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Asti-Hebdo : Le sigle Specif se décline (sans article) en "Société des Personnels Enseignants et Chercheurs en Informatique de France". Mais, à l'heure des "Stic", que représente aujourd'hui l'informatique ? Les télécommunications ne sont-elles pas autant et même plus importantes ?
Camille Bellissant : L'informatique a, par le passé, souvent été considérée comme une technologie. Mais à Specif, nous revendiquons pour elle le statut de discipline, statut qui lui est maintenant reconnu. Nos collègues des pays étrangers travaillent d'ailleurs souvent dans les "Computer Science Departments", appellation qui ne laisse planer aucun doute.
C'est une science jeune. Elle a besoin de faire sa place. Elle l'a faite en certains lieux. A Grenoble, par exemple, elle peut faire état d'une tradition de quarante ans, aussi bien que d'une riche communauté actuelle de chercheurs mais aussi d'industriels.
Quant aux télécommunications, c'est une discipline plus traditionnelle avec laquelle l'informatique a toujours entretenu des liens. La part de plus en plus importante du logiciel et le développement des réseaux ont, ces dernières années, conduit à une synergie de ces deux disciplines. C'est d'ailleurs très naturellement que le CNRS a récemment créé un département Stic regroupant, avec d'autres, les deux communautés.
Pour nous, l'essentiel est la modélisation. Longue à développer, celle-ci ne s'arrête pas à des plates-formes et des stations de travail. Elle exige un savoir-faire et beaucoup de compétences, qui méritent d'être transmises. Elle exige un talent qui ne s'arrête pas aux aspects techniques, mais relève aussi de "l'esprit chercheur". C'est presque un art, comme l'architecture. Nous produisons et assemblons des codes exécutables pour aboutir à un objet final, le programme d'application. Ce travail d'architecte, d'urbaniste, a une finalité pratique, mais aussi une finalité esthétique qui va de pair avec l'efficacité du résultat.
Les systémiciens et les mathématiciens sont eux aussi des modélisateurs. Mais c'est l'informatique qui modélise les données et les traitements pour aboutir à la construction des programmes, pour partir de l'analyse et aller jusqu'à la programmation, en choisissant les bons outils et en sachant les mettre en oeuvre. Un véritable travail d'artisan.
Hebdo : Mais s'il s'agit d'un art, voire d'un artisanat peut-on encore qualifier l'informatique de "discipline scientifique" ?
C.B. : Artisans et chercheurs ne sont pas forcément les mêmes personnes, ni aux mêmes moments. A Specif, nous sommes des enseignants-chercheurs en informatique. D'autres travaillent à résoudre les problèmes des utilisateurs, qu'ils s'agisse de calcul scientifique ou de systèmes administratifs.
Comme discipline, notamment comme discipline d'enseignement, l'informatique a une portée à la fois verticale et transversale. Verticale, c'est la formation, de A à Z, des informaticiens. Horizontale, c'est l'apport de l'informatique aux autres disciplines, la pluridisciplinarité. Dans les deux cas, l'important est la modélisation.
Dans cette optique transversale, nous avons fortement appuyé la création de l'Asti. Nous pensons qu'elle doit encore évoluer, devenir une société savante qui couvre tous les volets de l'informatique, mais aussi de l'automatique et du traitement du signal. Nos deux vice- présidents sont d'ailleurs membres du conseil d'administration de l'Asti.
Dans cette même ligne, nous nous réjouissons de la création du département Stic au CNRS. Il était temps que les choses bougent un peu. Le CNRS a été longtemps attentiste, on a noté quelques dysfonctionnements entre lui et le ministère. Cette création est un événement majeur. Elle concrétise la prise en compte, dans un département à part entière, de savoirs considérés longtemps avant tout comme des outils, et qui s'avèrent maintenant présenter une programmation scientifique importante.
Mais nous ne négligeons pas pour autant les aspects "métier". Il y a des critères pour faire une informatique de qualité. Pour les expliciter, nous collaborons depuis longtemps avec le Syntec, le Sfib, le Cigref. Ensemble nous avons oeuvré à la création de l'Ofmi (Observatoire des formations et des métiers de l'informatique). Il faudrait en accroître substantiellement les moyens.
Hebdo : Quels sont vos objectifs actuels ?
C.B. : Specif regroupe les informaticiens universitaires issus (approximativement) de la 27e section du CNU. Ses quelque 650 membres sont essentiellement des enseignants-chercheurs, mais aussi des quelques chercheurs du CNRS ou de l'Inria.
