@SURTITRE:ASSISTANCE A MAITRE D'OUVRAGE
@TITRE:La sous-traitance change le goût des recettes
@CHAPO:
@TEXTE:"La recette, c'est un projet au coeur du projet informatique". Dominique Dufaÿ, directeur d'offres chez Unilog, en a vécu quelques unes. Et il souligne que, pour aborder cette période du cycle de vie du logiciel, il n'y a jamais eu de... recettes. Du moins pas au sens où l'entend un concepteur ou un spécialiste de la maintenance, qui peuvent s'appuyer sur nombre de méthodes pour apprendre et organiser leurs tâches. Il n'y a même pas de population informatique dédiée à la recette. Tout au plus un vocabulaire et une séparation des rôles consacrés par l'usage. Au fournisseur ou au maître d'oeuvre reviennent la charge des tests et de la recette "interne". Au client ou au maître d'ouvrage, la recette finale.
Les maîtres d'oeuvre ont appris, par la pratique et une bonne dose d'empirisme, qu'il valait mettre en place, le plus tôt possible, une équipe spécialement chargée de l'opération. Et ne pas se priver des outils disponibles, de plus en plus nombreux (chez Compuware, Mercury ou Nat-Systèmes notamment). Quant aux maîtres d'ouvrage, assistés ou non, ils ont négligé, jusqu'à ces dernières années, cet aspect primordial de leur rôle: s'assurer que le produit livré est conforme aux spécifications du cahier des charges. Ou, si l'on préfère, à la formalisation des attentes des utilisateurs.
@INTER:15 à 20% de la facture projet à justifier
@TEXTE:Aujourd'hui, les directions opérationnelles et les gestionnaires de l'entreprises exercent une double pression s'exerce sur les directions informatiques. Elles leur demandent toujours de répondre aux attentes des utilisateurs, mais veulent que cela coûte moins cher. "L'évolution des entreprises est rapide. Elle se fait en deux étapes. Il y a d'abord une prise de conscience du coût de la recette", explique François Renoncet, directeur associé de la SSII Solic, et responsable de son offre tests et recette. "On estime que, dans les environnements traditionnels, cette phase représente entre 12 et 14% du montant du projet. Et encore, le test des écrans y est relativement limité, du fait de la faible interactivité proposée sur des terminaux passifs. Lorsqu'on passe en architecture client-serveur, la facture peut monter à 18 voire 20%". Dominique Dufaÿ, qui prépare une nouvelle offre de services en "tierce recette", fait un calcul similaire:"... même s'il peut y avoir des variations selon la nature des projets ou, par exemple en environnement client-serveur, selon le degré de distribution d'une application".
Les directions informatiques ont toujours eu conscience, confusément, de l'importance des sommes en jeu. Mais utilisateurs et gestionnaires demandent maintenant de les justifier. Et les placent ainsi face à leurs responsabilité de maître d'ouvrage. Tout est donc en place pour une seconde étape: rationaliser la recette et évaluer l'apport de la sous-traitance à cette phase de la vie des projets.
C'est dès la spécification d'un projet informatique (voir schéma) que, dans l'idéal, une entreprise doit lancer la réflexion sur les tests et la maintenance. Cette précaution lui permet de générer des jeux d'essais adaptés au problème traité, de définir des indicateurs et de choisir posément ses automates de tests. Bref, d'inscrire cette opération dans une démarche de qualité globale, dont l'utilisateur final doit être le principal bénéficiaire. Dans la pratique, une telle maturité se rencontre rarement. La prise en compte de la dimension recette du projet est toujours trop tardive. Elle ne permet déjà plus de corriger les spécifications. De fait, elle ne peut plus qu'entériner la situation, bonne ou mauvaise.
@INTER:L'engagement porte sur les tests, par sur le code
@TEXTE:"Sur les dizaines de projets que nous avons eus à traiter, se rappelle Dominique Dufaÿ, le cas le plus délicat et celui de l'entreprise qui cherche, par un recours à la sous-traitance, à rattraper les dérives d'un projet mal engagé". Or un contrat de tierce recette n'engage pas le fournisseur sur la qualité de l'application. Il garantit seulement (!) que les tests sont correctement réalisés. Par exemple, si le cahier des charges indique que le logiciel doit renvoyer telle valeur à telle question, le rôle du tiers recetteur est de dire si, oui ou non, la réponse est correcte. Et non de la rendre correcte. N'attendons donc pas de miracle dans ce cas là. Les erreurs commises sur le projet ne se rattraperont pas lors de la phase de recette.
