Sciences et Technologies de l'Information
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Asti-Hebdo : Asti'2001
s'ouvre demain. Quels sont vos sentiments après ces longs mois de préparation ?
Jaime Lopez Krahe : Je tiens tout d'abord à remercier de leur générosité les dizaines de bénévoles qui ont contribué à cette préparation. Sans eux ce congrès n'aurait pas été possible. Ne serait-ce qu'en raison du budget, qui aurait presque doublé. Je tiens aussi remercier nos parrains, sponsors et exposants, conférenciers et organismes publics, tant pour leur contribution à l'animation de ces rencontres que pour leur soutien financier.
Mais j'ai surtout le sentiment que nos efforts à tous ont porté des fruits qui dépassent ce que nous espérions en lançant cette réunion. Asti'2001 n'est pas seulement la juxtaposition d'une quinzaine de congrès. C'est la création, la constitution, l'émergence, d'un nouveau domaine scientifique. Et cela n'arrive qu'une fois par siècle. Les frontières ne sont pas encore bien définies, mais le coeur bat, les esprits se rencontrent et sentent la communauté de leurs enjeux.
Ces enjeux dépassent les technologies et leur dimension technologique pure et dure. Certes, Asti'2001 est d'abord consacré aux sciences et aux techniques. La manifestation couvre la plupart des domaines des STI, du traitement du signal à l'informatique théorique, en passant par l'informatique graphique, le parallélisme, les architectures et les systèmes, les réseaux, le multimédia et les interactions homme-machine, les nouveaux concepts de la formation et de la création artistique.
Hebdo : En quoi dépassez-vous la science et les techniques "pure et dures" ?
J.L.K/ : Nous avons une responsabilité, et nous ne devons pas nous la cacher. Nos travaux et leurs applications marquent la vie quotidienne des gens, le système éducatif, les libertés individuelles. Savons-nous comment sera exercée la démocratie dans trente ans ? L'esprit libertaire, à l'origine d'Internet, pourra-t-il continuer à faire face à la mondialisation et aux intérêts économiques.
Le manque de prévision suffisante dans la formation de personnel qualifié pose des problèmes délicats à gérer. Nos étudiants sont embauchés avant de conclure leurs diplômes. Les embauches de personnels qualifiés par les pays les plus développés draine des compétences qui seraient nécessaires ailleurs. Les L'augmentation des quotas d'émigration pour les personnes formées aux STI constitue un vol de matière grise pour combler ce manque de prévision. Ce n'est pas très éthique. Les Américains débauchent nos spécialistes, nous débauchons des personnes en Asie, en Europe centrale, en Afrique...
Asti'2001 a donc fait leur place à ces "impacts sociétaux" même si nombre de chercheurs, voire d'enseignants, s'intéressent prioritairement aux développements scientifiques et technologiques.
L'Asti prouve d'ailleurs, par l'exemple, que les nouvelles technologies permettent de surmonter certaines exclusions, notamment celles qui sont liées aux handicaps sensoriels et moteurs. En effet, la partie technique de notre site web (notamment des parties très difficiles comme la fiche d'inscription au congrès, qui a dû tenir compte de contraintes multiples, comme le sait très bien le comité de coordination) est due à un informaticien de haut niveau qui est non-voyant ! Mais nous devenons tous un peu aveugles : j'ai dû gérer ces derniers temps plus de 3000 e-mails, sans pouvoir mettre un visage derrière chaque interlocuteur, qui d'ailleurs ne me connaissant pas non plus. Cela donne à réfléchir.
Hebdo : Qu'allez-vous faire après ces journées ?
J.L.K. : Laissez-nous le temps de respirer un peu, et pour commencer, cette semaine, de vivre intensément ces rencontres. Ensuite, nous pourrons penser aux "Deuxième rencontres...". Il ne faut pas oublier que l'organisation d'un tel événement implique la synchronisation et la mise "en phase" de plusieurs manifestations, chacune avec des contraintes et des exigences propres. Il faut trouver le PPCM de la périodicité qui convient à tous et let PGCD des synergies et accords de concertation. Ce n'est pas évident.
Asti'2001 tient du miracle et d'une volonté idéaliste, presque utopique, des comités de coordination et d'organisation. Une périodicité de quatre ans serait peut-être un bon compromis. Mais c'est surtout à notre Assemblée générale, le 8 juin, qu'il reviendra de décider de nos orientations, forts des résultats obtenus et des concertations multiples qu'Asti'2001 aura permises.
ci-dessus, une originalité pour ce type de documents. Même si l'on espérait
un peu plus de "souffle", faut-il se plaindre de ce réalisme ?
La volatilité des charmes de la "nouvelle économie" justifie aujourd'hui une
certaine méfiance vis-à-vis des enthousiasmes d'hier à la Gore-Bangemann.
Nos lecteurs trouveront sur le web gouvernemental l' intégralité du texte, , téléchargeable en plusieurs formats (.doc, .rtf). Signalons quelques points majeurs :
- Le texte commence par définir les objectifs : à quoi sert l'administration électronique, pour situer globalement ses propositions dans un cadre de réingénierie des processus (en américain, BPR, Business Process Reengineering, concept lancé par Michael Hammer et James Champy dans leur livre "Reengineering the Corporation, Nichols Brealey Publishing, London 1993, pour nos lecteurs thésards qui veulent enrichir leur bibliographie),
- Il passe immédiatement ensuite aux hommes et aux femmes de l'informatique (et pas Stic, ne nous en déplaise).
