@SURTITRE:ENQUETE

@TITRE:L'EDI reste encore en surface

@CHAPO:Les informaticiens prennent l'initiative. Les directions générales octroient les budgets (200 000 F en moyenne). Mais les projets mordent peu sur l'organisation.

@TEXTE:Avec tout le sérieux de chercheurs en informatique de gestion, le laboratoire Iri-Gres de Paris-Dauphine a interrogé en profondeur une vingtaine d'entreprises engagées dans l'EDI. Où en sont-elles? Selon l'état d'avancement des projets, on peut distinguer deux types d'entreprise. Les unes ont déjà intégré l'EDI comme moyen essentiel de communication. Elles ont de nombreuses applications opérationnelles et ne cessent de lancer de nouveaux projets. Les autres démarrent, avec quelques partenaires.

@INTER:Le rôle central des informaticiens

@TEXTE:La moitié des responsables EDI vient de l'informatique, quand il ne s'agit pas du directeur informatique lui-même. Un constat logique, pour des échanges "informatisés", et souvent lancés sous l'impulsion des informaticiens. Ils n'ont cependant pas l'exclusivité du poste: l'organisation et la direction financière y conduisent aussi.

En revanche, les directions générales sont le plus souvent commanditaires des projets. La transversalité de l'EDI par rapport aux fonctions de base de l'entreprise implique en effet un niveau élevé dans la hiérarchie pour prendre les décisions nécessaires. La décision vient parfois des clients, parfois même de la Recherche et développement.

Les projets disposent d'un budget de 200 KF en moyenne, bien que ce chiffre soit difficile à préciser car il est souvent noyé dans le budget informatique. Ils peuvent atteindre plusieurs millions de F dans les grandes entreprises qui ont voulu jouer un rôle de pointe. Il ne dépasse pas 50 000 F dans celles qui se sont contentées de suivre le mouvement et n'ont eu qu'à acheter un peu de matériel et de logiciel.

@INTER:Des applications encore peu intégrées

@TEXTE:Trois messages restent largement en tête des échanges actuels: factures, bons de commande, bons de livraison. La diversité des messages EDI aujourd'hui normalisés, ou en cours de normalisation, n'a pas encore entamé cette position dominante, due à des raisons historiques mais aussi pratiques. Cette avance se retrouve dans la répartition des applications impliquées dans l'EDI. La relation commerciale domine largement, suivie de la comptabilité et de la gestion de production.

L'intégration aux applications se généralise (Une seule entreprise admet ressaisir les données pour les traiter sur un système différent de celui qui reçoit les messages. ) Il a donc fallu adapter les applicatifs. Progressivement, en général. Ils génèrent désormais directement les commandes, factures et bons de livraison.

Quant à l'organisation, on dit souvent que l'EDI représente 20% d'investissement matériel et 80% d'investissement organisationnel. En pratique, les enquêtes sur le terrain montrent plutôt le contraire. Les entreprises dépensent beaucoup pour le matériel, et mettent en place de petites équipes spécialisées au sein des départements informatique ou télécommunications. Elles n'interviennent pas sur leur organisation ni leur topologie. Certains, cependant, créent des comités de réflexion sur l'EDI. Ils permettront dans l'avenir une refonte organisationnelle. @INTER:P.B.

(*)Enquête menée par le laboratoire de l'Iri-Gres (Paris-Dauphine) sous la direction du professeur Dominique Roux. Chef de projet, Jean-Charles Watiez.

////////////////////////Partie supprimée, je la laisse au fichier au cas où...

@INTER:Le pour et le contre

@TEXTE:L'EDI se justifie essentiellement par les dire des spécialistes et par des appréciations de nature avant tout qualitative: rapidité de l'information, qualité de service, outil stratégique, modification de l'état d'esprit client/fournisseur. Sans exclure tout de même quelques notations sur la réduction des coûts administratifs et de production. Mais la rentabilité ne fait jamais l'objet d'un calcul de retour sur investissement. Aussi difficile que pour l'informatique en général pour la télécopie.

Certains gains se mesurent en économies de personnel, et tous admettent que l'EDI peut conduire à des licenciements, mais on constate aussi des créations de postes en aval de la fonction. De nouveaux profils et une nouvelle culture se dessinent.

Comme inconvénients de l'EDI, on cite surtout: le double emploi avec un circuit papier et des difficultés si l'informatique n'est pas maîtrisée. La sécurité laisse place à quelques interrogations. Mais "De toutes manières cela ne peut pas être pire qu'avec le papier", commente une entreprise. Certains réfléchissent au cryptage. On recommande souvent de canaliser tous les EDI par une station unique jouant un rôle frontal vis-à-vis de l'extérieur. Mais le succès de ces opérations de type commerciale repose sur la confiance réciproque: une entreprise qui ne respecterait pas les règles du jeu se verraient exclue du monde de l'EDI. Les contrats d'interchange prévoient d'ailleurs un retour rapide à la solution papier en cas de litige grave ou de défaillance du système.