectés. Je suis même convaincu que la recherche appliquée (directed) conduit à des avancées plus importantes que la recherche dite fondamentale (basic). La pression de la demande conduit les chercheurs à travailler plus sérieusement, plus en profondeur.
En 1991, il est promu directeur de recherche au sein de l'Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), unité mixte de recherche (UMR 5505) CNRS - Institut national polytechnique de Toulouse (INPT) - Université Paul Sabatier, qu'il dirige depuis 1999. Luis Fariñas del Cerro est titulaire d'une thèse d'Etat en France ("Déduction automatique et logique modale", Université de Paris 7) et d'une thèse en Espagne ("Conceptos temporales para el estudio del comportamiento de programas", Université Complutense de Madrid).
Rappel : pour en savoir plus sur le département STIC, lire le communiqué de presse cu CNRS
Pour mieux connaître le laboratoire que dirige Luis Fariñas del Cerro, visiter le site de l' Irit.
Pour s'abonner au "mél SG" du CNRS, adresser un mél à Pascale Bukhari en précisant l'objet du message (abonnement au Mél du web SG) et vos coordonnées (nom, prénom et service d'appartenance).
Vous trouverez sur son site le communiqué de presse émis à cette occasion par le ministère de la Recherche et le secrétariat d'Etat à l'Industrie.
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