Plus fréquemment, les client sous-traitent la recette parce qu'ils en connaissent la difficulté. Et, l'ayant cernée, ils constatent leurs carences, le plus souvent en termes de ressources humaines (voire encadré). "Certaines entreprises ont une compétence de maîtriser d'ouvrage. Mais, pour absorber certaines pointes d'activité, ou pour libérer leur personnel expérimenté de tâches fastidieuses liées aux recettes, elles nous sollicitent".
@INTER:Software Testing 96: une problématique spécifique
@TEXTE:Il faut trouver un nouvel équilibre. Depuis quelques années, un nombre toujours plus significatif ("plusieurs dizaines de %") des projets informatiques suivis par Dominique Dufaÿ ont fait l'objet de contrats de ce type. Il y a donc une problématique à part, qui se traduit par la naissance d'offres spécifiques chez les SSII, par la dynamique croissante des outils de tests, ou par le succès des salons dédiés comme "Software Testing 96", qui se tient à Paris du 13 au 14 juin 1996 (organisé par la SEE, tel. (1) 44 49 60 15).
Une fois la problématique isolée, il devient plus facile de chiffre le coût de la recette. Et de choisir, en toute connaissance de cause, de la sous-traiter en partie ou totalement. "Une bonne solution consiste, par l'entreprise, à entretenir un petit noyau de personnes compétentes sur le sujet, qui géreront les relations avec le tiers recetteur pendant leur projet". Leurs compétences doivent porter sur les prix, les méthodes et les outils. Et Dominique Dufaÿ suggère fortement, lorsque l'entreprise ne possède pas encore ces ressources humaines, d'organiser un transfert de compétences à l'occasion des premiers projets sous-traités à une SSII.
Cette démarche a le mérite de rationaliser et, au fond, de renforcer le savoir-faire des entreprises utilisatrices en matière de maîtrise d'ouvrage. Beaucoup d'entre elles découvrent seulement aujourd'hui, à l'occasion du passage de contrats au forfait avec leurs fournisseurs, qu'elles ne savent (peuvent) pas vraiment rédiger un charges et traduire formellement les exigences des utilisateurs. En utilisant les offres de tierce recette, elles peuvent déjà, dans un premier temps, libérer des ressources humaines et les consacrer à d'autres tâches de la maîtrise d'ouvrage. En optant pour une prise en compte, dès la phase de spécification, de la dimension tests et recette, elles pourront par la suite définir des indicateurs de qualité et mesurer leur évolution. @SIGNATURE:FRANCOIS JEANNE
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@ENCADRE TITRE:Elf se dote d'un arbitre sur le projet Mercure
@ENCADRE TEXTE:Lancé il y a trois ans, le projet Mercure d'Elf consiste à mettre le progiciel Topaze (distribution commerciale multi-devises et multilangues) à la disposition des implantations européennes du groupe. Peter Kayen, chef de projet, est également responsable de la division Organisation et systèmes d'information d'Antargaz, filiale retenue comme site pilote. Il note: "Nous avons vite ressenti, sur ce projet critique, le besoin de faire intervenir une société tierce, qui rendrait un avis complet et objectif sur la qualité du système livré". Unilog a été retenu.
En effet, l'entreprise n'a pas de personel spécialisé et expérimenté dans le domaine des tests et de la recette. Le recours aux progiciels et à la sous-traitante pose des problèmes de maîtrise d'ouvrage. Le tiers recetteur a apporté une rigueur et une méthode qui faisaient défaut en interne pour cette phase de recette. "A l'occasion de ce contrat, nous avons impliqué un de nos collaborateurs. Le transfert de compétences ainsi réalisé va nous aider, ultérieurement, à mieux encadrer ces appels à la sous-traitance".
Peter Kayen se montre séduit par cette première expérience, et envisage de systématiser le procédé. Pour au moins deux raisons. "D'abord, la recette est un métier, avec ses règles et ses outils. Ce n'est pas le nôtre, et je ne pense pas qu'il soit de notre ressort d'assumer l'entretien de ces compétences coûteuses". Ensuite, il y a un avantage économique non négligeable à faire intervenir une société tierce sur un projet informatique. les avis qu'elle rend, les recommandations qu'elle effectue, sont dépassionnés. Le nombre d'avenants et de rajouts de code s'en trouve réduit, au profit de solutions souvent moins coûteuses. "Le partenariat entre lcient et fournissseur, cela n'existe pas, ou tellement rarement. Il faut essayer de traiter par anticipation les inévitables conflits sur un projet. Le recours à la tierce recette s'inscrit naturellement dans cette démarche".
@LEGENDE PHOTO:Elf est séduite par la tierce-recette
Ce rôle d'arbitre a été confié à Unilog.