Nous nous battons pour obtenir des postes, pour faire reconnaître la discipline, pour que nos filières disposent de moyens suffisants et, plus généralement, pour asseoir l'importance de l'informatique dans la vie moderne. Je pense qu'il s'agit d'un enjeu de société.
Aujourd'hui, les politiques semblent l'avoir compris. Un tournant a été pris depuis un ou deux ans. La société de l'information est en train de remplacer la socité de l'énergie. Tout ce qui modélise cette communication de l'information devient donc primordial. Les membres de Spécif vivent dans ce monde, et en savent depuis longtemps l'importance. Internet et le web ne nous ont pas surpris. Nous pensions à ce type d'évolution depuis une quinzaine d'années. Dans la vie courante aussi, il est important de reconnaître l'importance des Stic.
Annoncée initialement pour 2001, la grande loi sur la société de l'information ne sera pas adoptée avant fin 2002, voire début 2003. Le député RPR Patrice Martin-Lalande s'agace de ce retard. Le socialiste Patrick Bloche lui répond. Selon notre confrère Transfert net.
L'étau se resserre autour de l'Icann, l'organisme chargé de la gestion des noms de domaine sur Internet. Après des semaines de lobbying intensif, et à la faveur d'un changement présidentiel, le Congrès, autorité de tutelle, a décidé d'enquêter sur le fonctionnement de l'Icann. (Article détaillé dans Internet Actu Flash du 15/1/2001, de FTPresse).
Les séminaires Aristote sont retransmis en temps réel (vidéo, voix, transparents) sur Renater. Plusieurs dizaines d'auditeurs distants bénéficient de cette "téléparticipation". Ils ont la possibilité d'interagir et de poser des questions pendant le séminaire. Par l'intermédiaire de l'Inria Sophia, et/ou d'Alcatel, cette retransmission peut également être reçue par satellite.
La technologie utilisée est le Multicast (diffusion IP) : c'est le service FMBone de Renater. Les outils logiciels utilisés sont les "outils Mbone" vidéo (VIC), audio (RAT), transparents mis à disposition dans un serveur Web pendant le séminaire. Ces opérations de retransmission ont bénéficié du soutien technique et financier du projet européen ATRE.
Les élections stimulent la créativité ! Articque.com, spécialiste de géostatistique et la Société de Banque et d'Expansion (SBE - Groupe Banques Populaires) unissent leurs savoir-faire respectifs autour d'un site dédié aux élections : http://www.LaFranceElectorale.com.
Ce site propose aux candidats aux élections municipales de s'y enregistrer. Un formulaire leur permet d'enrichir une carte électorale affichant les élus actuels et de diffuser, sur un site indépendant de tout parti politique, les premières informations sur leur campagne électorale. Ils peuvent également joindre leur photo, et une brève profession de foi et indiquer aux internautes l'adresse de leur propre site. Ils peuvent aussi s'informer sur le "prêt démocratie" sur le site www.elus.banque-sbe.fr.
Les prochaines Journées EIAO auront lieu à Paris les 25, 26 et 27 avril 2001 dans le cadre des Premières rencontres des Sciences et Technologies de l'Information Asti 2001 à la Cité des Sciences de La Villette, Paris
Elles sont organisées par l'Atief, l'INRP, le GDR I3, avec le parrainage de l'Afia et de l'ARC (Association pour la Recherche en Cognisciences).
Parallélisation d'une méthode de Monte Carlo pour la simulation de composants semi-conducteurs, par Fabien Banse, Jean-Luc Dekeyser et Renaud Fauquembergue.
ChronoMix, prédiction de performances dans les systèmes répartis, par Julien Bourgeois et François Spies.
Co-simulation C-VHDL pour la validation fonctionnelle de logiciel embarqué, par François Naçabal, Carlos Valderrama, Fabiano Hessel, Pierre Paulin et et Ahmed Jerraya.
Optimisation de réseaux urbains par la programmation linéaire en nombres entiers, par Alain Billionnet, Rouquia Djabali et Alain Sutter.
Editorial, par Jean-Louis Giavitto.
Mise en oeuvre d'un algorithme parallèle sous Corba et PMV, par Jean-Luc Anthoine, Pascal Chatonnay, David Laiymani, Jean-Marc Nicod et Laurent Philippe.
Ecrire parallèle, exécuter distribué, par Pascale Launay et Jean-Louis Pazat.
Agents mobiles et client/serveur : évaluation de performance et comparaison, par Daniel Hagimont et Leila Ismail.
Structures de contrôle pour des comportements répartis, par Laurence Duchien, Gérard Florin et Lionel Seinturier.
Paradeis, une extension de STL pour le calcul parallèle creux, par Didier Rémy et Franck Delaplace.