@SURTITRE:GESTION DE L'INFORMATIQUE
@TITRE:Une comptabilit analytique simple suffit bien grer les co-ts
@CHAPO:Un tableau de bord simple programm sur un tableur et assorti de dossiers par application. Pas de bureaucratie ourde ni de codification complique. Des investissements limits, mais des rsultats significatifs.
@TEXTE:De nombreux facteurs incitent suivre les co-ts informatiques: conjoncture conomique difficile, chiffres d'affaire stables ou la baisse, ralentissement des investissements industriels, volution des budgets, comportement des utilisateurs et en particulier des directions financires et des contrleurs de gestion.
Mais faut-il mettre en place une bureaucratie co-teuse pour savoir ce que co-te l'informatique? Les directions informatiques sont perplexes. Elles s'interrogent sur les moyens ncessaires au calcul des co-ts informatiques, sur le sens de ces calculs comme du suivi des co-ts de revient, sur l'efficacit de ces mesures.
@INTER:La comptabilit analytique de l'informatique
@TEXTE:Ne confondons pas deux dmarches diffrentes: la comptabilit analytique et la facturation de l'informatique.
La comptabilit analytique indique le co-t d'utilisation de chaque application: la paye a co-t ce mois-ci 64 000 F, la comptabilit 112 000 F. La connaissance de ces co-ts servira leur rduction progressive. Les co-ts doivent grouper tout ce qui concerne une application donne: exploitation, tlcommunications, assistance, tudes, maintenance, consommations, frais gnraux.
La ventilation des factures et des autres co-ts sur les diffrents centres de frais constitue la mthode la plus courante de comptabilit analytique. Mais l'emploi de co-ts standards par centres de frais s'avre plus intressant. Les prix de revient peuvent alors se calculer sans avoir attendre les dernires factures et leur rpartition. Ils exigent par contre des mesures d'activit des diffrentes units du service informatique, et de bonne qualit. L'activit des tudes ou de l'exploitation se mesurent aisment par application. Mais les co-ts systmes et le rseau?
Plus que des co-ts par centres de frais (tudes, exploitation), il s'agit d'apprcier les dpenses par application, par projet et par utilisateur. Ces analyses exigent essentiellement des mesures de qualit des flux d'activit de l'exploitation et des tudes.
@INTER:La rentabilit du suivi des co-ts
@TEXTE:Le seul fait de mettre en place un systme de contrle des co-ts se traduit gnralement par une rduction des dpenses de l'ordre de 10%. Il suffit de constater le co-t de telle application pour que l'on dcide de supprimer ou de modifier certaines traitements. La dmarche vise alors systmatiser ces comportements.
Tous les mois, un tableau de bord suit les principales applications. Il fournit quelques chiffres cls: flux de transactions (par exemple: nombre de commandes saisies), importance des ditions (nombre de lignes imprimes), co-t de ces traitements, co-t moyen par commande saisie, taux d'erreurs.
Une dizaine d'indicateurs suffisent pour une application moyenne. On se fixe des objectifs, et le tableau de bord mesure la distance entre l'objectif et la ralit. L'efficacit appelle des runions priodiques pour l'analyse de ces carts.
Deux types d'action permettent d'aller plus loin dans l'analyse. L'chenillage, ou travail des co-ts. Cet examen priodique de toutes les dpenses vise trouver des solutions moins co-teuses et plus efficaces. Les co-ts s'analysent par sous-fonction, voire par transaction et par tat. L'efficacit exige un examen conjoint par les informaticiens et les utilisateurs. Cette analyse conduit des gains de 3 5% par an. Chiffre faible, mais qui prennent de l'importance sur la longue priode. Sur dix ans, les co-ts peuvent baisser de 25 40%.
La refonte de l'application s'impose quand l'chenillage, au bout d'un certain temps, trouve ses limites. La simple rcriture de l'application, en conservant les mmes fonctionnalits, permet de rduire des co-ts du tiers ou mme de la moiti. Un changement de matriel pour profiter d'une gamme plus avantageuse, de mme que le recours aux progiciels, permet d'esprer une baisse de moiti, et parfois plus.
Cette gestion exige un dispositif de suivi priodique des dpenses. Le meilleur reste une comptabilit analytique de l'informatique.
