Sciences et Technologies de l'Information
Sommaire : Trois questions à Jean-Paul Bois | Manifestations | | La recherche en pratique: | Le livre de la semaine
Asti-Hebdo
: Quels sont actuellement les thèmes de recherche au Club ?
Jean-Paul Bois : Je mettrai en tête sans hésiter l'articulation entre les deux économies : l'économie dématérialisée (net-economy) et l'économie classique, traditionnelle, avec leurs modes d'organisation, de production, de distribution si contrastés. On a vu les "dotcoms" se développer sur des terres pratiquement vierges, comme hier le Far-West. Elles ont trouvé un premier marché. Mais, peu à peu, elles se rendent compte qu'elles ne sont viables qu'enracinées dans le territoire... c'est à dire reliées à l'économie traditionnelle.
Parmi nos autres axes de réflexion :
- un bilan des évolutions qui ont marqué l'HyperMonde depuis la fondation du club, il y a dix ans. Nous étions au départ centrés sur la réalité virtuelle comme super-évolution de la technologie, avec ses casques 3D, son immersion... les casques ne se sont pas répandus, mais le mécanisme de virtualisation s'impose de plus en plus comme la force principale de transformation de notre environnement ;
- la dématérialisation progressive de l'économie et le développement durable ; le seul moyen de maîtriser les consommations (notamment d'énergie et de matières premières), c'est d'entrer systématiquement dans des processus de conception-simulation qui vont permettre d'en limiter les apports ;
- remise en cause des modèles éducatifs ; notre système actuel dérive de plus en plus par rapport aux mécanismes de transfert des connaissances offerts par Internet ; le changement est difficile, car il implique de modifier les habitudes culturelles d'une très complexe institution ; le Club entend simplement aider à dresser un état des lieux, a montrer la profondeur de la rupture épistémologique ;
- virtuel, abstraction et exclusion... qui entre dans le cyberspace ? et qui reste à la porte ? les mondes virtuels exigent l'abstraction, et pour manipuler l'abstrait il faut être capable de modéliser sa propre intervention ; cela n'est pas donné à tout le monde.
Hebdo : Quelle est votre méthode de travail ? ?
J.-P.B. Nous sommes un club de réflexion, un lieu qui assure la neutralité des points de vue et tire sa richesse de leur diversité et de leur interaction. Nos réunions se tiennent en prise directe, en mode "mammifère". Au cours des débats, l'évolution des points de vue est rapide du fait de l'échange verbal. Cette efficacité montre la puissance du langage comme outil cognitif, avec son ambiguïté même et la réaction permanente des opinions des uns sur les autres.
Il serait difficile d'en faire une synthèse écrite, thésaurisable sur un support. Il faudrait de gros moyens : prise sténotypique des échanges, puis remise en forme... Et encore ! Notre expérience montre précisément les limites pratiques des outils du virtuel. Les forums et groupes de discussion payent les contraintes du mode asynchrone et textuel. Nous favorisons donc la prise directe, le temps réel. Ce qui est vraiment efficace pour nous, c'est la messagerie, outil d'alerte et de communication, n'exigeant pas de gros budgets comme les outils postaux traditionnels.
Hebdo : Mais alors, quelle est la portée de vos réflexions ? ?
J.-P.B. La limite de la formule Club, c'est sa sensibilité aux changements quantitatifs. Ce qui fonctionne avec des séances réunissant 15 personnes pourrait s'effondrer avec une audience, même tenue en périphérie, de 150 à 200 personnes.
L'utilité de nos réflexions, c'est leur percolation dans l'activité de chacun. Nos membres sont engagés dans la vie économique et sociale, dans le monde académique, quelques uns dans la recherche. Ils m'ont confirmé que ce qu'ils ont maturé au club, ils l'appliquent dans leur activité quotidienne.
En résumé, notre démarche est humaniste. Elle cherche à trouver la place de l'homme dans toutes les dimensions des mondes numériques. Notre exercice intellectuel consiste à croiser les pistes, à éviter l'enfermement dans les seuls modèles économiques ou sociologiques. Cette formule tient depuis dix ans, et prouve sa validité par le renouvellement de ses membres, en particulier chez les jeunes, dont beaucoup sont à la recherche d'un tel lieu de réflexion.
La presse électronique, un outil de formation mutualiste
Le développement d'Internet dans le monde éducatif s'accompagne de
la naissance d'une nouvelle presse professionnelle électronique.
Peut-elle être un outil pour faire connaître les pratiques innovantes ?
Ces nouveaux médias, souvent créés par des enseignants, sont-ils de
simples vecteurs d'information ou l'amorce de nouvelles communautés éducatives ?
Pour les autres conférences Educatec, consulter le programme. Invitations gratuites pour le Salon à demander à l'EPI en joignant une enveloppe timbrée, à la nouvelle adresse de l'association, 19 rue Daviel 75013 PARIS
Pour nourrir les débats et recueillir le maximum d'avis, de la part des personnels, sur ce type de mobilité, un appel à contributions est lancé. On le trouvera sur la page du programme prévisionnel, avec les conditions d'inscriptions et autres renseignements.
Cette solution s'appelle AlphaGalileo. Son but est de permettre aux journalistes du monde entier d'accéder à l'actualité scientifique européenne. Ce site a été inauguré en septembre 1998 par le ministre britannique des sciences et existe en version française depuis septembre 1999. AlphaGalileo compte, à ce jour, plus de 1600 journalistes du monde entiers inscrits sur son registre. Les communiqués affichés sur le site sont issus des 850 organismes de recherche français, britanniques, belges, suisses, allemands, espagnols, hollandais ou russes.
Signalons aussi, pour s'informer aussi bien que pour faire connaître ses travaux, Infoscience. C'est un site à vocation scientifique généraliste, dont la consultation régulière est intéressante, et qui fait d'ailleurs aussi du push vers ses abonnés (gratuit).
Le voyage est d'autant plus intéressant que les fonctionnalités de StarOffice et l'intégration de ses fonctions sont parfois plus avancées que celles de la suite Microsoft, et que la plupart des formats d'Office (.doc, .xls en particulier) sont acceptés par la suite "libre".
Auteurs : Jacek Artymiak, Kate Wrightson et Joe Merlino.
Editeur : Osman Eyrolles Multimédia