- De plus en plus concret, il passe aux standards et à XML
- A la satisfaction de l'Aful (qui tout de même en voudrait plus, voir ci-après), un chapitre entier est consacré aux logiciels libres.
- Les réseaux sont pris comme moyen d'ouverture de l'administration, avec une insistance nette sur la coopération entre administrations et la transversalité. (Nous ne sommes plus en 1975, où la crainte des interconnexions entre ministères avait engendré des craintes qui devaient déboucher, trois ans plus tard, sur la fameuse loi Informatique et libertés, visant précisément à les interdire).
- La dernière partie précise comment piloter cette transversalité et, rassurons-nous tout de même, recommande de préserver "la pluralité et la complémentarité des approches".
Ce texte très riche et très concret devrait donner lieu à bien des débats. D'autant plus que l'Administration elle-même l'encourage, et a installé d'emblée un forum de discussion où nous incitons tous les membres de l'Asti à s'exprimer. Vendredi dernier, il présentait il y avait déjà une cinquantaine d'interventions avec la réponse d'auteurs du rappport.
Pierre Berger
Concernant le rapport « Carcenac », L'Aful (Association française des utilisateurs Linux) suggère d'intégrer à la loi de l'Internet la proposition Le Déaut-Paul-Cohen-Bloche en matière de standards ouverts et d'interopérabilité. Cette proposition de loi n'oblige aucunement à un usage généralisé des logiciels libres comme l'affirment ses détracteurs. Elle exige seulement l'usage obligatoire de standards ouverts (ex. HTML, XML, SMTP, SQL, etc.) dans l'administration, quel que soit le type de logiciel utilisé, de façon à garantir l'interopérabilité, la pérennité et la sécurité des systèmes d'informations administratifs. Stefane Fermigier, un des principaux animateurs de l'Aful.
Et ne fondons pas d'espoirs trop grands sur l'open source, dont la rentabilité n'a rien de prouvé, commente Transfert Net
Quant à IBM, elle tente une diversification vers... les sciences de la vie. Mais tout de même en restant dans sa vocation de prestataire de services, avec la création de Global Life Sciences Consulting and Solutions. Intégrée au sein de l'unité IBM Sciences de la vie, cette nouvelle offre "aide les entreprises spécialisées dans la recherche biotechnologique et pharmaceutique à accélérer le développement de nouveaux traitements en s'appuyant sur les technologies de l'information. Les groupes chimiques peuvent donc se rassurer : Big Blue n'a pas l'intention (en tous cas dans l'immédiat) d'envahir de ses produits les rayons de nos pharmacies. Il s'agit plutôt de donner des vitamines à l'informatique...
La croissance des effectifs de télétravailleurs est exponentielle. Ils étaient 11 millions en 1997, près de 20 millions en 2000 aux États-Unis - soit 9% de la population active - et les prévisions font état d'au moins 30 millions pour 2004. Les télétravailleurs cumulent les avantages, pour le plus grand bonheur des entreprises qui se lancent dans l'aventure. Le gouvernement fédéral, de son côté, tâche d'appliquer un programme encourageant ses employés à travailler de chez eux.
Contrairement aux idées reçues, ajoute notre confrère, les télétravailleurs ont une productivité accrue, de 10 à 30% en moyenne. Ils ne travaillent pas forcément plus, mais mieux. Ils sont moins sujets au stress et à l'absentéisme, possèdent une meilleure qualité de vie. Du côté des entreprises, le télétravail est synonyme de coûts moindres : moins de bureaux utilisés signifie moins d'espace à louer, d'où de substantielles économies. En fait, pour un dollar investi dans le télétravail, les entreprises économisent en moyenne deux dollars.
Voir l'ensemble de l'article dans notre confrère, qui propose de plus un certain nombre de sites intéressants à visiter.
Ethique du journalisme, démocratie locale, stratégies des organisations Journées d'études organisées par le Centre de recherches en information/communication/ DESS "Journalisme scientifique et technique"/Université Montpellier I, coordonnées par Nicolas Pélissier. Les 4 et 5 mai 2001, à Montpellier, Faculté d'administration et de gestion. Rens. : Nicolas Pélissier, IUT "Information-Communication" de Sophia-Antipolis. Tél. : 04 93 95 51 50 / Fax : 04 93 95 51 79
Le prochain colloque de l'Isko-France a lieu le 5 et le 6 juillet 2001, à l'université de Nanterre. Thème : filtrage et résumé automatique de l'information sur les réseaux.
Le Ceric, Centre d'études et de recherches en info-com de l'université Montpellier 3, organise une colloque scientifique autour du thème "Repenser la communication interne" les 13-14-15 Septembre à Béziers.
Les utilisateurs de bases de données médicamenteuses informatisées se montrent souvent critiques à leur égard. Que manque-t-il à ces banques de données pour être performantes ? A quoi se préparent leurs éditeurs ? Comment ces bases sont-elles intégrées dans les logiciels de gestion de cabinet ? Le tout Internet est-il une réponse ?
Les articles balayent un large spectre, de la concurrence dans le secteur des services de télécommunications à la géopolitique de l'internet.
Le Centre national de recherches météorologiques de Météo France vient en effet de confier à Cril Technology la réalisation d'un système d'analyse de la formation des pluies. Un granulomètre, capteur à infrarouge, enregistre le diamètre et le nombre par unité de volume des gouttelettes de pluie en formation au cours du temps. La mesure de la granulosité permet non seulement de mieux connaître le mécanisme des précipitations, mais également de certifier les performances des matériels volants (sic) vis à vis des intempéries.
Allons, doux rêveurs que nous sommes, accrochons-nous à nos granulomètres !