@INTER:Une solution efficace condition d'tre raisonnable
@TEXTE:Un bon systme de suivi des co-ts reste simple, se limite quelques mesures, et s'appuie sur des dossiers par application.
Plus le plan de compte va dans le dtail, plus il rebute le personnel par des codifications fastidieuses, dont la charge repose principalement sur les informaticiens. Eux seuls savent dans quelle application fonctionne un programme donn et combien de temps chacun consacre, chaque semaine, ce traitement. Si les codifications s'alourdissent, les chiffres seront "bidonns" et les rsultats des calculs douteux. La qualit des calculs dpend de la qualit des mesures.
Les mesures se regroupent sur un tableau de bord priodique. Il donne une vision instantane et fait apparatre la distance par rapport aux objectifs. Un service informatique de taille moyenne, doit suivre de cinq dix centres de frais et identifier au plus une vingtaine d'applications. Les outils de base du management doivent en fournir une grande partie, en s'assurant qu'ils donnent l'information sous la forme souhaite.
Pour apprcier l'volution dans le temps, des dossiers par application rassemblent les mesures d'activit, les co-ts de revient d'exploitation et d'tudes. Ils orientent les dcisions relatives chaque application.
Nombre d'entreprises dveloppent des applications compltes de gestion de leur informatique. Double erreur! D'abord en raison des co-ts et des dlais de ralisation. Ensuite et surtout par le risque de rigidit et de contraintes.
Le tableur doit suffire, comme pour un grand nombre d'applications du contrle de gestion. Sa programmation ne devrait pas demander plus d'une demi-journe, et son utilisation quelques heures de travail par moi. Si l'on a bien mont le systme et mis en place des standards, cet outil se rsume en effet une srie de tableaux enchans.
Le suivi des dpenses doit se limiter une simple imputation des factures, salaires et amortissements par centres de frais. Mais chaque application se voit imputer les co-ts directs, par exemple les achats d'imprims spcifiques, les sous-traitances de traitement ou de dveloppement. Toutes les autres dpenses se traitent comme des charges indirectes.
Gnralement, une priodicit trimestrielle (ou semestrielle) suffit pour la rpartition, de faon vrifier que les standards ne drivent pas trop par rapport aux co-ts unitaires rels.
@INTER:Connaissez-vous une autre mthode?
@TEXTE:Certains services informatiques ont dvelopp une vritable bureaucratie autour de la comptabilit analytique. L'exprience montre pourtant qu'un systme simple et peu co-teux de suivi des co-ts donne les renseignements ncessaires. Les mthodes classiques de la comptabilit analytique s'appliquent sans difficult.
Comme toutes les activits co-ts fixes importants, le principe des co-ts unitaires par activit garde un peu d'arbitraire, surtout en cas de sous-activit importante... mais cette situation est exceptionnelle. La comptabilit analytique n'est peut-tre pas la mthode absolument idale pour rduire les co-ts informatiques. Mais en connaissez-vous une autre? L'exprience montre que ce type de dmarche conduit des gains significatifs au prix d'investissements limits. Seule la mesure des co-ts informatiques permet de les matriser et donc de les rduire. Encore faut-il le vouloir!
@SIGNATURE:CLAUDE SALZMAN, vice-prsident de l'Afai (Association franaise
note sur le Pact Group
@ENCADRE TITRE:COMPTABILITE ET FACTURATION
@ENCADRE TEXTE:La facturaton aux utilisateurs ne se confond avec la comptabilit analytique ni par ses objectifs, ni par ses units de mesure.
La facturation dtermine le montant d- par chaque utilisateur. Chaque fois qu'il demande un traitement, saisit une commande ou consulte un compte, il dclenche des dpenses. Ce calcul exige une organisation de l'entreprise en centres de profit, avec un compte d'exploitation pour chaque utilisateur. Il intresse surtout les grandes entreprises divisions multiples.
Les rgles de facturation, claires et comprhensibles, doivent se faire accepter par les utilisateurs. Donc s'appuyer sur des bases incontestables, facilement vrifiables par les utilisateurs, exprimes dans des units significatives pour eux. Un directeur du marketing prfre se voir facturer des terminaux, des commandes saisies et des pages d'analyse marketing plutt que des secondes CPU et des I/O disques.