@TITRE:"Tranches de vie"

@CHAPO:Des coupes anatomiques d'un texan de 39 ans qui a donné son corps à la science sont maintenant disponibles sur Internet.

@TEXTE:Décidément, le cyberspace a tendance à se faire connaître par ses aspects les plus négatifs. Newsweek, par exemple, se fait un plaisir de publier des coupes en couleur d'un cadavre, obligeamment fournies par le centre scientifique de l'université du Colorado.

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Ces images nous gênent. Non par elles-mêmes, car leur précision scientifique et leurs couleurs réalistement neutres. Mais par leur mode d'obtention: le découpage systématique d'un véritable corps humain en tranches microscopiques. La dissection a beau faire partie intégrante de l'enseignement et de la recherche médicale depuis 500 ans, elle nous laisse toujours mal à l'aise. Fallait-il en répandre les images aux dizaines de millions d'utilisateurs d'Internet? Et qui devrait en décider? La réponse à ce type de questions devrait demander beaucoup d'efforts dans les décennies à venir. Comme le dit en substance Bertrand Meyer (le père du langage à objets Eiffel), l'essentiel est de savoir ce qu'il faut faire. L'ordinateur peut se charger du reste. Mais comment le savoir? @SIGNATURE:P.B.

Entre les paradis artificiels avec houris de synthèse et les enfers du Cyperpunk ou du naziware, les technologies du futur ont bien du mal à faire valeur leur vrais aspects positifs. Mais ce n'est pas nouveau: les anticipations de Jules Verne (Paris au XXeme siècle) ou d'Albert Robida (La guerre au XXeme siècle) ne faisaient guère preuve d'optimisme. La réalité a d'ailleurs été encore pire que la fiction, même si nous sommes encore de ce monde pour prévoir les horreurs du prochain. Puisse la neutralité toute scientifique de ces images et de leur mode de communication nous protéger de l'horreur mieux que les idéologies d'hier.@SIGNATURE:P.B.